Grammaire de la langue tatsique

De Ideopedia

Cette page présente la dernière version officielle de la Grammaire Élémentaire de la Langue Tatsique, rédigée et maintenue par Nikura et l'Institut d'Études Tatsiques.

Sa rédaction et adaptation au langage Wiki étant en cours, de nombreuses parties sont encore indisponibles et d'autres, quelque peu incompréhensibles. Il me faudra du temps avant que cette grammaire puisse être considérée comme complète et terminée.


Sommaire

Introduction

La lecture de cet ouvrage, qui je dois l’admettre, ne se fera pas sans peine pour certains chapitres fort tournés vers la description linguistique, doit être motivée par la volonté d’acquérir une connaissance avancée de la langue tatsique. Cela ne comporte pas cependant, l’obligation d’apprendre à parler la langue, mais au moins, une attention particulière quant à ses règles de fonctionnement et sa structure interne. La rédaction d’un tel ouvrage n’a pas d’autre but pour moi, que le seul souhait que la langue tatsique, cette langue que j’ai créée de mes propres mains et méninges – voire même parfois de mes tripes – puisse passer à la postérité, et bien au delà de ma mort, entrer dans le Panthéon varié des œuvres de l’Humanité. Sachant combien telle entreprise est totalement futile et dénuée de sens pour qui n’a aucune idée de ce genre d’activités, je ne répondrais qu’en disant que justement, le seul travail que peut représenter l’invention d’une nouvelle langue, vaut à lui seul la peine qu’on considère cette langue comme une œuvre d’art à part entière.

J’en veux pour preuve, ou mieux encore illustration, ce que dit Marina Yaguello dans son étude intitulée Les langues imaginaires : mythes, utopies, fantasmes, chimères et fictions linguistiques et publiée en 2006, constituant de loin l’un des meilleurs travaux réalisé par un universitaire qui aborde la question des langues construites :

"Regardez-le, le fou du langage, le logophile, l’inventeur de langues. Assis dans son cabinet de travail aux murs tapissés de livres, il accumule, il amoncelle, il compare, il claase, il dresse des listes, il remplit des fichiers. Il est la proie d’un délire dénominatoire, d’une folie taxinomique. Il lui faut tout nommer, mais, avant de nommer, il lui faut reconnaître et classer les concepts, enfermer l’Univers tout entier dans un système de notation : énumérer, hiérarchiser, établir des paradigmes. Ambition folle ; mais il y a quelque chose de grandiose dans cette ambition-là, qui force l’admiration. Tant d’énergie déployée pour si peu de résultats. Je ne crois pas qu’une autre chimère ait été poursuivie avec autant d’ardeur par l’esprit humain, sauf peut-être la pierre philosophale ou la preuve de l’existence de Dieu, ni qu’une autre utopie ait fait couler autant d’encre, sauf peut-être le socialisme.

L’inventeur est habité par son idée, il y sacrifie sa vie personnelle et ses ressources financières car il est souvent obligé de publier à compte d’auteur se travaux dont aucun éditeur de veut. Il sait que la vie ne suffira pas pour venir à bout de la tâche. Avec un peu de chance, con fils, ou bien un disciple, ou encore un ami reprendra l’œuvre inachevée (...).

Mais supposons que notre homme mène à bien son projet. Le démon glossomaniaque le poussera à en commencer un autre et encore un autre. Beaucoup d’auteurs de langues artificielles ont conçu des langues multiples, successivement ou simultanément. (...) De surcroît, le logophile est un perfectionniste : jamais satisfait, il n’a de cesse d’améliorer son œuvre."

Aussi faut-il préciser, qu’au delà de la seule langue, il existe tout un univers structuré et développé servant de contexte aux délires linguistiques à proprement parler, donnant ainsi lieu à bien de travail supplémentaire...

Histoire de la langue

Réalité

Fiction

Origines & Étymologies

Phonétique & Orthographe

Alphabets

Alphabet latin adapté à la langue tatsique

Le Tatsique utilise un alphabet latin adapté qui compte trente lettres.

  • Majuscules : A Ä B C Č Ċ D E Ë G I K L M N Ň O Ö P R Ř S � T U Ü Ů V X Z Ż
  • Minuscules : a ä b c č ċ d e ë g i k l m n ň o ö p r ř s š t u ü ů v x z ż

Des lettres absentes, seul le F tend à être bien accueilli par la langue. Les autres lettre H J Q W et Y ne se rencontrent que dans des mots étrangers, principalement des noms propres. D'autres langues de Naroda utilisent des lettres ou des signes diacritiques différents pour retranscrire les sons de leur langue, cependant l'orthographe tatsique est une base pour de nombreuses langues, qu'elle soit complétée ou non.

La dernière réforme orthographique supprima l'usage de la lettre � ġ puisqu'il se confondait avec celui du G. Cependant, dans quelques rares cas, la réforme préféra conserver une distinction en écrivant (Ex.: ṛa, pronom objet de 3ème personne ; zuṛu, peut-être). Cela dit, cet usage ne fait pas l'unanimité si bien que la réforme demande d'écrire avec un G. Le sort du Ň est encore en cours de discussion puisque bien que ne différant pas de N il possède un certain rôle.

Les voyelles possédant un tréma (geg), sauf Ü et dans de rares cas Ë qui sont des voyelles à part entière, ainsi que le Ů indiquent uniquement une intonation irrégulière. Elles ne se rencontre qu'en fin de mot et informe donc que la voyelle se prononce avec un ton descendant au lieu de montant.

Alphabet narodique

L'alphabet narodique est le nom de l'écriture traditionnelle des langues de Naroda et notamment du Tatsique.

Il dérive lointainement de l'écriture Brāhmī de l'Inde ancienne, plus précisément de sa forme utilisée pour écrire le Tokharien. Il s'agit donc d'un syllabaire du même type que les écritures de l'Inde, bien que la notation des voyelles y soit particulièrement simplifiée.


Phonologie

Consonantisme

Tonicité & Vocalisme

La langue tatsique compte six voyelles écrites : a e i o u ü.

Mais son système vocalique demeure quelque peu plus complexe, avec plus de vingt timbres vocaliques différents. En effet, chaque voyelle peut possèder jusqu’à quatre timbres distincts, selon sa position dans le mot.

Ensuite, il existe une voyelle qui peut se faire entendre sans n’être jamais écrite. On parle généralement de voyelle euphonique car en effet son rôle sert de support à la prononciation de groupes consonantiques devenus trop complexes. Cette voyelle euphonique est caduque et n’a pas de timbre fixe mais varie selon son entourage vocalique, de [y] à [ɨ].

Enfin, il existe quelques consonnes susceptibles de devenir des voyelles lorsqu’elles se trouvent en position interconsonantique telles que l (prononcé [ɨ]) ou r (prononcé [rˌ]), ou bien en position finale, après une autre consonne, comme n et m, mais ces deux dernières s’amuïssent généralement, et soutenues par la voyelle euphonique, s’en attribuent graphiquement le son en devenant des voyelles (sauf lorsqu’elles sont suivies d’une voyelle).

La langue tatsique connaît un système tonique et tonal relativement simple, qui influe sur la prononciation des différentes voyelles. Chaque mot accentuable (substantif, verbe, adjectif, adverbe ou pronom selon les cas), est porteur d’un seul accent tonique, qui tombe strictement sur la dernière syllabe du mot. Celui-ci peut toutefois être déplacé vers la syllabe précédente dans le cas des substantifs déterminés.

L’accent tonique apparaît sous deux formes :

  • Ton montant
  • Ton descendant

Une syllabe ouverte, c'est-à-dire strictement terminée en voyelle (CV ou CCV), sera toujours porteuse d’un ton montant lorsqu’elle est tonique, alors qu’une syllabe fermée, terminée par une consonne (CVC ou CCVC), sera quand à elle, prononcée avec un ton descendant. Il existe également des cas de syllabes ouvertes porteuses d’un ton descendant, desquelles la voyelle irrégulièrement prononcée est graphiquement notée au moyen d’un tréma (geg) ou bien, pour le cas de /u/ (puisque la lettre ü désigne un son distinct) grâce à un cercle suscrit (koleċ) : ů.

Les autres syllabes, c'est-à-dire celles qui ne portent pas d’accent tonique sont totalement atones et voient également la prononciation de leurs voyelles altérée, généralement par affaiblissement. Ainsi, le phonème /o/ peut selon les cas être prononcé /o/ ou /ʷo/, ou encore /ɔ/, mais aussi en position atone /ʊ/. Le /a/ également, varie de /a/ à /ɒ/ en passant par une forme affaiblie /ɐ/.

