Công : Différence entre versions

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(L'Urkung : un sabir côngo-coirin)
 
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Le '''{{MediaWiki:IDEO_CNG_Idéolangue}}''' (nom original '''Gkung''' [kjuŋ]) est une langue artificielle, créée par [[Utilisateur:Nikura|Nikura]] en 2006. Le Công est un dialecte du [[Digorien]] qui s'en détacha une époque reculée, parlé par les habitants des hautes vallées, plus tard conquises par les colons Coirins. Le nom ''Công'' signifie ''habitant des montagnes'' en langue digorienne. Il s'agit de la langue d'un peuple en voie d'extinction mais fort protégé depuis quelques années. Cette langue se place dans le même contexte que le [[Tatsique]], c'est dire qu'elle est parlée en [[Naroda]].   
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Le '''{{MediaWiki:IDEO_CNG_Idéolangue}}''' (nom original '''Gkung''' [kjuŋ]) est une langue artificielle, créée par [[Utilisateur:Nikura|Nikura]] en 2006. Le Công est un dialecte du [[Digorien]] qui s'en détacha à une époque reculée, parlé par les habitants des hautes vallées, plus tard conquises par les colons Coirins. Le nom ''Công'' signifie ''habitant des montagnes'' en langue digorienne. Il s'agit de la langue d'un peuple en voie d'extinction mais fort protégé depuis quelques années. Cette langue se place dans le même contexte que le [[Tatsique]], c'est à dire qu'elle est parlée en [[Naroda]].   
  
  
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Les Côngs sont les actuels descendants des tribus digoriennes qui résidaient dans les montagnes de l'actuel pays de Coire. Ceux-ci étaient de pauvres paysans vivant de l'agriculture et de l'élevage. On ne les voyait guère hors de leur territoire que lors des foires de Digor, de Sems ou encore de Djalilabade. Les Côngs élisaient leur roi au suffrage universel (femmes comprises), mais en changeaient toutes les vingt lunes. Les Côngs étaient quelques milliers, vivant dans de peits villages de quelques maisons rondes de pierre fort rudimentaires, généralement entre personnes d'un même clan, soit deux ou trois familles. Le seul village important était Skgbogl ([skwoʎ], aujourd'hui la ville coirine de Scuols) où siégeait leur roi dans un château dont les ruines dominent encore la ville actuelle. Leur royaume était pratiquement impénétrable, et leur culture perdura inchangée pendant de nombreux siècles. Lorsque les colons Valois puis les Coirins s'y installèrent en grand nombre, de nombreux Côngs furent assimilés ou bien, repoussés vers les hauts vallons ou encore de l'autre côté, en terre de Digorie. Nombreux sont ainsi ceux qui perdirent leur langue, assimilés soit au monde digorien, soit au coirin. Cependant, la langue résista, notamment dans la haute vallée de Gbna [wɒn], où les Côngs se réorganisent depuis quelques années, au sein d'une petite communauté autonome qui accéda il y a peu au rang d'état avec un statut d'officialité pour la langue.
 
Les Côngs sont les actuels descendants des tribus digoriennes qui résidaient dans les montagnes de l'actuel pays de Coire. Ceux-ci étaient de pauvres paysans vivant de l'agriculture et de l'élevage. On ne les voyait guère hors de leur territoire que lors des foires de Digor, de Sems ou encore de Djalilabade. Les Côngs élisaient leur roi au suffrage universel (femmes comprises), mais en changeaient toutes les vingt lunes. Les Côngs étaient quelques milliers, vivant dans de peits villages de quelques maisons rondes de pierre fort rudimentaires, généralement entre personnes d'un même clan, soit deux ou trois familles. Le seul village important était Skgbogl ([skwoʎ], aujourd'hui la ville coirine de Scuols) où siégeait leur roi dans un château dont les ruines dominent encore la ville actuelle. Leur royaume était pratiquement impénétrable, et leur culture perdura inchangée pendant de nombreux siècles. Lorsque les colons Valois puis les Coirins s'y installèrent en grand nombre, de nombreux Côngs furent assimilés ou bien, repoussés vers les hauts vallons ou encore de l'autre côté, en terre de Digorie. Nombreux sont ainsi ceux qui perdirent leur langue, assimilés soit au monde digorien, soit au coirin. Cependant, la langue résista, notamment dans la haute vallée de Gbna [wɒn], où les Côngs se réorganisent depuis quelques années, au sein d'une petite communauté autonome qui accéda il y a peu au rang d'état avec un statut d'officialité pour la langue.
  
