Conjugaison : Différence entre versions
m |
m |
||
(64 révisions intermédiaires par 5 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
==Présentation== | ==Présentation== | ||
− | La conjugaison est un ensemble de flexions spécifiques au verbe (du moins, dans les langues flexionnelles). À l'instar de la déclinaison qui fait varier l'apparence d'un nom ou d'un adjectif, selon le rôle qu'il occupe dans la phrase (sujet, complément...). La conjugaison fait varier le verbe selon : | + | La conjugaison est un ensemble de flexions spécifiques au verbe (du moins, dans les langues flexionnelles). À l'instar de la déclinaison qui fait varier l'apparence d'un [[nom]], d'un [[pronom]] ou d'un [[adjectif]], selon le rôle qu'il occupe dans la phrase (sujet, complément...). La conjugaison fait varier le verbe selon : |
*la personne et le nombre | *la personne et le nombre | ||
− | :: | + | ::[[Locuteur|1<sup>re</sup>]] : celle(s) qui s'exprime(nt) |
− | :: | + | ::[[Interlocuteur|2<sup>e</sup>]] : celle(s) à qui on s'adresse |
− | :: | + | ::3<sup>e</sup> : tout le reste. |
*Le temps | *Le temps | ||
− | ::Passé: le procès a commencé ou s'est déroulée précédemment | + | ::[[Passé]] : le procès a commencé ou s'est déroulée précédemment |
− | ::Présent: le procès est en cours ou se répète à l'époque actuelle. | + | ::[[Présent]] : le procès est en cours ou se répète à l'époque actuelle. |
− | ::Futur: le procès commencera ou sera terminée à un moment ultérieur. | + | ::[[Futur]] : le procès commencera ou sera terminée à un moment ultérieur. |
− | *Le mode | + | *Le mode |
− | Les modes donnent un renseignement sur les modalités du procès: certaine, souhaitée, soumise à diverses conditions, ordonnée, incertaine, crainte, temporisée... ou bien, dans certains cas, le mode transforme un verbe en nom ou adjectif... | + | Les modes donnent un renseignement sur les modalités du procès : certaine, souhaitée, soumise à diverses conditions, ordonnée, incertaine, crainte, temporisée... ou bien, dans certains cas, le mode transforme un verbe en nom ou adjectif... |
− | *La voix | + | *La voix |
− | Donne une indication sur la relation qui lie le sujet grammatical avec le verbe: acteur, patient... | + | Donne une indication sur la relation qui lie le sujet grammatical avec le verbe : acteur, patient... |
− | *L'aspect | + | *L'aspect |
− | + | Donne une indication sur l'état du procès (durée, répétition, à sa fin, son début etc...) | |
− | : | + | [[Image:Verbes.gif]] |
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
==Types de conjugaisons== | ==Types de conjugaisons== | ||
Ligne 25 : | Ligne 22 : | ||
===Variabilité selon les personnes=== | ===Variabilité selon les personnes=== | ||
− | Dans certaines langues ( | + | Dans certaines langues ([[Image:Verda_stelo.gif|20px]] [[Image:Elko.jpg|20px]] [[Image:Uropi.gif|20px]]<ref>Sauf [[#Impératif|impératif]]</ref>), les verbes sont invariables dans un temps donné et il est indispensable que le sujet, si ce n'est pas un nom commun ou bien un autre terme substantivé, soit apparent sous la forme d'un pronom personnel sujet. |
− | : | + | :[[Image:Verda stelo.gif|20px]] ''Mi skribas'' = j'écris ; ''vi skribas'' = vous écrivez. |
− | :Elko '' | + | :[[Image:Elko.jpg|20px]] ''. lo wami .'' = tu nourris ; ''. iro wami .'' = nous nourrissons. |
Dans d'autres, à tous les temps et à tous les modes, la forme change d'une personne à l'autre, ce qui a l'avantage de pouvoir se passer d'un pronom personnel sujet, mais qui demande la contrainte de se souvenir souvent de davantage de flexions. | Dans d'autres, à tous les temps et à tous les modes, la forme change d'une personne à l'autre, ce qui a l'avantage de pouvoir se passer d'un pronom personnel sujet, mais qui demande la contrainte de se souvenir souvent de davantage de flexions. | ||
− | : | + | :[[Image:Lupa.gif|25px]]<ref>en fait, les terminaisons latines étaient, sauf exceptions, assez stables : -O/M, -S, -T, -MVS, -TIS & -NT pour la voix active Ce qui changeait, c'était la flexion intermédiaire !</ref><font size=1>AMO</font> = j'aime, <font size=1>AMAT</font> = il aime, <font size=1>AMAMVS</font> = nous aimons. |
− | : | + | :[[Image:LV_II.png|25px]] ''binob'' = je suis, ''binof'' = elle est, ''binols'' = vous êtes. |
− | : | + | :[[Image:Nilt avk.gif|20px|Kotava]] les terminaisons sont sans exception les suivantes : ''’, l, r, t, c, d'' & ''[http://www.kotava.org/fr/fr_pulviropa_305.pdf <font color=black>v</font>]. |
+ | :[[Image:Sambahsa.jpg|20px|Sambahsa]] ''-o<font color=grey>m</font>, -s, -t, -m<font color=grey>o</font>s, -t<font color=grey>e</font>, -<font color=grey>e</font><font color=brown>nt</font>''. | ||
+ | |||
+ | Certaines, comme le français, l'anglais et l'aneuvien, varient "plus ou moins", ce qui combine plus ou moins les avantages et (surtout) les inconvénients de chaque système, toutefois, les formes sont assez simples à retenir, le plus souvent (en anglais et en aneuvien, tout du moins) : | ||
+ | :[[Image:Frenchflag.jpg|20px]] Je, tu prends, il prend (homophone avec les deux précédents), nous prenons, etc... | ||
+ | :[[Image:Englishflag.jpg|20px]] ''I am'' = je suis, ''it is'' = il est, ''we, you, they are'' = nous sommes, vous êtes, ils sont. | ||
+ | :[[Image:Avataneuf.gif|20px]] ''Eg, o, a pùze; er, or, ar pùzer.'' = Je vais, tu vas etc... | ||
+ | |||
+ | Enfin, le [[Comunleng#Conjugaison|<omunleng]] dispose de deux types de conjugaison pour chaque temps et chaque verbe, au choix du locuteur : | ||
+ | :''nos hava'' & ''havam'' = nous avions. | ||
− | + | ==Les temps== | |
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | === | + | ===Le [[présent]]=== |
− | + | le présent est, en général, une forme simple et unique dans la plupart des conjugaisons, en particulier, celle des idéolangues. Toutefois, dans certains cas, on a affaire, afin de faire face à plusieurs nuances (progressif, [[#Expression de l'aspect|perfectif]], répétitif, [[aoriste]]) à une, voire deux conjugaisons supplémentaires. | |
− | + | [[Image:Englishflag.jpg|20px]] On a ainsi : | |
− | :le présent simple (répétitif ou aoriste) | + | :le présent simple (répétitif ou aoriste) ; |
− | :le présent progressif (formé du présent de ''to be'' plus le verbe | + | :le présent progressif (formé du présent de ''to be'' plus le verbe considéré au participe présent); |
− | :le ''present perfect'' construit comme notre passé composé, mais considéré comme un véritable présent | + | :le ''present perfect'' construit comme notre passé composé, mais considéré comme un véritable présent ; |
:le ''progressive present perfect'': combinaison des deux précédents.<br/> | :le ''progressive present perfect'': combinaison des deux précédents.<br/> | ||
− | L'aneuvien ne dispose que des deux premiers: le présent progressif est, comme en anglais représenté par le participe présent; le verbe être n'apparaît pas du tout.<br/> | + | [[Image:Avataneuf.gif|20px]] L'aneuvien ne dispose que des deux premiers : le présent progressif est, comme en anglais représenté par le participe présent ; le verbe être n'apparaît pas du tout.<br/> |
− | L'elko n'ayant aucune conjugaison, le verbe paraît comme à l'infinitif. | + | [[Image:Elko.jpg|20px]] L'elko n'ayant aucune conjugaison, le verbe paraît comme à l'infinitif. |
− | + | ===Le [[passé]]=== | |
− | Alors que le français dispose (à l'indicatif, du moins) de | + | Alors que le français dispose (à l'indicatif, du moins) de quatre<ref>Passé simple, passé composé, passé antérieur et plus-que parfait ; l'imparfait est un cas un peu à part (utilisé également dans les subordonnées [[conditionnel]]les pour un temps pouvant correspondre à un présent, ou même un futur éventuel)</ref>formes pour le passé, certaines langues n'en disposent que d'une, voire deux (une par [[#Expression de l'aspect|aspect]]), ainsi, en espéranto, la forme en -IS traduira aussi bien le passé simple français que l'imparfait itératif<ref>Le passé progressif s'exprimant par ''estis -anta'' et notre passé composé par ''estas -inta''.</ref>. |
− | + | ===Le [[futur]]=== | |
− | Conjugué d'un seul tenant dans la quasi-totalité des langues romanes | + | Conjugué d'un seul tenant dans la quasi-totalité des langues romanes (tout du moins, le futur simple), -OS en espéranto, -T- (plus répétition de la voyelle du radical) en kotava, O- & U- (antérieur) en volapük. |
