Le rêve de Tao

vendredi 30 mars 2007

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Le rêve de Tao  -  Conte chinois

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KLOKARA KE TAO

Koe widapa ke Sinia, poke Nanjing widava, yoltkiraf gu Tao yik bliyir. Tiyir wawapaf vox tuwavavonaf nekev copilu is kotviele engadiaf ta pomara va artan. Metan pu in konviele giopon gukoeyer.

Konviele awalt ixam kelttideon jebeyer, Tao izgon gu aal kenibes moe baplaxa gan kontan tizamon ve zo divmodayar. Akoyenon ve itafenkuyur nume va lukoptavagekirik kabdueon ve wiyir.

– Divmodawel, Tao !, bantan ve kaliyir. Gazikya va rin ker !

– Gazikya, Tao ve gevaweyer. Vexe va meka gazikya grupé !

– Inya, volse, va rin gruper, lukoptavagekirik ve trenayar. Ise ta da va rin kwiton aneyá in va jin al stakser. Pil, va jin kadimelanil

– Vexe toktan kle til ?, pu staksenik Tao ve eruyur. Va rin meviele al wí !

Bantan ve tidepitayar : 

– Ede va jin ixam co-wiyil ise va jine co-grupel, va tokcoba co-zanudar ? Gazikya va rinafa pomara olegar. En til Tao, battan pu bettan va intafa pomara meviele vewas ?

Tao mea ebleyer da biber. Va baplaxa kalion va dimsoayar aze va bantan kadimelaniyir.

Sin abrotcion laniyid aze viele in foliyir da va ironokafa mona se ke wida zomeyed, va datafa widava lize kevefa kota mona se va divulamaf tazuk nuvelas yastamaf atoed, kabdueon ve kosmayar.

Bantan va tana loglupafa is lokulupafa dam kot ar ve kolaniyir. Tao va in ve kadimelaniyir.

Ko datafa bonta lize listapikya moe ilamkaf uskej debanheyer sin ve artlaniyid. Koe usukeem inya va deciton jowikaso amoto bureyer.

– Va rin grewá da al pil, ve prejayar. Jinafo gazaxo zo kowupeper ise til tel antik vaon grugiwas. Tao kiavapason ve blagaweyer.

– Titir jinafa porapaca, Gazapik, in ve tcipayar.

– Pu jinafa nasbeikya va rin fu atoé, gazikya zijnapudon ve trenayar. Va kot jinaf sedenik dum jinaf nasbeik torigí, vexe va nasbeikya lodam jin lotipí.

Tao ve foliyir da va konaka decitoya moavabiotama gildeyer aze dere listapafa yikya va bonta ve kolaniyir. Inafa gexata tiyir zwafa dum tcuma ise ebeltaf usukeem kene ge stoyakoron lubeyer. Ton engabentafa tiva, pok gazikya mo moavarova ve debanhayar.

Nemon inkeweyes viele divviavayana aboyikya evieson ve kolaniyir :

– Rostaza ! Rostaza !

Gazikya ve ranhayar.

– Batse volkalaca pu rin kaliyina. Va rin vosé, Tao, va jinafa nasbeikya pomal ! Ta tolvegedura va kelu in zo vuidar vexe a in, meviele kiewaskitir.

Tao, vol klabuson, kan nuba va yikya ve nariyir aze va berm belcon tixolon ve buluyud.

Konakbartivon, sin mesukeranarison vulteyed. Va decitoya vristafa nuda koolaniyid voxe va wida ke Tao arldon ve artlaniyid. Batlize ve rosukewemeyed.

– Manon tir vumeltafa batlize, Nilumimwa ve repaleyer. Keskeon yolt ke jotafa sersikya tiyir bat.

– Daletoe sume bete wupe min tit, Tao ve kaliyir.

– Toklize va warzafu kelu fu kolnat ?