L'aire linguistique de cette langue est réduite de petites enclaves isolées les unes des autres. La Communauté se subdivise en cinq aires qui correspondent aux cinq variétés dialectales de la langue. L'isolement de chaque aire étant la cause de la dialectalisation de la langue. Cela dit, celle-ci reste compréhensible malgré les difféences dialectales. Seule l'enclave de la petite ville de Pas-de-Clef (ou Pash-da-Clava en Coirin) connaît un statut particulier puisqu'elle est bi-étatique et sans frontière, appartenant la fois la Confédération Coirine et la Communauté de Côngs. On y parle majoritairement le dialecte coirin local (58%), mais les Côngs représentent 38% de la population. C'est l'unique lieu où la langue công n'est pas pratiquée par tout le monde. Deux villages côns situés dans l'État de Sems ont été il y a peu rattachés la Communauté. Il reste encore deux villages isolés, près du Royaume des Bats, et dont le rattachement est prévu, ainsi que le quartier de Vals appelé ''la Cuonga'' habité 90% de Côngs fort assimilés mais désireux d'être rattachés leur nouvelle patrie. Les autorités de la ville de Vals leur ont donné le droit de demander la nationalité et accordé des privilèges mais ne veulent pas céder le territoire puisque cela isolerait une zone résidentielle coirine. Les Công sont parmi les minorités les plus démunies de la Naroda mais bénéficient du support du gouvernement central qui a financé les grands travaux d'aménagement du territoire (électrification, accès l'eau courante, ouverture d'écoles publiques et de centres de santé, voies ferrées reliant les différentes aires de population). Depuis les années 1990, le niveau de vie des Côngs s'est ainsi vu considérablement amélioré.
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L'aire linguistique de cette langue est réduite à de petites enclaves isolées les unes des autres. La Communauté se subdivise en cinq aires qui correspondent aux cinq variétés dialectales de la langue. L'isolement de chaque aire étant la cause de la dialectalisation de la langue. Cela dit, celle-ci reste compréhensible malgré les difféences dialectales. Seule l'enclave de la petite ville de Pas-de-Clef (ou Pash-da-Clava en Coirin) connaît un statut particulier puisqu'elle est bi-étatique et sans frontière, appartenant à la fois à la Confédération Coirine et à la Communauté de Côngs. On y parle majoritairement le dialecte coirin local (58%), mais les Côngs représentent 38% de la population. C'est l'unique lieu où la langue công n'est pas pratiquée par tout le monde. Deux villages côns situés dans l'État de Sems ont été il y a peu rattachés à la Communauté. Il reste encore deux villages isolés, près du Royaume des Bats, et dont le rattachement est prévu, ainsi que le quartier de Vals appelé ''la Cuonga'' habité à 90% de Côngs fort assimilés mais désireux d'être rattachés à leur nouvelle patrie. Les autorités de la ville de Vals leur ont donné le droit de demander la nationalité et accordé des privilèges mais ne veulent pas céder le territoire puisque cela isolerait une zone résidentielle coirine. Les Công sont parmi les minorités les plus démunies de la Naroda mais bénéficient du support du gouvernement central qui a financé les grands travaux d'aménagement du territoire (électrification, accès à l'eau courante, ouverture d'écoles publiques et de centres de santé, voies ferrées reliant les différentes aires de population). Depuis les années 1990, le niveau de vie des Côngs s'est ainsi vu considérablement amélioré.
  
