IDEO ANV Verbe

De Ideopedia

Introduction

Dans la quasi totalité des langues, le verbe est le noyau de la phrase, il donne des renseignements sur l’évolution du sujet dans le temps et dans l’espace. Cette évolution peut être une action, un état, un changement d’état, un déplacement etc...

  • La langue aneuvienne ne fait pas exception à la règle ; et comme dans certaines autres langues (le russe, entre autres), le verbe peut ne pas apparaître, c’est le cas du verbe être aux tournures négative et interrogative<ref>À la tournure affirmative, il apparaît sous la forme d'un point médian : eg • in àt hoosev, ka • ryln.</ref> au présent de l’indicatif. C'est d'ailleurs le seul verbe VRAIMENT irrégulier. Les irrégularités apparaissant dans d'autres verbes sont assez minimes et le plus souvent dues à des corrections orthographiques dues aux voisinage de lettres à des fins de prononciation, ou bien des racines étymologiques.
Ep or graṅg? = Êtes-vous malade ?
Eg nep vedind = Je ne suis pas visible

Le verbe être apparaît toujours aux autres temps et aux autres modes:

Eg ere ev ad = J'étais chez moi
Eg mir ere à stàtynev kràsdaw = je serai à la gare demain
  • Contrairement au français, le verbe être ne sert pas d’auxiliaire pour la voix passive (ce rôle est dévolu à la particule ÇEM), ni pour un quelconque passé composé (qui n’existe pas en aneuvien : son équivalent est un temps simple), mais pour l’imparfait (et le plus-que-parfait), tant à l’indicatif qu’au subjonctif. Dans ce cas, ERE est invariable, c’est le verbe qui se conjugue.
Er ere elàmyvne pirm klasev = Nous voyagions en première classe.
Eg ere vaad tep da ere fàkt ed ekipàzhese = J’attendais qu’il fît ses bagages
Er ere stĕr tep ar ere pùzar = Nous savions qu’ils étaient partis.

La particule EP peut servir à éviter la répétition d’un verbe :

Or klim ar strægense, eg ep = vous aimez les trains, moi aussi (j’aime les trains)
Or puze nep àt zerregs æt hinvernev, eg ep (kypo-kypo) = vous ne partez pas à la montagne cet hiver, moi si (nananèèère !).

Les formes référencées

Même si la conjugaison des verbe est quasiment la même pour tous les verbes, quelques différence minimes peuvent apparaître ça et là. Dans le dictionnaire, les trois formes principales mentionnées sont

L'infinitif présent

Lequel sert pour les trois premières personnes de l'indicatif présent (et des temps & mode requérant une particule)

L'infinitif passé

Lequel sert non seulement pour le passé, mais aussi pour les personnes du pluriel au présent de l'indicatif, pour les temps perfectifs requérant une particule, ainsi que pour former le subjonctif présent.

A gœnes = Il prend
A gœnsa, ar gœnsar = Il a/ils ont pris
Or gœnse = Vous prenez
Eg mir gœnsa = J'aurai pris
(tep) ar guns = (qu')ils prennent<ref>On retrouve,dans le subjonctif présent, le raccourcissement de la voyelle du radical du subjonctif passé.</ref>.


Le subjonctif passé

Là c'est un (petit) peu moins simple, dans la mesure où quatre terminaisons sont possibles : -éa, -é_a, -ía, -a et où l'accent tonique se trouve non plus sur le radical, mais sur l'avant dernière voyelle du verbe, ce qui a pour effet de raccourcir les voyelles de certains verbes :

Gœnes = prendre, ... (tep) e gunésa = ... (que) j'aie pris

Ce subjonctif passé sert tout de même à fabriquer (avec une simple particule) le conditionnel passé et (avec retour de l'accent tonique sur le radical) l'impératif.

