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Nous avons ici deux propositions indépendantes coordonnées dans la même phrase, relatant deux procès, certes liés, mais exprimant une idée de certitude (il fera beau, c'est sûr : on a vu la météo à la télé, y a pas de doute !). On peut même remplacer "et" par "donc", ça ne change pas grand chose au sens de la phrase.
  
Nous avons ici deux propositions indépendantes coordonnées dans la même phrase, relatant deux procès, certes liés, mais exprimant une idée de certitude (il fera beau, c'est sûr : on a vu la météo à la télé, y a pas de toute !). On peut même remplacer "et" par "donc", ça ne change pas grand chose au sens de la phrase.
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Là, on a une condition<ref name="psub">D'ailleurs, dans ces exemples, les procès des propositions principales sont plutôt subordonnés à ceux... de la proposition subordonnée !</ref>. On espère également qu'il fasse beau, mais le procès "sortir" (qui est devenu le procès principal de la phrase, comme nous allons le voir), est conditionné à ce qui se passe dans la proposition subordonnée ([[conditionnel]]le).
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Il fait un temps pourri (donc on attend à l'intérieur) → Il se met à faire beau → on sort.
 
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À l'inverse, on peut avoir le même procès dans une autre phrase :
 
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Qu'il neige, qu'il grêle, qu'il vente ou qu'il pleuve,
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On a quatre propositions subordonnées, compléments circonstanciels d' [[Concessif|opposition]] au verbe "sortir", toujours procès de la proposition principale.
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On a quatre propositions subordonnées, compléments circonstancielles d' [[Concessif|opposition]] au verbe "sortir", toujours procès de la proposition principale.
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Il se peut, à l'inverse, qu'on trouve une même proposition subordonnée à deux propositions principales coordonnées ; exemple :
 
Il se peut, à l'inverse, qu'on trouve une même proposition subordonnée à deux propositions principales coordonnées ; exemple :
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Les deux propositions principales "nous dînerons" et "nous coucherons" sont en rapport avec la subordonnée<ref name="psub"/>; sinon, la phrase aurait pu être, pour éviter l'ambigüité :
 
Les deux propositions principales "nous dînerons" et "nous coucherons" sont en rapport avec la subordonnée<ref name="psub"/>; sinon, la phrase aurait pu être, pour éviter l'ambigüité :
:Nous dînerons, puis  
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:Nous dînerons, puis <font color=darkgreen>nous coucherons</font> quand nous aurons trouvé une auberge.
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Ce qui laisse à penser que les [[actant]]s ne vont pas nécessairement dîner et coucher au même endroit. Là, on a une phrase constituée d'une proposition indépendante, une proposition principale et une proposition subordonnée à cette dernière.
 
Ce qui laisse à penser que les [[actant]]s ne vont pas nécessairement dîner et coucher au même endroit. Là, on a une phrase constituée d'une proposition indépendante, une proposition principale et une proposition subordonnée à cette dernière.
  
 
Bien entendu, les propositions subordonnées ne sont pas obligatoirement conjonctives. Dans ce cas, on a un antécédent, occupant dans la proposition principale, une fonction bien déterminée : sujet, complément circonstanciel, complément d'objet, de nom... comme dans l'exemple qui suit :
 
Bien entendu, les propositions subordonnées ne sont pas obligatoirement conjonctives. Dans ce cas, on a un antécédent, occupant dans la proposition principale, une fonction bien déterminée : sujet, complément circonstanciel, complément d'objet, de nom... comme dans l'exemple qui suit :
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Comme exprimé plus haut, il n'y a de proposition principale que s'il y a une proposition subordonnée. Dans la phrase qui suit :
 
Comme exprimé plus haut, il n'y a de proposition principale que s'il y a une proposition subordonnée. Dans la phrase qui suit :
 
:Je sais faire la mayonnaise.
 
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il y a certes deux verbes, mais il n'y a qu'une seule proposition, indépendante, par conséquent. Dans
 
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:<font color=darkgreen>L'as-tu-vu</font> faire des signes ? On a bien deux propositions :
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::Une proposition [[Proposition_subordonnée#Infinitive|infinitive]], dont
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:::le sujet est "l'" (également complément d'objet direct de "as ... vu")
 
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C'est donc la proposition principale qui détermine le [[type de phrase]] ([[Phrase interrogative|interrogative]], [[Phrase impérative|injonctive]], [[Type de phrase#Selon leur degré|négative]], etc) auquel on a affaire.
 