La langue công est très proche du parler zadarien, unique langue digorienne parlée hors des montagnes, plus de quatre cent kilomètres au nord, au bord de la mer de Told. Les Zadariens vivaient dans le piémont de Nouvelle-France, mais furent repoussés vers l'ouest, puis bifurquèrent vers le nord, pour s'installer dans les collines boisées du bord de mer. Presque exclusivement de langue tatsique, cette région n'est plus peuplée que de quelques centaines de locuteurs de cette ancienne langue voisine du Công. Il en reste également un dialecte dans un village situé aux portes des Écartons, et qui résista l'envahisseur. Ce dialecte, défaut appelé ''Coung'' est en fait plutôt un parler zadarien que công. Il est encore parlé aujourd'hui par une cinquantaine de personnes.
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La langue công est très proche du parler zadarien, unique langue digorienne parlée hors des montagnes, à plus de quatre cent kilomètres au nord, au bord de la mer de Told. Les Zadariens vivaient dans le piémont de Nouvelle-France, mais furent repoussés vers l'ouest, puis bifurquèrent vers le nord, pour s'installer dans les collines boisées du bord de mer. Presque exclusivement de langue tatsique, cette région n'est plus peuplée que de quelques centaines de locuteurs de cette ancienne langue voisine du Công. Il en reste également un dialecte dans un village situé aux portes des Écartons, et qui résista à l'envahisseur. Ce dialecte, à défaut appelé ''Coung'' (''Künüg'') est en fait plutôt un parler zadarien que công. Il est encore parlé aujourd'hui par une cinquantaine de personnes.
  
 
==Description de la langue==
 
==Description de la langue==
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==L'Urkung : un sabir côngo-coirin==
 
==L'Urkung : un sabir côngo-coirin==
L''''Urkung''' [ɯɹˡkuŋ] est un sabir, c'est--dire une forme langagière basique ne constituant pas une langue maternelle, mêlant la structure grammaticale de la langue des Côngs au vocabulaire du [[Coirin]] standard (même si le nom "urkung" est construit sur le nom du dialecte Urien). Il s'agit de la langue que parlent les Côngs dans leurs relations avec les Coirins qui les entourent. Bien que les Côngs possèdent aujourd'hui leur propre État, celui-ci fonctionne en partenariat avec la Confédération Coirine et le Duché de Digorie. Si les deux ethnies ne sont généralement pas mélangées puisque les Côngs vivent dans des villages sans présence coirine (au maximum 5%), il existe tout de même quelques cas de cohabitation comme au Pas-de-Clef, Vals ou Crocs (où les deux peuples vivent dans deux moitiés d'un village séparé par un ruisseau) ou encore la capitale công .
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L''''Urkung''' [ɯɹˡkuŋ] est un sabir, c'est-à-dire une forme langagière basique ne constituant pas une langue maternelle, mêlant la structure grammaticale de la langue des Côngs au vocabulaire du [[Coirin]] standard (même si le nom "urkung" est construit sur le nom du dialecte Urien). Il s'agit de la langue que parlent les Côngs dans leurs relations avec les Coirins qui les entourent. Bien que les Côngs possèdent aujourd'hui leur propre État, celui-ci fonctionne en partenariat avec la Confédération Coirine et le Duché de Digorie. Si les deux ethnies ne sont généralement pas mélangées puisque les Côngs vivent dans des villages sans présence coirine (au maximum 5%), il existe tout de même quelques cas de cohabitation comme au Pas-de-Clef, à Vals ou à Crocs (où les deux peuples vivent dans deux moitiés d'un village séparé par un ruisseau) ou encore à la capitale công Gbnakråt (Vnà en Coirin).
  