Les différents groupes de verbes

Inf. prés. Pàteze Liven Hàlten Hab Vedj Kom Skrip<ref>Ce dernier groupe contient les verbes contenant des irrégularités notables radicaux différents par ajout ou retrait d'une lettre, et/ou subjonctifs passés ne se terminant ni en -éa, ni en -ía ni en -éna, comme par exemple fluk, flukta, fluka</ref>
Inf. pas. pàteza livna hàltena haba vedja koma skripta
Subj. pas. patezéa livéna halténa habéa vedía komía skripa


Temps accomplis & inaccomplis

Tout d'abord, on reconnaît, en aneuvien, un verbe lorsqu'il est conjugué à un temps accompli (action terminée ou supposée être terminée) ou un temps imaccompli. Les premiers se reconnaissent par leur terminaison en (-a-) ou (-ă-)

Eg fàk ùr çhipene = je fais des frites (de temps en temps, quelquefois, quand ça m'prend)
Eg fàktun ùr çhipene = je fais des frites (je suis entrain de les faire: pompé à l'anglais = I am making)
Eg ere fàk ùr çhipene tev ka kòmă med liw in = je faisais des frites quand elle vint dans ma vie (ç'aurait pu encore continuer longtemps)
Eg ere fàktun ùr çhipene tev ar pàtezăr = je faisais des frites quand ils arrivèrent (j'étais entrain de les faire)
Eg fàkta ùr çhipene = J'ai fait des frites (à taaable !!)
Eg fàktă ùr chipene = je fis des frites (une fois ; elles ont été mangées depuis longtemps)
Pos fàktuna àr çhipene, da inzhă ase = après avoir fait les frites, il les mangea
Ær çhipene, da ep kàn fàkta ase! = ces frites, il peut très bien les avoir faites !
Er ere waade tep ar ere kunadéa àr çhipene = nous attendions qu'ils eussent fini les frites.

Les modes

L’indicatif

Comme son nom l'indique (!), un verbe conjugué à ce mode décrit une action, un état, un déplacement etc... considéré comme réel et non sujet à doute ou condition. comme indiqué précédemment, l'action l'état etc... décrit par le verbe peut être instantané, limité précisément dans le temps ou bien avoir des limites beaucoup plus floues. Il est secondé par le participe lorsque l'action... est ou était en cours de réalisation (Englishflag.jpg).

Le participe

Plus encore qu’ en anglais, le participe est un mode à part entière, puisqu’il possède même un imparfait, qui est l’équivalent aneuvien du progressive preterit. Il est invariable à toutes les personnes. Il se forme en remplaçant le –E– du présent des verbes en –EN par un –U–, ou bien le –A du passé de l’indicatif des autres verbes par –UN<ref>Ainsi, les deux verbes moderen (-na, -éna) & moderes (-sa, -ésa) se conjuguant de la même manière à la dernière consonne près aux autres modes n'auront pas la même construction de participe (resp : moderun & modersun) même si ceux-là sont très proches. Certains verbes paronymes ont un participe commun : surizes & surizen : surizun, eu égard à l'irrégularité du parfait du premier, causée par la proximité d'un S et d'un Z.</ref>.


Le subjonctif

Frenchflag.jpg L'utilisation, en aneuvien, du subjonctif est sensiblement la même qu'en français, avec toutefois, quelques différences : "croire, penser" & "espérer" introduisent le subjonctif quelle que soit leur conjugaison. En français, le subjonctif est aussi généralement utilisé dans une proposition relative après un superlatif ou des mots comme "premier", dernier" et "seul" ; ou bien, dans certains cas, avec une proposition principale à la tournure interrogative ou négative. C'est également le cas en aneuvien.

Æt àt sol quan ar pot nep dem diskulen = c'est le seul dont ils ne puissent pas se séparer.
Ep or kógste ùr animàlse qua klàtak alsy syver? = Connaissez-vous des animaux qui courent aussi vite ?
Eg aates tep o er nep graṅg = J'espère que tu n'es pas malade.
E kred tep ka puzéa = Je crois qu'elle est partie.

Par contre, on n'utilisera pas le subjonctif pour exprimer un ordre. En aneuvien, l'impératif est conjugable à toutes les personnes.