C'est donc la proposition principale qui détermine le [[type de phrase]] ([[Phrase interrogative|interrogative]], [[Phrase impérative|injonctive]], [[Type de phrase#Selon leur degré|négative]], etc) auquel on a affaire.
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==Idéolangues==
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Dans certaines idéolangues, dont l'[[elko]], on préfère éviter les propositions subordonnées et, par conséquent, les propositions principales. D'autres langues ([[IDEO_ANV_Phrase#Propositions_ind.C3.A9pendantes|aneuvien]], [[espéranto]], [[uropi]], [[volapük]]) ont une structure plus proches du français (& autres langues indo-européennes) et on retrouve les différents types de propositions évoqués dans cette page.
  
  

Version actuelle en date du 19 septembre 2012 à 00:20

Définition

La proposition principale est, dans une phrase, une proposition à laquelle est rattachée AU MOINS UNE proposition subordonnée, quel qu'en soit le type.
Le syntagme verbal de cette proposition représente, comme pour la proposition indépendante, le procès de toute la phrase.

Vous saviez qu'elle n'aurait pas pu venir.

Le procès de la phrase, c'est "savoir". Si on change la subordonnée, le procès de la phrase ne change pas :

Vous saviez que la loi serait votée.

Par contre, si on change la proposition principale, le procès de la phrase est, bien entendu différent :

Je pensais bien que la loi serait votée.

La proposition principale est donc la clef de la phrase. Prenons d'autres exemples :

Il fera beau et on sortira.

Nous avons ici deux propositions indépendantes coordonnées dans la même phrase, relatant deux procès, certes liés, mais exprimant une idée de certitude (il fera beau, c'est sûr : on a vu la météo à la télé, y a pas de doute !). On peut même remplacer "et" par "donc", ça ne change pas grand chose au sens de la phrase.

S'il fait beau, on sortira.

Là, on a une condition<ref name="psub">D'ailleurs, dans ces exemples, les procès des propositions principales sont plutôt subordonnés à ceux... de la proposition subordonnée !</ref>. On espère également qu'il fasse beau, mais le procès "sortir" (qui est devenu le procès principal de la phrase, comme nous allons le voir), est conditionné à ce qui se passe dans la proposition subordonnée (conditionnelle).

On sortira quand il fera beau.

Là, on a un autre type de dépendance<ref name="psub"/>, mais le procès de la proposition principale est toujours là. On a la chaîne temporelle :
Il fait un temps pourri (donc on attend à l'intérieur) → Il se met à faire beau → on sort.

À l'inverse, on peut avoir le même procès dans une autre phrase :

Qu'il neige, qu'il grêle, qu'il vente ou qu'il pleuve, on sortira.

On a quatre propositions subordonnées, compléments circonstanciels d' opposition au verbe "sortir", toujours procès de la proposition principale.

Il se peut, à l'inverse, qu'on trouve une même proposition subordonnée à deux propositions principales coordonnées ; exemple :

Nous dînerons et nous coucherons quand nous aurons enfin trouvé une auberge.

Les deux propositions principales "nous dînerons" et "nous coucherons" sont en rapport avec la subordonnée<ref name="psub"/>; sinon, la phrase aurait pu être, pour éviter l'ambigüité :

Nous dînerons, puis nous coucherons quand nous aurons trouvé une auberge.

Ce qui laisse à penser que les actants ne vont pas nécessairement dîner et coucher au même endroit. Là, on a une phrase constituée d'une proposition indépendante, une proposition principale et une proposition subordonnée à cette dernière.

Bien entendu, les propositions subordonnées ne sont pas obligatoirement conjonctives. Dans ce cas, on a un antécédent, occupant dans la proposition principale, une fonction bien déterminée : sujet, complément circonstanciel, complément d'objet, de nom... comme dans l'exemple qui suit :

J'ai noté le numéro de la voiture qui nous a fait une queue de poisson.

Comme exprimé plus haut, il n'y a de proposition principale que s'il y a une proposition subordonnée. Dans la phrase qui suit :

Je sais faire la mayonnaise.

il y a certes deux verbes, mais il n'y a qu'une seule proposition, indépendante, par conséquent. Dans

L'as-tu-vu faire des signes ? On a bien deux propositions :
Une proposition infinitive, dont
le sujet est "l'" (également complément d'objet direct de "as ... vu")
un verbe à l'infinitif : "faire" (normal, puisque c'est une proposition... infinitive)
un COD : "des signes".
Une proposition principale<ref>Interrogative, d'ailleurs.</ref>, dont
Le sujet est "tu"
Le verbe est "as ... vu"
Le COD est "l'" (cf juste un peu plus haut).

C'est donc la proposition principale qui détermine le type de phrase (interrogative, injonctive, négative, etc) auquel on a affaire.

Idéolangues

Dans certaines idéolangues, dont l'elko, on préfère éviter les propositions subordonnées et, par conséquent, les propositions principales. D'autres langues (aneuvien, espéranto, uropi, volapük) ont une structure plus proches du français (& autres langues indo-européennes) et on retrouve les différents types de propositions évoqués dans cette page.


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