Mannace sóipca

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  Mannace
 
Année de création 2013
Auteur Der industrielle Mensch
Régulé par Der industrielle Mensch
Nombre de locuteurs 1
Parlé en France, Mexique
Idéomonde associé
Catégorie Langue artistique
Typologie Langue a posteriori
Alphabet Latin
Lexique
Version
Codes de langue
ISO 639-1
ISO 639-2
ISO 639-3
Préfixe Idéopédia

Le Mannace est une idéolangue créée en 2013 par Der industrielle Mensch.

Historique

Cette langue est divisée en deux dialectes : le racotan (« alexandriote »), dialecte attaché aux multiples branches du christianisme et au pourtour de la méditerranée antique, et le spasandar (« d'Ispahan »), rattaché au moyen et à l'extrême-orient, ainsi qu'au sous-continent indien. Les deux dialectes sont largement intercompréhensibles.

Bien que la langue fasse partie de la famille Sáever, elle en a perdu beaucoup de traits morphosyntaxiques originaux pour se rapprocher des langues du bassin méditerranéen. La langue a en revanche été plutôt conservatrice en ce qui concerne la phonétique et le lexique.

Alphabet & prononciation

Alphabet

Le Mannace s'écrit au moyen du mellë, alphabet dérivé du phénicien. Il s'écrit de gauche à droite et est monocaméral. Les voyelles non-accentuées sont souscrites.

Prononciation

Les voyelles 
Une diphtongue 
  • oa : un oa très ouvert accentuée sur le « o »)
Les accents 
  • L'accent grave : signifie que la voyelle est longue et haute
  • Le tréma : signifie que la voyelle a un ton descendant-montant. Jusqu'au XVIe siècle, cela transcrit un hiatus (un '). Il s'agit d'une évolution de l'ancien w du Sáever.
  • L'accent circonflexe : signifie que la voyelle est longue et a un ton descendant-montant.

Tout comme la langue-mère, le Mannace est soumis à la règle de complémentarité vocalique :

  • a > devient áe au degré plein, é au degré long
  • e > devient éo au degré plein et ó au degré long
  • i > devient íu au degré plein et ú au degré long
  • u > devient úa au degré plein et á au degré long
  • o > devient soit ói au degré plein et í au degré long, soit óa au degré plein et oá au degré long, selon le son creux d'origine.
Les consonnes 
  • p : occlusive bilabiale sourde
  • b : occlusive bilabiale sonore
  • g : occlusive vélaire sonore
  • cÿ : à l'origine une occlusive vélaire sourde labialisée, devenue une affriquée alvéolaire sourde labialisée, approximativement /ŝɯ/, réalisée /sj/ en spasandar.
  • m : nasale bilabiale sonore
  • n : nasale dentale sonore (en fin de mot, elle tend à nasaliser la voyelle précédente en devenant muette) et ses allophones du dialecte Spasandar : nd et la rétroflexe ṇ
  • nh : nasale dentale sourde aspirée
  • ll : latérale liquide emphatique
  • ts : affriquée dentale sourde et son allophone du dialecte Spasandar ṣ (rétroflexe ou emphatique)
  • s : fricative apico-dentale sourde (comme en castillan et en finnois). En Spasandar, en position intervocallique, elle est réalisée /z/.
  • th : fricative dentale sourde très aspirée (peut être confondue avec un h)
  • v : fricative bilabiale sonore et son allophone Spasandar w
  • j : fricative alvéolaire sonore, comme le japonais j-
  • ç : fricative palatale sourde,
  • r : r roulé
  • h : fricative sourde vélaire, quasi-uvulaire /h/
  • y : liquide alvéolaire sonore /j/
  • x : affriquée sourde vélaire-palatale, comme le x français.

Morphologie

Le Mannace est une langue hautement flexionnelle, ayant 18 cas, dont certains inhabituels.

Toutefois, les déclinaisons, pour la plupart héritées de prépositions suffixées, sont plutôt simples et il n'y a que trois thèmes :

  • la déclinaison en -e, qui concerne le monde divin. On parle de noms divins.
  • la déclinaison en -i, qui concerne la nature. On parle de noms naturels.
  • Le thème en -a, qui concerne tout le reste : les noms neutres.