Le subjonctif (présent et passé) est invariable.

Le conditionnel

et l'idée de condition

Une proposition subordonnée conditionnelle commence avec la conjonction de coordination tet (si) ou aṅktet<ref>L'ancienne orthographe aṅkhtet a encore cours.</ref>(même si). Elle peut exprimer

  • une éventualité
  • un souhait
  • un regret
  • une opposition
  • Un soulagement.

Selon chacune de ces options, le verbe se conjuguera de manière différente.

Le conditionnel peut également être utilisé dans des propositions subordonnées relatives, introduites par exemple par kósev quan.

===l'impératif<ref name="Imp">Il manque l'impératif (inutile) à ces verbes :

Pour POTEN, parce qu'on peut pas imposer à quelqu'un d'avoir le pouvoir de faire quelque chose.
Pour KÀN parce que ce verbe, tout comme l'anglais MAY exprime une idée, soit d'autorisation, soit de probabilité. On ne voit guère par conséquent quel rôle l'impératif pourrait jouer.
L'expression "veuillez (verbe à l'infinitif)..." se traduira en aneuvien par "or kjas (verbe à l'impératif).
DEV exprime déjà une obligation, un impératif occasionnerait donc une redondance.
FÀL.</ref>===

En aneuvien, l'impératif (comme mode verbal) se conjugue à toutes les personnes et sert à exprimer

  • Une exhortation personnelle ou collective (1re personne)
  • Un ordre, une prière ou un conseil direct (2me personne)
  • Un ordre, une prière ou un conseil indirect (3me personne)

On se gardera bien d'utiliser le subjonctif pour cette troisième éventualité :

Ar pùzete àt dùkrems = Qu'ils aillent au magasin (c'est un ordre : impératif)
(tep) Ar pùz àt dùkrems = Qu'ils aillent au magasin (puisqu'ils le veulent : subjonctif)<ref>Toutefois, l'impératif français de défi (ou de dépit) sera traduit en aneuvien par un verbe au subjonctif présent avec MIR et non pas à l'impératif :

Tep or mir pùz! = Eh bien, partez donc !</ref>.

L'infinitif

À la différence de l'anglais, l'infinitif n'est pas précédé d'une particule (TO) ; mais il est aussi peu utilisé. À savoir, comme mode de référence dans le dictionnaire et derrière les verbes

POTEN (pouvoir cf angl. CAN)<ref name="Imp" />
KÀN (pouvoir cf angl. MAY)<ref name="Imp" />
DEV (devoir)<ref name="Imp" />
VEL (vouloir)<ref name="Imp" />
FÀL (falloir)<ref name="Imp" />
DOR (faire : le premier "faire" de faire faire, inpiré de l'anglais : to do)
LÆD (laisser cf angl. To LET).
STĔ (savoir)<ref>L'ancienne construcion, avec le participe, est encore valide.</ref>.

À la différence du participe qui, en aneuvien, peut être personnel ou impersonnel (mais toujours invariable, comme le subjonctif), l'infinitif est, lui, toujours impersonnel.

L'infinitif passé, qui se construit comme son homologue à l'indicatif, mis à part l'invariabilité, est d'un usage assez peu courant. On le trouve notamment derrière des verbes comme KÀN, DEV etc...

Ar mir deve pàteza ante àt lægakatev àt noxen. = il devront être arrivés avant la tombée (descente) de la nuit.

Les tournures

et leurs particules

EP

La particule EP sert à plusieurs fins.

