Irrégularité
Introduction
L'irrégularité, dans la grammaire d'une langue quelle qu'elle soit, c'est un peu le pavé qui dépasse ou le nid de poule en plein milieu d'une route : on ne sais pas pourquoi c'est là mais ça augmente la difficulté d'une langue. Souvent, elle prend sa source dans l'étymologie, plus ou moins compliquée des mots incriminés ; parfois, elle peut s'étendre à une catégorie de mots, de très restreinte ( les sept noms en -OU ayant un pluriel en -OUX) à beaucoup plus importante ( les verbes du troisième groupe, divisée en une multitude de petits sous-groupes ayant malgré un point commun (la première personne en -s, pour la plupart<ref>La plupart, mais pas tous : je cueille, j'ouvre, je peux, je vaux...</ref>), d'énormes dissemblances de conjugaisons).
Le verbe "aller"
Dans un bon nombre de langues naturelles, ce verbe est irrégulier et il n'est pas rare de trouver, au hasard des conjugaisons, une poignée de morphes très différents pour la même signification, mais correspondant à tes temps et des modes différents :
- Aller, je vais, j'irai, (que) j'aille.
- To go, I went, gone.
- Ir, voy, fui, yendo.
- Идти, Я иду, шёл/шлa/шлo.
- Gehen, du gehst, du gingst, gegangen.
Idéolangues
La présence ou non d'irrégularités, c'est ce qui fait la différence entre les langues schématiques et les langues pseudonaturelles. Les premières n'en ont pour ainsi dire aucune, les secondes en ont davantage. Ce n'est pas nécessairement le nombre de règles qui fait la difficulté d'une langue, mais bien davantage le nombre et l'ampleur des "pas de côté" par rapport auxdites règles.
Les irrégularités d'une langue pseudonaturelle ne sont pas systématiquement des calques de celles de la langue maternelle du concepteur.
- Ainsi, le verbe "aller" se traduit en aneuvien par trois verbes possibles, sans aucune consigne autre que celles prévues par la conjugaison générale de cette langue :
- gæn, gæna, genéa<ref>L'ancienne version avait une petite irrégularité : le verbe se conjuguait gena au passé, mais contrairement à la règle, le pluriel du présent donnait (ar) gæne. Celle-ci a été abrogée en juillet 2012.</ref>: à pied
- faar, faara, faría : à bord, ou sur une monture
- pùze, pùza, puzéa Celui-ci signifie aussi "partir".
- Par contre, le verbe "bâiller", tout ce qu'il y a de plus régulier en français, donne un équivalent aneuvien, un équivalent obtenu par onomatopée : aau, mais qui a nécessité quelques "charcutages" pour pouvoir être exploité dans les autres formes. Maau (miauler) est conjugué sur le même modèle.
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