Syntaxe elkanne : Différence entre versions
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La syntaxe de l’[[Elko]] est relativement rigide. Cela s'explique par le fait que l'[[Elko]] ne compte que quatre suffixes pour plus d'une trentaine de fonctions. La position du mot dans la phrase permettra de définir le sens de son affixe. | La syntaxe de l’[[Elko]] est relativement rigide. Cela s'explique par le fait que l'[[Elko]] ne compte que quatre suffixes pour plus d'une trentaine de fonctions. La position du mot dans la phrase permettra de définir le sens de son affixe. | ||
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+ | =La boîte de Hockett= | ||
− | + | La '''boîte de Hockett''' est une représentation de la structure syntaxique de la phrase, en constituants immédiats. Elle fut présentée par le linguiste du même nom dans ''A Course in Modern Linguistics'' (1958). | |
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Il est bien évident que la boîte de Hockett n’a pas été conçue pour servir la syntaxe elkanne. C’est pourquoi je vous présente ci-dessous une adaptation pour représenter les spécificités de la structure syntaxique elkanne. | Il est bien évident que la boîte de Hockett n’a pas été conçue pour servir la syntaxe elkanne. C’est pourquoi je vous présente ci-dessous une adaptation pour représenter les spécificités de la structure syntaxique elkanne. | ||
+ | {| border="1" cellpadding="2" cellespacing="0" | ||
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+ | ! colspan=4 | Phrase | ||
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+ | ! Sujet | ||
+ | ! Verbe | ||
+ | ! Complément | ||
+ | ! Circonstant | ||
+ | |} | ||
− | + | ==Description== | |
− | + | Bien que la boîte de Hockett apparaît comme extrêmement simple d’un point de vu schématique, elle nécessite néanmoins quelques explications. Elle transcrit bien cependant l’aspect régulier de la langue. | |
− | + | La Boîte de Hockett Elkanne (ou BHE) est une représentation schématique de la phrase qui s’étend sur quatre lignes et sur quatre colonnes principales. Elles se présente comme un arbre chronologique avec, à chaque niveau, des précisions supplémentaires sur la syntaxe de la langue. | |
− | + | * Au premier niveau, c’est-à-dire à la première ligne on réunit sous le terme « phrase » n’importe qu’elle phrase possible qu’il est possible de créer en Elko. Ainsi toutes les phrases que vous pouvez écrire se retrouveront automatiquement dans cette boîte de Hockett. | |
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− | + | * Au second niveau on retrouve ce que l’on appelle les constituants. Ce sont des morceaux de phrase ou syntagmes. Il en existe quatre : sujet, verbe et complément, circonstant. Chaque constituant doit impérativement garder sa place même si celle-ci est différente du français. Ils sont ici représentés entre crochets. Notez bien qu’ils peuvent contenir plusieurs mots. | |
+ | * Au troisième et au dernier niveau se trouve donc l’intégralité des morphèmes de la langue elkanne. Ils sont représentés chacun par une voyelle qui n’est autre que leur suffixe. La place qu’ils ont dans le tableau est celle qu’ils auront dans la phrase. Il paraît bien évident que tous les morphèmes ne seront pas forcément utilisés en même temps. La boîte de Hockett est juste une représentation générale. | ||
− | + | Remarque : Notez que l’ordre des morphèmes au sein du syntagme suit l’ordre alphabétique, c’est-à-dire qu’on ne les trouvera que dans l’ordre suivant a,e,i et o. Ceci est indiqué dans la boite de Hockett. | |
− | + | =Les constituants immédiats= | |
+ | Les constituants de la langue elkanne existent au nombre de quatre, comme nous venons de le voir. L’ordre de ces constituants est immuable. Il est cependant important de savoir qu’ils ne sont pas obligatoires. On peut ainsi rencontrer des phrases ne comportant pas de complément, ou pas de circonstant, ou ni l’un ni l’autre. Il existe même des phrases sans sujet ou sans verbe. Vous verrez ainsi que l’Elko est une langue est flexible et analogue à la fois. | ||
− | + | ==Le sujet== | |
− | + | On désigne sous le nom de '''sujet''' le constituant qui a pour rôle de nous renseigner sur l’identité de celui qui provoque l’action dans la phrase. Ainsi dans la phrase le chien mange un os dans le jardin. Le syntagme « le chien » joue le rôle de constituant sujet (S). Vous remarquez alors qu’un constituant peut contenir plusieurs mots. | |
Certaines phrases peuvent posséder plusieurs sujets, liés les uns aux autres par une conjonction. Ainsi dans la phase suivante le constituant sujet est : Oket to Aketa | Certaines phrases peuvent posséder plusieurs sujets, liés les uns aux autres par une conjonction. Ainsi dans la phase suivante le constituant sujet est : Oket to Aketa | ||
− | Oket to Aketa sabaki Eden bene Adam et Eve marchent dans le jardin d’Eden | + | ex : '''Oket to Aketa sabaki Eden bene''' ''Adam et Eve marchent dans le jardin d’Eden'' |
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− | On ne place pas de « c’est » lorsqu’il y a | + | On ne place pas de « c’est » lorsqu’il y a déjà un sujet dans la phrase. On préfère ne pas le traduire du tout. |
− | Telnaro gera ! Internet c’est pratique ! | + | ex : '''Telnaro gera !''' ''Internet c’est pratique !'' |
− | + | ==Le verbe== | |
− | + | On désigne sous le nom de '''verbe''' le constituant qui a pour rôle de nous renseigner sur l’action qu’exerce le sujet de la phrase. Ainsi dans la phrase le chien mange un os dans le jardin. Le syntagme « mange » joue le rôle de constituant verbal (V). | |
− | Kereko wami babo bene | + | ex :'''Kereko wami babo bene ''' ''Le chien mange un os dans le jardin'' |
− | + | ||
En linguistique, on a coutume de distinguer la forme active de la forme passive des verbes. Cette distinction ne se fait en Elko qu’au moyen d’un suffixe : -i pour la forme active et -a pour la forme passive. | En linguistique, on a coutume de distinguer la forme active de la forme passive des verbes. Cette distinction ne se fait en Elko qu’au moyen d’un suffixe : -i pour la forme active et -a pour la forme passive. | ||
− | Teteko wami kumeko | + | * Voix active : '''Teteko wami kumeko ''' ''Le chat mange la souris'' |
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− | Kumeko wama teteke | + | * Voix passive :'''Kumeko wama teteke ''' ''La souris est mangée par le chat'' |