Ce phénomène toutefois, ne s’applique pas dans tous les cas. La voyelle /i/ par exemple, est l’unique voyelle qui ne subit aucun changement de timbre. Dans les différentes variétés régionales de tatsique en revanche, existent quelques variantes de prononciation. Les parlers orientaux, notamment ceux de Novodvode, ont tendance à développer une diphtongaison du /ɛ/ en syllabe ouverte vers /ɛj/ (ou plus au Sud à Maxačkala, sans diphtongue et refermé en /e/). De là, le son /ɛj/ tend aussi à être attribué au groupe -ig final (ex.: tgig [ˈtjɛj] au lieu de [tiˈɟiɟ]). Le cas du /o/ prête également à la diphtongaison en syllabe fermée, tout comme le /ɨ/, tendant respectivement vers /ʷo/ et /ʷɨ/ (ou /ʷɪ/ selon les régions). En syllabe ouverte, le /o/ a tendance à être prononcé de façon très ouverte (/ɔ/) dans les variétés orientales et méridionales.

L’usage du terme “ton” ne doit pas être compris comme ceux dont on parle, notamment pour les langues d’Extrême Orient telles le mandarin ou le thaï, mais plutôt comme intonation ou pitch, à la manière de langues telles que le serbo-croate ou le lituanien. Il s’agit donc d’une intonation de la voix, plutôt montante ou plutôt descendante, au lieu d’un ton, plus élevé ou plus bas en fréquence comme c’est le cas dans les langues tonales asiatiques ou africaines.

En résumé, le timbre des voyelles tatsiques dépend étroitement de leur position au sein du mot, et de la tonalité qu’elles portent ou non.

Le tableau suivant établit les différences de timbre existant pour chaque voyelle, selon qu’elle est tonique, en syllabe ouverte ou fermée, ou bien atone :

Tonique montante Tonique descendante Syllabe Atone Forme allongée
a a ɒ ɐ a: / ɒ:
e ε / εj / e ε ε ε:
i i i i i:
o o / ɔ ʷo ʊ (ʷ)o:
u u u / y u u:
ü / ë ɨ ʷɨ / ʷɪ ɨ (ʷ)ɨ:
- y / ɨ

Exemples au cas par cas :

  • /á/ -> /a/ : ima [iˈma]; kna [ˈkna]; v pata [fpɐˈta]; sża [syˈʣa]; Zara [zɐˈra]; zda [ˈzda].
  • /à/ -> /ɒ/ : bat [ˈbɒt]; pat [ˈpɒt]; tax [ˈtɒx]; tovaraš [t(ʊ)wɐˈrɒʃ]; zabak [zɐˈbɒk]. + Irréguliers : smä [ˈsmɒ]. NB: le groupe -av en finale se prononce /aw/. Ex.: nav [ˈnaw]; stav [ˈstaw].
  • /a/ atone > /ɐ/ ou dans certaines régions /ǝ/ -> baxtavaroċ [bɐxt(ɐ)wɐˈrʷoʦ]; narod [nɐˈrʷod]; xatarnak [x(ɐ)tɐrˈnɒk]; zabak [zɐˈbɒk].
  • /a:/ -> baxtavar [bɐxtɐˈwa:]; kar [ˈka:]; nar [ˈna:].
  • /é/ > /ɛ/, /ɛj/ ou dans certaines régions /e/ -> temn [ˈtɛmʷɨ].
  • /è/ > /ɛ/ -> geg [ˈgɛɟ]; ket [ˈkɛt]. + Irréguliers : ndë [ˈndɛ]; të [tǝ / t].
  • /e/ atone > /ɛ/
  • /i/ en toutes positions > /i/ -> Ciri [ʤiˈri]; kit [ˈkit]; kitag [kiˈtɒɟ]; knig [ˈkniɟ]; tgig [tiˈɟiɟ]; żing [ˈʣiŋ]; żokilik [ʣʊkiˈɫik].
  • /i:/ -> kčir [kiˈʧi:]; mir [ˈmi:].
  • /ó/ > /o/ ou dans certaines régions /ɔ/ -> botk [ˈbotɨk]; narodovn [nɐrʊˈdowɨ]; snapmo [snɐpˈmo].
  • /ò/ > /ʷo/ -> bot [ˈbʷot]; ċot [ˈʦʷot]; gorot [gʊˈrʷot]; narod [nɐˈrʷod]; noč [ˈnʷoʧ]; xot [ˈxʷot]; zapomn [zɐˈpʷom(ʷɨ)]. + Irréguliers : slö [ˈsɫʷo]. NB: le groupe -ov en finale se prononce /ow/. Ex.: osnov [(ʊ)ˈsnow].
  • /o/ atone > /ʊ/ -> gorot [gʊˈrʷot]; kolodvor [kʊɫ(ʊ)ˈ� wo:]; kolomir [kʊɫ(ʊ)ˈmi:]; narodovn [nɐrʊˈdowɨ]. NB: les groupes /ʊw/ et /wʊ/ tendent généralement vers un simple /u/ ou bien /uʷ/ et /ʷu/ respectivement. Ex.: zatvoru [zɐtwʊˈru > zɐtʷuˈru]; zirdovno [zirdʊwˈno > zirduʷˈno].
  • /o:/ > /ʷo:/ -> kolodvor [kʊɫ(ʊ)ˈ� wo:]; nakor [nɐˈkʷo:]; zatvor [zɐˈtwo:].
  • /ú/ -> ču [ˈʧu]; narodu [nɐrʊˈdu]; turk [ˈturɨk].
  • /ù/ > /u/ ou /y/, les deux prononciations coexistent, /y/ étant plus soutenu -> dud [ˈdud / ˈdyd]; kluč [ˈkɫuʧ / ˈkɫyʧ]; kuk [ˈkuk / ˈkyk]; put [ˈput / ˈpyt]; xut [ˈxut / ˈxyt]. + Irréguliers : krů [ˈkry]; ků [ˈky] ; nů [ˈny].
  • /u/ atone > /u/ -> kluču [kɫuˈʧu]; turku [turˈku].
  • /u:/ -> krur [ˈkru:].
  • /ɨˊ/ > /ɨ/ -> z ketü [zkɛˈtɨ]; vë [ˈwɨ].
  • /ɨˋ/ > /ʷɨ/ ou /ʷɪ/ -> kük [ˈkʷɨk].
  • /ɨ/ atone > /ɨ/ ou /ʷɨ/ -> temn [ˈtɛmʷɨ]; v këtu [fkɨˈtu].
  • /ɨ:/ -> vxür [wɨˈxɨ:].
  • Voyelle euphonique > /i/, /ɨ/, /y/ ou parfois /ǝ/ -> tażg [ˈtaʣyɟ].
  • /r/ vocalique > /rˌ/ -> čtvrtk [ʧɨ(t)ˈwrˌtɨk]; krk [ˈkrˌk]; v krka [fkrˌˈka]

Ce petit aperçu au cas par cas donne une excellente idée de la complexité vocalique de la langue tatsique. Il s’agit néanmoins d’un système purement logique et fort régulier que la seule graphie ne peut transcrire de façon légère. Bien qu’il existe la possibilité de noter la totalité de ces phénomène de façon graphique (ce que fait notamment l’écriture narodique), le tats écrit en alphabet latin serait trop “chargé” et apparaîtrait bien plus complexe encore. C’est pourquoi les tons sont indiqués uniquement dans les dictionnaires. Il apparaîrait recommandable de les noter dans les manuels de langue.

Traits phonologiques particuliers

Normes langagières

Harmonie vocalique ou euphonie

L’harmonie vocalique ou euphonie est une règle basique de la langue tatsique, qui régit l’attribution des désinences casuelles et de quelques désinences de la conjugaison. Elle entre également en jeu dans la distribution du timbre de la voyelle euphonique non écrite que la langue orale prononce dans certains cas extrêmes de contractions consonantiques pour en faciliter la prononciation. Étant cependant sujette à de nombreuses variations dialectales, il est difficile de définir concrètement cette dernière règle, c’est pourquoi nous y reviendrons lorsque la règle d’attribution des désinences aura été définie.