Ce sabir est de forme très simple, et utilisé depuis deux siècles environ. Le lexique est entièrement coirin, c'est--dire, rhéto-roman, mais la morphologie suit les règles de la langue des Côngs, en utilisant quelques mots de leur langue, ou des particules adaptés du coirin. Le Công n'étant connu que de quelques rares Coirins locaux (une vingtaine seulement), cette langue ne peut être utilisée pour parler avec eux.
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Ce sabir est de forme très simple, et utilisé depuis deux siècles environ. Le lexique est entièrement coirin, c'est-à-dire, rhéto-roman, mais la morphologie suit les règles de la langue des Côngs, en utilisant quelques mots de leur langue, ou des particules adaptés du coirin. Le Công n'étant connu que de quelques rares Coirins locaux (une vingtaine seulement), cette langue ne peut être utilisée pour parler avec eux.
  
 
'''Exemples'''
 
'''Exemples'''
* Bonjour = bing ci [biŋ ʒi] < bien gi [bi:n ʤi]
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* Bonjour = bung ci [buŋ ʤi] < bun gi [bun ʤi]
 
* Où se trouve...? = ngbešt...? [nwεʃt] < nua esht...? [nwɐ ʲεʃt]
 
* Où se trouve...? = ngbešt...? [nwεʃt] < nua esht...? [nwɐ ʲεʃt]
 
* Je suis un công = egb sum ñi kgung [εw sum ɲi kjuŋ] < jeu sum in cuong [jεw sum in kwɔŋ]
 
* Je suis un công = egb sum ñi kgung [εw sum ɲi kjuŋ] < jeu sum in cuong [jεw sum in kwɔŋ]
 
* Tu parles bien la langue des côngs = bing kgung lgbå ta plid [biŋ kjuŋ ɫwɒ tɐ pɫid] < ta pledsh bien la leua cuonga [tɐ plε:ʧ bi:n lɐ lε:wɐ kwɔŋɐ]
 
* Tu parles bien la langue des côngs = bing kgung lgbå ta plid [biŋ kjuŋ ɫwɒ tɐ pɫid] < ta pledsh bien la leua cuonga [tɐ plε:ʧ bi:n lɐ lε:wɐ kwɔŋɐ]
 
* Je ne parle pas bien le coirin = egb bing buk plid kgbirinš [εw biŋ buk pɫid kwɪˡɹiŋʃ] < jeu na pled buc bien el cuirinsh [jεw nɐ plε:t buk bi:n əl kwirinʃ]
 
* Je ne parle pas bien le coirin = egb bing buk plid kgbirinš [εw biŋ buk pɫid kwɪˡɹiŋʃ] < jeu na pled buc bien el cuirinsh [jεw nɐ plε:t buk bi:n əl kwirinʃ]
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* Comment puis-je aller à Scuols? = kum a Skgbogl ir' egb pud? [kum a skwɔʎ ir εw pud] < cum possel ir a Scuols? [kum posεl i:r a skwɔls]
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* Nous avons de bonnes relations avec les coirins = kum ils kgbirinš buna rglaċun nu gba [kɯm ils kwɪrinʃ buna rʎaʦun nu wa] < nus vein na bunas relatziuns cun ils cuirinshs [nus vεjn na bunas rəlaʦjuns kun ils kwirinʃs]
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* Noms de nombres : 1 ñi [ɲi] - 2 dus [dus] - 3 txis [tʁis] - 4 kgber [kwεr] - 5 čiñč [ʧɪɲʧ] - 6 (k)sis [(k)sis] - 7 sxat [sxat] - 8 gboč [woʧ] - 9 nogb [now] - 10 ceš [ʤεʃ]
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* Verbe être (unique verbe conjugué) : egb sum - ta seš - glešt/-ešt - nu sum - vu seš - i sum
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* Les verbes sont formés au moyen d'un radical invariable [ex: gbgla ([wʎa] vouloir), iri/mgba ([iri/mwa] aller), gbñi ([wɲi] venir), plid ([pɫid] parler), pud ([pud] pouvoir), sagb ([saw] savoir) etc.], duquel a été dérivé un radical du passé formé sur le participe passé, généralement avec la désinence -(º)t comme dans les langues vratnites en général [ex: egb čånt (je chante) → egb čåntat (je chantais/j'ai chanté)].
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Il aurait également existé un sabir franco-công (appelé ''patois'' dans les anales ou ''patgbå'' [pɐˡtwɒ] en công), utilisé lors de la colonisation, mais aucune trace écrite n'en est restée sinon quelques mots d'emprunt entrés dans la langue et souvent méconnaissables. Ex.: paysan > ipigżå [ɪpɪgˡʣɒ], route > gxugbt [ʁuwt], troupeau > txupgbo [txɯˡpwo].
 