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− | + | ==Le complément== | |
− | + | On désigne sous le nom de '''complément''' le constituant qui a pour rôle de nous renseigner sur la nature ou l’identité de celui ou de ce qui est provoque par l’action du sujet dans la phrase. Ainsi dans la phrase le chien mange son os dans le jardin. Le syntagme « son os » joue le rôle de constituant complémentaire (Co). | |
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+ | ex : '''Kereko wami babo bene ''' ''Le chien mange un os dans le jardin'' | ||
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En linguistique, on a coutume de distinguer le complément d’objet direct (COD) du complément d’objet indirect (COI). Les COI se distinguent des COD par l’utilisation d’une préposition. Cette distinction COD / COI ne se fait en Elko qu’au moyen d’un suffixe : -o pour les COD (nominatif) et -i pour les COI (datif). | En linguistique, on a coutume de distinguer le complément d’objet direct (COD) du complément d’objet indirect (COI). Les COI se distinguent des COD par l’utilisation d’une préposition. Cette distinction COD / COI ne se fait en Elko qu’au moyen d’un suffixe : -o pour les COD (nominatif) et -i pour les COI (datif). | ||
− | Kereko wami babo Le chien mange un os | + | ex : '''Kereko wami babo''' ''Le chien mange un os'' |
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+ | ex : '''Olo pabi mani''' ''Tu parles à un homme'' | ||
− | + | Remarque : En [[Elko]] on fait souvent la différence entre compléments d’objets animés (COAN) et compléments d’objets inanimés (COIN). Les premiers font référence à des êtres animés (humains, animaux) tandis que les seconds font référence à des choses inanimés (objet, …). Cette distinction n’est pas très répandue. | |
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− | + | ===Le complément d'objet direct COD=== | |
+ | Le '''complément d’objet direct''' ou '''COD''' est un complément que l’on trouve immédiatement après le verbe, il n’est pas séparé de ce dernier par une préposition comme c’est le cas pour le COI. | ||
− | + | ex : '''Kereko wami babo''' ''Le chien mange un os'' | |
− | + | En général, le COD répond à la question quoi ? ou qui ? posée au verbe. Il est donc facilement repérable. En Elko, le COD prend la marque du nominatif puisque l’accusatif n’existe pas. Il se marque donc au moyen du suffixe casuel -o. | |
− | + | ===Le complément d'objet indirect COI=== | |
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− | + | Le '''complément d’objet indirect''' ou '''COI''' est un complément que l’on trouve après le verbe, il est séparé de ce dernier par une préposition contrairement au COD. En général, le COI répond à la question à quoi ? ou à qui ? posée au verbe. En Elko, le COI prend la marque du datif. Il se marque donc au moyen du suffixe casuel -i. | |
+ | ex : '''Owen kowi kereki''' ''Jean parle à un chien'' | ||
− | + | ===Le complément d'objet second COS=== | |
− | + | Le '''complément d’objet second''' ou '''COS''' est formé du cumul d’un complément d’objet direct (COD) et d’un complément d’objet indirect (COI). Le complément d’objet direct (COD) porte alors le nom de complément d’objet second (COS). | |
− | Owen kowi kereki Jean | + | ex :'''Owen kowi kereki''' ''Jean donne un os à un chien'' |
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− | + | Remarque : Dans cette configuration, le complément d’objet direct (COD) sera au nominatif et le complément d’objet indirect/second (COI/S) sera au datif, il n’y a pas de changement. | |
− | + | ===Le complément d'objet interne=== | |
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− | + | Sous le nom barbare de '''complément d’objet interne''' se cache en fait un phénomène très simple de redondance verbe / complément. En [[Elko]] on fusionne les deux en un verbe et le tour est joué ! On utilise également le suffixe cumulé –oi, comme dans les deux exemples ci-dessous : | |
+ | ex : '''deino''' ''vie'' > '''deinoi''' ''vivre sa vie'' | ||
− | + | ex : '''lilo''' ''jeu'' > '''liloi''' ''jouer à un jeu'' | |
− | + | ===Le complément d'agent=== | |
− | + | Le '''complément d’agent''' c’est le sujet placé après le verbe. En Elko cette configuration est assez rare, puisque la syntaxe est beaucoup plus rigide qu’en français. Le sujet sera bien plus souvent en première position. | |
− | + | * Voix active : '''Owen lambai kereko''' ''Jean regarde le chien'' | |
+ | * Voix passive : '''Kereko lamba Owene''' ''Le chien est regardé par Jean'' | ||
− | + | ===Le complément circonstanciel=== | |
− | + | Bonne nouvelle, là où le français distingue plus d’une douzaine de compléments circonstanciels (temps, lieu, cause, conséquence,…) l’Elko n’en reconnaît qu’un seul ! La préposition se transforme alors en suffixe casuel e. Le contexte permettra de distinguer les subtilités. | |
− | Owen | + | ex : '''Owen lili pele''' ''Jean joue dans la maison'' |
− | + | Pour affiner un sens ou pour éviter l’emploi des déclinaisons. On peut fabriquer ces prépositions qui font défaut à la grammaire elkanne en ajoutant à la clé adéquate le suffixe "-e". | |
+ | ex : '''Owen lili wete pelo''' ''Jean joue dans la maison'' | ||
− | + | ==Le circonstant== | |
− | + | On désigne sous le nom de ''circonstant''' le constituant qui a pour rôle de nous apporter des informations supplémentaires et accessoires, sur le contexte de l’action. Ainsi dans la phrase le chien mange son os dans le jardin. Le syntagme « dans le jardin » joue le rôle de constituant circonstanciel (Ci). Etant toujours introduit par une préposition le circonstant prend naturellement le suffixe prépositionnel « -e ». | |
− | + | ex : '''Kereko wami babo bene ''' ''Le chien mange un os dans le jardin'' | |
− | + | =La phrase= | |
− | + | ==La phrase simple== | |
+ | En [[Elko]] une phrase est considérée comme simple lorsqu’elle ne se compose que des quatre constituants décris précédemment. Elle peut alors contenir au minimum deux constituants et au maximum quatre. Ainsi aucune phrase ou énoncé ne peut se composer que d’un seul mot, lorsque c’est le cas on a recours au vocatif. De la même manière, la phrase simple ne peut contenir au maximum que quatre éléments. | ||
− | + | Par conséquent une phrase peut contenir deux, trois, voir quatre constituants. Elle sera alors délimité par des signes de ponctuation, permettant de séparer les phrases entre elle | |