Le système vocalique tatsique n’est pas divisé comme dans les langues ouraliennes et altaïques à deux groupes de voyelles impénétrables de type arrondies / non-arrondies ou fortes / faibles. En revanche, il existe une loi simple de répétition d’un même timbre, en rapport avec le timbre de la voyelle tonique du mot à dériver.

Toute approche doit donc être faite en considération de la voyelle tonique du mot. Lorsqu’on décline au cas oblique un substantif terminé en consonne, on lui ajoute une désinence casuelle correspondant à un phonème vocalique. Ce phonème vocalique est variable, en fonction du timbre de la voyelle tonique du substantif. Ainsi si le mot possède un /a/ tonique, la désinence sera /-a/. En revanche, si sa voyelle tonique est un /i/, la désinence sera /-i/.

  • pat (lit) > v pata (dans le lit)
  • mir (monde) > na miri (dans le monde)


Voici la règle de base de l’adjonction de désinence :

Voyelle tonique Désinence casuelle
a -a
r -a
i -i
o -u
u -u
e
ü / ë


Exemples :

  • naròd (nation) > narodu (de la nation)
  • snàpt (il pensait) > snaptam (nous pensions)

En ce qui concerne la norme de prononciation de la voyelle euphonique, il faut avant tout préciser que la place même de cette voyelle peut varier selon les variétés régionales, de même que son usage ou non. Ex.: zda (faire) > [ˈzda] / [zyˈda] voire, [iˈzda] dans certains dialectes, sachant que prononcer “izda” fait perdurer la forme ancienne du mot.

Aussi peut-il y avoir parfois des différence selon les personnes et leur lieu de provenance. Mais en règle générale, et tel qu’il est décrit par la norme standard de la langue, la voyelle euphonique possède le plus souvent l’un ou l’autre des deux timbres [ɨ] et [y], en fonction des voyelles entourantes. Si c’est généralement la voyelle tonique du mot qui régit le timbre de la voyelle euphonique, il se peut que la voyelle tonique trop éloignée ne soit pas celle de référence mais tout simplement la seconde plus forte en intensité qui soit la plus proche (mais ce genre de cas est rare et réservé à de longs mots).

Les deux timbres sont donc répartis de la sorte :

  • se prononce [ɨ] au contact avec les voyelles /e/, /o/, /u/, /ë/ et /ü/.
  • se prononce [y] au contact avec les voyelles /a/, /i/ et /-r-/.

Cependant le son /i/ dans la langue moderne donne une voyelle euphonique [i] et non plus un [y]. Ce [i] change parfois selon les régions vers un [ɪ] ou encore, un [ɨ]. De la même manière, les voyelles /o/ et /u/ ont tendance selon les variétés à régir plutôt un [y] (voire dans certains cas des timbres tels que [ʉ] ou [ɯ]). Mais ce sont là des variantes qu’il ne faudrait considérer comme officielles et encore moins comme les plus fréquentes.


Le Xorgovor

Morphologie du syntagme nominal

Définition du substantif

Animation

Genre

Nombre

La langue tatsique distingue essentiellement deux nombres : singulier et pluriel.

Le pluriel est indiqué au moyen de différents affixes ou particules, pouvant être apposés au substantif et mobiles selon la syntaxe de la phrase. Ou bien, être préffixé ou suffixé au radical du nom.

Ces particules sont distribuées selon des critères variés, dont certains sont sémentiquement ouverts à des effets de style par de mauvais accords volontaires. Ces morphèmes sont invariables et totalement indépendants du substantif.

Dans la majorité des cas, ces particules suivent directement le substantif auquel elles se rapportent, sauf lorsque qu’une préposition placée devant les y attire : zid tä (les murs) > zad tä zidi (derrière les murs)

  • [tɒ] > marque du pluriel des substantifs inanimés, morphème standard du pluriel. Il s’agit d’un morphème provenant des langues scythiques (Cf. pluriel ossète en –tæ ; et les ethnonymes tels que Sarmatae).
  • [gʷo] > utilisé avec les substantifs animés (êtres vivants, personnes).
  • gini [Ɉini] > assigné aux termes relatifs à la famille et au clan ou à la tribu, et aux éléments domestiques (y compris les membres de la famille et les animaux domestiques). Le même cas d’irrégularité que celui de “tä” est également possible .avec “gini”. Ex.: xożar (maison) > xożar gini.
  • [ky] > applicables à de grandes quantités, utilisables avec tous les substantifs.
  • kvi [kwi] > assigné aux objets ronds et longs. Ex.: tavg (assiette) > tavg kvi, topk (ballon) > topk kvi.
  • k- [k-] > assigné aux outils.
  • g- [g-] > assigné aux livres et aux écritures.
  • spä [spɒ] > relatif au religieux, y compris les animés et les dieux. Ex.: bigko (moine) > bigko spä.

Il existe plusieurs cas d’irrégularités et de suffixation de la particule . Les substantifs terminés en voyelle qui prennent un /n/ ou un /t/ devant la désinence du cas oblique récupèrent également ce phonème anciennement tombé. Et il en va de même avec la quasi totalité les substantifs dont le radical du cas oblique est différent de celui du cas direct.

  • batog / bacu (fouet) > bactä / bacu tä
  • ko / konċu (fin) > konċtä / konċtu tä
  • kotdog / kotdoxtu (toile) > kotdoxtä / kotdoxtu tä
  • kxax / kxaxta (cuisse) > kxaxtä / kxaxta tä
  • mak / muku (farine) > muktä / muku tä
  • mi / mini (manière) > mintä / mini tä
  • sntog / sntoctu (couchette) > sntoctä / sntoctu tä
  • tek / tuku (appétit) > tuktä / tuku tä
  • več / večoru (soir) > večortä / večoru tä
  • xoċ / xoċtu (relation) > xoċtä / xoċtu tä
  • zago / zagonu (planche) > zagontä / zagonu tä
  • zameċ / zamċa (cadenas) > zamċtä / zamċa tä
  • zarog / zarcu (chanson) > zarctä / zarcu tä
  • żo / żogu (bâton) > żortä / żogu tä

D’autres cas d’irrégularité existent avec suffixation de la particule :

  • do (eau) > dotä
  • krů (gendre) > krutä

Certains dialectes et d’autres langues vratnites connaissent également un troisième nombre, le duel. Il en subsiste quelques traces en tatsique, avec des constructions sémantiques duelles faites sur le numérale dva- [wɐ-] qui ne peuvent être soumises à un pluriel.

  • bal (cerise) > dvabal (couple de cerises)
  • ċong (main) > dvaċongo (à deux mains), dvaċongom (avec les deux mains)
  • ċost (oeil) > dvaċost (les deux yeux), dvaċostom (dans les deux yeux)

Détermination

Déclinaison des substantifs

Usage des cas

La langue tatsique distingue principalement deux cas de déclinaison :

  • Cas direct
  • Cas oblique

Le cas direct est le cas du sujet (nominatif) et de l'objet (accusatif).

Le cas oblique couvre toutes les autres fonctions, soit après des prépositions (prépositionnel), mais également les compléments d'attribution (datif) et compléments du nom (génitif) qui s'emploient sans préposition.

Un autre cas existe, mais il est défectif et ne se rencontre que dans la formation de la voix passive. Il s'agit de l'ergatif.

Certaines particules du discours différencient les nuances casuelles internes (nominatif / accusatif) ou (prépositionnel / non-prépositionnel), notamment les pronoms.


