Coirin
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Année de création | 1998 | |||
Auteur | Nikura | |||
Régulé par | ||||
Nombre de locuteurs | (réalité) 1 ; (fiction) 180 720 | |||
Parlé en | État de Coire | |||
Idéomonde associé | Zapomna | |||
Catégorie | Langue a posteriori | |||
Typologie | Langue Romane | |||
Alphabet | Latin | |||
Lexique | 2000 mots | |||
Version | 3 | |||
Codes de langue | ||||
ISO 639-1 | — | |||
ISO 639-2 | — | |||
ISO 639-3 | ||||
Préfixe Idéopédia | IDEO_COI |
Le Coirin (nom original Cuirinsh [kwiˡrinʃ], également appelé Ladin ou Latgin par ses locuteurs) est une langue artificielle, créée par Nikura en 1998. Il s'agit d'une langue dérivée des parlers romanches de Suisse, avec une certaine influence des parlers italiens du nord, plutôt que de l'allemand. D'autres influences, générales ou dialectales, existent également (savoyard, valdôtain, occitan, piémontais). Cette langue se place dans le même contexte que le Tatsique, c'est à dire qu'elle est parlée en Naroda, dans un des états qui la compose, l'État de Coire (Natz da Coira) ou Confédération de Coire (Cunfederaziun da Coira), appelé autrefois la Coirie (Curea ou Cuoirea).
Sommaire
Histoire de la langue
Histoire interne
Le Coirin fut apporté en Naroda par des colons francophones (voir Valois), qui offrirent de nombreuses terres montagneuses à des habitants des Alpes désireux de tenter leur chance dans ce nouveau monde. C'est pourquoi dans les autres petits états voisins, on parle aussi l'Arvan (un dialecte savoyard), l'Oxurien (un dialecte occitan alpin) ou encore le Cuéjon, le Trêvan ou l'Oraisonais (parlers d'oïl arpitanisés ou occitanisés). Les colons romanches arrivèrent en grand nombre, plusieurs années après l'arrivée et l'installation de savoyards, de valdôtains, d'occitans et de piémontais. Ceux-ci s'installèrent massivement en basse vallée où il fondèrent la ville de Coire (Coira), qui rivalisa bien vite avec Abondance, la petite capitale savoyarde. Rapidement, Coire devint la capitale d'une puissante Comté qui s'accapara la totalité des terres de montagne colonisées par les Valois, et même plus.
La langue Coirine cependant ne s'imposa pas sur la totalité de ce territoire. Les actuels petits états indépendants issus de l'ancienne Comté de Coire ayant conservé leurs parlers d'origine et leurs identités propres. Le Coirin s'imposa dans les hautes vallées de la Soule et de l'Ure, rebaptisée Uri. La Soule savoyarde disparut et ses habitants se réfugièrent en grand nombre dans les hautes vallées situées sur le versant scythique. L'Ure occitane ne tint pas le coup non plus. Aujourd'hui, les deux principales variétés dialectales de la langue coirine se différencient à partir de ce critère.
Histoire externe
Dans la réalité, l'origine du Coirin remonte à un souhait de placer une langue isolée dans ces régions de montagne. L'idée originale portait plutôt sur une langue celtique aux caractéristiques étranges qui plus tard, finit par être retenue sous la forme d'une langue romane, qui plus est, de type romanche (d'où le nom issu de la ville de Coire, capitale du canton des Grisons en Suisse). La langue fut d'abord inventée à partir de bribes d'informations collectées sur les différents parlers rhéto-romans. L'idée de scinder les morceaux au moyen d'éléments empruntés à l'italien ou au savoyard donnèrent naissance à une autre langue, l'Arvan, et plus tard, à d'autres idéodialectes encore.
La Coirie et les Coirins
Histoire interne
La Coirie est célèbre pour son aspect Petite Suisse de Naroda et ce n'est pas si peu dire lorsqu'on pense que ce petit état est une sorte de paradis fiscal riche en banques qui prépare lui aussi un exquis chocolat et produit d'excellents fromages. Bref, une nation helvète au milieu de descendants des Scythes... La Coirie fut d'abord un fief conquis par un riche émissaire venu de ses Grisons natals investir ses capitaux dans un nouveau monde. Son affaire fonctionna et ses offres de bienvenue avec en cadeau un fief personnel et une maison dans un village eut un fort succès. Tellement de succès, qu'il fit lancer son appel dans toutes les Alpes et même plus loin. C'est là l'histoire à l'origine. Mais après quelques années, l'homme mourrut sans descendance et l'Église s'empara du territoire où elle nomma un comte. Les successifs comtes de Coire n'eurent de cesse de suivre la dure labeur des premiers colons et firent de leur pays, une démocratie confédérée qui bien que démentelée en plusieurs mini-états, est une véritable perle du massif dinarique.