  • D'une part, elle peut servir à éviter la répétition d'un verbe dans une phrase.
O pùze àt maars ea eg ep àt zerregs = tu vas à la mer et moi à la montagne (tu vas à la mer et je vais à la montagne).
  • Elle est employée pour traduire le gallicisme "il y a..."<ref>Mais "Il y a (temps)" se traduit par la postposition AṄT :
Ka koma tiyn deawe aṅt = Elle est venue il y a deux jours (elle est venue deux jours avant) ; toutefois, on dira :
Tiyn hoψe ep tep eg waad! = il y a deux heures que j'attends !</ref> :
Tiyn dake ep àt ingentœrev.<ref>Qu'on distinguera de : Àr tiyn dake àt ingentœrev = Les deux hommes sont à la porte d'entrée.</ref>= Il y a deux hommes à la porte d'entrée.
  • Elle remplace alsy dans ce type de phrase :
O lajden àt boven, eg ep = Tu aimes le bœuf, moi aussi.
  • Elle sert pour la forme affirmative emphatique<ref name="mph">On distinguera :
Eg ep ev ad. = Je suis bien chez moi (j'y suis ! y a pas d'doute là d'ssus !)
Eg ev ad ep. = Je suis bien chez moi (après tout)
Eg loot ev ad. = Je suis bien chez moi (je m'y sens bien).</ref>
A ep kàn dor kold itùs = Il doit faire froid dehors.
Devoir (forte présomption) se traduit par ep kàn (~pouvoir VRAIMENT)
  • Elle traduit "bien"<ref name="mph"/>dans ce type de phrase
La matox ep àr hippose. = On achève bien les chevaux.

Tournure interrogative

...et elle sert pour mettre les verbes à conjugaison simple (non composée) à la tournure interrogative (sauf le verbe être (ERE) aux passés (imparfait, passé, prétérit & plus-que-parfait)).

Ep o vedj es? = Est-ce que tu me vois ?
Ep o làjdena àt kiniroψ? = As-tu aimé le film ?
Ep or kaag? = êtes-vous aveugle ?

Cette particule est utilisée y compris si l'interrogation porte sur

Le sujet<ref>Toutefois, pour d'autres verbes que le verbe ere (exemple), on peut éluder ep :
diviset quadùs eg vedja. = devine qui j'ai vu.</ref>: Quadù ep dær? = Qui va là ? (qui est là ?)
L'objet : Quas ep or fàk? = Que faites-vous ?
Le circonstant : Quav ep ar abliyde ese? = Où nous emmènent-ils ?
  • La conjugaison interrogative de ERE à l'imparfait :
Ere or àt lyséav jàrev oktek-pent? = Étiez-vous au lycée en 85 ?

Pour les temps composés, on intervertit simplement la particule du temps avec le sujet :

Mir o ere àt fejev lœrdaw? = Seras-tu à la fête samedi ?
Kjas ar poténa kòm? Aṅkhtet ar ere seta. = Auraient-ils pu venir ? même s'ils avaient su.
Quas ere or fàk sàrdaw inte hoψeve tinek-dvo ea tinek-dvo ea ternek? = Que faisiez-vous hier entre 22:00 et 22:30 ?

La particule EP située après le verbe (cf plus haut) peut aussi exprimer une interrogation (teintée d'exhortation ou d'incrédulité) :

O kòm ep? = Tu viens ?
O dikta ep æc? = T'as dit ça ?

Tournures négatives

Pour la tournure interronégative et les tournures négatives, on utilise la particule NEP.

Nep o dev vedjarat at medikdus vydaw? = Ne dois-tu pas voir (visiter) le médecin aujourd'hui ?
Nep æt? = N'est-ce pas ?
Nep or ere stanar àt praskenoosev rikyp-yn hoψ pent? = N'étiez-vous pas restés au bordel jusqu'à cinq heures ?
Ka fàk nep reç dyporten = Elle ne fait pas assez de sport.

Pour les temps composés, NEP se met entre la particule de conjugaison (ere, mir, kjas...) et le verbe :

E kjas nep lajden æc = Je n'aimerais pas ça.

Pour la tournure négative emphatique, NEP se trouve entre le sujet et le verbe (y compris pour les conjugaisons composées) :

Eg nep hab ùt ljàrs! Je n'ai pas un centime !
O nep mir fàk æc! Tu ne vas pas faire ça ! (indignation)

Cette forme est requise pour conjuguer l'impératif négatif :

Or nep kjas rœkit; Or nep rœkit. = Ne fumez pas.

