IDEO ANV Voix verbales : Différence entre versions

De Ideopedia
m (la voix réciproque)
m (La voix pronominale)
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''Dem'', avec une syntaxe différente (après le verbe ou une particule verbale) exprime la voix concaténée :
 
''Dem'', avec une syntaxe différente (après le verbe ou une particule verbale) exprime la voix concaténée :
:''Àr pent xeliyse ere dem posròlune, morfun ùt kàravans.'' = Les cinq voitures se suivaient, formant une caravane.
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:''Àr pent xeliyse posròlune dem, morfun ùt kàravans.'' = Les cinq voitures se suivent, formant une caravane.
 
Un pronom personnel complément peut suivre le verbe ou la particule, si la concaténation est dite fermée (il n'y a ni premier ni dernier) :
 
Un pronom personnel complément peut suivre le verbe ou la particule, si la concaténation est dite fermée (il n'y a ni premier ni dernier) :
 
:''Or posfaarite dem ose'' = Suivez-vous (à des cavaliers dans un manège, par exemple).
 
:''Or posfaarite dem ose'' = Suivez-vous (à des cavaliers dans un manège, par exemple).

Version du 4 juin 2022 à 18:00

La voix active

La voix active n'impose pas de commentaires particuliers, elle a été illustrée par une grosse majorité d'exemples jusqu'ici. elle concerne à coup sûr tous les verbes sans particule pronominale (c'est ainsi qu'on nomme, dans la grammaire aneuvienne, la particule, située juste derrière le sujet (un nom ou un pronom, dans la quasi totalité des cas).

Cette voix ne fait appel à aucune particule pronominale, contrairement à celles qui vont être citées ci-après.

La voix pronominale

Est représentée par la particule dem, qui est située derrière le sujet, pour une voix réflexive, le plus près possible<ref>Cette particule peut être (un peu plus) éloignée du sujet si un verbe tel que poten, kàn, dev... est intercalé.

Ar ifàndur deve dem særv nep kaustig sœdan = les jeunes enfants ne doivent pas se servir de soude caustique.</ref>. Cette particule est utilisée.
  • Pour les verbes transitifs utilisés à la voix réflexive :
Ar dem wachăr = ils se lavèrent.
  • Pour certains verbes intransitifs utilisés dans une acception réflexive :

Eg ere waad tep ar dem ere pùz = J'attendais qu'ils s'en allassent.

Comme indiqué dans l'exemple précédent, la particule verbale (ici ere, puisque le verbe est à l'imparfait) est plus proche du verbe que la particule pronominale dem qui, elle, est immédiatement derrière sujet. Cette règle est également valable avec les particules telles que ep et nep.

Da dem ep vedj ċyv lóm! = Il s'y voit déjà !
Ep o dem vedja tev o tryga? = tu t'es vu quand t'as bu ? (et non pas : Dem o vedja...?).
A dem nep hàltena! = Il ne s'est même pas arrêté !


Seuls cas où on trouve la particule dem sans sujet l'accompagnant

  • à l'impératif affirmatif
Dem gèlet. = Lève-toi.
  • et au participe (traduction aneuvienne de l'infinitif français) :
Dem apáṅklesun itus keferton. = Il est dangereux de se pencher au dehors (se pencher dehors est dangereux).

Mais

Or dem nep legete rec pylasert. = Ne vous couchez pas trop tard.

Dem, avec une syntaxe différente (après le verbe ou une particule verbale) exprime la voix concaténée :

Àr pent xeliyse posròlune dem, morfun ùt kàravans. = Les cinq voitures se suivent, formant une caravane.

Un pronom personnel complément peut suivre le verbe ou la particule, si la concaténation est dite fermée (il n'y a ni premier ni dernier) :

Or posfaarite dem ose = Suivez-vous (à des cavaliers dans un manège, par exemple).

la voix réciproque

Utilisée (uniquement au pluriel<ref>On fera bien la distinction entre :

Àt muldutœl dem ere pilhipa = la foule s'était rassemblée
Àr dùr ere pilhipar aṁbe = Les gens s'étaient rassemblés.</ref>) lorsqu'il y a une interaction. Elle existe en deux versions, très ressemblantes (même particule, mais placée différemment).
  • La première est la traduction de "l'un envers l'autre" (ou : les uns (envers) les autres<ref>Elle peut également être utilisée pour "nous", vous", "se" s'il y a plus de deux entités concernées.</ref>).
...ea deve ak aṁbe in ut nyw fràneten. = ...et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Or klimete aṁbe<ref name="rp">On notera la différence pour ces deux exemples : dans le premier, plusieurs personnes sont concernées, dans le second, il n'y en a que deux. Dans le dernier exemple, on suppose deux forces rivales (États), sinon, la phrase aurait été : Ar dore àt xaψ aṁbe. Si AṀB (placé derrière le verbe) est susceptible de s'accorder en nombre, par contre, il ne se décline pas. La distinction vaut également pour Er aṁb adùve.</ref>= Aimez-vous les uns les autres.

Dans ce cas, aṁb (l'un envers l'autre) est variable, et devient aṁbe au pluriel (les uns (envers) les autres).