Description de la langue
Phonétique & Phonologie
- Voyelles
- a → tonique [a], atone [ɐ]
- e → tonique [e] ou [ε], atone [ə]
- i → [i]
- o → [o] ou [ɔ]
- ö → [ø] ou [œ]
- u → [u]
- ü → [y]
L'accent grave est parfois utilisé, notamment pour différencier certains mots : letg [leʧ] (lit) / lètg [lε:ʧ] (mariage). Certaines voyelles peuvent être allongées, notamment en position tonique.
De nombreuses diphtongues ou triphtongues existent, telles que :
- ai [aj], au [aw], ea [ĕa], ei [εj], eu [εw], jau [jaw], ie [iə], jei [jεj], jeu [jεw], joi [jɔj], iu [iw/ju], oi [ɔj], ou [ow/ɔw], ua [wa], ue [we/wε], ui [uj], uo [wo/wɔ], uoi [wɔj], üe [ɥə], etc.
- Le système de diphtongue varie d'un parler à l'autre, si bien que certaines variétés en possèdent un nombre plus ou moins grand.
- Consonnes
- Occlusives
- Dilabiales : p [p], b [b], m [m]
- Dentales ou pré-alvéolaires : t [t], d [d], n [n]
- Vélaires : c/ch [k], qu [kw], g/gh [g], gu [gw], ng [ŋ]
- Affriquées
- Pré-alvéolaires : c/z-/-z-/-tz [ʦ], tz-/-zz-/-tz- [ʣ]
- Alvéolaires : tsh/-tg [ʧ], tg-/-tg-/dsh [ʤ], -ch [tɕ]
- Vélaires : x [ks]
- Fricatives
- Labio-dentales : f [f], v [v]
- Pré-alvéolaires : s-/-ss- [s], -s- [z]
- Alvéolaires : s-/sh [ʃ], g/sg- [ʒ]
- Glottale : h [h]
- Latérales : l [l], ll [l:], gl [ʎ], lgl [ʎ:]
- Vibrantes : r [r]
- Approximantes : j [j], u [w]
- Occlusives
Le groupe traditionnel -sch- [ʃ] fut remplacé par -sh- dans les années 50, afin d'éviter la confusion avec le groupe -sch- prononcé [ʃk] ou [sk].
Morphologie
La langue coirine fonctionne selon des normes morphologiques communes aux langues romanes en général, sans oublier cependant quelques achaïsmes mais également, des innovations relativement judicieuses, telles que dans le système des temps de la conjugaison.
Déterminant
- L'article défini en Coirin est simple :
- M. el/il → els/ils
- F. la → las
- gl'/l' + voyelle
Des formes dialectales il/ils ou igl/igls peuvent fréquemment être entendues. De même, il existe quelques parlers qui possèdent un article semblant dériver de IPSU latin et no de ILLU soit, is (M.) / sa(s) (F.). Fait étrange puisqu'aucun parler rhéto-roman ne partage ce trait, qui semblerait provenir d'une installation niçarde dans les montagnes au dessus de Coire, à Coire-la-Haute (Cuoira-s'Alta), puis de l'autre côté, en vallée de la Bernine.
- Certaines prépositions se contractent aussi avec l'article :
- a + el → al | a + els → als
- da + el → dal | da + els → dals
- cun + el → cul | cun + els → culs
- sin + el → sil | sin + els → sils
- en + el → nel | en + els → nels
- per + el → pel | per + els → pels
Certains parler contractent également l'article féminin (a + la → alla/algla).
Formation du pluriel
Le pluriel se forme en coirin en ajoutant un -s au substantif : el frar → els frars (les frères). Les mots terminés en -s restent invariables : gl'urs → els urs (les ours). Quelques formes irrégulières existent enfin, soit par amplification du radical (ex.: el prà → els prads, les prés ; gl'utshè → els utshels, les oiseaux ; gl'hom → els homens, les hommes ; el liug → els luoghens, les lieux) ou bien, par modification interne (la dunna → las dunnauns, les femmes ; gl'emplojau → els emplojai, les employés) ou par changement de radical (el tgit → els cots, les coqs ; gl'um → els uomgni, les humains).
Il existe enfin, un pluriel collectif terminé en -a, utilisé pour considérer des choses dans les totalités. Il s'agit d'une forme qui se comporte comme un féminin singulier mais qui possède un sens de pluriel (la maigla ei matgira, les pommes sont mûres). Ce trait provient de l'ancien pluriel neutre latin en -a. Quelques exemples : prà → prada, prairie ; crap → crappa, des pierres ; maigl → maigla, des pommes ; esh → esha, des portes etc. D'autres suffixes collectifs existent tels que -om.