− | Conjugué à l'aide d'auxiliaires ou de particules | + | Conjugué à l'aide d'auxiliaires ou de particules |
+ | :[[Image:Englishflag.jpg|20px]] (''shall/will'' + infinitif) | ||
+ | :[[Image:Deutschefahne.jpg|20px]] (''werden'', conjugué + infinitif) | ||
+ | :[[Image:Russkiflag.jpg|20px]] (''быть'', conjugué + infinitif) (du moins, pour les verbes [[#Expression de l'aspect|imperfectifs]]) | ||
+ | :[[Image:Avataneuf.gif|20px]] (''mir'' ou ''ăk'' + verbe) | ||
+ | :[[Image:Elko.jpg|20px]] (''wudu'' + infinitif) | ||
+ | :[[Image:Popiaro.gif|20px]] (''ii'', conjugué + infinitif). | ||
+ | :[[Image:Uropi.gif|20px]] (''ve'' + infinitif). | ||
− | == | + | ==L'aspect== |
− | Selon les langues, le nombre d'aspects peut être très variables, de deux minimum<ref>... sauf en elko où le perfectif ne considère plus le mot comme un verbe, mais comme un adjectif.</ref>à une multitude ( + inchoatif, terminatif, perfectif, accompli, répétitif...) la plupart regroupés (accompli/perfectif) ou bien faisant appel à des verbes ou des locutions si une forme grammaticale n'est pas disponible: commencer à... se mettre à... avoir fini de... être en train de.. | + | Selon les langues, le nombre d'aspects peut être très variables, de deux minimum<ref>... sauf en elko où le perfectif ne considère plus le mot comme un verbe, mais comme un adjectif.</ref>à une multitude ( + inchoatif, terminatif, perfectif, accompli, répétitif...) la plupart regroupés (accompli/perfectif) ou bien faisant appel à des verbes ou des locutions si une forme grammaticale n'est pas disponible : commencer à... se mettre à... avoir fini de... être en train de... |
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ===[[Imperfectif]]=== | |
+ | Temps simples dans les langues romanes, futur composé en russe... | ||
+ | ===[[Perfectif]]=== | ||
+ | Fait appel à des verbes distincts (langues slaves), à des temps composés, formés d'un auxiliaire et du participe passé du verbe pour beaucoup de langues romanes<ref>À l'exception du [http://www.conjugacao.com.br/verbo-amar/ <font color=black>portugais</font></ref>, en anglais<ref>On a en anglais, un futur en trois morceaux : ''will'' + ''have'' + "verbe"-''ed''</ref>, en allemand, en espéranto (''vi estas skribinta'') et en néerlandais, à la terminaison en -A pour l'aneuvien... | ||
+ | |||
+ | ===Progressif=== | ||
+ | Obtenu soit grâce au participe présent | ||
+ | :directement derrière un pronom personnel ([[Image:Avataneuf.gif|20px]] ''e spiysun''<ref name="man">Je suis en train de manger</ref>) | ||
+ | :par le verbe "être" conjugué au temps voulu, suivi du participe présent du verbe du procès | ||
+ | ::[[Image:Englishflag.jpg|20px]] ''I am eating''<ref name="man"/>. | ||
+ | ::[[Image:Bandespaola.jpg|20px]] ''Estoy comiendo''<ref name="man"/> | ||
+ | ::[[Image:Drapeau du romane.JPG|20px]] ''Mei es manjan''<ref name="man"/> | ||
+ | ::[[Image:Avataneuf.gif|20px]] ''Eg ere spiysun''<ref>Imparfait seulement : [[IDEO_ANV_Participe#Les_temps_progressifs|''ere + part.prés.]]</ref>. | ||
+ | Soit au moyen de la particule ''dun'' ([[Image:Nilt_avk.gif|20px]]) : | ||
+ | ::''dun estú''<ref name="man"/><ref>Le kotava utilise une autre particule pour le "continu", une nuance du progressif : | ||
+ | :''wan estú'' = je suis encore en train de manger.</ref>. | ||
+ | |||
+ | ===Répétitif ou itératif=== | ||
+ | :[[Image:Englishflag.jpg|20px]] avec le présent simple & le prétérit<ref name="pr">Le prétérit est l'expression anglaise aussi bien de l'imparfait itératif que du passé simple.</ref> | ||
+ | :[[Image:Frenchflag.jpg|20px]] [[Image:Avataneuf.gif|20px]]<ref>''ere'' + indicatif présent, pour l'imparfait</ref>avec le présent et l'imparfait. | ||
+ | |||
+ | ===L'instantané=== | ||
+ | Peu présent dans les langues, autrement que dans des expressions "il fut tué sur le coup" ou bien dans des verbes indiquant implicitement une idée de brièveté (plonger, éclater etc...), toutefois, le [[kotava]] dispose de la particule ''ve''. | ||
+ | |||
+ | ===[[Inchoatif]]=== | ||
+ | Cet aspect, qui décrit l'imminence ou le tout début d'un procès (se mettre à...) n'est accessible, dans beaucoup de langues naturelles que grâce à des locutions verbales | ||
+ | :Utilisation du participe futur, ([[Image:Verda_stelo.gif|20px]] [[Image:Lupa.gif|23px]]). | ||
+ | :Particule ''toz'' ([[Image:Nilt_avk.gif|20px]]) | ||
+ | :Particule ''dhep'' + indicatif présent ([[Image:Avataneuf.gif|20px]])<ref>''Ăk'' + participe présent si le procès vient de débuter.</ref>. | ||
+ | |||
+ | D'autres aspects existent, plus rarement représentés et souvent regroupés avec ceux précédemment cités. | ||
− | == | + | ==[[mode|Les modes]]== |
On tient, en général, un minimum de deux modes dans les langues les plus basiques, jusqu'à une demi-douzaine, embrassant toutes les modalités que peut comporter un verbe. | On tient, en général, un minimum de deux modes dans les langues les plus basiques, jusqu'à une demi-douzaine, embrassant toutes les modalités que peut comporter un verbe. | ||
− | === | + | ===[[Infinitif]]=== |
− | Presque toutes les langues disposent de l'infinitif (à l'exception du grec<ref>Celui de Mélina | + | Presque toutes les langues disposent de l'infinitif (à l'exception du grec<ref>Celui de Mélina Merkouri, pas celui d'Aristote.</ref> qui a pour référence, le subjonctif, ou encore le [[kotava]]), lequel tient place de référence dans le dictionnaire. Ce mode tient place, également<ref>Du moins en français : en anglais et en [[IDEO_ANV_Participe#Les_temps_impersonnels|aneuvien]], c'est le participe qui assure ce rôle.</ref> de nom dans des expressions du type : |
− | :''Travailler'' est un bien grand mot: disons qu'il a signalé sa présence. | + | :''Travailler'' est un bien grand mot : disons qu'il a signalé sa présence. |
− | === | + | ===[[Indicatif]]=== |
− | L'indicatif est le premier mode qu'on apprend à l'école (quelle que soit la langue), dès lors qu'on cesse de parler "p'tit nèg"<ref>Expression péjorative qui tire ces racines dans la colonisation et l'esclavagisme et dont l'usage vint, en première initiative des propriétaires des plantations: « Toi planter bien droit sinon | + | L'indicatif est le premier mode qu'on apprend à l'école (quelle que soit la langue), dès lors qu'on cesse de parler "p'tit nèg'"<ref>Expression péjorative qui tire ces racines dans la colonisation et l'esclavagisme et dont l'usage vint, en première initiative, des propriétaires des plantations : « Toi planter bien droit sinon patron pas content ! »</ref> et qu'on se met à accorder le verbe avec le sujet. L'indicatif représente une réalité, ou bien considérée comme telle : |
:Il pleut. | :Il pleut. | ||
− | |||
− | |||
− | |||
− | |||
− | |||
− | |||
− | |||
− | ==== | + | :[[Image:Englishflag.jpg|20px]] ''You were there yesterday.'' = Vous étiez là hier. |
+ | :[[Image:Avataneuf.gif|20px]] ''La slutnar tempen!'' = On a perdu du temps ! | ||
+ | :[[Image:Bandieraitaliana.jpg|20px]] ''La nave va'' = Le bateau va. | ||
+ | ::''Se si rimane, lascio'' = Si tu restes, je pars. | ||
+ | :[[Image:Frenchflag.jpg|20px]] Il aura eu un empêchement. | ||
+ | ::Tu prendras le P.Q. par paquets de 24.<br/> | ||
+ | On constate, dans ces trois derniers exemples, que l'indicatif déborde largement de ses prérogatives et qu'on le voit remplacer, respectivement, un conditionnel (la proposition subordonnée est une proposition conditionnelle), un subjonctif (ici : un fait non avéré) et enfin, un impératif. | ||
− | + | ===Les modes de l'hypothétique=== | |
− | + | ... à l'intérieur desquels on peut y caser le [[conditionnel]], le [[subjonctif]], l'éventuel, le "p't'êt'ben-qu'oui-p't'êt'ben-qu'non", le "pourvu que...", le "pourvu qu'non" et autres nuances multiples qu'on peut trouver dans une langue naturelle ou une idéolangue. | |
− | + | ||
− | + | ====Le [[conditionnel]]==== | |
+ | Temps ou mode ?<br/> | ||