Formation du cas oblique

La formation régulière du cas oblique répond à la règle d'œuphonie ou harmonie vocalique citée plus haut. Cependant, il existe deux types de substantifs en Tatsique :

  • radicaux consonantiques
  • radicaux vocaliques


Radicaux terminés en consonne

-> voyelle tonique du radical > désinence (ajoutée au radical)

  • -a- > -a
  • -e- > -ü
  • -i- > -i
  • -o- > -u
  • -u- > -u
  • -ü- > -u / -ü (selon les cas)
  • -r- (vocalique) > -a

Exemples :

  • avec /a/ comme voyelle tonique -> drav (arbre) > drava, zar (table) > zara, -ovar > -ovara, -skar > -skara.
  • avec /e/ comme voyelle tonique -> nombreuses irrégularités, notamment pour les monosyllabiques (voir plus bas); mseċ (lune, mois) > mseċü.
  • avec /i/ comme voyelle tonique -> kin (vin) > kini, -nik > -niki, -znid > -znidi.
  • avec /o/ comme voyelle tonique -> gorot (ville) > gorodu, narod (nation, peuple) > narodu, mot (temps) > motu, oblok (nuage) > obloku, okč (œil) > okču, otċ (père) > otċu, otok (île) > otoku, top (balle) > topu. NB: Les mots terminés en -or [-ò:] voient le /r/ prononcés au contact avec la désinence, avec perte du trait de longueur et affaiblissement de la voyelle par perte de l’accent tonique. En cas de forme définie, son timbre redevient normal mais sans le trait de longueur. govor (parole) > govoru > [gʊwò:] ou [gwò:] > [gʊwʊɾú] ou [gwʊɾú] en forme indéfinie ; [gówo:] > [gʊwóɾu] ou [gwóɾu] en forme définie. Même description pour chaque voyelle dans un chapitre sur les formes définie / indéfinie.
  • avec /u/ comme voyelle tonique -> put (route) > putu, zug (fumée) > zugu, żug (sud) > żugu.
  • avec /ɨ/ comme voyelle tonique -> kmüz (éclair) > kmüzu
  • avec /r/ comme voyelle tonique -> brbx (vomi) > brbxa, čtvrtk (jeudi) > čtvrtka, ċrn (noir) > ċrna, grčk (grec) > grčka, grl (gorge) > grla, krk (cou) > krka, krp (chanvre) > krpa, krv (sang) > krva, mrtv (mort) > mrtva, obrt (art) > obrta, rt (récif) > rta Etc.


Radicaux terminés en voyelle

-> voyelle finale > désinence (remplacement de la voyelle ou ajout)

  • -a > -u
  • -ä > -ana
  • -i > -ini
  • -o > -u
  • -ö > -u / -ů + rares cas en -onu (voir exemples)
  • -u > -us

Exemples:

  • -ä [désinence étymologique sur une ancienne forme *-an] -> gä (chanvre) > gana, klä (butte) > klana, smä (ciel) > smana, żnä (femme) > żnana Etc.
  • -i [attraction des dérivations *-an > -ä / -ana et *-on > -o / -onu], mi (manière) > mini, Slinki (Helsinki) > Slinkini.
  • -o -> slö (éléphant) > slu Etc.
  • -o [désinence étymologique sur une ancienne forme en *-on -> NB: nombreux sont les mots anciennement terminés en *-on qui ne suivent pas cette norme] noms de pays en -(º)sto (= -istan) > -(º)stonu, Arago (Aragon) > Aragonu, čaxarsčo (quadrilatère) > čaxarsčonu, do (eau) > donu, Londo (Londres) > Londonu, Lugo (Lyon) > Lugonu (ou Lugu), Pokto (Poitou) > Poktonu, Roto (Rhône) > Rotonu, Skarto (Escartons) > Skartonu, šaxzago (échiquier) > šaxzagonu, zago (planche) > zagonu, znadsro (survie) > znadsronu
  • -u -> dudů (myrtille) > dudus, iglu (igloo) > iglus, krů (gendre) > krus, Peru (Pérou) > Perus.
  • -eċ > -ċº -> nameċ (allemand) > namċa, zameċ () > zamċa, Etc.


Ambiguïtés

  • govo (merde) > govu / govonu / gunu
  • mir / mira (monde) > miri / miru [+ dérivés, mirmir(a), svamir(a)]


Cas obliques à radical irrégulier

  • Nom respect de la règle euphonique -> bratkeċ (cousine) > bratkċu [sur "bratok" : bratokeċ/bratokċu > bratkċu], bratok (cousin) > bratoku > bratku, Capot (Égypte) > *Capotu > Captu, evor (euro) > evoru > evru, Gizel (Gisèle) > Gizla, Ikop (Jacques) > Ikopu > Ikpu, Kebek (Québec) > Kebeki, litar (litre, et ses dérivés) > litru (ou litri), Mekš (Mexique) > Mekški, metar (mètre, et ses dérivés) > metru, obpetk () > obpetku, Petar (Pierre) > Petara > Petra, petk (vendredi) > petku, popetk (samedi) > popetku, ud () > uda, zarog (chanson) > zarcu, zazog () > zazcu.
  • Radicaux différents
    • Altération du radical -> ariz (riz) > rizi, batog (fouet) > batogu / bacu, dokt (fille) > dokču, karv (beurre) > karva / kuru, këtnu / kütnu () > ktunu, knovol (chanvre) > kňulu, okuż () > oktu / okżu, ovċog () > ovċocu, šost (sœur) > šosču, zarog (chanson) > zarcu, zazog () > zazcu.
    • Radical formé sur forme ancienne ou autre forme existante -> Breg (Bretagne) > Braza, bri () > brigi [sur "brig"], bru () > brzu, buro (bureau) > burotu [sur "burot"], cec (muguet) > cecnü, cet () > cetnü [Cf. "cetnada"], gol () > goldu [sur "gold"], gü () > gdü / gdlu, gur () > gurgu [sur "gurg"], im (nom) > imňi [sur "imň"], ko (fin) > konċu, ku (cul) > kü / ku / kugu, küč (œil) > küču [sur "okč"], Mara (Marie) > Maru / Marana, onoko () > onokonċu, püż () > plżü, Rim (Rome) > Roma, ro (matin) > ranu [sur "rano"], tażgdün () > tażgdnu [sur "dna"], tidn (semaine) > tigodnu, ul (rue) > ulċu [et noms de rues dérivés -(n)ul > -(n)ulċu], več (soir) > večoru, vek (œuf) > vku, vurg () > orgu, zet (soif) > zdetü, zird (cœur) > zirdi / zordu, zoxg () > zoxgu / zoxgxu [sur "zoxgx"], żo (bâton) > żogu [+ kolożo > kolożogu].
    • Adjonction de /t/ ou /ct/ (ou /d/), avec parfois altération ou variation vocalique
      • Sans altération -> ars (ours) > arsta, arseċ (ourse) > arstċa, gol () > goldu, kxax () > kxaxta, řrax (alcool) > řraxta, xoċ () > xoċtu, xożar (maison) > xożara / xożarta, żuma () > żumtu.
      • Avec altération -> glag () > golctu, kotdog () > kotdoxtu, sntog () > sntoctu, stog () > stoctu, znag () > znaxta
      • Avec variation vocalique -> ċar () > ċortu, glag () > golctu,
    • Changement de la voyelle tonique
      • e > i -> ger (yourte) > giri.
      • i > o -> zird (cœur) > zordu / zirdi.
      • e > u -> këtbek (escargot) > kütbuk, tek (faim) > tuku.
      • o > a -> bogeċ (tigresse) > bagċa.
      • a > o -> ċar () > ċortu, glag () > golctu
      • a > u -> brak () > bruku, cap(o) (japonais) > cupu, drak () > druku, kako () > kuku, kat(a) (khat) > kutu, karv (beurre) > karva / kuru, knageċ () > kungċu, mak (farine) > muku, nag () > nugu, nam (nom) > numu, nanuk (dauphin) > nunku, spra (ortie) > spuru, škax (armoire) > škuxu, tatbok () > tutbuku, vama (douane) > vumu, vcar (foi) > vcuru, xan (monsieur) > xunu, zab (dent) > zubu, zaka () > zuku, Zama (Terre) > Zamu / Zumu, zamk () > zumku, Zara (Zara) > Zaru / Zuru.
      • o > u -> boċ () > buċu, boga () > bugu, bogeċ () > bugċu , bot () > butu, ċox () > ċuxu, govo (merde) > gunu (ou govu / govonu), knovol (chanvre) > kňulu, kokoš (coq) > kokušu, kolo () > kulu, kona / koňa (cavalier) > kunu / kuňu, kos () > kusu, koza (chèvre) > kuzu, krog () > krugu, krona (couronne) > krunu, mlok (aliment) > mluku, mňog () > mňugu, moš () > mušu, sxtot () > sxtutu, tatbok () > tutbuku, xog () > xugu.
    • Chute de la voyelle tonique [la voyelle restante ou précédente demeure celle qui régit la désinence]
      • Chute de -a- ou -ä- (ex.: suffixe -maċ > -mċº) -> bal (cerise) > bla [+ dvabal > dvabla], bäx (onze) > bxa, ċamar () > ċamra, guzar () > guzru, kačak () > kačka, katak () > katka, käx () > kxa, kopak (arbre) > kopku, litar (litre) > litri (ou litru), lovaċ () > lovċu, ogomaċ (pyromane) > ogomċu, Petar (Pierre) > Petara > Petra, polak (polonais) > polaka > polka, Skandar (Alexandre) > Skandra, skopaċ (avare) > skopċu, tobak (fusil) > tobku, tuxmatak (accusatif) > tuxmatka, xrašak () > xraška, zal (herbe) > zla, zalzal () > zalzla, zmaċak () > zmaċka, żadamaċ () > żadamċa.
      • Chute de -i- -> Boris (Boris) > Borsu (ou Borisi), ikir () > ikri, Misir (Égypte) > Misri, Tigir (Tigre) > Tigri, zimbir (buffle) > zimbri.
      • Chute de -o- [avec conservation systématique de la désinence -u] -> bratok (cousin) > bratoku > bratku, Capot (Égypte) > Capotu > Captu, Coroc (Georges) > Corcu, čangol () > čanglu, ċotok () > ċotku, evor (euro) > evoru > evru, Ikop (Jacques) > Ikopu > Ikpu, Karol (Charles) > Karlu, knovok () > knovku, Nanod (Nantes) > Nandu, narodok () > narodku, nurok () > nurku, orox () > orxu, otċok () > otċku, pos (chien) > psu, smotok (film) > smotku, vgügol (charbon) > vgüglu, vkomol () > vkomlu, Volog (ou Volga) (Volga) > Volgu.
      • Chute de -u- -> čokul (chute de pierres) > čoklu, kuduk (gamin) > kudku, mputuk (ordinateur) > mputku, okuż () > okżu / oktu, svüzul () > *svüzulu > svüzlu, vütuk (canne) > vütku / vütuku.
      • Chute de -ü- -> camlük (véranda) > camlka
      • Chute de -e- (hormis avec suffixes -eċ > -ċº puisque régulier ainsi) -> kaganek () > kaganka, koċek (petit os) > koċku [et dérivés], kopek (kopeck) > kopku, kurek () > kurku, naček (attente) > načka, naseg () > nasga, nateč (écoulement) > natča, nateš () > natša, naxtakamek () > naxtakamka, naxtażużek () > naxtażużku, naxtek () > naxtka, šrodek () > šrodku, turkmen (turkmène) > turkmnu, zavrtek (tournevis) > zavrtka, żnanlek () > żnanlka, zrżvodek (poème) > zrżvodku, żutek () > żutku.
      • Chute de -e- du suffixe -eċ avec irrégularité -> arseċ (ourse) > arstċa, bogeċ (tigresse) > bagċa, bogeċ (déesse) > bugċu, bratkeċ (cousine) > bratkċu [sur "bratok" : bratokeċ/bratokċu > bratkċu], kaceċ () > kcaċa, knageċ () > kungċu.
  • Cas particulier des monosyllabiques irréguliers avec -e- tonique, prenant la désinence -ü [les réguliers restent inchangés et prennent -ü] -> bet (garçon) > btü, Čex (Tchéquie) > Čxü, dek (cas) > dkü [et dérivés: -dek > -dku], kel () > klü, kem () > kmü, keš (fois) > kšü, ket (fils, garçon) > ktü, lek () > lkü, lev (lion) > lvü, net (bras) > ntü (+ prenet > predntü), neż () > nżü, rek () > rkü, tek (bélier) > tkü, tev () > tvü, xet (chemise) > xtü, + 1 polysyllabiques : zlzel () > zlzlü, żen (yen) > żünü.
  • Cas de monosyllabiques (non exclusivement) irréguliers avec -e- ou -ü- (ou -ë-) toniques, prenant la désinence -u -> balüg () > balgu, kaküz () > kakzü, kmüz () > kmüzu, kšür () > küšru, kük (flèche) > kku, lüz () > lzu, m(ü)lüz (épicéa) > mülzu, špunür () > špunru, tbek () > tübku, terek (peuplier) > türku, tket () > tüktu, tkük () > tkükü / tukku, ulek () > ulku, uzbek (ouzbek) > uzbku, vakür () > vakru, ved (ours) > vdu, vedeċ (ourse) > vëdċu, vlk [ou “vük”] (loup) > vlku / vüku, vërs () > vërsu, xatük () > xatku, züċ () > züċu, zümür () > zümru, züv () > zvu, züx () > zxu.