Conjugaison au présent
Conjugaison des quatre groupes verbaux et de quelques verbes irréguliers importants.
-ar | -air | -er | -ir | -ir (inchoatif) | ||||
gidar (aider) | temair (craindre) | vender (vendre) | partir (partir) | fenir (finir) | esser (être) | avair (avoir) | ir (aller) | far (faire) |
jeu gid(el) | jeu tem(el) | jeu vend(el) | jeu part(el) | jeu fenesh(el) | jeu sun/sum | jeu n'hai/vai | jeu vom(el) | jeu fatg(el) |
tü gidast | tü temast | tü vendast | tü partast | tü feneshast | tü est/eist | tü n'hast | tü vast | tü fast |
egl gida | egl tema | egl venda | egl parta | egl fenesha | egl ei | egl n'ha | egl va | egl fa |
nus gidain | nus tmain | nus vendain | nus partgin | nus fgnin | nus essain/sain | nus (a)vain | nus jain/mein | nus fain/fashain |
vus gidaivat | vus tmaivat | vus vendaivat | vus partgivat | vus fgnivat | vus essas/sas | vus (a)vaivat | vus jaivat/meivat | vus faivat/fait |
egls gidan | egls teman | egls vendan | egls partan | egls feneshan | egls ein/sun | egls n'han | egls van | egls fan |
(ve)gnir (venir) | dir/gir (dire) | savair (savoir) | pudair (pouvoir) | vulair (vouloir) | vesair (voir) | star (être debout) | dar (donner) | trair (tirer) |
jeu vegn(el) | jeu ditg/gitg(el) | jeu sai/sajel | jeu poss(el) | jeu vögl | jeu ves/vez(zel) | jeu stun(del) | jeu dun(del) | jeu tir(el) |
tü vainst | tü dist/gist | tü sast | tü puost/post | tü vuolst | tü vesast | tü stast | tü dast | tü traist |
egl vain | egl dish/gish | egl sà | egl può/pò | egl vuol | egl vesa | egl stà /stat | egl dà /dat | egl tira/trai |
nus (ve)gnin | nus shain | nus savain | nus pudain | nus (vu)lain | nus vesain | nus stain | nus dain | nus train |
vus (ve)gnivat | vus shaivat | vus savaivat | vus pudaivat | vus (vu)laivat | vus vesaivat | vus staivat | vus daivat | vus traivat |
egls vegnan | egls din/dishan | egls san/savan | egls puon/pon | egls vöglan | egls vesan | egls statan | egls datan | egls tiran |
Une forme variable de seconde personne du pluriel en -ais/-is existe, dans les cas de question (ex.: plidais-vus cuirinsh?) ou bien dans un discours moins soutenu, réservant la forme -aivat/-ivat au vouvoiement. De la même manière la première personne à laquelle on ajoute -el correspond à une forme de langage soutenu ou bien, à la forme interrogative, tout aussi soutenue que celle du français (ex.: tge sajel?, que sais-je?).
Dialectologie
Voir aussi : Carte détaillée des dialectes du Coirin
Le Coirin se subdivise en deux principaux dialectes relativement intercompréhensibles mais fort différenciés, dont chacun possède une division dialectale parallèle : le Coirin à proprement parler, et l'Urien dont les locuteurs demandent le statut de langue, bien que l'Urien en soi ne soit pas unifié. Seul le parler de Coire demeure donc la langue officielle et variété haute dans tout l'État.
Il est à noter que si les zones de montagne sont dialectalisées, au point que d'un village à l'autre voisin les différences puissent être flagrantes, la langue est relativement unifiée dans la zone de Piémont, raison pour laquelle la variété de Coire est celle que deux locuteurs de parlers différents feront servir, non sans la modeler à leur façon toutefois. Les différents dialectes du Coirin présentent une tendance au conservatisme et aux archaïsmes dans les zones de montagne, ormis peut-être l'Engadine, alors que les plaines sont plus innovatrices. Les variétés uriennes de l'est sont relativement conservatrices mais une certaine influence de l'occitan peut s'y ressentir. Les dialectes d'Airol et de Pas-de-Clef (Enclaves) sont particulièrement marqués par des influences vratnites et se distinguent nettement des autres.
Typologie des dialectes du Coirin
- Coirin
- Coirin Central (Coirin de Coire, Coirin d'en Haut, Coirin de Piémont, Faucignais, Vorlien)
- Vallader ou Valgladeir (Bas-Engadinois, Haut-Engadinois, Valaisan)
- Enclavien (Pas-de-Clévien, Airolan)
- Urkung (sabir mêlé de Công)
- Urien
- Bas-Urien (Valurien, Silvrettan, Florian)
- Haut-Urien (Puturien, Arosan, Cantonois)
Comparaison des dialectes du Coirin
Ce tableau nous montre l'actuelle division dialectale de la langue coirine, et la difficulté que représente la classification de ces dialectes. Nous avons pris ici des termes sujets à de possibles variations puisque seuls les principales aires dialectales ont été retenues.