+ | Tout dépend des langues : certaines le placent comme simple "annexe" de l'[http://conjugueur.reverso.net/conjugaison-espagnol-verbe-llamar.html <font color=black>indicatif</font>] ([[Image:Bandespaola.jpg|20px]]) ou bien du subjonctif ([[Image:Lupa.gif|23px]]<ref>Au point qure le terme de "conditionnel" n'apparaisse que dans les manuels extralatins (français etc).</ref>), d'autres, comme un mode à part entière. En français, il est utilisé de deux manières : comme temps en tant que [[Concordance des temps|futur relatif]] (dans une subordonnée postérieure à une proposition principale à l'imparfait ou au passé simple), et comme mode de verbe d'une proposition principale dont la subordonnée (conditionnelle) est à l'imparfait ou au plus que parfait. Compte (en principe) au minimum deux [[#Expression_de_l.27aspect|aspects]] : accompli & inaccompli, représentés sous forme de temps : présent et passé. | ||
− | Le subjonctif est | + | ====Le [[subjonctif]]==== |
+ | |||
+ | Souvent le mal aimé des idéolinguistes, notamment francophones ou anglophones : les premiers parce que ça leur rappelle des souvenirs éprouvants devant une page blanche ou le silence pesant d'un instituteur, les autres parce qu'ils considèrent ce mode comme tout-à-fait superflu (sauf pour « ''God '''save''' the King!'' »). Pourtant, il est utile dans bien des cas, quelle que soit l'appellation locale qu'on lui donne ([[Image:Deutschefahne.jpg|20px]] "Konjunktiv" (y en a deux !)) ; témoin, ces deux phrases : | ||
:J'attends un guide qui comprend le français. | :J'attends un guide qui comprend le français. | ||
:J'attends un guide qui comprenne le français. | :J'attends un guide qui comprenne le français. | ||
− | Dans le premier cas, on a un sens suivant: j'attends un guide, je sais qu'il va arriver, et coup de chance, je sais qu'il comprend la langue de Molière.<br/> | + | Dans le premier cas, on a un sens suivant : j'attends un guide, je sais qu'il va arriver, et coup de chance, je sais qu'il comprend la langue de Molière.<br/> |
− | Dans le deuxième, je ne suis sûr de rien, je souhaite simplement tomber sur un guide qui comprenne ma langue (si ça peut s'avérer possible<ref>... dans un village d'une province reculée, en Corée du | + | Dans le deuxième, je ne suis sûr de rien, je souhaite simplement tomber sur un guide qui comprenne ma langue (si ça peut s'avérer possible<ref>... dans un village d'une province reculée, en Corée du Nord</ref>). |
− | D'autres | + | D'autres applications de subjonctif (ou équivalent) sont également possibles : |
:Ils partirent tous, si bien que la salle fut vide. | :Ils partirent tous, si bien que la salle fut vide. | ||
:Ils partirent tous afin que la salle fût vide.<br/> | :Ils partirent tous afin que la salle fût vide.<br/> | ||
− | Dans le deuxième exemple, la vacuité de la salle apparaît clairement dans l'intention de ses ex-occupants. | + | Dans le deuxième exemple, la vacuité de la salle apparaît clairement dans l'intention de ses ex-occupants<ref>ou de qui le leur a demandé de quitter les lieux.</ref>. |
− | Comme l'ont montré les exemples précédents, le subjonctif est presque toujours confiné dans les propositions subordonnées (conjonctives (d'où l'appellation allemande) souvent, relatives aussi), aussi ne le trouve-t-on pas à la tournure [[# | + | Comme l'ont montré les exemples précédents, le subjonctif est presque toujours confiné dans les propositions subordonnées (conjonctives (d'où l'appellation allemande) souvent, relatives aussi), aussi ne le trouve-t-on pas à la tournure [[#Tournures interrogatives|interrogative]]<ref>Vraiment pas ? Oh ! si, en forçant un peu : |
− | :« Que je '''vienne''' avec toi à cette | + | :« Que je '''vienne''' avec toi à cette réunion échangiste '''?''' Non mais tu m'as bien vue !? »</ref>. |
− | Parmi les [[idéolangue]]s | + | Parmi les [[idéolangue]]s disposant d'un subjonctif en tant que tel, on pourra citer : |
− | : | + | :[[Image:LV_II.png|23px]] le [[Volap%C3%BCk#Verbe|volapük]] : ''-la''. |
− | :l'[[IDEO_ANV_Subjonctif|aneuvien ]]. | + | :[[Image:Avataneuf.gif|20px]] l'[[IDEO_ANV_Subjonctif|aneuvien]] |
+ | :[[Image:Drapeau du romane.JPG|20px]] le [[IDEO_RMN_Verbes#Les_modes|romane]] : -o. | ||
+ | ====Éventuel==== | ||
− | + | [[Image:Emblme_pandais.jpg|23px]] L'éventuel est un mode utilisé entre autre en [[IDEO_THB_Verbe#.C3.89ventuel|ŧhub]]. C'est l'un des trois modes qui remplacent à la fois le conditionnel et le subjonctif. les deux autres étant l'[[IDEO_THB_Verbe#.C3.89motionnel|émotionnel]] et le... | |
− | + | ====[[Volitif]]==== | |
− | + | ||
− | + | ||
− | + | ||
− | Sans autre verbe, il est notamment utilisé pour remplacer des propositions subordonnées relatives: | + | Mode exprimant la volonté, soit du locuteur, soit du sujet du procès, soit les deux, selon les langues considérées. |
− | :Je les vis s'en allant comme amant et amante... ([http://www.mes-paroles.com/paroles-jacques-brel-468/paroles-la-fanette-35711 <font color=black>J. Brel</font>]) | + | Le volitif est présent, entre autres, en [[espéranto]] et en [[IDEO_THB_Verbe#Volitif|ŧhub]], dans des utilisations différentes. |
− | Dans des langues comme l'espagnol, il est alors nommé ''gerundio''. [[Hypoth%C3%A8se_Sapir-Whorf|Toutefois]], le gérondif en français (et en [[IDEO_ANV_Participe#G.C3.A9rondif|aneuvien]]), s'il s'appuie bien sur le participe présent, il est accompagné d'une préposition qui change tout le sens de la phrase: | + | |
+ | ===Le [[participe]]=== | ||
+ | |||
+ | le participe est un mode impersonnel très important dans la conjugaison, parce que, dans beaucoup de langues il '''participe''' à la conjugaison des [[#Expression_de_l.27aspect|aspects]] et des [[#Les voix|voix]] d'un verbe : ainsi, on peut trouver | ||
+ | :Le participe passé : incontournable dans nombre de langues romanes, mais également en anglais, en allemand, en espéranto pour exprimer les temps "accomplis". | ||
+ | :Le participe présent, présent en anglais, en espéranto, en uropi<ref>Duratif : le temps pris par le procès est plus que notable.</ref>et en aneuvien pour exprimer le progressif. | ||
+ | :Le participe futur, pour les langues qui en disposent, permet d'exprimer en un minimum de termes (au moins deux, verbe à conjuguer compris) l'[[inchoatif]]. | ||
+ | |||
+ | Sans autre verbe, il est notamment utilisé pour remplacer des propositions subordonnées relatives : | ||
+ | :Je les vis s'en <font color=green>allant</font><ref>[[Image:Attn.png|15px]]On fera attention : ce n'est pas un [[gérondif]] !</ref>comme amant et amante... ([http://www.mes-paroles.com/paroles-jacques-brel-468/paroles-la-fanette-35711 <font color=black>J. Brel</font>]) | ||
+ | Dans des langues comme l'espagnol, il est alors nommé ''gerundio''. [[Hypoth%C3%A8se_Sapir-Whorf|Toutefois]], le gérondif en français (et en [[IDEO_ANV_Participe#G.C3.A9rondif|aneuvien]]), s'il s'appuie bien sur le participe présent, il est accompagné d'une préposition qui change tout le sens de la phrase : | ||
:Je l'ai vue <font color=white>en</font> chantant, les pieds nus dans la boue. | :Je l'ai vue <font color=white>en</font> chantant, les pieds nus dans la boue. | ||
− | + | ===L'[[impératif]]=== | |
Ce mode est un des fondements de la [[phrase impérative]]. Dans beaucoup de langues, il n'est conjugué qu'à un nombre limité de personnes et les "trous" sont comblés par le [[#Les_modes_de_l.27hypoth.C3.A9tique|subjonctif]] présent, quand il est disponible... | Ce mode est un des fondements de la [[phrase impérative]]. Dans beaucoup de langues, il n'est conjugué qu'à un nombre limité de personnes et les "trous" sont comblés par le [[#Les_modes_de_l.27hypoth.C3.A9tique|subjonctif]] présent, quand il est disponible... | ||
− | * | + | *[[Image:Bandespaola.jpg|20px]] [[Image:Portug.png|20px]] C'est du reste, le subjonctif qui remplace l'impératif en espagnol et en portugais lorsqu'on veut exprimer non un ordre, mais une interdiction. |
− | C'est du reste, le subjonctif qui remplace l'impératif en espagnol lorsqu'on veut exprimer non un ordre, mais une interdiction. | + | |
− | * | + | *[[Image:Englishflag.jpg|20px]] Identique à l'infinitif, sans TO, pour la deuxième personne (unique dans cette langue). Pour la première personne du pluriel: précédé de ''let us''<ref>Dans cette langue, "laissez-nous partir" et "partons" sont homonymes.</ref>. |
− | * | + | *[[Image:Verda stelo.gif|20px]] En espéranto, l'impératif ''prend le pas'' sur le subjonctif et la synthèse se nomme "[[#Volitif|volitif]]", conjuguée avec le suffixe -U derrière la radical : |