Adjectifs qualificatifs

Les adjectifs qualificatifs du Tatsique sont indéclinables et donc, invariable. C'est le substantif qui porte donc les marques de cas ou de nombre. Cependant, l'ajectif lorsqu'il est épithète lui est relié par un déterminant adjecival, qui lui s'accorde en genre et en cas avec le substantif.


Formation des adjectifs

Les adjectifs tatsiques peuvent, soit posséder une forme propre soit, répondre à des terminaisons spécifiques à la formation d'adjectifs par dérivation.

De nombreux adjectifs se forment donc par adjonction des suffixes -n (prononcé [ɨ] ou [y]) ou -ovn (prononcé [-owɨ]).

D'autres suffixes existent toutefois, tels que : -sk (nationalités, gentilés), -k ou -ak.

Certains adjectifs enfin, peuvent être préfixés au substantif auquel ils se réfèrent. Ex.: nov- (nouveau) donne novrok (nouvel an). D'autres adjectifs, surtout ceux qui possèdent une forme propre, peuvent être ainsi agglutinés à d'autres mots tels que : pod- (demi), star- (vieux).


Usage du déterminant adjectival

Le déteminant adjectival se place systématiquement entre le substantif et l'adjectif. Celui-ci s'accorde ainsi en genre et en cas avec le substantif. C'est là l'unique cas de distinction de genre en langue tatsique, si l'on exclut le cas du pronom personnel singulier de troisième personne.

M. F.
Direct ta
Oblique ta tu

L'adjectif étant placé à la suite du substantif, au cas oblique, le déterminant précède l'adjectif. Ex.: żnä ta xoš (une jolie femme). Toutefois au cas oblique prépositionnel, le déterminant est attiré devant le substantif par la préposition, et attire l'adjectif avec lui. Ex.: z tu xoš żnana (avec une jolie femme). Seul le possessif peut être ainsi intercallé entre la préposition et le déterminant adjectival, d'autres éléments seront placés après l'adjectif. Ex.: z migi tu xoš żnana (avec ma jolie femme).

Le déterminant adjectival enfin, n'est jamais répété lorsqu'il y a plusieurs adjectifs qualifiant le meme substantif.

L'adjectif peut également être en position d'attribut. On les emploie avec le verbe être mais également avec d'autres verbes d'état. Ex.: żnä migi to xoš ou xoš to żnä migi (ma femme est jolie)

Comparatifs & Superlatifs

Les adjectifs tatsiques formes leurs comparatifs sans flexion sinon par utilisation de particules telles que viš (plus) ou zgag (moins) suivies de la préposition od (+ cas direct) servant à traduire notre conjonction que. Ex.: Sem viš tażk od ta (je suis plus grand que toi); Sad migi to zgag zanarodovn od gorot tibi (Mon village est moins peuplé que ta ville).

Le comparatif d'égalité se forme au moins des particules tak (comme, si, aussi, autant, tant) et kak (comme, comment). Notons que ces particules peuvent prendre un -o final en cas de difficulté de prononciation. Ex.: Dva gorot naš sä kig tak zanarodovn kak të vtor (Nos deux villes sont autant peuplées l'une comme l'autre); � eš tako baxtvar kak ma (Tu es aussi heureux que moi).

Le superlatif se forme grâce à l'adjonction du préfixe nag- (passant à nar- devant les sourdes mais aussi /g/ et les affriquées). Ex.: nagbaxtavar (le plus heureux); nartażk (le plus lourd). Un autre superlatif formé avec le préfixe po- existe pour créer des antonymes. Ex.: pobaxtavar (le moins heureux).

Prépositions & connecteurs

Prépositions

Le préposition demande systématiquement qu'un substantif ou un pronom qui les suive soit mis au cas oblique.