Les indéclinables ont un thème en -u. Il s'agit généralement d'adverbes.

Le système de racines, suffixes et degrés du sáever est encore largement pertinent en mannace sóipca, sauf pour les emprunts. Un exemple avec sóanna, «enfant » : il a évolué régulièrement depuis la racine √HLL « aimer, apprécier ».. au degré plein, avec redoublement de la consonne finale : les enfants, ce sont, littéralement, les « très aimés » (l'enfant à une place primordiale dans la culture des 'pSaeva)

Les cas en gras sont les principaux, les autres sont construits à partir de l'un ou de l'autre de ces cas (accusatif ou locatif).

  • Nominatif (sujet) :sóanna
  • Vocatif (interpellation, mais aussi marque de respect) : sóannaël
  • Accusatif (objet) : sóannas
  • Instrumental (moyen) : sóannasça
  • Comitatif (accompagnement) : sóannasmá
  • Final (but) : sóannasja
  • Causal (cause) : sóannasvam
  • Bénéfactif (attribution) : sóannasçthi
  • Imperfectif (on insiste sur l'aspect imperfectif du verbe en marquant son complément) : sóannasya
  • Inactuel (on insiste sur l'aspect inactuel du verbe en marquant son complément) : sóannastsa
  • Génitif (complément du nom) : sóannan
  • Datif (objet indirect) : sóannavja
  • Partitif : sóannath
  • Relatif (pour l'antécédent de la subordonnée relative) : sóannamnadh
  • Locatif(le lieu) : sóannavo
  • Élatif (le lieu d'origine) : sóannavóm
  • Adessif (localisation sur qqchose) : sóannavodhi
  • Allatif (la destination): sóannavvé

Grammaire

L'article et le nombre :

Il existe quatre nombre en mannace sóipca : singulier, duel (quand il y a deux objets), triel (quand il y a trois objets) et pluriel. Un mot peut être défini ou indéfini.

Il est indiqué par l'article. La présence de l'article défini singulier n'est pas obligatoire. On agglutine l'article au nom qu'il détermine : piSoanna (l'enfant). Si le nom commence par une voyelle, on élide l'article : p'Êgthî (le savoir).

  • Défini singulier : pi
  • Indéfini singulier : ellce
  • défini duel : mve
  • Indéfini duel : mo
  • défini triel : plle
  • Indéfini triel : lla
  • défini pluriel : pthe
  • Indéfini pluriel : vja


La position de l'article au sein du groupe nominal est pertinente : l'adjectif se place normalement après le nom. Toutefois, il peut être placé avant le groupe article + nom, comme catégorisateur Enfin, il peut être inséré entre l'article et le nom, en de rares cas, lorsqu'il désigne un concept bien précis.


  • ellceRéore gure : une bonne pensée
  • gure piRéore : la bonne pensée (le genre de pensée qui est toujours bonne, efficace)
  • piGure réore, abrégé en piGurréore : la Morale (la Bonne Pensée).


L'adjectif

Un adjectif peut, en théorie, être formé à partir de n'importe quel substantif. En sáever post-classique, dans son étape la plus tardive, l'adjectif était apparu comme catégorie morphologique. Il s'agissait du mot rendu atone.

Les adjectifs atones sont donc la plus ancienne catégorie d'adjectifs en mannace sóipca. L'accent de hauteur est supprimé pour les former.

  • Cÿáttha (peuple) devient cÿattha (populaire).

Toutefois, certaines lettres initiales deviennent des voyelles lorsque le nom devient adjectif :


  • s- devient a- : sóipca (langue) devient aoipca
  • r- devient e- : rívi (arbre, racine) devient eiva
  • y- devient i-
  • v- devient o-
  • l- et n- deviennent a-, o- si elles sont suivies d'un a : lágtha devient oagtha (mort).


Les adjectif atones irréguliers


Particulièrement anciens : concernent les couleurs, par exemple, ainsi que le corpus de qualités morales.

  • thaa : rouge (contrairement à tháscÿa, la couleur rouge).


Les adjectif en na-


Entretiennent avec leur (généralement) substantif une relation cause-conséquence ou génitive.