− | :'' | + | :''Ni foriru.'' = Partons. |
− | *[[ | + | *[[Image:Avataneuf.gif|20px]] Remplacement du -A su subjonctif passé par un -T, retour de l'accent (et éventuellement de la voyelle longue) sur le radical et ajout d'un -E au trois personnes du pluriel. À l'exception de la deuxième personne informelle, les pronoms personnels sont mentionnés s'il n'y a pas une référence à la personne d'une autre manière (possessif, entre autres) : |
:''Dem hàltet'' = Arrête-toi. | :''Dem hàltet'' = Arrête-toi. | ||
− | :''Er | + | :''Er ċeente'' = Dînons. |
− | :''Or [[IDEO_ANV_Imp%C3%A9ratif#Courtoisie|kjas]] klosent | + | :''Or [[IDEO_ANV_Imp%C3%A9ratif#Courtoisie|kjas]] klosent à tœrs.'' = Veuillez fermer la porte. |
+ | :''Nep olvyndit ved adhábse'' = N'oubliez pas vos affaires. | ||
+ | :''Epèstet ed parènduse on'' : Écris à tes parents. | ||
− | + | :[[Image:Nilt avk.gif|20px]] Comme pour l'indicatif, mais sans pronom personnel et avec un point d'exclamation grammatical (doublé). C'est un mode complet à toutes les personnes et temps. Ainsi une personne s'exhortant à faire quelque chose emploiera l'impératif à la première personne du singulier : | |
+ | :''Itafenkú !!'' = Ouvre les yeux ! (à soi-même, 1ère personne) est distinct de | ||
+ | :''Itafenkul !!'' = Ouvre les yeux ! (toi l'interlocuteur, 2ème personne) | ||
− | + | :[[Image:LV_II.png|25px]] Ajout du suffixe ''-öd''. | |
− | + | ==Les voix== | |
− | Les voix (ou | + | Les voix (ou [[diathèse]]s, pour les ''intimes'') sont l'expression de la relation que tiennent l'actant, le verbe et le patient dans une phrase. |
*Si le sujet est actant et un complément d'objet (s'il existe) est patient, on a affaire à une voix active. | *Si le sujet est actant et un complément d'objet (s'il existe) est patient, on a affaire à une voix active. | ||
− | *Si le sujet est patient et le complément (dit "d'agent", s'il existe) est actant, le verbe sera à la voix passive. | + | *Si le sujet est patient et le complément (dit "d'agent", s'il existe) est actant, le verbe sera à la [[voix passive]]. |
− | *Si le sujet et le complément d'objet représentent une même entité, à la fois actant et patient, c'est d'une voix | + | *Si le sujet et le complément d'objet représentent une même entité, à la fois actant et patient, c'est d'une [[voix moyenne]] qu'il s'agit. |
− | *Si le sujet (au pluriel) et le complément d'objet interagissent à la fois en tant qu'actant et patient, il s'agit d'une voix réciproque | + | *Si la phrase contient un un actant ET un patient représentant LA MÊME PERSONNE, on aura affaire à une voix réflexive. |
− | + | *Si le sujet (au pluriel) et le complément d'objet interagissent à la fois en tant qu'actant et patient, il s'agit d'une [[voix réciproque]]. | |
− | + | ===Active=== | |
− | + | Dans un bon nombre de langues, c'est la voix active qui sert de référence (pas d'auxiliaire, pas de particule) par une conjugaison simple, d'un seul tenant : | |
− | : | + | :[[Image:Frenchflag.jpg|20px]] Levez cette poutre ! |
− | : | + | :[[Image:Elko.jpg|20px]] ''. ego waki .'' = Il marche. |
− | : | + | :[[Image:Avataneuf.gif|20px]] ''E klim os'' = Je t'aime. |
− | : | + | :[[Image:LV II.png|20px]] ''Dalogons obis'' = Ils nous aperçoivent. |
− | + | ===Pronominale=== | |
− | + | ||
− | + | ||
− | + | La voix pronominale francophone regroupe plusieurs réalités assez différentes : | |
+ | :Il s'est rasé avec une biscotte (réflexive) | ||
+ | :Aimez-vous les uns les autres (réciproque) | ||
+ | :Les jours se suivent sans se ressembler (concaténation) | ||
+ | :Ces articles se vendent bien (passive) | ||
+ | :Avec un tel taux de CO<sub>2</sub>, ils vont s'évanouir (ergative)<br/> | ||
+ | Ainsi, les deux premières variantes (réflexive & '''réciproque''') s'expriment-t-elles différemment : | ||
+ | :[[Image:Lupa.gif|25px]] <font size=1>'''INTER''' SE</font> | ||
+ | :[[Image:Englishflag.jpg|20px]] ''one another'' & ''each other / oneself'' | ||
+ | :[[Image:Avataneuf.gif|20px]] ''aṁb / dem'' | ||
+ | :[[Image:Drapeau du romane.JPG|20px]] ''tsi/zi'' | ||
+ | :[[Image:Nilt_avk.gif|20px]] ''va '''s'''int''. | ||
− | + | ===Moyenne=== | |
− | + | En français, entre autres, la voix moyenne est surtout exprimée par la voix active, sans COD, avec des verbes comme "accoucher, cuire, fondre, couler etc...". Ainsi, on fera une distinction entre : | |
− | + | :Il est sorti à {{CURRENTTIME}} de chez lui. | |
− | + | :Sors les poubelles : la benne va passer. | |
+ | ===Passive=== | ||
− | == | + | La voix passive est, dans bien des langues<ref>Notamment les langues romanes mais aussi l'anglais, l'allemand, l'espéranto...</ref>, exprimée de manière composée, avec le verbe être dans le temps voulu, puis le verbe concerné au participe passé : |
+ | :[[Image:Bandieraitaliana.jpg|20px]] ''La città '''è stata presa''' in tre ore'' = La ville a été prise en trois heures. | ||
+ | :[[Image:Verda_stelo.gif|20px]]''La libro estas skribata'' = Le livre est écrit. | ||
− | On peut distinguer, en gros, quatre tournures que voici, selon le type de phrase: | + | Cette construction, assez lourde, est également sujette à des ambigüités : ainsi, la phrase "on ouvre la porte" décrit une action, celle de quelqu'un qui ouvre une porte (présent). Dans son pendant passif "la porte est ouverte", l'idée temporelle n'est plus la même : on évoque une porte ouverte, on imagine donc l'action déjà réalisée (si la porte '''est ouverte''', c'est qu'on l''''a ouverte''', action achevée, contrairement à "on ouvre la porte"). |
+ | |||
+ | [[Image:Lupa.gif|25px]] La construction latine était, en ce sens, plus simple (dans les deux sens du terme : forme verbale ''d'un seul tenant'') : <font size=1>MISSA '''DICITVR'''</font> = On dit la messe, la messe est en train d'être dite. | ||
+ | |||
+ | Les formes à particule (ou encore mieux, à affixe, ''p(a)-'' [[Image:LV_II.png|20px]]), sont moins ambigües que les formes à auxiliaires car il n'y a pas de participe '''passé'''<ref>Toutefois, en espéranto, la forme en ''-ata'' est un participe '''présent''' passif.</ref>qui évoque, pour les langues qui en font l'usage pour cette voix dans les temps imperfectifs, une apparence perfective au procès. | ||
+ | *[[Image:Avataneuf.gif|20px]] ''cem'' + verbe<ref>Toutefois, on fera attention au [[IDEO_ANV_verbe#La_voix_passive|temps]] du verbe</ref>. | ||
+ | *[[Image:Nilt avk.gif|20px]] ''zo'' + verbe<ref>Il existe également, en kotava, une voix à laquelle le sujet est "patient <u>indirect</u>" du procès décrit par le verbe : la voix [http://www.kotava.org/fr/fr_pulviropa_303.pdf <font color=black>complétive</font>].</ref>. | ||
+ | |||
+ | ===Autres=== | ||
+ | |||
+ | On peut également évoquer le [[factitif]] ou le [[causatif]]. Cependant peu de langues ont des formes verbales l'exprimant autrement qu'avec des semi-auxiliaires ('''faire''' faire) ou des locutions. | ||
+ | :Il a fait remplacer les tuyaux. | ||
+ | :Il a fait venir le plombier. | ||
+ | |||
+ | |||
+ | ==Les tournures== | ||
+ | |||
+ | On peut distinguer, en gros, quatre tournures que voici, selon le type de phrase : | ||
{| style="margin: auto;" class="wikitable" border="1" cellspacing="0" style="text-align:center; width:60%;" | {| style="margin: auto;" class="wikitable" border="1" cellspacing="0" style="text-align:center; width:60%;" | ||
Ligne 212 : | Ligne 283 : | ||
|} | |} | ||
− | === | + | ===Affirmative=== |
− | La | + | La tournure de base : sans particule, sans construction particulière et sans inversion par rapport avec la syntaxe de base, c'est la tournure la plus simple à exprimer ; c'est aussi la première qu'on apprend à l'école. Elle concerne également tous les verbes à tous les temps et à tous les modes : L'impératif ne peut s'exprimer à la tournure interrogative dans [[IDEO_ANV_Imp%C3%A9ratif#Utilisation|quasiment]] aucune langue (il s'agit de phrases de type différent), ni à la tournure négative en castillan (remplacé par le subjonctif). |
− | : | + | |
− | : | + | |
− | : | + | ===Négative=== |
− | : | + | |
− | : | + | Dans beaucoup de langues, s'obtient en plaçant une particule devant ou derrière le verbe ; il peut même arriver que le choix existe. |