– Va kelu ?, Tao grupenseyeso viele gazikya koe berm kaliyir ve eruyur. Vexe va kelu mekane grukolnatá. Batcoba merotisa ! Jin anton tí copaf tawadayik. Va roti is erba me digí.

Gazikya va in ve disukeyer nume tit tcoreem ikuzapa yo ve tanamuyud.

– Vexe rin neke til Tao, tan kotviele tis gadiaf ta pomara va artan, in ve breyer. Antaf rin grupaskil

– Me, jin…, in fu kaliyir viele ve divmodaweyer.

In lanon al kenibeper kire awalt noelkeon tiyir omapaf arte zida. Beka divmodanafo, Tao va nuvelasa ilasa puda ke Nilumimwa ware gildeyer.

Agelton, tiyir blatglemi. Blat se nuvelayad eglunaf nume va imwa se ke matela beton anametalayad. « Kimtaf bonol se », Tao ve trakuyur. Sin va blatak me digid ! Va tanoy torion fu iá !

Aze den senkiasik davon ve laniyir.

Jin eruwé lizu bat blat se manote ropid ? in ve trakuyur viele ve wiyir da beza yo va warzafe gelbe ekeyuson naleyed.

In ve mallaniyir ta da koe wida gestar. Va ironokafa mona artlaniyison, koe matela va jovlenaf blatak ve kosmayar.

– Dene jin va blat yo al trasí, pu ayik batlize sokis in ve kaliyir. Kas ke rin sin co-tid ?

– Batcoba rotisa, ayik ve dulzeyer.

– Sin lanon al otced, tiolteson va modivatcesiki ke blatak in ve loplekuyur.

Ba da in xowayar, va perake koeon ve kosmayar :

– Ox ! Rostaza ke klokara… ! ve kaliweyer.

Denon dimlapiyison, Tao koe matela va konak nuxaf blatak ve inkeyer. Kotlizu blat se arttalayad. Va inafa imwa yo toz virumnayad nume ika inafa nendara va kolt firviyid maneke Tao vonik boreon tukulaweyer.

 

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LE RÊVE DE TAO

Dans un petit village de Chine, pas très loin de la ville de Nankin, vivait un jeune homme du nom de Tao. Il était très pauvre mais malgré sa pauvreté, il était de nature généreuse et toujours prêt à aider son prochain. Personne ne s’adressait jamais à lui en vain.

Un jour, alors que le soleil brillait déjà très haut dans le ciel, Tao, qui dormait sur une paillasse à l’ombre d’un arbre, fut réveillé assez brutalement par un inconnu. Surpris, il ouvrit les yeux et vit devant lui un homme tout de gris vêtu.

"Réveille-toi, Tao", lui dit l’inconnu. "La reine t’attend ! "

"La reine ?", s’étonna Tao. "Mais je ne connais pas de reine !"

"Elle, en revanche, te connaît", poursuivit l’homme en gris, "Et elle m’a envoyé te chercher de toute urgence.Viens, suis-moi !"

"Mais qui êtes-vous donc ?", demanda Tao au messager. "Je ne vous ai jamais vu !"

L’inconnu haussa les épaules :

"A quoi cela pourrait-il t’avancer de m’avoir déjà vu et de savoir qui je suis ? La reine a besoin de ton aide. Tu es bien Tao, celui qui ne refuse jamais son aide à personne ?"

Tao n’osa plus poser de question. Il replia rapidement sa paillasse et suivit l’inconnu.

Ils marchèrent un long moment et à l’instant où il croyait atteindre les dernières maisons du village, il découvrit devant lui une ville immense dont toutes les maisons, massées les unes contre les autres, présentaient une forme assez étrange, qui lui sembla vaguement familière.

L’inconnu pénétra dans l’une d’elles, plus vaste et somptueuse que les autres. Tao le suivit.

Ils arrivèrent dans une salle immense, où une femme très belle était assise sur un trône majestueux. Elle portait dans les cheveux un diadème, qui scintillait de mille feux.