− | + | ex : '''Owen to Amara wami komgano amle ''' '''Jean et Marie mangent des spaghettis au restaurant''' | |
− | + | ==La phrase complexe== | |
− | + | ||
+ | Comme nous venons de le voir, la syntaxe elkanne est très rigide. Pour cela, lorsque deux constituants de même nature se présentent dans un même phrase on utilise alors la virgule pour former une nouvelle phrase contiguë dans laquelle on placera ce constituant. Pour se faire on a souvent recours à la reprise anaphorique. | ||
+ | ex : '''Er wasi mano, ho Ekkulo ''' ''L’homme dont je te parle est vétérinaire'' | ||
+ | (litt. Je te parle d’un homme, il est vétérinaire) | ||
− | + | ===Les constituants doubles=== | |
− | + | Certaines phrases possèdent plusieurs constituants de même nature. On parle alors de '''constituants doubles'''. Dans la plupart des cas on relie ces deux constituants par une conjonction de coordination : | |
− | + | ||
− | Owen to Amara wami | + | ex : '''Owen to Amara wami amle ''' ''Jean et Marie mangent au restaurant'' |
− | + | ||
+ | Dans le cas des verbes doubles on a souvent recours à l’utilisation du ligatif. Il se présente sous la forme du suffixe « -u » que l’on place à la fin du premier des deux verbes : | ||
− | + | ex : '''Er rossau lambai li ''' ''j’ai envie de te voir'' | |
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− | Er rossau lambai li | + | |
+ | Dans le cas des circonstants, ils se doivent impérativement d’exprimer deux notions différentes. En premier le lieu en second le temps. Si ce n’est pas le cas on a affaire à un contresens à coup sûr ! Les deux syntagmes sont alors juxtaposés : | ||
− | + | ex : '''Ogal lara Oluk tewe, mute alta ''' ''Gaël a rencontré Luc en ville, aux alentours de huit heures'' | |
− | + | Remarque : Le cumul d’un circonstant de lieu et d’un circonstant de temps est considéré comme étant un seul élément que l’on appelle : constituant spatio-temporel, c’est pourquoi la virgule n’est pas systématique. | |
+ | ==Les subordonnées relatives== | ||
− | + | La proposition subordonnée relative est reliée à la proposition principale par un pronom relatif. Ceci peut être traduit en Elko au moyen d’une simplification syntaxique : | |
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+ | ex : '''Er lambai kala loro''' ''Je regarde une fleur qui est belle = Je regarde une belle fleur'' | ||
Ou au moyen de la reprise anaphorique : | Ou au moyen de la reprise anaphorique : | ||
− | Le livre que j’adore est sur la table | + | ex : '''Bassai tabo, ho ladore''' ''Le livre que j’adore est sur la table'' (litt. Le livre est sur la table, je l’adore) |
+ | ==les subordonnées conjonctives== | ||
+ | La proposition subordonnée conjonctive est reliée à la proposition principale par une conjonction de subordination. Ceci peut être traduit en Elko de deux manières : | ||
+ | * Soit en respectant la même structure qu’en français. Prenez garde à ne pas mettre de pont d’interrogation dans ce cas ! | ||
− | + | ex: '''Kowi ri dewe el waki''' ''dis-moi quand tu pars'' | |
− | + | * Soit en séparant les deux propositions par une virgule, et en transformant la conjonction de subordination en adverbe interrogatif. | |
− | + | ex : '''Kowi ri, el waki dewe ?''' ''dis-moi quand tu pars'' | |
− | Kowi ri | + | |
− | + | ==Les phrases imbriquées== | |
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On dit de deux phrases qu’elles sont imbriquées lorsqu’elles sont incluses l’une dans l’autre. Lorsque ce genre de cas se présente on sépare les deux phrases par une virgule en les reconstituant comme le souhaite la syntaxe elkanne : | On dit de deux phrases qu’elles sont imbriquées lorsqu’elles sont incluses l’une dans l’autre. Lorsque ce genre de cas se présente on sépare les deux phrases par une virgule en les reconstituant comme le souhaite la syntaxe elkanne : | ||
− | Le livre, celui dont la couverture est verte, est posé sur la table | + | ex : Le livre, celui dont la couverture est verte, est posé sur la table |
− | + | ||
Cette phrase se segmente alors en deux éléments séparés par une virgule. Dans la première partie que l’on appelle principale : on place les éléments généraux et principaux. Dans la seconde appelée subordonnée est placée le reste des informations. | Cette phrase se segmente alors en deux éléments séparés par une virgule. Dans la première partie que l’on appelle principale : on place les éléments généraux et principaux. Dans la seconde appelée subordonnée est placée le reste des informations. | ||
− | Le livre est posé sur la table, il est de couleur verte. | + | |
− | + | [Le livre est posé sur la table]<sup>PRINC</sup>,[ il est de couleur verte.]<sup>SUB</sup> | |
Évitez cette tournure : | Évitez cette tournure : | ||
+ | |||
Le livre qui est de couleur verte est posé sur la table | Le livre qui est de couleur verte est posé sur la table | ||
− | + | ===La traduction du "ce que"=== | |
− | La locution est très pratique et très utilisée, c’est pourquoi il était normal de lui consacrer un paragraphe. Pour la traduire on a deux solutions | + | La locution est très pratique et très utilisée, c’est pourquoi il était normal de lui consacrer un paragraphe. Pour la traduire on a deux solutions: |
− | + | ||
+ | * soit on manipule la phrase pour la rendre interrogative et en utilisant la particule interrogative « e ». | ||
− | + | ex: '''Ero rosu teki, ol lambai e ? ''' ''Je veux savoir ce que tu regardes''. | |
− | + | * Soit on utilise la particule '''ko''' que l’on place au même endroit quen français. Cette seconde solution est la plus courante et permet de préserver le type de phrase auquel on a affaire. | |
+ | ex : '''Ero rosu teki ko ol lambai''' ''Je veux savoir ce que tu regardes''. | ||
− | + | ==La différenciation nom / verbe== | |
− | + | Dans certains cas, la question peut se poser. En effet, en Elko, certains mots ne se traduisant pas, on doit recourir à d’autres formulations. Pour l’exemple, prenons le mot lartymo il signifie rendez-vous. | |
− | + | ex : '''Ero larteimi''' ''je prends rendez-vous'' | |
− | + | ex : '''Ero larteimo''' ''j’ai rendez-vous'' | |
− | + | ==La différenciation adjectif /adverbe== | |
− | + | Les adjectifs qualifient un nom tandis que les adverbes qualifient un verbe. Retenez cette forme en toutes circonstances, elle vous sera bien utile. | |