On tâchera de bien faire attention à la place de NEP lorsqu'un syntagme verbale contient deux verbes :

Ar kàne klàtak nep = il est possible qu'ils ne courent pas
Ar kàne nep klàtak = ils ne sont pas autorisés à courir.


On fera attention aux négations doubles ou répétitives, lesquelles ne sont pas nécessairement traduites de la même manière qu'en français.

A kàn ste Il peut savoir
A kàn ste nep<ref>Afin de dissiper tout ambiguité, l'infinitif négatif se construit en plaçant NEP derrière, en particulier derrière un verbe comme KÀN, DEV... ù la forme emphatique n'est pas requise.</ref> Il peut ne pas savoir
A kàn nep ste Il ne peut pas savoir
A ep kàn ste<ref>Les deux négations s'annulent et sont remplacées par une affirmation emphatique. On peut également traduire en A kàn nep ec (il ne peut pas ignorer)</ref> Il ne peut pas ne pas savoir
La neper sta ùc cys<ref>[ytsɪs]</ref> On n'en a jamais rien su
Epdu neper Il n'y a jamais personne
Or dev kom Vous devez venir
Or dev nep kom Vous n'êtes pas
obligé(e) de venir<ref>La négation est sur le verbe dev, autrement dit "ne pas devoir..." (ne pas être obligé de) et non pas "devoir ne pas..." (exemple suivant) traduit littéralement en aneuvien. L'aneuvien est une langue explicite : des formules comme er odiborpe nep or komun nep = on ne vous oblige pas de ne pas venir (qui est, en fait, une prière insistante pour venir) ne seront pas usités car lourdes, alambiquées & incorrectes. On préférera dire er orte orse komun ou bien or kjas komite.</ref>
Or dev kom nep Vous ne devez pas venir<ref>Littéralement : "vous devez ne pas venir."</ref>
Ar mir nepjó pùz epklut Ils n'iront plus nulle part

La répétition de NEP en aneuvien ne correspond pas à deux négations antagonistes, mais à la traduction de "ni... ni".

Ar nep inzhar nep bevar ùc devèr tiyn deawe = Ils n'ont rien mangé ni rien bu depuis deux jours.

Autres termes négatifs

NEP peut évidemment être remplacé par

nepjó plus
nepèr<ref>Jamais ne se traduit par NEPÈR (accentué sur la deuxième syllabe, donc, et se prononce [(n)ə'pɛʁ]. Toutefois, la variante sans diacritique ['(n)ɛpəʁ] n'est pas fausse) qu'à la tournure négative, sinon, on emploiera EPÈR
-à la tournure affirmative
Æt àt rylnert kad quas eg vedía epèr (eper vedía)! = C'est la plus belle fille que j'aie jamais vue !
-à la tournure interrogative
Epèr la vedja ùt padhes nùppun ed neràpkads æt sortev!? = A-t-on jamais vu un père marier sa fille de la sorte !? (L'Avare 12)</ref>
jamais
nep _ ùt<ref>Nep ùt kin, eg nep vedj ùc! = Rien ne bouge, je ne vois (vraiment) rien ! Autre variante : nepùt en un seul mot [nə'pyt]. Nepùt kin, eg nepùc vedj! dans ce cas, on prononcera plutôt [nəˈpyt]</ref> rien
nepdù personne
nepklœt nulle part
næq aucun
nepòṅkt point
neprén pas encore

Attention aux "surcharges négatives", courantes en français, non traduites en aneuvien :

Da nepèr diktă ùc ni epdùs = Il n'a jamais rien dit à personne.


Les voix

La voix active n'impose pas de commentaires particuliers, elle a été illustrée par une grosse majorité d'exemples jusqu'ici. elle concerne à coup sûr tous les verbes sans particule pronominale (c'est ainsi qu'on nomme, dans la grammaire aneuvienne, la particule, située juste derrière le sujet (un nom ou un pronom, dans la quasi totalité des cas).