Français | Coirin | C. de Piémont | Engadinois | Bas-Urien | Haut-Urien | Enclavien |
je | jeu [jεw] | jau, jeu | eu | jeu | jou | ja |
maison | tgea [ʤĕa] | tgesa | tgea, tgeha | tgea | tgoi | tgaa |
neige | neuv [nεwf] | neiv, nei | naiv | neu, nai | noiv | noing |
œil | egl [εʎ] | igl | ögl | uegl | ögl | eul, öl |
forêt | uaugl [wawʎ] | guaugl | gougl | güogl | goud | gud, guld |
pain | paun [pawn] | paun | peing | pan, pang | paung | pain |
un / une | in / ina [in(ɐ)] | in / ina | ün / üna | ein / na | oin / na | üng / na |
deux | dus / duas [dus, dwas] | dus, duas | dus / dues | dus / duos | deus / duas | deu / dia |
trois | treis [trεjs] | treis, tris | treis, tris | trei, troi | trois | tra |
quatre | quater [kwatər] | quat, quater | quater | quatur | quator | quat |
cinq | tshintg [ʧinʧ] | tshin(c) | tshing | shing | tshung | shung |
six | sis [sis] | sis | sis | sheis | shis | sis |
sept | siat [sjat] | siet | siat | shiat | shet | set |
huit | otg [ɔʧ] | otg | otg | (v)uetg | (v)ötg | vöt |
neuf | nov [nɔv, nɔf] | nov | nuv | nouv | növ | nu, nub |
dix | desh [dεʃ] | desh | desh | diesh | tgiesh | tgesh |
lundi | glindisgis [ʎindiʒis] | glindisgis | glündesgis | gleindisdi | gloingisgi | glüngis |
mercredi | mesjamna [məʃjamnɐ] | meseamna | meisheamna | measeamda | marcurgi | macrurgi |
Lexique
Voir aussi : Petit lexique de langue coirine (cette page étant en cours de rénovation, la version de cette page ne correspond plus au Coirin actuel)
Et aussi : Liste Swadesh du Coirin
Le lexique est essentiellement rhéto-roman, emprunté aux différents dialectes du Romanche, mais aussi éventuellement au Ladin des Dolomites. Si la graphie varie légèrement (sh au lieu de sch par exemple), la majorité du vocabulaire est reconnaissable pour un romanche. Certaines formes étranges ont été rajoutées selon les dialectes de la langue, comme par exemple, la présence de quelques zones possédant un article issus du IPSU latin ou encore une déclinaison de type cas sujet/cas direct. De nombreux emprunts ont été faits, notamment à l'italien, et surtout aux parlers du nord (Piémontais, Lombard), mais aussi à des parlers arpitans (Savoyard ou Valdôtain). Les dialectes de l'Urien tendent plutôt à emprunter à l'Occitan.
Exemples
Texte de Babel en Coirin :
1. Tuota la Terra vea agluora na perseula leua ed els medmes pleds. 2. Cum eiran partits vers l’Orient, els uomgni tgataran ina plagnira nel natz da Shnar, e vi rumagniran. 3. E sa tgiran l’in a l’alt : "Nei ! Fain cutziglas, e cuojain las al fuorn". E la cutzigla lor servic da crap, ed el gubrüm lor servic da cagl. 4. "Nei ! Tgiran, cunstrutgain nus n’urbs ed ina tuor dalgla qual el tüc pertutgi el tshil. Fain nus in num, per tge shitgain buc spezats sin la fatsha da tuota la Terra". 5. El Sgneur zshendec per veür l’urbs e la tuor tge cunstrutgivan els fegls d’Adam. 6. Ed el Sgneur tgic : "Sun tuots in perseul peuvol e n’han tuots ina medma leua, ed est tga lor emprima ovra. Ussa nagut da tge glaran far lor sarà nunpussaiveul". 7. "Nei ! Zshendain e meisclain qua lor leua, tge sa tgapishin betg pli els ins als alts". 8. Ed el Sgneur els spezac lunsh sin la fatsha da tuota la Terra e sa fermaran da cunstrutgir l’urbs. 9. Est perdac tge s’al dec el num da Babel, pertgai est qua tge el Sgneur cunfundec la leua da tuota la Terra, ed est qua tge el Sgneur els spezac sin la fatsha da tuota la Terra.