− | + | ==La différenciation adjectif /verbe== | |
− | + | Dans les cas des verbes en « -a » o plus précisément des participes ils sont souvent comparables à des adjectifs. Pour savoir à quoi vous avez affaire il vous suffit de reveler dans quel constituant il se trouve. | |
− | + | =La reprise anaphorique= | |
− | On appelle reprise anaphorique ou plus simplement reprise, toute réutilisation d’un mot ou d’un groupe de mots au sein d’un même texte. Cette reprise anaphorique se fait au moyen d’un « h » suivit de la voyelle isolée représentant l’affixe du mot repris. Cela marche avec tous les affixes : | + | On appelle '''reprise anaphorique''' ou plus simplement '''reprise''', toute réutilisation d’un mot ou d’un groupe de mots au sein d’un même texte. Cette reprise anaphorique se fait au moyen d’un « h » suivit de la voyelle isolée représentant l’affixe du mot repris. Cela marche avec tous les affixes : |
− | Il mange une pomme | + | ex : '''Ego wami tekono''' ''Il mange une pomme'' > '''Ego wami ho''' ''Il en mange une'' |
+ | La reprise anaphorique permet de décomposer les phrases pour les rendre plus facile à gérer. Pour ce faire on utilise un mot contitué de deux éléments : un « h » qui reprend la racine en question et une voyelle, celle appartenant au mot à reprendre. La reprise permet de traduire de nombreuses tournures différentes en français. | ||
− | + | ex : '''Ero lambai teteko, ho kinnia ''' ''Le chat que je vois est blanc'' | |
− | + | ex : '''Ero labi tabo, ho dina''' ''Le livre dont je te parle est vieux'' | |
− | + | Remarque : Toutefois prenez bien garde ce qu’aucun mot ne se finisse par la même voyelle entre la reprise et le mot que vous souhaitez reprendre, car dans ce cas, c’est le mot le plus proche de la reprise qui est concerné. | |
− | + | ==La reprise anaphorique explicite ou énonciative== | |
− | + | On appelle '''reprise anaphorique explicite''' ou plus simplement '''RAE''', tout mot sous entendu par la situation d’énonciation, c’est-à-dire par le contexte précis où se passe l’action. | |
− | + | ex : '''Ne tini ho !''' ''Ne la fermes pas !'' | |
+ | Pour traduire le pronom « en » on a aussi recours à la reprise « ho ». Veillez à ce qu’aucun mot de la phrase ne contienne déjà cet affixe sans quoi la reprise ferait référence à ce dernier. | ||
− | + | ex : '''Ero kowi ka tabo li''' ''Je te parle de ce livre '' > '''Ero kowi ho li''' ''Je t’en parle'' | |
+ | Remarque : N’oubliez pas que le pronom étant au datif se trouve propulsé en fin de phrase puisqu’il appartient au circonstant. | ||
− | + | ==La reprise cumulée== | |
− | On appelle reprise | + | On appelle '''reprise cumulée''', toute agglutination de deux suffixes. Pour des raisons euphoniques la reprise cumulée commence souvent par un « h ». La reprise anaphorique est surtout utilisée pour éviter de ne répéter non pas le même mot (reprise anaphorique classique) mais la même racine (représenté par le « h »). |
− | + | ex : '''Ka kowo kowa''' ''Cette langue est parlée'' > '''Ka kowo hoa''' ''Cette langue est parlée'' | |
+ | Remarque : la plupart du temps on ne reprend qu’un seul élément (nom, verbe, etc.) Cependant, parfois il peut arriver que l’on en prenne deux, à ce moment là on a coutume d’insérer un « h » entre les deux reprises. Ainsi la reprise ohi reprensdra le nom et le verbe de la phrase précédente. | ||
− | + | =Les types de phrases= | |
− | + | Tout comme en français, il existe en Elko quatre types principaux de phrases : exclamative, interrogative, injonctive et déclarative. Peu importe le type dont il s’agisse, elles sont toutes quatre exprimées au moyen d’une voyelle et d’un signe de ponctuation. Il est préférable de les mettre côte à côte même si la syntaxe s’en trouve chamboulée. | |
− | + | ==La phrase exclamative== | |
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L’expression de l’exclamation et l’ensemble des interjections se font en Elko au moyen de la particule « -a » et du point d’exclamation. Il traduit les adjectifs exclamatifs : quel, quelle, etc. Ainsi que tous les mots d’exclamation et les interjections. | L’expression de l’exclamation et l’ensemble des interjections se font en Elko au moyen de la particule « -a » et du point d’exclamation. Il traduit les adjectifs exclamatifs : quel, quelle, etc. Ainsi que tous les mots d’exclamation et les interjections. | ||
− | kala teteko a ! | + | ex : '''kala teteko a !''' ''Quel beau chat !'' |
− | + | Lorsque le mot sur lequel porte l’exclamation se termine déjà par un « a », on peut alors se passer de la particule autonome, ceci serait alors considéré comme une redondance. Pour ce faire il est possible de déplacer les mots appartenant au même constituant. | |
− | + | ||
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− | Lorsque le mot sur lequel porte l’exclamation se termine | + | |
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− | + | ex : '''teteko kala !''' ''Quel beau chat !'' | |
− | + | ==La phrase interrogative== | |
− | + | L’expression de l’interrogation se fait en Elko au moyen de la particule « -e » et du point d’interrogation. Il traduit les adjectifs interrogatifs : quel, quelle, etc. Ainsi que tous les mots d’interrogation. | |
− | + | ex : '''El sutkoi e ?''' ''De quoi parles-tu ?'' | |
− | + | ex : '''E ?''' ''Quoi ?, Qui ?, Lequel ?,…'' | |
+ | Lorsque le mot sur lequel porte l’interrogation se termine déjà par un « e », on peut alors se passer de la particule autonome, ceci serait alors considéré comme une redondance. | ||
− | + | ex : '''Kewe ?''' ''Où ?'' | |
− | + | ==La phrase injonctive== | |
− | + | L’expression de la phrase injonctive se fait en Elko au moyen de la particule « i » et du point d’exclamation. Cela traduit également, le jussif, l’impératif et tous les mots traduisat un ordre. | |
+ | ex : '''Wami i !''' ''mange !'' | ||
+ | Remarque : Comme dans les autres types de phrases, la particule vocalique devient superflue lorsque le mot qui la précède se termine déjà par cette même voyelle « wami i ! » deviendra alors « wami ! » | ||
+ | ==la phrase déclarative== | ||
− | + | L’expression de la phrase déclarative ou phrase assertive se fait en Elko au moyen de la particule « o » et du point. La phrase déclarative est la phrase par défaut et, par conséquent elle est sous-entendue. La particule « o » étant principalement le suffixe des noms lui aussi sous-entendu. | |