  • do ou dok → jusqu'à
  • dolko → loin de
  • iz → venu de
  • k → vers, jusqu'à ; pour, à l'occasion de
  • kod → chez
  • kroz → à travers, par
  • na → à, en ; sur ; avant ; à (+ verbe)
  • nad → sur, au dessus de
  • o → sur, de, à propos de, au sujet de
  • obok ou bok → à côté de, près de
  • od → contre ; par (agent)
  • okolo → autour de, aux alentours de
  • ot → de, extrait de ; hors de ; depuis
  • otpo → d'après, selon, suivant
  • oxoms → entre, parmi
  • po → par ; après
  • pod → sous, au dessous de
  • prod → devant
  • ukod → chez (avec mouvement)
  • unad → sur, au dessus de (avec mouvement)
  • upod → sous, au dessous de (avec mouvement)`
  • uzad → derrière (avec mouvement)
  • v → dans, en, à (lieu clos)
  • xos → entre, parmi
  • z → avec
  • za → pour ; à (+ verbe)
  • zad → derrière
  • zbog → à cause de, grâce à
  • zir → sans

Conjonctions de coordination

  • ir → et
  • no → mais
  • nor ou nogor → ni
  • otoż → donc
  • pa ou -pa → et
  • ta → et
  • xo → ou
  • zatim → donc
  • zato → car

Conjonctions de subordination

Affixes & Formation des substantifs

Préfixes

Suffixes

  • -ar = agent, celui qui fait, responsable

lekar = médecin

  • -dom = lieu de, lieu où l'on trouve

knigdom = bibliothèque ; lekdom = pharmacie ; żingdom = banque

  • -domar = responsable d'un lieu

knigdomar = bibliothécaire ; lekdomar = pharmacien ; żingdomar = banquier

  • -nik = agent
  • -(n)ul (Obl.: -(n)ulċu) = rue de

Zaranul = Rue de Zara ; Zgodul = Rue de la Paix

  • -ovar =
  • -put = chemin de, voie de, moyen de
  • -znid = science de

kiniznid = œnologie ; voduznid = hydrologie ; zamaznid = géographie


Lexicologie

Déterminants

Articles

Le déterminant article défini comme on l'utilise dans les langues romanes ou germaniques n'existe pas en tant que tel dans la langue tatsique. Celle-ci en effet, précise le caractère défini d'un substantif par une emphase tonique et non un morphème particulier. Cette emphase correspond à un déplacement de l'accent tonique vers la syllabe précédante ou à défaut, d'une plus forte intonation sur le mot défini si celui-ci ne permet pas un déplacement de l'accent tonique. Ex.: narod [nɐˡrʷod] (nation, une nation, la nation) mais [ˡnarʊd] (la nation, cete nation-là, la nation dont je parle). Ce phénomène constitue en soi, une autre justification orthographique du Tatsique qui doit malgré des timbres variables, écrire ses différentes voyelles d'une seule et même façon.

Ce phénomène de déplacement d'accent tonique porteur de sens peut être compté comme un morphème de la langue si l'on doit décomposer une phrase. Son origine remonte à un ancien article défini existant sous la forme i (cas oblique en it ; celui-ci est encore présent dans certains dialectes ou langues isolées), qui régissait un déplacement de l'accent tonique. Il s'agit don d'un morphème réduit à une forme non totalement disparue. Certains dialectes cela dit on perdu cet usage, comme par exemple les parlers tatsiques orientaux ou méridionaux.

Une autre forme d'article existe également, mais cette fois pour parler d'éléments indéfinis. On emploie le numéral un sous une forme variable en nombre et déclinable. Sa qualification en tant qu'article résultant d'une morphologie plutôt de type romane ou germanique, la grammaire tatsique ne différncie pas cet usage de celui du numéral.

Celui-ci ayant la forme kig (variable en ki ou ig voire même i, quoique dans ces rares cas on frise la conservation de l'ancien article défini dont la question vient d'être abordée), se décline au cas oblique en kigi (ou égentuellement igi). Au pluriel, on peut rencontrer la forme kirtä (parfois réduite � irtä) que l'on pourrait traduire par les uns ou les unes et dont la forme au cas oblique devient kigitä (parfois réduite � itä ou simplement � ).


Possessifs

Les possessifs tatsiques ne distinguent pas la notion d'adjectifs ou de pronom. Ils ne sont pas déclinés, puisqu'ils correspondent � une forme de génitif du pronom personnel.

Sg. 1ºp. migi
2ºp. tibi
3ºp. M/N mu
3ºp. F żu
Pl. 1ºp. naš
2ºp. snaš
3ºp. im, nim
Réfl. sibi

Ex.: To zabak migi (C'est mon chien); To migi (C'est le mien).

Démonstratifs

Proche Éloigné Indéfini
Direct kët ova ċta
Oblique këtu ovam ċtam


Pronoms indéfinis

Numéraux

Cardinaux

0 nul 10 xak
1 ki, kig 11 kax 100 żuk(o) 1000 tċuč(o)
2 dva 12 bax 20 biš 200 dvażuk 2000 dvatċuča
3 gci 13 trtnaċt, trax 30 gcis 300 gciżuk 3000 gcitċuča
4 čtvor 14 čtvrtnaċt 40 srak, srok 400 čtvrżuk 4000 čtvrtċuča
5 put 15 putnaċt 50 pożg 500 potċuč(o) 5000 podkaror
6 zaxš 16 zaxšnaċt 60 oxsoż 600 zaxšżuk 6000 zaxštċuča
7 štat 17 štatnaċt 70 700 štadżuk 7000 štatċuča
8 (v)okt, tet 18 (v)oktnaċt, tetnaċt 80 kuta 800 vokżuk, tedżuk 8000 voktċuča, tedtċuča
9 nag 19 ongnaċt, nantnaċt 90 nabz 900 nanżuk 9000 nantċuča


  • karor → 10 000 ; dvakaror → 20 000 etc.
  • trbom → 100 000 ; dvatrbom → 200 000 etc.
  • xaktrbom → 1 million ; bištrbom → 2 millions etc.
  • żuktrbom → 10 millions ; dvażuktrbom → 20 millions etc.
  • dočor → 100 millions ; dvadočor → 200 millions etc.
  • xakdočor → 1 milliard ; bišdočor → 2 milliards etc.
  • żukdočor → 10 milliards ; dvażukdočor → 20 milliards etc.
  • mnoga → 100 milliards ; dvamnoga → 200 milliards etc.


Le cas des multiples de 5 est particulier :

  • 50 → pożg (< pod- + żuk, moitié de cent)
  • 500 → potċuč(o) (< pod- + tċuč(o), moitié de mille)
  • 5 000 → podkaror (< pod- + karor, moitié de dix-mille)
  • 50 000 → podtrbom (< pod- + trbom, moitié de cent-mille)
  • 50 millions → podočor (< pod- + dočor, moitié de cent millions)
  • 50 milliards → pomnoga (< pod- + mnoga, moitié de cent milliards)

Mais... : 5 millions → pożkotrbom ; 5 milliards → pożkodočor


Déclinaison : formes du cas oblique

0 nulu 10 xaka, xka
1 kigi 11 kaxa 100 żuku 1000 tċuču
2 dvu 12 baxa 20 biši, bišti 200 dvażuku 2000 dvatċuču
3 gca 13 trtnaċta, traxa 30 gcisi 300 gciżuku 3000 gcitċuču
4 čtvoru 14 čtvrtnaċta 40 sraka, sroku 400 čtvrżuku 4000 čtvrtċuču
5 putu, ptu 15 putnaċta 50 pożgu 500 potċuču 5000 podkaroru
6 zaxša 16 zaxšnaċta 60 oxsożu 600 zaxšżuku 6000 zaxštċuču
7 štata 17 štatnaċta 70 xaša 700 štadżuku 7000 štatċuču
8 (v)oktu, tetü 18 (v)oktnaċta, tetnaċta 80 kutu 800 vokżuku, tedżuku 8000 voktċuču, tedtċuču
9 nanta 19 ongnaċta, nantnaċta 90 nabza 900 nanżuku 9000 nantċuču


Ordinaux

10º xakn
1er të kig, prvn 11º kaxk żukn 1000º tċučk
2nd vtor 12º baxk 20º bišk 200º dvażukn 2000º dvatċučk
trt 13º trtnaċtk, traxk 30º gcisk 300º gciżukn 3000º gcitċučk
čtvrt 14º čtvrtnaċtk 40º srakn, srokn 400º čtvrżukn 4000º čtvrtċučk
putk 15º putnaċtk 50º pożukn 500º potċučk 5000º podkarork
zaxšk 16º zaxšnaċtk 60º oxsożk 600º zaxšżukn 6000º zaxštċučk
štatk 17º štatnaċtk 70º xašk 700º štadżukn 7000º štatċučk
(v)oktk, tetk 18º (v)oktnaċtk, tetnaċtk 80º kutak 800º vokżukn, tedżukn 8000º voktċučk, tedtċučk
nantk 19º ongnaċtk, nantnaċtk 90º nabzk 900º nanżukn 9000º nantċučk


Fractions

Les fractions sont formées grâce � l'ordinal. Cependant, quelques formes particulières existent, notamment pour les premiers numéraux :

½ pod - ⅓ trt - ¼ čtvrt


Collectifs

Les numéraux collectifs sont formés grâce au suffixe -ok � l'exception des formes kirtä (les uns) et dvama (les deux). Trois et quatre possèdent une construction particulière : les trois : trok ou trogok - les quatre : čtvrtok.