Il aurait également existé un sabir franco-công (appelé ''patois'' dans les anales ou ''patgbå'' [pɐˡtwɒ] en công), utilisé lors de la colonisation, mais aucune trace écrite n'en est restée sinon quelques mots d'emprunt entrés dans la langue et souvent méconnaissables. Ex.: paysan > ipigżå [ɪpɪgˡʣɒ], route > gxugbt [ʁuwt], troupeau > txupgbo [txɯˡpwo].
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  Công
Gkung
 
Année de création 2006
Auteur Nikura
Régulé par
Nombre de locuteurs (fiction) 31 200
Parlé en Communauté des Côngs
Idéomonde associé Zapomna
Catégorie Langue a posteriori
Typologie Langue Narodique
Alphabet Latin
Lexique 100 mots
Version 1
Codes de langue
ISO 639-1
ISO 639-2
ISO 639-3
Préfixe Idéopédia IDEO_CNG

Le Công (nom original Gkung [kjuŋ]) est une langue artificielle, créée par Nikura en 2006. Le Công est un dialecte du Digorien qui s'en détacha à une époque reculée, parlé par les habitants des hautes vallées, plus tard conquises par les colons Coirins. Le nom Công signifie habitant des montagnes en langue digorienne. Il s'agit de la langue d'un peuple en voie d'extinction mais fort protégé depuis quelques années. Cette langue se place dans le même contexte que le Tatsique, c'est à dire qu'elle est parlée en Naroda.


Histoire interne

Les Côngs sont les actuels descendants des tribus digoriennes qui résidaient dans les montagnes de l'actuel pays de Coire. Ceux-ci étaient de pauvres paysans vivant de l'agriculture et de l'élevage. On ne les voyait guère hors de leur territoire que lors des foires de Digor, de Sems ou encore de Djalilabade. Les Côngs élisaient leur roi au suffrage universel (femmes comprises), mais en changeaient toutes les vingt lunes. Les Côngs étaient quelques milliers, vivant dans de peits villages de quelques maisons rondes de pierre fort rudimentaires, généralement entre personnes d'un même clan, soit deux ou trois familles. Le seul village important était Skgbogl ([skwoʎ], aujourd'hui la ville coirine de Scuols) où siégeait leur roi dans un château dont les ruines dominent encore la ville actuelle. Leur royaume était pratiquement impénétrable, et leur culture perdura inchangée pendant de nombreux siècles. Lorsque les colons Valois puis les Coirins s'y installèrent en grand nombre, de nombreux Côngs furent assimilés ou bien, repoussés vers les hauts vallons ou encore de l'autre côté, en terre de Digorie. Nombreux sont ainsi ceux qui perdirent leur langue, assimilés soit au monde digorien, soit au coirin. Cependant, la langue résista, notamment dans la haute vallée de Gbna [wɒn], où les Côngs se réorganisent depuis quelques années, au sein d'une petite communauté autonome qui accéda il y a peu au rang d'état avec un statut d'officialité pour la langue.