− | : | + | :[[Image:Bandespaola.jpg|20px]] [[Image:Bandieraitaliana.jpg|20px]] ''non'' + vrb |
− | :[[ | + | :[[Image:Lupa.gif|20px]] <font size=1>NON</font> devant un indicatif ou un subjonctif utilisé comme conditionnel, <font size=1>NE</font> devant un impératif ou devant les autres emplois du subjonctif. |
− | : | + | :[[Image:Portug.png|23px]] ''não'' + vrb |
− | : | + | :[[Image:Popiaro.gif|20px]] ''nu'' +vrb |
− | : | + | :[[Image:Danflag.jpg|20px]] ''ikke'' (vrb dvt ou drr, selon la phrase) |
+ | :[[Image:Slove.gif|20px]], [[Image:Verda stelo.gif|20px]] [[Image:Elko.jpg|20px]] : ''ne'' + vrb | ||
+ | :[[Image:Polski.jpg|20px]] ''nie'' + vrb | ||
+ | :[[Image:Avataneuf.gif|20px]] ''nep'' (vrb dvt. ''nep'' + vrb si emphase ou impératif) | ||
+ | :[[Image:Drapeau du romane.JPG|20px]] ''no(n)'' + vrb<ref>amplifiée : ''noc'' + vb</ref> | ||
+ | :[[Image:Nilt avk.gif|20px]] ''me'' + vb<ref>amplifiée : ''vol'' + vb</ref> | ||
+ | :[[Image:Uropi.gif|20px]] vrb + ''ne'' | ||
+ | :[[Image:LV_II.png|25px]] ''no'' + vrb | ||
Encore plus de langues dans le wiki [http://www.unilang.org/wiki/index.php/Negation_in_languages <font color=black>Unilang</font>] (texte explicatif en anglais) | Encore plus de langues dans le wiki [http://www.unilang.org/wiki/index.php/Negation_in_languages <font color=black>Unilang</font>] (texte explicatif en anglais) | ||
− | L'anglais, justement, est une langue assez compliquée en matière de négation; dans la mesure ou | + | [[Image:Englishflag.jpg|20px]] L'anglais, justement, est une langue assez compliquée en matière de négation ; dans la mesure ou vrb + ''not'' ne marche que pour les auxiliaires ''to be'', ''to have''<ref>et encore, en anglais US, on dit plutôt ''They dont't have''.</ref> et les verbes comme ''can, must'' & ''may''. Sinon, au présent simple (?) comme au prétérit (indicatif) ainsi qu'à l'impératif ; on se sert de l'auxiliaire ''to do'' au temps demandé, devant le verbe à l'infinitif soulagé du ''to'' : |
:''I don't think so'' = je ne pense pas. | :''I don't think so'' = je ne pense pas. | ||
:''She did not work'' = Elle ne travaillait pas. | :''She did not work'' = Elle ne travaillait pas. | ||
− | :''Do not piss in the aquarium'' ... les poissons n' | + | :''Do not piss in the aquarium'' ... les poissons n'aprécieraient pas !<br/> |
− | Aux autres temps (les temps à auxiliaires & à particules), c'est moins compliqué: on cale ''not'' entre l'auxiliaire ou la particule et le verbe (au participe passé ou à l'infinitif: | + | Aux autres temps (les temps à auxiliaires & à particules), c'est moins compliqué : on cale ''not'' entre l'auxiliaire ou la particule et le verbe (au participe passé ou à l'infinitif) : |
:''They have not laughed'' = Ils n'ont pas ri. | :''They have not laughed'' = Ils n'ont pas ri. | ||
:''It would not roll'' = il ne roulerait pas. | :''It would not roll'' = il ne roulerait pas. | ||
− | Le français se distingue également, avec deux particules encadrant le verbe, à tous les modes, excepté l'infinitif, où les deux | + | [[Image:Frenchflag.jpg|20px]] Le français se distingue également, avec deux particules encadrant le verbe, à tous les modes, excepté l'infinitif, où les deux particules, voisines, précèdent le verbe. |
:'''N''''entravez '''pas''' la marche des dispositifs de sécurité. | :'''N''''entravez '''pas''' la marche des dispositifs de sécurité. | ||
:'''Ne pas''' dépasser la dose prescrite. | :'''Ne pas''' dépasser la dose prescrite. | ||
− | === | + | Cette tournure peut être nuancée en remplaçant la particule de base par d'autres (ou bien des locutions, ou des pronoms), plus précises : |
+ | :de temps : pas encore, plus, ''not yet, più, never'' ; | ||
+ | :de lieu : nulle part, ''neplút'' ; | ||
+ | :pronoms (sujet ou complément d'objet) : rien, personne, ''nada'', ничего... | ||
+ | |||
+ | ===Interrogatives=== | ||
*La tournure "interrogative simple" est utilisée pour poser une question sur le procès, afin qu'on réponde par "oui" ou par "non". Les langues, tant naturelles qu'artificielles ont plusieurs méthodes pour y parvenir. | *La tournure "interrogative simple" est utilisée pour poser une question sur le procès, afin qu'on réponde par "oui" ou par "non". Les langues, tant naturelles qu'artificielles ont plusieurs méthodes pour y parvenir. | ||
− | * | + | *[[Image:Frenchflag.jpg|20px]] Soit on débute le phrase par la locution "est-ce que...", soit, si le sujet est un pronom personnel, on l'intervertit avec le verbe et on les relie par un trait d'union<ref>La formule de l'interversion d'un verbe au présent avec la première personne du singulier ressort du langage ampoulé : « Puis-je remettre un peu d'asticots sur ma tartine de pain moisi ? »</ref> ; si le sujet est un substantif, on rajoute un complément de la troisième personne, lié au verbe par un trait d'union: |
− | :Soit on débute le phrase par la locution "est-ce que...", soit, si le sujet est un pronom personnel, on l'intervertit avec le verbe et on les relie par un trait d'union<ref>La formule de l'interversion d'un verbe au présent avec la première personne du singulier ressort du langage ampoulé: Puis-je remettre un peu d'asticots sur ma tartine de pain moisi? | + | :Les avions ont-ils décollé ce matin ? |
− | + | *[[Image:Bandespaola.jpg|20px]] L'originalité vient, en fait, de la ponctuation : | |
− | * | + | :'''''¿'''Los toros dejaron el establo?'' = Les taureaux ont-ils quitté l'étable ? |
− | :L'originalité vient, en fait, de la ponctuation: | + | *[[Image:Englishflag.jpg|20px]] On retrouve l'auxiliaire ''to do (do/does/did)'' placé devant le sujet pour le présent et le prétérit. Dans les autres temps (et les verbes "spéciaux"), l'interversion de l'auxiliaire (ou de la particule, ou du verbe) avec le sujet est de mise : |
− | + | :''Are they swiming?'' = Est-ce qu'ils nagent ? | |
− | * | + | *[[Image:Verda stelo.gif|20px]] La particule ''ĉu'' est placée en début de phrase. |
− | On retrouve l'auxiliaire ''to do (do/does/did)'' placé devant le sujet pour le présent et le prétérit. Dans les autres temps (et les verbes "spéciaux"), l'interversion de l'auxiliaire (ou de la particule, ou du verbe) avec le sujet est de mise: | + | *[[Image:Avataneuf.gif|20px]] Comme pour l'espéranto, mais avec la particule ''ep''<ref>Toutefois, avec des conjugaisons composées, on a une simple interversion, comme en anglais : |
− | + | '''''Kjas''' or inzh ù tàn trăgs = '''Would''' you eat such a dish?'' = Mangeriez-vous un tel plat ?</ref> | |
− | * | + | *[[Image:Nilt avk.gif|20px]] Par le biais d'adverbes ou de pronoms interrogatifs. Par défaut, l'adverbe ''kas'' placé en début de phrase. Le point d'interrogation est obligatoire en fin de phrase. |
− | :La particule ''ĉu'' est placée en début de phrase. | + | |
− | * | + | |
− | : | + | |
− | ''Kjas or inzh ù | + | |
− | *La tournure | + | *La tournure interro-négative, celle qui attend une réponse par "non" ou par "si" est, en fait, une combinaison de la précédente avec la tournure négative : |
− | :[http://www.cineclubdecaen.com/realisat/resnais/anneederniere.htm <font color=black>N'étiez-vous pas à Mariánské Lázně l'année dernière?</font>] | + | :[[Image:Frenchflag.jpg|20px]] [http://www.cineclubdecaen.com/realisat/resnais/anneederniere.htm <font color=black>N'étiez-vous pas à Mariánské Lázně l'année dernière ?</font>] |
− | :''Isn't it'' = N'est-ce pas? | + | :[[Image:Englishflag.jpg|20px]]''Isn't it'' = N'est-ce pas ? |
− | :''Nep or ere adàvren ù | + | :[[Image:Avataneuf.gif|20px]]''Nep or ere adàvren ù djætraż?''<ref>Contrairement à l'interrogation simple, il n'y a pas d'interversion sujet/particule et ''nep'' se place normalement devant. La tournure interrogative simple aurait donné : ''ere or adàvren ù djætraż?''</ref>= Ne suiviez (appliquez)-vous pas un régime ? |
− | Il se peut que l'interrogation ne se porte pas sur le procès (verbe), mais plutôt sur un complément (objet ou [[circonstant]], ou bien le sujet. | + | Il se peut que l'interrogation ne se porte pas sur le procès (verbe), mais plutôt sur un complément (objet ou [[circonstant]]), ou bien le sujet. |
− | *Sujet | + | *Sujet |
− | Souvent seul le pronom interrogatif révèle une telle tournure: | + | Souvent seul le pronom interrogatif révèle une telle tournure : |