La voix pronominale

Est représentée par la particule DEM, qui est toujours située derrière le sujet, le plus près possible<ref>Cette particule peut être (un peu plus) éloignée du sujet si un verbe tel que POTEN, KÀN, DEV... est intercalé.

Ar infàntdur deve nep dem særv kaustik sœdan = les jeunes enfants ne doivent pas se servir de soude caustique.</ref>. Cette particule est utilisée
  • Pour les verbes transitifs utilisés à la voix pronominale :
Ar dem wachăr = ils se lavèrent.
  • Pour certains verbes intransitifs utilisés dans une acception réflexive

Eg waad tep or dem pùz = J'attends que vous vous en alliez.

  • Pour les verbes réflexifs de nature<ref>On prendra bien soin de ne pas oublier la particule. Certains verbes intransitifs ayant un sens totalement différents lorsque celle-ci n'apparaît pas Ainsi, a paam = il disparaît.</ref>:
Da dem ere paama. = il s'était évanoui.

Comme indiqué dans l'exemple précédent, la particule verbale (ici ERE, puisque le verbe est au plus-que-parfait) est plus proche du verbe que la particule pronominale DEM qui, elle, est immédiatement derrière sujet. Cette règle est également valable avec les particules telles que EP et NEP.

Da dem ep vedj cys lóm! = Il s'y voit déjà !
Ep o dem vedja tev o tryga? = tu t'es vu quand t'as bu ? (et non pas : Dem o vedja...?)
A dem nep hàlta àt rubev semàforev! = Il ne s'est même pas arrêté au feu rouge !

Seuls cas où on trouve la particule DEM sans sujet l'accompagnant

  • à l'impératif affirmatif
Dem gèlet. = Lève-toi.
  • et au participe (traduction aneuvienne de l'infinitif français) :
Dem adpáṅklesun itus keferton. = Il est dangereux de se pencher au dehors (se pencher dehors est dangereux).

Mais

Or dem nep legete reç pylasert. = Ne vous couchez pas trop tard.

Toutefois, avec certains verbes, DEM ne peut pas avoir un sens réflexif, pour des raisons évidentes. Il sera pourtant utilisé dans un sens absolu ou actif, comme dans ces deux phrases :

Da dem nùpna<ref>Dem nùpen est utilisable, même si on ne se marie pas avec soi-même (ça tombe sous le sens !), ceci pour permettre la distinction suivante :
Kleáṅt ea Marjàn aṁb nùpnar àt aṅvic heptaw = Cléante et Mariane se sont mariés la semaine dernière.
Kleáṅt ea Eliyz dem nùpnar àt idem deaw = Cléante et Élise se sont mariés le même jour. (cf l'Avare)</ref>dvon sàrdaw. = Il s'est marié avant-hier.
Àr pent xeliyse dem ere posgæne, morfun ùt kàravans. = Les cinq voitures se suivaient, formant une caravane.

la voix réciproque

Utilisée (uniquement au pluriel<ref>On fera bien la distinction entre :

Àt muldutœl dem ere pilhipa = la foule s'était rassemblée
Àr dùr ere pilhipar aṁbe = Les gens s'étaient rassemblés.</ref>) lorsqu'il y a une interaction. Elle existe en deux versions, très ressemblantes (même particule, mais placée différemment).
  • La première est la traduction de l'un envers l'autre (ou : les uns (envers) les autres<ref>Elle peut également être utilisée pour "nous", vous", "se" s'il y a plus de deux entités concernées.</ref>).
...ea deve ak aṁbe in ut nyw franeten. = ...et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Or klimte aṁbe<ref name="rp">On notera la différence pour ces deux exemples : dans le premier, plusieurs personnes sont concernées, dans le second, il n'y en a que deux. Dans le dernier exemple, on suppose deux forces rivales (États), sinon, la phrase aurait été : Ar fàkte àt xaψ aṁbe. Si AṀB (placé derrière le verbe) est susceptible de s'accorder en nombre, par contre, il ne se décline pas. La distinction vaut également pour Er aṁb adùve.</ref> = Aimez-vous les uns les autres.

