Idéophone : Différence entre versions

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Définition

Un idéophone est une classe de mots intermédiaire entre l'onomatopée et les parties du discours à proprement parler (souvent les adverbes), et font comme ces derniers partie intégrante de la phrase et sont soumis à la phonotaxe, mais comme les onomatopées, ils retranscrivent des stimuli sensoriels et/ou des images mentales, sans renvoyer à un signifié net. Absente des langues d'Europe, cette catégorie de mots est fréquemment trouvée parmi les langues d'Asie et d'Afrique subsaharienne, et peuvent y être abondants (plusieurs centaines en japonais, par exemple). Par cette nature sémantique fort concrète (bien que des usages métaphoriques soient habituels), les idéophones ne co-occurent habituellement pas avec la négation ou des évidentiels.

Exemples

20px Abondants en japonais, les idéophones consistent pour beaucoup en une bisyllabe redoublée et sont fréquemment utilisés métaphoriquement :

niko niko (ニコニコ) — sourire, avec le ~
doki doki (ドキドキ) — rythme cardiaque, (avec) excitation.

Idéolangues

Nush

Azar

En azar, les idéophones sont systématiques à l'oral, mais assez fréquents à l'écrit également, où ils sont, du point de vue syntaxique, le plus souvent utilisés de façon "co-prédicative", mais l'usage prédicatif reste fréquent, particulièrement ceux dénotant des vocalisations. Tous sont au moins bisyllabiques, et la plupart commencent par une occlusive sourde ou éjective, mais d'autres patrons phonologiques permettent d'établir des catégories sémantiques (phonesthèmes). Le nombre de racines idéophoniques en azar dépasse la centaine, mais certaines sont extrêmement récurrentes, énumérées et regroupées par patrons de phonesthèmes ci-après ;

  • Première consonne occlusive sourde ou éjective : bruits, sons brefs et brutaux, stimuli visuels brefs ;
pílli tintements, scintillements, étincellement.
  • Première consonne éjective : stimuli agressifs et souvent soudains ;
k'étti éclair, scintillement, tintement, sonnerie de cloche, notification, ping (informatique, par calque de l'anglais), soudainement, sans prévenir, impulsivement.
  • Seconde consonne nasale, souvent géminée : mouvements, souvent diffus et/ou discontinus, verbalisations, complexité, concepts. Parfois trisyllabiques avec répétition de la première consonne ;
kándoko écoulement à faible débit, lenteur, lentement, doucement.
  • Première consonne vibrante : mouvements, souvent corporels ;
rút'o tonnerre, à toute vitesse, par surprise.
  • Première consonne occlusive voisée et seconde consonne sonante, parfois fricative post-alvéolaire : effort, difficulté, lassitude, écoulements ;
gílpo bruit d'une goutte sur une surface d'eau, en boucle, sans fin, patiemment.
  • Trisyllabiques à seconde consonne fricative dorsale ou glottale et à troisième consonne identique à la première : états mentaux, émotions ou atmosphères ;
páɣipo atmosphère de malaise, embarras, dont l'on préfèrerait disparaître
  • Trisyllabiques à seconde consonne fricative coronale et à troisième consonne identique à la première : sons divers, souvent de friction et/ou associés à du liquide ;
púfo(l)po bruit d'absorption, avec appétit, avidité, goûlument.

Liens

Sources