L'aire linguistique de cette langue est réduite à de petites enclaves isolées les unes des autres. La Communauté se subdivise en cinq aires qui correspondent aux cinq variétés dialectales de la langue. L'isolement de chaque aire étant la cause de la dialectalisation de la langue. Cela dit, celle-ci reste compréhensible malgré les difféences dialectales. Seule l'enclave de la petite ville de Pas-de-Clef (ou Pash-da-Clava en Coirin) connaît un statut particulier puisqu'elle est bi-étatique et sans frontière, appartenant à la fois à la Confédération Coirine et à la Communauté de Côngs. On y parle majoritairement le dialecte coirin local (58%), mais les Côngs représentent 38% de la population. C'est l'unique lieu où la langue công n'est pas pratiquée par tout le monde. Deux villages côns situés dans l'État de Sems ont été il y a peu rattachés à la Communauté. Il reste encore deux villages isolés, près du Royaume des Bats, et dont le rattachement est prévu, ainsi que le quartier de Vals appelé la Cuonga habité à 90% de Côngs fort assimilés mais désireux d'être rattachés à leur nouvelle patrie. Les autorités de la ville de Vals leur ont donné le droit de demander la nationalité et accordé des privilèges mais ne veulent pas céder le territoire puisque cela isolerait une zone résidentielle coirine. Les Công sont parmi les minorités les plus démunies de la Naroda mais bénéficient du support du gouvernement central qui a financé les grands travaux d'aménagement du territoire (électrification, accès à l'eau courante, ouverture d'écoles publiques et de centres de santé, voies ferrées reliant les différentes aires de population). Depuis les années 1990, le niveau de vie des Côngs s'est ainsi vu considérablement amélioré.

La langue công est très proche du parler zadarien, unique langue digorienne parlée hors des montagnes, à plus de quatre cent kilomètres au nord, au bord de la mer de Told. Les Zadariens vivaient dans le piémont de Nouvelle-France, mais furent repoussés vers l'ouest, puis bifurquèrent vers le nord, pour s'installer dans les collines boisées du bord de mer. Presque exclusivement de langue tatsique, cette région n'est plus peuplée que de quelques centaines de locuteurs de cette ancienne langue voisine du Công. Il en reste également un dialecte dans un village situé aux portes des Écartons, et qui résista à l'envahisseur. Ce dialecte, à défaut appelé Coung (Künüg) est en fait plutôt un parler zadarien que công. Il est encore parlé aujourd'hui par une cinquantaine de personnes.

Description de la langue

Étant proche du Digorien, la langue công s'écrit de la même manière. On retrouve donc également les groupes -gb- [w] ou -gl- [ʎ]. Cependant quelques usages différent, tels que le groupe -gx- prononcé [ʁ]. Il s'agit en outre d'une variété digorienne fort conservatrice et extrêmement complexe dans son ensemble.


Comparaison avec le Digorien

Công Digorien
chat gxük [ʁyk] göt [gœt]
eau bgbå [bwɒ] bogb [bow]
langue xigbk [xiwk] gxik [gɣik]
neige xšing [xʃiŋ] šxing [ʃxiŋ]
ville kråt [kɹɒt] gxukš [gɣukʃ]
vin ñigbk [ɲiwk] kňi [kni]
1 żüg [ʣyg] żig [ʣig]
2 dgba [dwa] bda [bda]
3 örök [ɜɹɜk] örk [œrk]
4 čogvor [ʧʊgwor] čogvor [ʧogwor]
5 put [put] put [put]
6 gzsis [gɪzzis] gżoxöz [à ʣoxœʣ]
7 šgbet [ʃwεt] gbed [wεd]
8 güt [gyt] gxöt [gɣœt]
9 fügüt [fygyt] fagxöt [fɐgɣœt]
10 gxåk [ʁɒk] gxat [gɣat]