Par exemple,

Le voisinage du l/n, du th ou du h entraine des phénomènes de fusion :

  • cÿágtha (peuple) devient *pyanththa qui fusionne en cÿannha
  • Mláce devient mannace (angélique, propre aux Mláce). Dans ce cas, on remarque aussi le déplacement du l : *malac puis *mallac et enfin mannace.


Les adjectifs en tha-

Souvent dérivés de verbes, expriment un état transformé, un devenir. Traduisent bien les participes passés, notamment :

cÿagtha devient cÿathagtha içíni fait içithana (illuminé)

Les adjectifs en çe-

Aussi qualifiés d'attributifs. Ce sont des adjectifs qualifiant des actions faites pour quelqu'un. Ils peuvent entre autres rendre les adverbes de manière, dans certains cas.

Les pronoms :

Les pronoms se déclinent aux trois genres (divin, naturel, neutre). La forme qui suit est celle du neutre-sujet.


Singulier 
  • 1p. : ca
  • 2 p. : ba
  • 3 p. : jha
Duel 
  • 2 p. : mya
  • 3 p. : mha
Triple
  • 2 p. : llya
  • 3 p. : llha
Pluriel
  • 1 p. : ppa
  • 2 p. : vya
  • 3 p. : vjha
  • 4p. : la, leve


  • Laquatrième personne désigne un groupe pris comme une collectivité unie, un groupe pris comme individu. Il s'agit de la contraction de "leve", pronom ne s'appliquant qu'à Dieu et aux Premiers archanges.

La conjugaison

Il y a deux conjugaisons en mannace : la conjugaison active et la conjugaison stative.

Un verbe existe à la forme affirmative et à diverses formes négatives (originellement, des infixes).

Les informations de personne sont portées par le pronom. On peut faire l'enclise d'un ou plusieurs pronoms après le verbe, ceux-ci restant déclinables.

Ex : bórancajhas signifie "je le vois", et se décompose en verbe + pronom sujet + pronom objet direct.

Quant à gámancajhasbaçti, il signifie "je le fais pour toi" et ajoute la 2e personne du singulier au bénéfactif.

La notion de temps verbal est absente du mannace. et est en général rendu par des prépositions et des déclinaisons.


Il existe quatre modes de conjugaison :

-L'actuel : exprimant un acte ou un état considéré comme actuel, c'est-à-dire pertinent au moment oú l'on parle.

-L'onirique : est relatif à la conception du rêve en mannace : le Thúallma.

-Le mémoriel-épique : concerne tout acte ou état que l'on raconte, ou des faits rappelés à la mémoire.

-L'impératif : concerne les ordres, à des degrés plus ou moins forts, ainsi que des énoncés éhiculant une émotion particulière, habituellement rendue par le subjonctif en français : "sois le bienvenu" se dit vevóinam. Il s'agit du seul mode personnel de la langue.


Exemple : les verbes sóaloax (aimer) et bóran (voir)


Conjugaison affirmative


  • Actuel
    • Verbe d'état : sóaloax
    • Verbe d'action : bóran
  • Mémoriel
    • Verbe d'état : sóaloasca
    • Verbe d'action : bóranh
  • Onirique
    • Verbe d'état : sóaloarja
    • Verbe d'action : bóranja
  • Impératif
    • Verbe d'état : sóanabba, sóanappa, sóanaçi, sóanagne
    • Verbe d'action : bóram, bórap, bórali, bóranno


Conjugaison négative

  • Actuel
    • sóanothax
    • bórathun

Mémoriel

    • sóanothugga
    • bóranhug
  • Onirique
    • sóanothuçhe
    • bóraüjh
  • Impératif
    • sóalothubba, sóanothuppa, sóanothug, sóanothugni
    • bórathum, bórathupa, bórüi, bórüll

Syntaxe

L'ordre des mots est, dans une phrase nominale, plutôt SOV, mais la grande précision des déclinaisons fait que l'ordre OSV est relativement courant lui aussi. Dans une phrase verbale, l'ordre de la phrase sera VSO.