− | + | ex : '''El lambai teteko (o)''' ''Je regarde un chat'' | |
+ | ==La phrase affirmative== | ||
− | + | La '''phrase affirmative''' traduit une insistance visant conforter la pensée de son interlocuteur. Elle se marque au moyen de la particule adverbiale « me » qui littéralement signifie « oui ». Mais qui, dans ce contexte, se traduit principalement par des adverbes emphatiques du type : en effet, efffectivement, il est vrai… | |
− | + | Au même titre qu’un adverbe cette particule adverbiale se place comme un adverbe, c’est-à-dire juste avant le verbe, comme dans l’exemple suivant : | |
− | + | ex : '''Ka wako me pali ri''' ''En effet, cette voiture m’appartient bel et bien'' | |
− | + | Associée à la particule négative « ne », on peut obtenir une mise en relief. | |
− | + | ex : '''Ne ra wako, me la wako''' ''Il ne s’agit pas de ma voiture mais de la tienne'' | |
− | + | ==La phrase négative== | |
+ | La phrase négative permet d’aller à l’encontre de la pensée de son interlocuteur ou d’en nier ses affirmations. Elle se marque au moyen de la particule adverbiale « ne » qui littéralement signifie « non ». Mais qui, dans ce contexte, se traduit principalement par des adverbes du type : ne, ne…pas,… | ||
− | + | Au même titre qu’un adverbe cette particule adverbiale se place comme un adverbe, c’est-à-dire juste avant le verbe, comme dans l’exemple suivant : | |
− | + | ex : '''Ka wako me pali ri''' ''Cette voiture ne m’appartient pas'' | |
− | + | =Le factitif= | |
− | + | Le '''factitif''' est une forme de l’aspect du verbe qui indique une action exercée par une autre personne que par le sujet. En Elko le factitif s’exprime au moyen du datif « -i » en position sujet. | |
+ | ex : '''Ego kiti palleo''' ''Il construit une maison'' > '''Egi kiti palleo''' ''Il fait construire une maison par quelqu’un d’autre'' | ||
− | + | Pour indiquer l’identité de la personne qui est à l’origine de l’action, on a recours à une structure syntaxique quelque peu différente du français. Ainsi le sujet sera bien celui qui crée l’action, et le bénéficiaire en deviendra le complément et prendra la marque du datif « -i ». | |
− | + | ex : '''Ego kiti palleo Oweni ''' ''Il construit une maison pour Jean'' | |
− | |||
+ | =L'inchoatif et le terminatif= | ||
− | + | ==l'inchoatif== | |
− | + | L’'''inchoatif''' est une forme verbale indiquant le début d’une action, ainsi que son évolution. En Elko l’inchoatif se traduit au moyen de l’auxiliaire verbal ketu. Cette forme verbale n’a rien de particulier au niveau morpho-syntaxique puisque cette forme respecte la logique de la langue, ainsi l’auxiliaire prend le suffixe « -u » car la grammaire exige que le premier d’une suite de deux verbes doit prendre le ligatif. | |
+ | ex : '''Go diwi''' ''Il travaille'' > '''Go ketu diwi''' ''Il commence à travailler'' | ||
− | + | ==Le terminatif== | |
− | + | Le '''terminatif''' est la forme verbale exactement opposée à l’inchoatif, il exprime une action sous l’angle de son achèvement. Pour se faire il suffit d’insérer l’infixe antonymique « -a- » dans l’auxiliaire verbal ketu pour obtenir keatu. | |
− | Go diwi Il travaille | + | ex : '''Go diwi''' ''Il travaille'' > '''Go betu diwi''' ''Il finit de travailler'' |
− | |||
− | + | [[Catégorie:Elko]] | |
+ | [[Catégorie:Grammaire elkanne]] |
Version actuelle en date du 9 décembre 2011 à 12:03
La syntaxe de l’Elko est relativement rigide. Cela s'explique par le fait que l'Elko ne compte que quatre suffixes pour plus d'une trentaine de fonctions. La position du mot dans la phrase permettra de définir le sens de son affixe.
Sommaire
- 1 La notation syntaxique
- 2 La boîte de Hockett
- 3 Les constituants immédiats
- 4 La phrase
- 5 La reprise anaphorique
- 6 Les types de phrases
- 7 Le factitif
- 8 L'inchoatif et le terminatif
La notation syntaxique
Avant de nous lancer dans le vif du sujet, penchons nous sur la notation syntaxique employée en Elko, elle est souvent utilisée dans les méthodes d’apprentissage, exercices et démonstrations.
symbole | valeur |
---|---|
/ | Séparation entre les mots |
// | Signe de ponctuation. Se place aussi en début de phrase |
- | Rattache un concept |
+ | Rattache un élément grammatical |
concept | concept |
ADJ | élément grammatical |
() | Elément facultatif |
[] | pronciation |
La boîte de Hockett
La boîte de Hockett est une représentation de la structure syntaxique de la phrase, en constituants immédiats. Elle fut présentée par le linguiste du même nom dans A Course in Modern Linguistics (1958). Il est bien évident que la boîte de Hockett n’a pas été conçue pour servir la syntaxe elkanne. C’est pourquoi je vous présente ci-dessous une adaptation pour représenter les spécificités de la structure syntaxique elkanne.
Phrase | |||
---|---|---|---|
Sujet | Verbe | Complément | Circonstant |
Description
Bien que la boîte de Hockett apparaît comme extrêmement simple d’un point de vu schématique, elle nécessite néanmoins quelques explications. Elle transcrit bien cependant l’aspect régulier de la langue.
La Boîte de Hockett Elkanne (ou BHE) est une représentation schématique de la phrase qui s’étend sur quatre lignes et sur quatre colonnes principales. Elles se présente comme un arbre chronologique avec, à chaque niveau, des précisions supplémentaires sur la syntaxe de la langue.
- Au premier niveau, c’est-à-dire à la première ligne on réunit sous le terme « phrase » n’importe qu’elle phrase possible qu’il est possible de créer en Elko. Ainsi toutes les phrases que vous pouvez écrire se retrouveront automatiquement dans cette boîte de Hockett.
- Au second niveau on retrouve ce que l’on appelle les constituants. Ce sont des morceaux de phrase ou syntagmes. Il en existe quatre : sujet, verbe et complément, circonstant. Chaque constituant doit impérativement garder sa place même si celle-ci est différente du français. Ils sont ici représentés entre crochets. Notez bien qu’ils peuvent contenir plusieurs mots.
- Au troisième et au dernier niveau se trouve donc l’intégralité des morphèmes de la langue elkanne. Ils sont représentés chacun par une voyelle qui n’est autre que leur suffixe. La place qu’ils ont dans le tableau est celle qu’ils auront dans la phrase. Il paraît bien évident que tous les morphèmes ne seront pas forcément utilisés en même temps. La boîte de Hockett est juste une représentation générale.