Dans ce cas, AṀB (l'un envers l'autre) est variable, et devient AṀBE au pluriel (les uns (envers) les autres).

  • L'autre version est la traduction de "nous", "vous", "se" impliquant une idée de réciprocité.

AṀB est, dans ce cas invariable, et se place comme DEM, le plus près possible du sujet.

Ere aṁb adùve = nous nous aidons
Or aṁb klime<ref name="rp"/><ref name="pr">Si la prononciation suscite quelques inquiétudes, escamoter le [b] : [ɑ̃mklim], [ɑ̃mfakte].</ref>= vous vous aimez
Ar aṁb fakte àt xaψ<ref name="rp"/><ref name="pr"/><ref>Comme on le voit dans cet exemple, AṀB remplace aussi bien un complément d'attribution (ou objet indirect) qu'un complément d'objet direct.</ref>= ils se font la guerre.

Ar golàjfakte tin fætev heptaw = ils font l'amour deux fois par semaine. Dans cette phrase, rien d'indique d'ils fassent l'amour entre eux, contrairement à ar aṁb golàjfakte.... Kar aṁb golàjfakte indique explicitement un contact homosexuel ; de même pour Dar aṁb golàjfakte

La voix passive

Elle s'obtient en mettant ÇEM derrière le sujet. Toutefois, cette voix est un peu plus difficile à manipuler que les deux autres, dans la mesure où le temps du verbe choisi tient une certaine importance.

  • On retrouve toutes les nuances des temps de l'indicatif et du participe :
Àt karhoos çem open (hoψev 10) = L'entrepôt ouvre<ref>Certaines expressions françaises utilisant la voix active (l'entrepôt ouvre), utilisent, en aneuvien, la voix passive (at karhoos çem open ou at karhoos çem opun). il en est de même pour des exemples de phrases françaises utilisant la voix pronominale.
Ær harléar çem lort lajàndar = Ces chemises se sont très bien vendues.</ref>

(à 10:00) ; (Tous les jours, à 10 heures, on ouvre l'entrepôt)

Àt karhoos çem opna = L'entrepôt est ouvert (on l'a ouvert, et il l'est encore) Le présent (en français) est traduit en aneuvien par le passé.
Àt karhoos çem opun = On ouvre l'entrepôt (l'entrepôt est entrain d'être ouvert) Présent progressif, traduit en aneuvien par le participe présent
Àt karhoos çem opnă = L'entrepôt a été ouvert (fut ouvert) ... mais on l'a fermé depuis. (action totalement passée)
Àt karhoos çem ere open (çhedulas) = L'entrepôt était ouvert (régulièrement) Habitude passée
Àt karhoos çem ere opun tev ar dolfàkdur inkòmăr = L'entrepôt ouvrait quant les malfaiteurs entrèrent.
Àt karhoos çem ere opna (tempas aṅt) = l'entrepôt avait été ouvert (il y a longtemps)
Àt karhoos çem mir open hoψev 10 = l'entrepôt ouvrira à 10:00 (on ouvrira les portes à 10:00)
Hoψev 10, àt karhoos çem (lom) mir opna = À 10:00, l'entrepôt sera (déjà) ouvert.

Tous ces exemples pour monter la différence entre le passif d'une action déjà réalisée (passé), une action répétitive (présent ou imparfait) et une actions en cours (participe).

  • Au subjonctif, on trouve les mêmes nuances, mais exprimées un peu différemment.
Eg waad tep àt karhoos çem opn = J'attends que l'entrepôt ouvre
Eg waad tep àt karhoos çem opéna = j'attends que l'entrepôt soit ouvert
E zhœṅg tep àt karhoos çem klos = je crains que l'entrepôt ne ferme
Eg ere zhœṅg tep àt karhoos çem ere klos = je craignais que l'entrepôt ne fermât
Eg ere zhœṅg tep àt karhoos çem ere kloséna = je craignais que l'entrepôt ne fût fermé (ou "n'eût été fermé" : là, impossible d'établir une nuance, klosénă n'existe pas !)

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<references/>