Il existe d'importantes différences entre langue courante-familière et registre soutenu, aux airs archaïsants, les mots sont plutôt hiérarchisés en fonction à la fois de leur genre et de l'importance qu'on leur donne.


Registre courant
  • Húvänhjhe pthe sóannasçthi vatsasçthi pi cúthas pi çnanônas pi vvîras
  • "Il a répartit la force, l'intelligence et la beauté entre tous ses enfants"


  • Gámanno piNhrócÿaël änu llogoáne leven
  • "Faisons l'homme à notre image".


Registre familier


  • jhe cúthas çnanônas vvîras húvanh sóannasçthi vats


Registre soutenu


  • Jhe pi caûthas pi çnaleôlas pi vvîras çthi sáãrras oatsas húüãng
  • änu leven dlogaãle piNhópas-ël Gémãnno


Les mots déclinés peuvent être utilisés conjointement aux verbes pour exprimer certaines nuances, temporelles notamment. La syntaxe de la phrase est alors strictement VSO (phrase verbale).

Lexicologie

Le Mannace a emprunté un important vocabulaire, principalement dans le domaine du sacré et de ce qui lie plus généralement les humains à l'ordre supérieur : au grec ancien et à la koinê : cúye (à l'hébreu : llonáe (au latin : pille (au copte : pšóacÿe (< špe devenir) rëi (< rê le soleil), mais également pour les noms d'animaux : msehi (du copte : mseh < crocodile)

Lexique

  • Árgi flamme
  • Boran : voir, regarder
  • Bojhi : oeil
  • Vciüthe : art
  • Cajhoyan : afronter
  • Casma : amour, agapê
  • éhca : oreille
  • Êgthî : Du Smedjertne. Arbre (usage métaphorique, désignant un lieu de connaissance, mais aussi une construction musicale).
  • Ellaxiunha : membre des légions célestes
  • Hórgan : couvrir
  • Hüáshppivom : au commencement
  • íçini : la lumière
  • Lula : grand
  • Lúthlli : cuivre
  • Lloára : amitiés... salut !
  • Llogáme sacrifice
  • Llogoáne : image
  • Llúncÿi : or
  • Mellë : écriture angélique (de l'égyptien mdw)
  • Msehi : crocodile
  • Nhrócÿa : peut-être du grec ou du Sáever commun : humain
  • Nroxa : un voile, un masque
  • Ngóvi : argent
  • noca : des larmes, des pleurs
  • Nvícan : pleurer
  • oánostsan : habiller
  • Ppöáne : ressemblance
  • Psára : rassemblement, assemblée
  • Rívi : arbre
  • Séclli : sol
  • secÿosi : la terre, le monde (physique)
  • Sóipca : langue
  • svíran : raconter
  • Çéni : eau
  • Thésdhi : fer
  • thu : hein ?
  • Thúadne, thúallme : l'Oneiron
  • thúdhja : humain, rêveur
  • Tsaévestsa : les êtres célestes, les anges
  • Tsócime : maître
  • Tsóche : un ange (lié à un archange)
  • Tsrócÿe : demain, le lendemain
  • Tsyou, sö : quand
  • váthlla : le monde
  • vatsu : tout
  • Vevóimam : bienvenu !
  • vogyúdan : perdre
  • Vyúyxe : le noviciat (pour un ange)
  • Yagi : feu
  • Yagagi oxygène
  • Yulppi : montagne
  • yáhe : l'apprentissage, l'éducation d'un ange

Chiffres et nombres

Échantillon

Exemple de texte

La fable de Schleicher, en Mannace Racothan

Maoáli pi no aíccei pi

Oaccu maoali llu aícceivja boranh. Ahi thovjucasya tsathasya yojoasca, ycahi tsothasya lulasya, ysahi oaccu nhrocyas vjithoasca gengmu. Pi maali llu aìcceivja xilarra : "Broya nhrocyamnadh ha tsaethapmoajhe vja aícceis shoau latsen maara casshthi". Llu aíccei xilarra : "Reham ! Maoaliel ! Broya llpan shoau latsen maara llpasshthi : pi nhrocya necbas gaman tsorthith hasshthi, maalivodhi poagularrace". Pi maoali rehoasca, yivve hhuiranhce.

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