L'utilisation du substantif keš ou kek (fois) ne produit pas d'altération particulière sur le numéral, si ce n'est un, qui devient ikiš ou i kek (parfois contracté en kik ou kiko).

Interjections & Onomatopées

Syntaxe verbale

Description du verbe tatsique

Typologie & Classes verbales

Formation des radicaux

Radicaux verbaux � formation régulière

Les verbes tatsiques possèdent deux radicaux sur lesquels sont répartis les différents temps de la conjugaison. On appelle ces radicaux :

  • radical I (ou radical du présent)
  • radical II (ou radical du passé)


Les verbes s’organisent en cinq classes en fonction de leurs radicaux :

  • Classe 1 [-º > -ºd] -> Verbes au radical I terminé en voyelle et dont le radical II se forme en -ºd (sauf verbes de la classe 2). Quelques verbes irréguliers et leurs dérivés subissent une altération ou une variation interne : dava > did (donner) ; kla/kalo > kold () ; nozda > nuzd () ; šnav(a) > šnid (écouter) ; zda > zdid (faire) ; zna > znid (savoir) ; żala > żalad/żuld ().
  • Classe 2 [-ova > -ud] -> Verbes au radical I terminé en -ova et dont le radical II se forme en -ud. Il s’agit d’une classe verbale productive. Rentrent également dans cette classe quelques verbes en -av(a) / -ud.
    • 1. -ova > -ud (verbes courts) : bova > bud (être [cas particulier]) - drova > drud () - knova > knud () - kova > kud (forger) - mova > mud (parler) - nmova > nmud () - srova > srud () - zbova > zbud () - zmova > zmud () - zova > zud / zovad (appeler [+ nazova, s'appeler])
    • 2. -ova > -ud (verbes longs / classe verbale productive) : żubova > żubud () - żulova > żulud (articuler) - Etc.
  • Classe 3 [-ºr > -ºrit] -> Verbes au radical I terminé en -ºr et dont le radical II se forme par adjonction de -it. Ces verbes ne suivent pas la règle d’euphonie et prennent systématiquement un -i- lors de l’adjonction d’une désinence, quelque soit la voyelle tonique originale (ex.: govor > govorim).
    • 1. Verbes terminés en -or : govor > govorit (parler) ; kor > korit () ; natvor > natvorit () ; odbor > odborit () ; odmor > odmorit () ; omor > omorit (tuer) ; otvor > otvorit (ouvrir) ; podobor > podoborit (améliorer) ; povor > povorit () ; povtor > povtorit (répéter) ; vor > vorit (préférer) ; zatvor > zatvorit (fermer) ; zgor > zgorit (). -or > -orit (et autres formes en -ºr > -ºrit) : -bor > -borit [dérivés: izbor (), nazbor (), odbor ()] - govor > govorit (parler) [+ dérivés: krozgovor (), odgovor (répondre), razgovor (), zagovor (), etc.] - kor > korit () [+ dérivés: nakor (), obkor (), ukor ()] - odmor > odmorit () - omor > omorit (tuer) - otpšor > otpšorit (déplumer) - podobor > podoborit (améliorer) - povor > povorit () [+ dérivés: upovor ()] - povtor > povtorit (répéter) - pozor > pozorit () - -tvor > -tvorit [dérivés: otvor (ouvrir), zatvor (fermer), zavtvor ()] - vor > vorit (préférer) - zgor > zgorit () - zovšor > zovšorit () - żur > żord ()
    • 2. Verbes terminés en -ar : izbar > izbarit () ; mbar > mbarit () ; otbar > otbarit () ; xar > xarit (acheter).
    • 3. Verbes terminés en -ur : nakrur > nakrurit () ; nazur > nazurit () ; zabur > zaburit () ; zamur > zamurit (). À cette classe appartiennent également quelques verbes irréguliers ne prenant pas -i- au passé, tels que : żur > żord (ex.: żurim / żordum).
  • Classe 4 [-? > -t, -st etc.] -> Cette classe est de loin la plus complexe et propice � des irrégularités. Elle comprend plusieurs sous-groupes.
    • 1. Verbes dont le radical I se termine en consonne et le radical II se forme en ajoutant -t. Ex.: ċak > ċakt () ; kataċ > kataċt (glisser) ; kul > kult () ; moč > močt (pouvoir) ; nap > napt () ; poč > počt (monter) ; snak > snakt (nager) ; snap > snapt (penser) ; xaš > xašt () ; zakač > zakažt () ; zgub > zgubt (perdre) ; etc. Ce sous-groupe inclut quelques verbes irréguliers comme mong / muňt () ou zmol / zmult (). Il inclut également le verbe kob(a) / kobt (acheter) dont la terminaison en -a est un néologisme.
    • 2. Verbes dont le radical II se termine en -z altéré en /x/ lors de l’ajout du -t du radical II. Ex.: biz > bixt () ; griz > grixt () ; muz > muxt () ; navaz > navaxt () ; nduz > nduxt () ; paz > poxt () ; sża (ancienne forme *saż) > saxt () ; šnaz > šnaxt () ; taz > taxt () ; zuz > zuxt () ; etc.
    • 3. Verbes isolés terminés en voyelle (-ë, -o, -u) et dont le radical se forme en ajoutant -t. Ex.: Terminés en -ë : vë > vët () ; xërë > xërët () ; zë > zët () ; Verbes terminés en -o : baxo > baxot () ; olxno > olxot (acheter) ; poxo > poxot (chanter) ; voxo > voxot (crier) ; xoxo > xoxot (rire aux éclats) ; Verbes terminés en -u : kbu > kbut () ; klu > klut () ; kru > krut () ; etc. On observe quelques cas d’irrégularité tels que les verbes terminés en -u incluant le /t/ dans le radical. Ex.: ču > čtu () ; ċu > ċtu (aller) ; mu > mtu (laver) ; nu > ntu () ; zoču > zočtu (posséder), et leurs dérivés.
    • 4. Quelques verbes terminés en -ä (provenant étymologiquement d’une ancienne forme en *-an) forment leur radical II en -and. Ex.: knä > knänd () ; mä > mand (rester, demeurer) ; nażnä > nażnand () ; ngżä > ngżand () ; všä > všand ().
    • 5. Les verbes terminés en -nu perdant cette syllabe lors de l’adjonction du -t (ou du -d) du radical II. Ex.: gaznu > guzd () ; knuknu > knukt () ; mrznu > mrzd () ; otdonu > otdot (perdre les eaux) ; paxnu > paxt () ; upomnu > upomt () ; sronu > srot () ; etc.
    • 6. Verbes dont le radical II se forme en -st avec altération interne par rapport au radical I, qu’elle soit vocalique ou consonantique. Ce sous-groupe contient : les verbes terminés en voyelle prenant -ºst au radical II avec altération ou variation vocalique ainsi que quelques verbes irréguliers. Ex.: Alternance u/o : bšu > bšost () ; cu > cost () ; ndu > ndost () ; šu > šost () ; Alternance ä/a : nšä > nšast () ; tvä > tvast () ; xä > xast (manger) ; żä > żast () ; Autres alternances et réductions : kard > karst () ; kosa > kast () ; kxaga > kxast () ; naga > nast () ; xaga > xast (manger) ; xid > xust (). Et, les verbes terminés en -ºg dont le radical II se fait en -ºrt. Ex.: čičig > čičirt () ; slag > slart () ; sżag > sżart () ; zakig > zakirt () ; zug > zurt (fumer) ; żag > żart (payer).
    • 7. Les verbes terminés en -ºči, -ºti, -ºsi et -ºdi devenant au radical II -ºčt, -ºst, -ºst et -ºzd. Ex.: verbes en -ºči : nači > načt (trouver) ; znači > značt (signifier) ; Verbes en -ºti : biti > bist (battre) ; citi > cist (vivre, habiter) ; čiti > čist (lire) ; kiti > kist () ; ndriti > ndrist (briller) ; txiti > txist () ; vbiti > vbist () ; zaditi > zadist (revenir) ; zbiti > zbist () ; ziti > zist (être, se trouver) ; zniti > znist () ; Verbes en -ºsi : nisi > nist () ; nvisi > nvist (écrire) ; snisi > snist (finir de) ; verbes en -ºdi : kidi > kizd (voir) ; sidi > sizd (s'asseoir) ; skidi > skizd () ; vidi > vizd (voir) ; xodi > xozd (marcher, aller � pied) ; zdrodi > zdruzd () ; etc.). Et, les verbes terminés en -ºda, -ºsa et -ºta devenant au radical II -ºzd, -ºst et -ºst. Ex.: Verbes en -ºda : glada > glazd ; noda (ou nada) > nuzd ; pada > pazd ; vlada > vlazd () ; zada > zazd () ; zluda > zluzd () ; Verbes en -ºsa ; nasa > nast () ; Verbes en -ºta : tuxmata > tuxmast () ; zrata > zrast ().
    • 8. Les verbes terminés en -ot dont le radical II se forme en -ust et quelques cas particuliers. Ex.: get > gist () ; gov > gust (dire) ; kot > kust () ; kpot > kpust () ; lot > lust (voler) ; ndot > ndust () ; pot > pust (boire) ; skot > skust () ; xsot > xsust () ; zmolot > zmolust ().
  • Classe 5 [?] -> Cette classe, relativement pauvre et désorganisée, rassemble les autres verbes. Il existe plusieurs sous-groupes.
    • 1. Verbes dont les deux radicaux sont distincts [bora > vzad (prendre) ; bosz > kuz () ; kat > gur () ; kša > kuż () ; miri > smrt (mourir)].
    • 2. Verbes défectifs [verbes sans radical II : (i)ma (il y a); var () ; sem (être) ; żuk () ; vot (voici/voil� ) ; verbes sans radical I : vzut (être vu)].
    • 3. Verbes auxiliaires, pouvant servir � composer d’autres verbes : bu > but (ou bov(a) / bud) (être) ; kä > kard (devenir) (et dérivés) ; ma > čok, čko (avoir) ; nota > nut (ne pas vouloir) ; ska > skud (ne pas avoir) ; xta > xut (vouloir). On ajoute parfois � ce sous-groupe les verbes dava / did (donner) et zda / zdid (faire) et leurs dérivés.