Remarque : Notez que l’ordre des morphèmes au sein du syntagme suit l’ordre alphabétique, c’est-à-dire qu’on ne les trouvera que dans l’ordre suivant a,e,i et o. Ceci est indiqué dans la boite de Hockett.
Les constituants immédiats
Les constituants de la langue elkanne existent au nombre de quatre, comme nous venons de le voir. L’ordre de ces constituants est immuable. Il est cependant important de savoir qu’ils ne sont pas obligatoires. On peut ainsi rencontrer des phrases ne comportant pas de complément, ou pas de circonstant, ou ni l’un ni l’autre. Il existe même des phrases sans sujet ou sans verbe. Vous verrez ainsi que l’Elko est une langue est flexible et analogue à la fois.
Le sujet
On désigne sous le nom de sujet le constituant qui a pour rôle de nous renseigner sur l’identité de celui qui provoque l’action dans la phrase. Ainsi dans la phrase le chien mange un os dans le jardin. Le syntagme « le chien » joue le rôle de constituant sujet (S). Vous remarquez alors qu’un constituant peut contenir plusieurs mots. Certaines phrases peuvent posséder plusieurs sujets, liés les uns aux autres par une conjonction. Ainsi dans la phase suivante le constituant sujet est : Oket to Aketa
ex : Oket to Aketa sabaki Eden bene Adam et Eve marchent dans le jardin d’Eden
On ne place pas de « c’est » lorsqu’il y a déjà un sujet dans la phrase. On préfère ne pas le traduire du tout.
ex : Telnaro gera ! Internet c’est pratique !
Le verbe
On désigne sous le nom de verbe le constituant qui a pour rôle de nous renseigner sur l’action qu’exerce le sujet de la phrase. Ainsi dans la phrase le chien mange un os dans le jardin. Le syntagme « mange » joue le rôle de constituant verbal (V).
ex :Kereko wami babo bene Le chien mange un os dans le jardin
En linguistique, on a coutume de distinguer la forme active de la forme passive des verbes. Cette distinction ne se fait en Elko qu’au moyen d’un suffixe : -i pour la forme active et -a pour la forme passive.
- Voix active : Teteko wami kumeko Le chat mange la souris
- Voix passive :Kumeko wama teteke La souris est mangée par le chat
Le complément
On désigne sous le nom de complément le constituant qui a pour rôle de nous renseigner sur la nature ou l’identité de celui ou de ce qui est provoque par l’action du sujet dans la phrase. Ainsi dans la phrase le chien mange son os dans le jardin. Le syntagme « son os » joue le rôle de constituant complémentaire (Co).
ex : Kereko wami babo bene Le chien mange un os dans le jardin
En linguistique, on a coutume de distinguer le complément d’objet direct (COD) du complément d’objet indirect (COI). Les COI se distinguent des COD par l’utilisation d’une préposition. Cette distinction COD / COI ne se fait en Elko qu’au moyen d’un suffixe : -o pour les COD (nominatif) et -i pour les COI (datif).
ex : Kereko wami babo Le chien mange un os
ex : Olo pabi mani Tu parles à un homme
Remarque : En Elko on fait souvent la différence entre compléments d’objets animés (COAN) et compléments d’objets inanimés (COIN). Les premiers font référence à des êtres animés (humains, animaux) tandis que les seconds font référence à des choses inanimés (objet, …). Cette distinction n’est pas très répandue.
Le complément d'objet direct COD
Le complément d’objet direct ou COD est un complément que l’on trouve immédiatement après le verbe, il n’est pas séparé de ce dernier par une préposition comme c’est le cas pour le COI.
ex : Kereko wami babo Le chien mange un os
En général, le COD répond à la question quoi ? ou qui ? posée au verbe. Il est donc facilement repérable. En Elko, le COD prend la marque du nominatif puisque l’accusatif n’existe pas. Il se marque donc au moyen du suffixe casuel -o.
Le complément d'objet indirect COI
Le complément d’objet indirect ou COI est un complément que l’on trouve après le verbe, il est séparé de ce dernier par une préposition contrairement au COD. En général, le COI répond à la question à quoi ? ou à qui ? posée au verbe. En Elko, le COI prend la marque du datif. Il se marque donc au moyen du suffixe casuel -i.
ex : Owen kowi kereki Jean parle à un chien
Le complément d'objet second COS
Le complément d’objet second ou COS est formé du cumul d’un complément d’objet direct (COD) et d’un complément d’objet indirect (COI). Le complément d’objet direct (COD) porte alors le nom de complément d’objet second (COS).
ex :Owen kowi kereki Jean donne un os à un chien
Remarque : Dans cette configuration, le complément d’objet direct (COD) sera au nominatif et le complément d’objet indirect/second (COI/S) sera au datif, il n’y a pas de changement.
Le complément d'objet interne
Sous le nom barbare de complément d’objet interne se cache en fait un phénomène très simple de redondance verbe / complément. En Elko on fusionne les deux en un verbe et le tour est joué ! On utilise également le suffixe cumulé –oi, comme dans les deux exemples ci-dessous :
ex : deino vie > deinoi vivre sa vie
ex : lilo jeu > liloi jouer à un jeu
Le complément d'agent
Le complément d’agent c’est le sujet placé après le verbe. En Elko cette configuration est assez rare, puisque la syntaxe est beaucoup plus rigide qu’en français. Le sujet sera bien plus souvent en première position.
- Voix active : Owen lambai kereko Jean regarde le chien
- Voix passive : Kereko lamba Owene Le chien est regardé par Jean
Le complément circonstanciel
Bonne nouvelle, là où le français distingue plus d’une douzaine de compléments circonstanciels (temps, lieu, cause, conséquence,…) l’Elko n’en reconnaît qu’un seul ! La préposition se transforme alors en suffixe casuel e. Le contexte permettra de distinguer les subtilités.
ex : Owen lili pele Jean joue dans la maison
Pour affiner un sens ou pour éviter l’emploi des déclinaisons. On peut fabriquer ces prépositions qui font défaut à la grammaire elkanne en ajoutant à la clé adéquate le suffixe "-e".
ex : Owen lili wete pelo Jean joue dans la maison
Le circonstant
On désigne sous le nom de circonstant' le constituant qui a pour rôle de nous apporter des informations supplémentaires et accessoires, sur le contexte de l’action. Ainsi dans la phrase le chien mange son os dans le jardin. Le syntagme « dans le jardin » joue le rôle de constituant circonstanciel (Ci). Etant toujours introduit par une préposition le circonstant prend naturellement le suffixe prépositionnel « -e ».
ex : Kereko wami babo bene Le chien mange un os dans le jardin
La phrase
La phrase simple
En Elko une phrase est considérée comme simple lorsqu’elle ne se compose que des quatre constituants décris précédemment. Elle peut alors contenir au minimum deux constituants et au maximum quatre. Ainsi aucune phrase ou énoncé ne peut se composer que d’un seul mot, lorsque c’est le cas on a recours au vocatif. De la même manière, la phrase simple ne peut contenir au maximum que quatre éléments.