L'Urkung : un sabir côngo-coirin

L'Urkung [ɯɹˡkuŋ] est un sabir, c'est-à-dire une forme langagière basique ne constituant pas une langue maternelle, mêlant la structure grammaticale de la langue des Côngs au vocabulaire du Coirin standard (même si le nom "urkung" est construit sur le nom du dialecte Urien). Il s'agit de la langue que parlent les Côngs dans leurs relations avec les Coirins qui les entourent. Bien que les Côngs possèdent aujourd'hui leur propre État, celui-ci fonctionne en partenariat avec la Confédération Coirine et le Duché de Digorie. Si les deux ethnies ne sont généralement pas mélangées puisque les Côngs vivent dans des villages sans présence coirine (au maximum 5%), il existe tout de même quelques cas de cohabitation comme au Pas-de-Clef, à Vals ou à Crocs (où les deux peuples vivent dans deux moitiés d'un village séparé par un ruisseau) ou encore à la capitale công Gbnakråt (Vnà en Coirin).

Ce sabir est de forme très simple, et utilisé depuis deux siècles environ. Le lexique est entièrement coirin, c'est-à-dire, rhéto-roman, mais la morphologie suit les règles de la langue des Côngs, en utilisant quelques mots de leur langue, ou des particules adaptés du coirin. Le Công n'étant connu que de quelques rares Coirins locaux (une vingtaine seulement), cette langue ne peut être utilisée pour parler avec eux.

Exemples

  • Bonjour = bung ci [buŋ ʤi] < bun gi [bun ʤi]
  • Où se trouve...? = ngbešt...? [nwεʃt] < nua esht...? [nwɐ ʲεʃt]
  • Je suis un công = egb sum ñi kgung [εw sum ɲi kjuŋ] < jeu sum in cuong [jεw sum in kwɔŋ]
  • Tu parles bien la langue des côngs = bing kgung lgbå ta plid [biŋ kjuŋ ɫwɒ tɐ pɫid] < ta pledsh bien la leua cuonga [tɐ plε:ʧ bi:n lɐ lε:wɐ kwɔŋɐ]
  • Je ne parle pas bien le coirin = egb bing buk plid kgbirinš [εw biŋ buk pɫid kwɪˡɹiŋʃ] < jeu na pled buc bien el cuirinsh [jεw nɐ plε:t buk bi:n əl kwirinʃ]
  • Comment puis-je aller à Scuols? = kum a Skgbogl ir' egb pud? [kum a skwɔʎ ir εw pud] < cum possel ir a Scuols? [kum posεl i:r a skwɔls]
  • Nous avons de bonnes relations avec les coirins = kum ils kgbirinš buna rglaċun nu gba [kɯm ils kwɪrinʃ buna rʎaʦun nu wa] < nus vein na bunas relatziuns cun ils cuirinshs [nus vεjn na bunas rəlaʦjuns kun ils kwirinʃs]
  • Noms de nombres : 1 ñi [ɲi] - 2 dus [dus] - 3 txis [tʁis] - 4 kgber [kwεr] - 5 čiñč [ʧɪɲʧ] - 6 (k)sis [(k)sis] - 7 sxat [sxat] - 8 gboč [woʧ] - 9 nogb [now] - 10 ceš [ʤεʃ]
  • Verbe être (unique verbe conjugué) : egb sum - ta seš - glešt/-ešt - nu sum - vu seš - i sum
  • Les verbes sont formés au moyen d'un radical invariable [ex: gbgla ([wʎa] vouloir), iri/mgba ([iri/mwa] aller), gbñi ([wɲi] venir), plid ([pɫid] parler), pud ([pud] pouvoir), sagb ([saw] savoir) etc.], duquel a été dérivé un radical du passé formé sur le participe passé, généralement avec la désinence -(º)t comme dans les langues vratnites en général [ex: egb čånt (je chante) → egb čåntat (je chantais/j'ai chanté)].


Il aurait également existé un sabir franco-công (appelé patois dans les anales ou patgbå [pɐˡtwɒ] en công), utilisé lors de la colonisation, mais aucune trace écrite n'en est restée sinon quelques mots d'emprunt entrés dans la langue et souvent méconnaissables. Ex.: paysan > ipigżå [ɪpɪgˡʣɒ], route > gxugbt [ʁuwt], troupeau > txupgbo [txɯˡpwo].