− | :Qui va là? | + | :[[Image:Frenchflag.jpg|20px]] Qui va là ? |
− | :''Who dines at this time?'' = ''¿Quién cena ahora?'' = ''Chi cena a questa ora?'' = ''Quadù | + | :[[Image:Englishflag.jpg|20px]] ''Who dines at this time?'' = [[Image:Bandespaola.jpg|20px]] ''¿Quién cena ahora?'' = [[Image:Bandieraitaliana.jpg|20px]] ''Chi cena a questa ora?'' = [[Image:Avataneuf.gif|20px]] ''Quadù ċeen æt hoψev?'' <ref>''Ep quadù... ?!'' tiendrait d'une interrogation exclamative.</ref>= Qui dîne à cette heure ? |
− | :'' | + | :''Quadù kjas nep làjden tùles ù tinsaṅdes?'' = Qui n'aimerait pas gagner un million ? |
*Compléments | *Compléments | ||
− | On retrouve les méthodes utilisées pour les interrogations sur le procès: | + | On retrouve les méthodes utilisées pour les interrogations sur le procès : |
− | :Que vous est-il arrivé? | + | :[[Image:Frenchflag.jpg|20px]] Que vous '''est-il''' arrivé ? |
− | :''Where do you eat?'' = Où mangez-vous? | + | :[[Image:Englishflag.jpg|20px]] ''Where '''do''' you eat?'' = Où mangez-vous? |
− | :''Devèr tev ep æt | + | :[[Image:Bandespaola.jpg|20px]] '''''¿'''Qué día es lo que no comen carne?'' = Quel jour ne mange-t-il pas de viande ? |
+ | :[[Image:Avataneuf.gif|20px]] ''Devèr tev '''ep''' æt ifànkad udèra?'' = Depuis quand cette fillette a-t-elle disparu ? | ||
---- | ---- | ||
<font size=1><references/></font> | <font size=1><references/></font> |
Version actuelle en date du 9 février 2024 à 09:48
Sommaire
Présentation
La conjugaison est un ensemble de flexions spécifiques au verbe (du moins, dans les langues flexionnelles). À l'instar de la déclinaison qui fait varier l'apparence d'un nom, d'un pronom ou d'un adjectif, selon le rôle qu'il occupe dans la phrase (sujet, complément...). La conjugaison fait varier le verbe selon :
- la personne et le nombre
- Le temps
- Le mode
Les modes donnent un renseignement sur les modalités du procès : certaine, souhaitée, soumise à diverses conditions, ordonnée, incertaine, crainte, temporisée... ou bien, dans certains cas, le mode transforme un verbe en nom ou adjectif...
- La voix
Donne une indication sur la relation qui lie le sujet grammatical avec le verbe : acteur, patient...
- L'aspect
Donne une indication sur l'état du procès (durée, répétition, à sa fin, son début etc...)
Types de conjugaisons
Variabilité selon les personnes
Dans certaines langues ( <ref>Sauf impératif</ref>), les verbes sont invariables dans un temps donné et il est indispensable que le sujet, si ce n'est pas un nom commun ou bien un autre terme substantivé, soit apparent sous la forme d'un pronom personnel sujet.
- Mi skribas = j'écris ; vi skribas = vous écrivez.
- . lo wami . = tu nourris ; . iro wami . = nous nourrissons.
Dans d'autres, à tous les temps et à tous les modes, la forme change d'une personne à l'autre, ce qui a l'avantage de pouvoir se passer d'un pronom personnel sujet, mais qui demande la contrainte de se souvenir souvent de davantage de flexions.
- <ref>en fait, les terminaisons latines étaient, sauf exceptions, assez stables : -O/M, -S, -T, -MVS, -TIS & -NT pour la voix active Ce qui changeait, c'était la flexion intermédiaire !</ref>AMO = j'aime, AMAT = il aime, AMAMVS = nous aimons.
- binob = je suis, binof = elle est, binols = vous êtes.
- les terminaisons sont sans exception les suivantes : ’, l, r, t, c, d & v.
- -om, -s, -t, -mos, -te, -ent.
Certaines, comme le français, l'anglais et l'aneuvien, varient "plus ou moins", ce qui combine plus ou moins les avantages et (surtout) les inconvénients de chaque système, toutefois, les formes sont assez simples à retenir, le plus souvent (en anglais et en aneuvien, tout du moins) :
- Je, tu prends, il prend (homophone avec les deux précédents), nous prenons, etc...
- I am = je suis, it is = il est, we, you, they are = nous sommes, vous êtes, ils sont.
- Eg, o, a pùze; er, or, ar pùzer. = Je vais, tu vas etc...
Enfin, le <omunleng dispose de deux types de conjugaison pour chaque temps et chaque verbe, au choix du locuteur :
- nos hava & havam = nous avions.
Les temps
Le présent
le présent est, en général, une forme simple et unique dans la plupart des conjugaisons, en particulier, celle des idéolangues. Toutefois, dans certains cas, on a affaire, afin de faire face à plusieurs nuances (progressif, perfectif, répétitif, aoriste) à une, voire deux conjugaisons supplémentaires.
- le présent simple (répétitif ou aoriste) ;
- le présent progressif (formé du présent de to be plus le verbe considéré au participe présent);
- le present perfect construit comme notre passé composé, mais considéré comme un véritable présent ;
- le progressive present perfect: combinaison des deux précédents.
L'aneuvien ne dispose que des deux premiers : le présent progressif est, comme en anglais représenté par le participe présent ; le verbe être n'apparaît pas du tout.
L'elko n'ayant aucune conjugaison, le verbe paraît comme à l'infinitif.
Le passé
Alors que le français dispose (à l'indicatif, du moins) de quatre<ref>Passé simple, passé composé, passé antérieur et plus-que parfait ; l'imparfait est un cas un peu à part (utilisé également dans les subordonnées conditionnelles pour un temps pouvant correspondre à un présent, ou même un futur éventuel)</ref>formes pour le passé, certaines langues n'en disposent que d'une, voire deux (une par aspect), ainsi, en espéranto, la forme en -IS traduira aussi bien le passé simple français que l'imparfait itératif<ref>Le passé progressif s'exprimant par estis -anta et notre passé composé par estas -inta.</ref>.
Le futur
Conjugué d'un seul tenant dans la quasi-totalité des langues romanes (tout du moins, le futur simple), -OS en espéranto, -T- (plus répétition de la voyelle du radical) en kotava, O- & U- (antérieur) en volapük.
Conjugué à l'aide d'auxiliaires ou de particules
- (shall/will + infinitif)
- (werden, conjugué + infinitif)
- (быть, conjugué + infinitif) (du moins, pour les verbes imperfectifs)
- (mir ou ăk + verbe)
- (wudu + infinitif)
- (ii, conjugué + infinitif).
- (ve + infinitif).
L'aspect
Selon les langues, le nombre d'aspects peut être très variables, de deux minimum<ref>... sauf en elko où le perfectif ne considère plus le mot comme un verbe, mais comme un adjectif.</ref>à une multitude ( + inchoatif, terminatif, perfectif, accompli, répétitif...) la plupart regroupés (accompli/perfectif) ou bien faisant appel à des verbes ou des locutions si une forme grammaticale n'est pas disponible : commencer à... se mettre à... avoir fini de... être en train de...
Imperfectif
Temps simples dans les langues romanes, futur composé en russe...
Perfectif
Fait appel à des verbes distincts (langues slaves), à des temps composés, formés d'un auxiliaire et du participe passé du verbe pour beaucoup de langues romanes<ref>À l'exception du [http://www.conjugacao.com.br/verbo-amar/ portugais</ref>, en anglais<ref>On a en anglais, un futur en trois morceaux : will + have + "verbe"-ed</ref>, en allemand, en espéranto (vi estas skribinta) et en néerlandais, à la terminaison en -A pour l'aneuvien...
Progressif
Obtenu soit grâce au participe présent
- directement derrière un pronom personnel ( e spiysun<ref name="man">Je suis en train de manger</ref>)
- par le verbe "être" conjugué au temps voulu, suivi du participe présent du verbe du procès
- I am eating<ref name="man"/>.
- Estoy comiendo<ref name="man"/>
- Mei es manjan<ref name="man"/>
- Eg ere spiysun<ref>Imparfait seulement : ere + part.prés.</ref>.
Soit au moyen de la particule dun () :
- dun estú<ref name="man"/><ref>Le kotava utilise une autre particule pour le "continu", une nuance du progressif :
- wan estú = je suis encore en train de manger.</ref>.
Répétitif ou itératif
- avec le présent simple & le prétérit<ref name="pr">Le prétérit est l'expression anglaise aussi bien de l'imparfait itératif que du passé simple.</ref>
- <ref>ere + indicatif présent, pour l'imparfait</ref>avec le présent et l'imparfait.
L'instantané
Peu présent dans les langues, autrement que dans des expressions "il fut tué sur le coup" ou bien dans des verbes indiquant implicitement une idée de brièveté (plonger, éclater etc...), toutefois, le kotava dispose de la particule ve.