"Merci d’être venu" murmura-t-elle. "Mon royaume court un grand danger et tu es le seul à pouvoir le sauver." Tao se courba dans un profond salut.

"Ce sera un honneur pour moi, Votre Majesté", balbutia-t-il.

"Je vais te présenter à ma fille", poursuivit la reine d’une voix douce. "Je considère tous mes sujets comme mes propres enfants, mais je tiens à ma fille bien plus qu’à moi-même."

Tao crut entendre des milliers de clochettes d’or, et une jeune fille, également très belle entra dans la pièce. Son visage était pâle comme le lys et ses cheveux de jais coulaient en cascade le long de son dos. L’air infiniment triste, elle alla s’asseoir à côté de la reine, sur une chaise en or.

A peine venait-elle de s’installer qu’une dame de la cour entra, toute essoufflée en hurlant :

"Le Monstre ! Le Monstre !"

La reine se leva.

"Voilà le malheur dont je viens de te parler. Je t’en supplie, Tao, aide ma fille. Elle a pour mission de reconstruire une capitale mais sans toi, jamais, elle n’y parviendra."

Tao, sans hésiter une seconde, prit la jeune fille par la main et, ensemble, ils quittèrent le palais discrètement.

Pendant des heures, ils coururent sans prendre le temps de retrouver leur souffle. Ils empruntèrent mille et une petites rues tortueuses et parvinrent finalement dans le village de Tao. Là, ils purent souffler un peu.

"Comme il fait calme, ici", soupira Fleur de Lotus, car c’est ainsi que la jeune princesse s’appelait.

"Nous sommes loin de tout une danger, à présent, dit Tao".

"Où allons-nous bâtir la nouvelle capitale ?", demanda la princesse.

"Une capitale ?", demanda Tao, qui n’avait pas très bien compris lorsque la reine lui parlait dans son palais. "Mais je ne pourrai jamais construire une capitale. C’est impossible ! Je ne suis qu’un pauvre paysan. Je n’ai ni pouvoir ni argent."

La princesse le regarda et de grosses larmes roulèrent sur ses joues.

"Mais tu es pourtant bien Tao, celui qui est toujours prêt à aider son prochain", gémit-elle. "Toi seul est capable de le faire..."

"Non, je... ", s’apprêtait-il à dire lorsqu’il s’éveilla.

Il avait dû dormir longtemps, car le soleil se trouvait maintenant fort bas sur l’horizon. Bien qu’éveillé, Tao entendait encore la voix suppliante de Fleur de Lotus qui semblait s’éloigner.

En vérité, c’était un essaim d’abeilles. Elles semblaient perdues et tournaient en tous sens autour des fleurs du jardin.
"Pauvres bêtes", pensa Tao. "Elles n’ont pas de ruche ! Je vais leur en faire fabriquer une."

Et il se rendit immédiatement chez un charpentier.

Je me demande d’où peuvent bien venir toutes ces abeilles ?, pensa-t-il, lorsqu’il vit que les insectes acceptaient avec empressement leur nouveau refuge.

Il partit se promener dans le village. Arrivé à hauteur de la dernière maison, il découvrit dans un jardin une ruche abandonnée.

"J’ai trouvé des abeilles chez moi", dit-il à l’homme qui vivait là. "Ne sont-elles pas à vous ?"

"C’est possible", répondit l’homme.

"Elles ont dû fuir", ajouta-t-il en ôtant le couvercle de la ruche.

Comme il se penchait, il y découvrit un serpent :

"Oh ! Le monstre de mon rêve ... !", se dit-il.

De retour chez lui, Tao installa dans son jardin toute une série de belles ruches semblables. De tous les côtés des abeilles arrivèrent. Elles se mirent à butiner ses fleurs et lui offrirent tellement de miel en échange de sa protection que Tao, le généreux, devint bientôt riche.
                                                                                                       

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