  • L'autre version est la traduction de "nous", "vous", "se" impliquant une idée de réciprocité.

Aṁb est, dans ce cas invariable, et se place comme DEM, le plus près possible du sujet.

Ere aṁb adùve = nous nous aidons.
Or aṁb klime<ref name="rp"/><ref name="pr">Si la prononciation suscite quelques inquiétudes, escamoter le [b] : [ɑ̃mklim], [ɑ̃mfakte].</ref>= vous vous aimez
Ar aṁb dore xaψ<ref name="rp"/><ref name="pr"/><ref>Comme on le voit dans cet exemple, aṁb remplace aussi bien un complément d'attribution (ou objet indirect) qu'un complément d'objet direct.</ref>= ils se font la guerre.
Ar golàjdore tiyn fæteve heptaw = ils font l'amour deux fois par semaine.

Dans cette phrase, rien d'indique d'ils fassent l'amour entre eux, contrairement à ar aṁb golàjdore.... :Kar aṁb golàjdore indique explicitement un contact homosexuel ; de même pour dar aṁb golàjdore

La voix passive

Elle s'obtient en mettant cem derrière le sujet. Toutefois, cette voix est un peu plus difficile à manipuler que les deux autres, dans la mesure où le temps du verbe choisi tient une certaine importance.

  • On retrouve toutes les nuances des temps de l'indicatif et du participe :
Àt karhoos cem open (hoψev 10) = L'entrepôt ouvre<ref>Certaines expressions françaises utilisant la voix active (l'entrepôt ouvre), utilisent, en aneuvien, la voix passive (àt karoos cem open ou àt karhoos cem opun). il en est de même pour des exemples de phrases françaises utilisant la voix pronominale.
Ær horlar cem lort thógar = Ces chemises se sont très bien vendues.</ref>

(à 10:00) ; (Tous les jours, à 10 heures, on ouvre l'entrepôt)

Àt karhoos cem opna = L'entrepôt est ouvert (on l'a ouvert, et il l'est encore) Le présent (en français) est traduit en aneuvien par le passé.
Àt karhoos cem opun = On ouvre l'entrepôt (l'entrepôt est entrain d'être ouvert) Présent progressif, traduit en aneuvien par le participe présent.
Àt karhoos cem opnă = L'entrepôt a été ouvert (fut ouvert) ... mais on l'a fermé depuis. (action totalement passée)
Àt karhoos cem ere open (chedulas) = L'entrepôt était ouvert (régulièrement) : habitude passée
Àt karhoos cem ere opun tev ar dolòrdur inkòmăr = L'entrepôt ouvrait quant les malfaiteurs entrèrent.
Àt karhoos cem ere opna (tempas aṅt) = l'entrepôt avait été ouvert (il y a longtemps)
Àt karhoos cem mir open hoψev 10 = l'entrepôt ouvrira à 10:00 (on ouvrira les portes à 10:00)
Hoψev 10, àt karhoos cem mir (lóm) opna = À 10:00, l'entrepôt sera (déjà) ouvert.

Tous ces exemples pour monter la différence entre le passif d'une action déjà réalisée (passé), une action répétitive (présent ou imparfait) et une actions en cours (participe).

  • Au subjonctif, on trouve les mêmes nuances, mais exprimées un peu différemment.
Eg waad tep àt karhoos cem open = J'attends que l'entrepôt ouvre.
Eg waad tep àt karhoos cem opéna = j'attends que l'entrepôt soit ouvert.
E zhœṅg tep àt karhoos cem klos = je crains que l'entrepôt ne ferme.
Eg ere zhœṅg tep àt karhoos cem ere klos = je craignais que l'entrepôt ne fermât.
Eg ere zhœṅg tep àt karhoos cem ere kloséna = je craignais que l'entrepôt ne fût fermé (ou "n'eût été fermé" : là, impossible d'établir une nuance, klosénă n'existe pas !).

Factitif & causatif

... qu'on pourrait appeler "voix indirectes" car le sujet de la phrase n'est pas celui du verbe du procès principal de la phrase, et que des verbes comme dor (faire) et læd (laisser) sont mis à contributions, dans les deux voix.

factitif

Le verbe du procès est à l'infinitif, juste derrière l'auxiliaire :

Ar dorar peṅt sed hoos = Ils ont fait peindre sa maison.
Or nep dorit fàk = Ne le faites pas faire.
Or dorit særvun àt rostans = Faites servir le rôti.

Peut être combiné à la voix passive :

Cem lædit dor = Laisse-toi faire.
Nexàv, da cem ere dor chamœge busev hoψeve kohùn = Tout jeune, il se faisait peloter dans le bus aux heures de pointe.

causatif

Comme le verbe du procès a un sujet propre, il est au participe :

Ar dorar àr peṅtduse komun = Ils ont fait venir les peintres.
Or dorit das warkun = Faites-le travailler.
Lædit es dorun = Laisse-moi faire.
Or dorit àr ancylduse særvun = Faites servir les domestiques.

Ne peut pas être combiné à la voix passive : on utilisera le factitif à la place :

Dorit ase cem matun Dorit mat ase = Faites-les tuer.



<references/>