Par conséquent une phrase peut contenir deux, trois, voir quatre constituants. Elle sera alors délimité par des signes de ponctuation, permettant de séparer les phrases entre elle
ex : Owen to Amara wami komgano amle Jean et Marie mangent des spaghettis au restaurant
La phrase complexe
Comme nous venons de le voir, la syntaxe elkanne est très rigide. Pour cela, lorsque deux constituants de même nature se présentent dans un même phrase on utilise alors la virgule pour former une nouvelle phrase contiguë dans laquelle on placera ce constituant. Pour se faire on a souvent recours à la reprise anaphorique.
ex : Er wasi mano, ho Ekkulo L’homme dont je te parle est vétérinaire (litt. Je te parle d’un homme, il est vétérinaire)
Les constituants doubles
Certaines phrases possèdent plusieurs constituants de même nature. On parle alors de constituants doubles. Dans la plupart des cas on relie ces deux constituants par une conjonction de coordination :
ex : Owen to Amara wami amle Jean et Marie mangent au restaurant
Dans le cas des verbes doubles on a souvent recours à l’utilisation du ligatif. Il se présente sous la forme du suffixe « -u » que l’on place à la fin du premier des deux verbes :
ex : Er rossau lambai li j’ai envie de te voir
Dans le cas des circonstants, ils se doivent impérativement d’exprimer deux notions différentes. En premier le lieu en second le temps. Si ce n’est pas le cas on a affaire à un contresens à coup sûr ! Les deux syntagmes sont alors juxtaposés :
ex : Ogal lara Oluk tewe, mute alta Gaël a rencontré Luc en ville, aux alentours de huit heures
Remarque : Le cumul d’un circonstant de lieu et d’un circonstant de temps est considéré comme étant un seul élément que l’on appelle : constituant spatio-temporel, c’est pourquoi la virgule n’est pas systématique.
Les subordonnées relatives
La proposition subordonnée relative est reliée à la proposition principale par un pronom relatif. Ceci peut être traduit en Elko au moyen d’une simplification syntaxique :
ex : Er lambai kala loro Je regarde une fleur qui est belle = Je regarde une belle fleur
Ou au moyen de la reprise anaphorique :
ex : Bassai tabo, ho ladore Le livre que j’adore est sur la table (litt. Le livre est sur la table, je l’adore)
les subordonnées conjonctives
La proposition subordonnée conjonctive est reliée à la proposition principale par une conjonction de subordination. Ceci peut être traduit en Elko de deux manières :
- Soit en respectant la même structure qu’en français. Prenez garde à ne pas mettre de pont d’interrogation dans ce cas !
ex: Kowi ri dewe el waki dis-moi quand tu pars
- Soit en séparant les deux propositions par une virgule, et en transformant la conjonction de subordination en adverbe interrogatif.
ex : Kowi ri, el waki dewe ? dis-moi quand tu pars
Les phrases imbriquées
On dit de deux phrases qu’elles sont imbriquées lorsqu’elles sont incluses l’une dans l’autre. Lorsque ce genre de cas se présente on sépare les deux phrases par une virgule en les reconstituant comme le souhaite la syntaxe elkanne :
ex : Le livre, celui dont la couverture est verte, est posé sur la table
Cette phrase se segmente alors en deux éléments séparés par une virgule. Dans la première partie que l’on appelle principale : on place les éléments généraux et principaux. Dans la seconde appelée subordonnée est placée le reste des informations.
[Le livre est posé sur la table]PRINC,[ il est de couleur verte.]SUB
Évitez cette tournure :
Le livre qui est de couleur verte est posé sur la table
La traduction du "ce que"
La locution est très pratique et très utilisée, c’est pourquoi il était normal de lui consacrer un paragraphe. Pour la traduire on a deux solutions:
- soit on manipule la phrase pour la rendre interrogative et en utilisant la particule interrogative « e ».
ex: Ero rosu teki, ol lambai e ? Je veux savoir ce que tu regardes.
- Soit on utilise la particule ko que l’on place au même endroit quen français. Cette seconde solution est la plus courante et permet de préserver le type de phrase auquel on a affaire.
ex : Ero rosu teki ko ol lambai Je veux savoir ce que tu regardes.
La différenciation nom / verbe
Dans certains cas, la question peut se poser. En effet, en Elko, certains mots ne se traduisant pas, on doit recourir à d’autres formulations. Pour l’exemple, prenons le mot lartymo il signifie rendez-vous.
ex : Ero larteimi je prends rendez-vous
ex : Ero larteimo j’ai rendez-vous
La différenciation adjectif /adverbe
Les adjectifs qualifient un nom tandis que les adverbes qualifient un verbe. Retenez cette forme en toutes circonstances, elle vous sera bien utile.
La différenciation adjectif /verbe
Dans les cas des verbes en « -a » o plus précisément des participes ils sont souvent comparables à des adjectifs. Pour savoir à quoi vous avez affaire il vous suffit de reveler dans quel constituant il se trouve.
La reprise anaphorique
On appelle reprise anaphorique ou plus simplement reprise, toute réutilisation d’un mot ou d’un groupe de mots au sein d’un même texte. Cette reprise anaphorique se fait au moyen d’un « h » suivit de la voyelle isolée représentant l’affixe du mot repris. Cela marche avec tous les affixes :
ex : Ego wami tekono Il mange une pomme > Ego wami ho Il en mange une
La reprise anaphorique permet de décomposer les phrases pour les rendre plus facile à gérer. Pour ce faire on utilise un mot contitué de deux éléments : un « h » qui reprend la racine en question et une voyelle, celle appartenant au mot à reprendre. La reprise permet de traduire de nombreuses tournures différentes en français.
ex : Ero lambai teteko, ho kinnia Le chat que je vois est blanc
ex : Ero labi tabo, ho dina Le livre dont je te parle est vieux
Remarque : Toutefois prenez bien garde ce qu’aucun mot ne se finisse par la même voyelle entre la reprise et le mot que vous souhaitez reprendre, car dans ce cas, c’est le mot le plus proche de la reprise qui est concerné.