Inchoatif
Cet aspect, qui décrit l'imminence ou le tout début d'un procès (se mettre à...) n'est accessible, dans beaucoup de langues naturelles que grâce à des locutions verbales
- Utilisation du participe futur, ( ).
- Particule toz ()
- Particule dhep + indicatif présent ()<ref>Ăk + participe présent si le procès vient de débuter.</ref>.
D'autres aspects existent, plus rarement représentés et souvent regroupés avec ceux précédemment cités.
Les modes
On tient, en général, un minimum de deux modes dans les langues les plus basiques, jusqu'à une demi-douzaine, embrassant toutes les modalités que peut comporter un verbe.
Infinitif
Presque toutes les langues disposent de l'infinitif (à l'exception du grec<ref>Celui de Mélina Merkouri, pas celui d'Aristote.</ref> qui a pour référence, le subjonctif, ou encore le kotava), lequel tient place de référence dans le dictionnaire. Ce mode tient place, également<ref>Du moins en français : en anglais et en aneuvien, c'est le participe qui assure ce rôle.</ref> de nom dans des expressions du type :
- Travailler est un bien grand mot : disons qu'il a signalé sa présence.
Indicatif
L'indicatif est le premier mode qu'on apprend à l'école (quelle que soit la langue), dès lors qu'on cesse de parler "p'tit nèg'"<ref>Expression péjorative qui tire ces racines dans la colonisation et l'esclavagisme et dont l'usage vint, en première initiative, des propriétaires des plantations : « Toi planter bien droit sinon patron pas content ! »</ref> et qu'on se met à accorder le verbe avec le sujet. L'indicatif représente une réalité, ou bien considérée comme telle :
- Il pleut.
- You were there yesterday. = Vous étiez là hier.
- La slutnar tempen! = On a perdu du temps !
- La nave va = Le bateau va.
- Se si rimane, lascio = Si tu restes, je pars.
- Il aura eu un empêchement.
- Tu prendras le P.Q. par paquets de 24.
- Tu prendras le P.Q. par paquets de 24.
On constate, dans ces trois derniers exemples, que l'indicatif déborde largement de ses prérogatives et qu'on le voit remplacer, respectivement, un conditionnel (la proposition subordonnée est une proposition conditionnelle), un subjonctif (ici : un fait non avéré) et enfin, un impératif.
Les modes de l'hypothétique
... à l'intérieur desquels on peut y caser le conditionnel, le subjonctif, l'éventuel, le "p't'êt'ben-qu'oui-p't'êt'ben-qu'non", le "pourvu que...", le "pourvu qu'non" et autres nuances multiples qu'on peut trouver dans une langue naturelle ou une idéolangue.
Le conditionnel
Temps ou mode ?
Tout dépend des langues : certaines le placent comme simple "annexe" de l'indicatif () ou bien du subjonctif (<ref>Au point qure le terme de "conditionnel" n'apparaisse que dans les manuels extralatins (français etc).</ref>), d'autres, comme un mode à part entière. En français, il est utilisé de deux manières : comme temps en tant que futur relatif (dans une subordonnée postérieure à une proposition principale à l'imparfait ou au passé simple), et comme mode de verbe d'une proposition principale dont la subordonnée (conditionnelle) est à l'imparfait ou au plus que parfait. Compte (en principe) au minimum deux aspects : accompli & inaccompli, représentés sous forme de temps : présent et passé.
Le subjonctif
Souvent le mal aimé des idéolinguistes, notamment francophones ou anglophones : les premiers parce que ça leur rappelle des souvenirs éprouvants devant une page blanche ou le silence pesant d'un instituteur, les autres parce qu'ils considèrent ce mode comme tout-à-fait superflu (sauf pour « God save the King! »). Pourtant, il est utile dans bien des cas, quelle que soit l'appellation locale qu'on lui donne ( "Konjunktiv" (y en a deux !)) ; témoin, ces deux phrases :
- J'attends un guide qui comprend le français.
- J'attends un guide qui comprenne le français.
Dans le premier cas, on a un sens suivant : j'attends un guide, je sais qu'il va arriver, et coup de chance, je sais qu'il comprend la langue de Molière.
Dans le deuxième, je ne suis sûr de rien, je souhaite simplement tomber sur un guide qui comprenne ma langue (si ça peut s'avérer possible<ref>... dans un village d'une province reculée, en Corée du Nord</ref>).
D'autres applications de subjonctif (ou équivalent) sont également possibles :
- Ils partirent tous, si bien que la salle fut vide.
- Ils partirent tous afin que la salle fût vide.
Dans le deuxième exemple, la vacuité de la salle apparaît clairement dans l'intention de ses ex-occupants<ref>ou de qui le leur a demandé de quitter les lieux.</ref>.
Comme l'ont montré les exemples précédents, le subjonctif est presque toujours confiné dans les propositions subordonnées (conjonctives (d'où l'appellation allemande) souvent, relatives aussi), aussi ne le trouve-t-on pas à la tournure interrogative<ref>Vraiment pas ? Oh ! si, en forçant un peu :
- « Que je vienne avec toi à cette réunion échangiste ? Non mais tu m'as bien vue !? »</ref>.
Parmi les idéolangues disposant d'un subjonctif en tant que tel, on pourra citer :
Éventuel
L'éventuel est un mode utilisé entre autre en ŧhub. C'est l'un des trois modes qui remplacent à la fois le conditionnel et le subjonctif. les deux autres étant l'émotionnel et le...
Volitif
Mode exprimant la volonté, soit du locuteur, soit du sujet du procès, soit les deux, selon les langues considérées. Le volitif est présent, entre autres, en espéranto et en ŧhub, dans des utilisations différentes.
Le participe
le participe est un mode impersonnel très important dans la conjugaison, parce que, dans beaucoup de langues il participe à la conjugaison des aspects et des voix d'un verbe : ainsi, on peut trouver
- Le participe passé : incontournable dans nombre de langues romanes, mais également en anglais, en allemand, en espéranto pour exprimer les temps "accomplis".
- Le participe présent, présent en anglais, en espéranto, en uropi<ref>Duratif : le temps pris par le procès est plus que notable.</ref>et en aneuvien pour exprimer le progressif.
- Le participe futur, pour les langues qui en disposent, permet d'exprimer en un minimum de termes (au moins deux, verbe à conjuguer compris) l'inchoatif.
Sans autre verbe, il est notamment utilisé pour remplacer des propositions subordonnées relatives :
- Je les vis s'en allant<ref>On fera attention : ce n'est pas un gérondif !</ref>comme amant et amante... (J. Brel)
Dans des langues comme l'espagnol, il est alors nommé gerundio. Toutefois, le gérondif en français (et en aneuvien), s'il s'appuie bien sur le participe présent, il est accompagné d'une préposition qui change tout le sens de la phrase :
- Je l'ai vue en chantant, les pieds nus dans la boue.
L'impératif
Ce mode est un des fondements de la phrase impérative. Dans beaucoup de langues, il n'est conjugué qu'à un nombre limité de personnes et les "trous" sont comblés par le subjonctif présent, quand il est disponible...
- C'est du reste, le subjonctif qui remplace l'impératif en espagnol et en portugais lorsqu'on veut exprimer non un ordre, mais une interdiction.
- Identique à l'infinitif, sans TO, pour la deuxième personne (unique dans cette langue). Pour la première personne du pluriel: précédé de let us<ref>Dans cette langue, "laissez-nous partir" et "partons" sont homonymes.</ref>.
- En espéranto, l'impératif prend le pas sur le subjonctif et la synthèse se nomme "volitif", conjuguée avec le suffixe -U derrière la radical :
- Ni foriru. = Partons.
- Remplacement du -A su subjonctif passé par un -T, retour de l'accent (et éventuellement de la voyelle longue) sur le radical et ajout d'un -E au trois personnes du pluriel. À l'exception de la deuxième personne informelle, les pronoms personnels sont mentionnés s'il n'y a pas une référence à la personne d'une autre manière (possessif, entre autres) :
- Dem hàltet = Arrête-toi.
- Er ċeente = Dînons.
- Or kjas klosent à tœrs. = Veuillez fermer la porte.
- Nep olvyndit ved adhábse = N'oubliez pas vos affaires.
- Epèstet ed parènduse on : Écris à tes parents.
- Comme pour l'indicatif, mais sans pronom personnel et avec un point d'exclamation grammatical (doublé). C'est un mode complet à toutes les personnes et temps. Ainsi une personne s'exhortant à faire quelque chose emploiera l'impératif à la première personne du singulier :
- Itafenkú !! = Ouvre les yeux ! (à soi-même, 1ère personne) est distinct de
- Itafenkul !! = Ouvre les yeux ! (toi l'interlocuteur, 2ème personne)
Les voix
Les voix (ou diathèses, pour les intimes) sont l'expression de la relation que tiennent l'actant, le verbe et le patient dans une phrase.
- Si le sujet est actant et un complément d'objet (s'il existe) est patient, on a affaire à une voix active.
- Si le sujet est patient et le complément (dit "d'agent", s'il existe) est actant, le verbe sera à la voix passive.
- Si le sujet et le complément d'objet représentent une même entité, à la fois actant et patient, c'est d'une voix moyenne qu'il s'agit.
- Si la phrase contient un un actant ET un patient représentant LA MÊME PERSONNE, on aura affaire à une voix réflexive.
- Si le sujet (au pluriel) et le complément d'objet interagissent à la fois en tant qu'actant et patient, il s'agit d'une voix réciproque.
Active
Dans un bon nombre de langues, c'est la voix active qui sert de référence (pas d'auxiliaire, pas de particule) par une conjugaison simple, d'un seul tenant :
- Levez cette poutre !
- . ego waki . = Il marche.
- E klim os = Je t'aime.
- Dalogons obis = Ils nous aperçoivent.
Pronominale
La voix pronominale francophone regroupe plusieurs réalités assez différentes :
- Il s'est rasé avec une biscotte (réflexive)
- Aimez-vous les uns les autres (réciproque)
- Les jours se suivent sans se ressembler (concaténation)
- Ces articles se vendent bien (passive)
- Avec un tel taux de CO2, ils vont s'évanouir (ergative)
Ainsi, les deux premières variantes (réflexive & réciproque) s'expriment-t-elles différemment :
Moyenne
En français, entre autres, la voix moyenne est surtout exprimée par la voix active, sans COD, avec des verbes comme "accoucher, cuire, fondre, couler etc...". Ainsi, on fera une distinction entre :
- Il est sorti à 19:41 de chez lui.
- Sors les poubelles : la benne va passer.
Passive
La voix passive est, dans bien des langues<ref>Notamment les langues romanes mais aussi l'anglais, l'allemand, l'espéranto...</ref>, exprimée de manière composée, avec le verbe être dans le temps voulu, puis le verbe concerné au participe passé :
- La città è stata presa in tre ore = La ville a été prise en trois heures.
- La libro estas skribata = Le livre est écrit.
Cette construction, assez lourde, est également sujette à des ambigüités : ainsi, la phrase "on ouvre la porte" décrit une action, celle de quelqu'un qui ouvre une porte (présent). Dans son pendant passif "la porte est ouverte", l'idée temporelle n'est plus la même : on évoque une porte ouverte, on imagine donc l'action déjà réalisée (si la porte est ouverte, c'est qu'on l'a ouverte, action achevée, contrairement à "on ouvre la porte").
La construction latine était, en ce sens, plus simple (dans les deux sens du terme : forme verbale d'un seul tenant) : MISSA DICITVR = On dit la messe, la messe est en train d'être dite.
Les formes à particule (ou encore mieux, à affixe, p(a)- ), sont moins ambigües que les formes à auxiliaires car il n'y a pas de participe passé<ref>Toutefois, en espéranto, la forme en -ata est un participe présent passif.</ref>qui évoque, pour les langues qui en font l'usage pour cette voix dans les temps imperfectifs, une apparence perfective au procès.
- cem + verbe<ref>Toutefois, on fera attention au temps du verbe</ref>.
- zo + verbe<ref>Il existe également, en kotava, une voix à laquelle le sujet est "patient indirect" du procès décrit par le verbe : la voix complétive.</ref>.
Autres
On peut également évoquer le factitif ou le causatif. Cependant peu de langues ont des formes verbales l'exprimant autrement qu'avec des semi-auxiliaires (faire faire) ou des locutions.
- Il a fait remplacer les tuyaux.
- Il a fait venir le plombier.
Les tournures
On peut distinguer, en gros, quatre tournures que voici, selon le type de phrase :
Procès | Phrase déclarative<ref>ou impérative, ou exclamative, toutes celles-ci pouvant bien sûr être amplifiées par des artifices d'empathie.</ref> | Phrase interrogative |
---|---|---|
Positif | T. affirmative | T. interrogative |
Négatif | T. négative | T. interro- négative |
Affirmative
La tournure de base : sans particule, sans construction particulière et sans inversion par rapport avec la syntaxe de base, c'est la tournure la plus simple à exprimer ; c'est aussi la première qu'on apprend à l'école. Elle concerne également tous les verbes à tous les temps et à tous les modes : L'impératif ne peut s'exprimer à la tournure interrogative dans quasiment aucune langue (il s'agit de phrases de type différent), ni à la tournure négative en castillan (remplacé par le subjonctif).
Négative
Dans beaucoup de langues, s'obtient en plaçant une particule devant ou derrière le verbe ; il peut même arriver que le choix existe.
- non + vrb
- NON devant un indicatif ou un subjonctif utilisé comme conditionnel, NE devant un impératif ou devant les autres emplois du subjonctif.
- não + vrb
- nu +vrb
- ikke (vrb dvt ou drr, selon la phrase)
- , : ne + vrb
- nie + vrb
- nep (vrb dvt. nep + vrb si emphase ou impératif)
- no(n) + vrb<ref>amplifiée : noc + vb</ref>
- me + vb<ref>amplifiée : vol + vb</ref>
- vrb + ne
- no + vrb
Encore plus de langues dans le wiki Unilang (texte explicatif en anglais)
L'anglais, justement, est une langue assez compliquée en matière de négation ; dans la mesure ou vrb + not ne marche que pour les auxiliaires to be, to have<ref>et encore, en anglais US, on dit plutôt They dont't have.</ref> et les verbes comme can, must & may. Sinon, au présent simple (?) comme au prétérit (indicatif) ainsi qu'à l'impératif ; on se sert de l'auxiliaire to do au temps demandé, devant le verbe à l'infinitif soulagé du to :
- I don't think so = je ne pense pas.
- She did not work = Elle ne travaillait pas.
- Do not piss in the aquarium ... les poissons n'aprécieraient pas !
Aux autres temps (les temps à auxiliaires & à particules), c'est moins compliqué : on cale not entre l'auxiliaire ou la particule et le verbe (au participe passé ou à l'infinitif) :
- They have not laughed = Ils n'ont pas ri.
- It would not roll = il ne roulerait pas.
Le français se distingue également, avec deux particules encadrant le verbe, à tous les modes, excepté l'infinitif, où les deux particules, voisines, précèdent le verbe.
- N'entravez pas la marche des dispositifs de sécurité.
- Ne pas dépasser la dose prescrite.
Cette tournure peut être nuancée en remplaçant la particule de base par d'autres (ou bien des locutions, ou des pronoms), plus précises :
- de temps : pas encore, plus, not yet, più, never ;
- de lieu : nulle part, neplút ;
- pronoms (sujet ou complément d'objet) : rien, personne, nada, ничего...
Interrogatives
- La tournure "interrogative simple" est utilisée pour poser une question sur le procès, afin qu'on réponde par "oui" ou par "non". Les langues, tant naturelles qu'artificielles ont plusieurs méthodes pour y parvenir.
- Soit on débute le phrase par la locution "est-ce que...", soit, si le sujet est un pronom personnel, on l'intervertit avec le verbe et on les relie par un trait d'union<ref>La formule de l'interversion d'un verbe au présent avec la première personne du singulier ressort du langage ampoulé : « Puis-je remettre un peu d'asticots sur ma tartine de pain moisi ? »</ref> ; si le sujet est un substantif, on rajoute un complément de la troisième personne, lié au verbe par un trait d'union:
- Les avions ont-ils décollé ce matin ?
- ¿Los toros dejaron el establo? = Les taureaux ont-ils quitté l'étable ?
- On retrouve l'auxiliaire to do (do/does/did) placé devant le sujet pour le présent et le prétérit. Dans les autres temps (et les verbes "spéciaux"), l'interversion de l'auxiliaire (ou de la particule, ou du verbe) avec le sujet est de mise :
- Are they swiming? = Est-ce qu'ils nagent ?
- La particule ĉu est placée en début de phrase.
- Comme pour l'espéranto, mais avec la particule ep<ref>Toutefois, avec des conjugaisons composées, on a une simple interversion, comme en anglais :
Kjas or inzh ù tàn trăgs = Would you eat such a dish? = Mangeriez-vous un tel plat ?</ref>
- Par le biais d'adverbes ou de pronoms interrogatifs. Par défaut, l'adverbe kas placé en début de phrase. Le point d'interrogation est obligatoire en fin de phrase.
- La tournure interro-négative, celle qui attend une réponse par "non" ou par "si" est, en fait, une combinaison de la précédente avec la tournure négative :
- N'étiez-vous pas à Mariánské Lázně l'année dernière ?
- Isn't it = N'est-ce pas ?
- Nep or ere adàvren ù djætraż?<ref>Contrairement à l'interrogation simple, il n'y a pas d'interversion sujet/particule et nep se place normalement devant. La tournure interrogative simple aurait donné : ere or adàvren ù djætraż?</ref>= Ne suiviez (appliquez)-vous pas un régime ?
Il se peut que l'interrogation ne se porte pas sur le procès (verbe), mais plutôt sur un complément (objet ou circonstant), ou bien le sujet.
- Sujet
Souvent seul le pronom interrogatif révèle une telle tournure :
- Qui va là ?
- Who dines at this time? = ¿Quién cena ahora? = Chi cena a questa ora? = Quadù ċeen æt hoψev? <ref>Ep quadù... ?! tiendrait d'une interrogation exclamative.</ref>= Qui dîne à cette heure ?
- Quadù kjas nep làjden tùles ù tinsaṅdes? = Qui n'aimerait pas gagner un million ?
- Compléments
On retrouve les méthodes utilisées pour les interrogations sur le procès :
- Que vous est-il arrivé ?
- Where do you eat? = Où mangez-vous?
- ¿Qué día es lo que no comen carne? = Quel jour ne mange-t-il pas de viande ?
- Devèr tev ep æt ifànkad udèra? = Depuis quand cette fillette a-t-elle disparu ?
<references/>