La reprise anaphorique explicite ou énonciative
On appelle reprise anaphorique explicite ou plus simplement RAE, tout mot sous entendu par la situation d’énonciation, c’est-à-dire par le contexte précis où se passe l’action.
ex : Ne tini ho ! Ne la fermes pas !
Pour traduire le pronom « en » on a aussi recours à la reprise « ho ». Veillez à ce qu’aucun mot de la phrase ne contienne déjà cet affixe sans quoi la reprise ferait référence à ce dernier.
ex : Ero kowi ka tabo li Je te parle de ce livre > Ero kowi ho li Je t’en parle
Remarque : N’oubliez pas que le pronom étant au datif se trouve propulsé en fin de phrase puisqu’il appartient au circonstant.
La reprise cumulée
On appelle reprise cumulée, toute agglutination de deux suffixes. Pour des raisons euphoniques la reprise cumulée commence souvent par un « h ». La reprise anaphorique est surtout utilisée pour éviter de ne répéter non pas le même mot (reprise anaphorique classique) mais la même racine (représenté par le « h »).
ex : Ka kowo kowa Cette langue est parlée > Ka kowo hoa Cette langue est parlée
Remarque : la plupart du temps on ne reprend qu’un seul élément (nom, verbe, etc.) Cependant, parfois il peut arriver que l’on en prenne deux, à ce moment là on a coutume d’insérer un « h » entre les deux reprises. Ainsi la reprise ohi reprensdra le nom et le verbe de la phrase précédente.
Les types de phrases
Tout comme en français, il existe en Elko quatre types principaux de phrases : exclamative, interrogative, injonctive et déclarative. Peu importe le type dont il s’agisse, elles sont toutes quatre exprimées au moyen d’une voyelle et d’un signe de ponctuation. Il est préférable de les mettre côte à côte même si la syntaxe s’en trouve chamboulée.
La phrase exclamative
L’expression de l’exclamation et l’ensemble des interjections se font en Elko au moyen de la particule « -a » et du point d’exclamation. Il traduit les adjectifs exclamatifs : quel, quelle, etc. Ainsi que tous les mots d’exclamation et les interjections.
ex : kala teteko a ! Quel beau chat !
Lorsque le mot sur lequel porte l’exclamation se termine déjà par un « a », on peut alors se passer de la particule autonome, ceci serait alors considéré comme une redondance. Pour ce faire il est possible de déplacer les mots appartenant au même constituant.
ex : teteko kala ! Quel beau chat !
La phrase interrogative
L’expression de l’interrogation se fait en Elko au moyen de la particule « -e » et du point d’interrogation. Il traduit les adjectifs interrogatifs : quel, quelle, etc. Ainsi que tous les mots d’interrogation.
ex : El sutkoi e ? De quoi parles-tu ?
ex : E ? Quoi ?, Qui ?, Lequel ?,…
Lorsque le mot sur lequel porte l’interrogation se termine déjà par un « e », on peut alors se passer de la particule autonome, ceci serait alors considéré comme une redondance.
ex : Kewe ? Où ?
La phrase injonctive
L’expression de la phrase injonctive se fait en Elko au moyen de la particule « i » et du point d’exclamation. Cela traduit également, le jussif, l’impératif et tous les mots traduisat un ordre.
ex : Wami i ! mange !
Remarque : Comme dans les autres types de phrases, la particule vocalique devient superflue lorsque le mot qui la précède se termine déjà par cette même voyelle « wami i ! » deviendra alors « wami ! »
la phrase déclarative
L’expression de la phrase déclarative ou phrase assertive se fait en Elko au moyen de la particule « o » et du point. La phrase déclarative est la phrase par défaut et, par conséquent elle est sous-entendue. La particule « o » étant principalement le suffixe des noms lui aussi sous-entendu.
ex : El lambai teteko (o) Je regarde un chat
La phrase affirmative
La phrase affirmative traduit une insistance visant conforter la pensée de son interlocuteur. Elle se marque au moyen de la particule adverbiale « me » qui littéralement signifie « oui ». Mais qui, dans ce contexte, se traduit principalement par des adverbes emphatiques du type : en effet, efffectivement, il est vrai…
Au même titre qu’un adverbe cette particule adverbiale se place comme un adverbe, c’est-à-dire juste avant le verbe, comme dans l’exemple suivant :
ex : Ka wako me pali ri En effet, cette voiture m’appartient bel et bien
Associée à la particule négative « ne », on peut obtenir une mise en relief.
ex : Ne ra wako, me la wako Il ne s’agit pas de ma voiture mais de la tienne
La phrase négative
La phrase négative permet d’aller à l’encontre de la pensée de son interlocuteur ou d’en nier ses affirmations. Elle se marque au moyen de la particule adverbiale « ne » qui littéralement signifie « non ». Mais qui, dans ce contexte, se traduit principalement par des adverbes du type : ne, ne…pas,…
Au même titre qu’un adverbe cette particule adverbiale se place comme un adverbe, c’est-à-dire juste avant le verbe, comme dans l’exemple suivant :
ex : Ka wako me pali ri Cette voiture ne m’appartient pas
Le factitif
Le factitif est une forme de l’aspect du verbe qui indique une action exercée par une autre personne que par le sujet. En Elko le factitif s’exprime au moyen du datif « -i » en position sujet.
ex : Ego kiti palleo Il construit une maison > Egi kiti palleo Il fait construire une maison par quelqu’un d’autre
Pour indiquer l’identité de la personne qui est à l’origine de l’action, on a recours à une structure syntaxique quelque peu différente du français. Ainsi le sujet sera bien celui qui crée l’action, et le bénéficiaire en deviendra le complément et prendra la marque du datif « -i ».
ex : Ego kiti palleo Oweni Il construit une maison pour Jean
L'inchoatif et le terminatif
l'inchoatif
L’inchoatif est une forme verbale indiquant le début d’une action, ainsi que son évolution. En Elko l’inchoatif se traduit au moyen de l’auxiliaire verbal ketu. Cette forme verbale n’a rien de particulier au niveau morpho-syntaxique puisque cette forme respecte la logique de la langue, ainsi l’auxiliaire prend le suffixe « -u » car la grammaire exige que le premier d’une suite de deux verbes doit prendre le ligatif.
ex : Go diwi Il travaille > Go ketu diwi Il commence à travailler
Le terminatif
Le terminatif est la forme verbale exactement opposée à l’inchoatif, il exprime une action sous l’angle de son achèvement. Pour se faire il suffit d’insérer l’infixe antonymique « -a- » dans l’auxiliaire verbal ketu pour obtenir keatu.
ex : Go diwi Il travaille > Go betu diwi Il finit de travailler