Radicaux verbaux � formaion irrégulière

  • Alternance vocalique
    • -a > -id -> dava > did [avec réduction du radical], zda > zdid [+ dérivés: nazda, pozda, zazda], zna > znid [+ dérivés: pozna], żara > żarad, żava > żavad
    • -a > -ud -> ska > skud, skut
  • Verbes en -ä
    • -ä > -and -> mä > mand
    • -ä > -ast [voir plus bas]
    • -ä > -ard -> kä > kard
  • Verbes prenant -st ou (-zd)
    • -ä > -ast -> nšä > nšast, xä (xaga) > xast, żä > żast
    • Réduction du radical -> naga > nast, nasa > nast, xaga > xast
    • Verbes en -ºti ou -ºta > -ºst -> biti > bist, čiti > čist, ziti > zist, zniti > znist, zrata > zrast
    • Verbes en -ºči > -ºčt -> znači > značt
    • Verbes en -ºdi ou -ºda > -ºzd -> kidi > kizd [+ vidi > vizd], pada > pazd, xodi > xozd [+ dérivés: doxodi, naxodi, obxodi, poxodi, vxodi, zaxodi, etc.], zluda > zluzd
    • Verbes en -ot > -ust -> gov > gust [avec irrégularité du radical I], pot > pust [+ dérivés: napot, kpot, odpot, otpot, vpot, etc.], zmolot > zmolust
  • Verbes terminés en consonne (en majorité) avec altération
    • Altération consonantique -> zuz > zuxt
    • Altération vocalique et consonantique -> zmol > zmult, żala > żult / żalad
    • Verbes en -u (sauf -nu) -> ċu > ċtu [et dérivés: doċu, kċu, naċu, obċu, poċu, zaċu, etc.], mu > mtu, zoču > zočtu
  • Radicaux sans rapport -> bora > vzad, kat > gur, kša > kuż, ma > čko, čok
  • Verbes défectifs (un seul radical)
    • Pas de radical I -> vzet / vzut
    • Pas de radical II -> żuk

Normes syntaxiques du verbe

Conjugaison

Marques de personne & Registre verbal

Formation des temps

Forme négative

Forme interrogative

Voix passive

La construction de la voix passive est quelque peu défective en Tatsique, puisque fort peu usitée et de construction un peu lourde. En effet, celle-ci réclame l'usage d'un cas spécial de la déclinaison qu'on appelle l'ergatif. La construction ergative est un trait fort archaïque que certaine langues narodiques conservent alors que le tatsique l'a éliminée de sa morphologie. Du moins, presque éliminée...

Cas particuliers

Traduction du verbe être

Le verbe être possède une conjugaison irrégulière � tous les temps.

  • Radical base : bu
  • Participe présent : bovč
  • Participe passé : zul(o)
Présent Passé Futur Aoriste
sem zlu budu bix
šeš zul buš bi
-* zlo bu(d) bi
smo zulmo bu(d)mo bimo
stä zult bust bist
zluk buduk bik
  • Impératif : (nek) bu!, (nek) bumo!, (nek) bust!
  • Conditionnel : n-ċa bu, t-ċa bu, ċa bu, ċam bu, ċast bu, ċak bu
  • Conditionnel-Optatif : zul bix, zul bi, zul bi, zul bimo, zul bist, zul bik
  • Optatif : s-ka bu, t-ka bu, ka bu, kam bu, kast bu, kak bu
  • Admiratif : buk, buk, buk, bukmo, buko, buk
  • Subjonctif : bu, bu, bu, bumo, bust, buk


  • La troisième personne du singulier au présent est inhérente et non exprimée, de sorte � former des phrases nominales.

Ex.: Tuk zavg (l'enfant est ici, mot � mot : ici - enfant) ; To ċot (c'est du pain, mot � mot : ça - pain)

À partir de ce second exemple, une construction qui emploie le pronom to (ça) permet de créer des phrases plus complexes. Le pronom to devient ainsi une sorte de morphème verbal comparable � la locution française "c'est".

Ex.: To zabak (c'est un chien/c'est le chien) [l'élément vot traduit par "voici/voil� " peut également servir � cet usage]

Les adjectifs attributs demandent l'usage du pronom to auquel ils sont apposés sans déterminant.

Ex.: Vod to xlad (l'eau est foide, mot � mot : eau - ça - froid)


  • Le mode admiratif est restreint au seul verbe bu. Son emploie se limite � des phrases élogieuses dirigées � des personnalités importantes, lors de discours, d'hommages etc.


  • Forme négative : On emploie un autre verbe signifiant "ne pas être" dont la forme est nuk/nuzl dérivant d'une contraction de pronom négatif n(i) et d'une ancienne forme de troisième personne ko pour le présent et de la forme zlo du passé. La forme nuk originalement restreinte � la troisième personne du présent passa � une forme verbale indépendante dont voici la conjugaison.
    • Présent : s-nuk, t-nuk, nuk/nukto, nukmo, nukt, nuk
    • Passé : nuzlu, nuzul, nuzlo, nuzulmo, nuzult, nuzluk
    • Futur : ni budu, ni buš, ni bu(d), ni bu(d)mo, ni bust, ni buduk

Au présent, les phrases nominales construites avec le pronom to se contractent en nukto.

À côté de ces formes soutenues, une variante familière existe :

    • Présent : s-ni bu, t-ni bu, nik/nuk, ni bumo, ni bust, ni buk
    • Passé : ni zlu, ni zul, ni zlo, ni zulmo, ni zult, ni zluk


Usage du verbe avoir

Le verbe "avoir" en tatsique se traduit par ma/čok. La forme de ses deux radicaux est cependant variable selon l'environnement phonétique dans lequel ils s'emploient. Ainsi, ma dérive d'une ancienne forme ima dont le i- initial peut parfois persister (en début de phrase par exemple). Le radical II čok passe parfois � čko, notamment après une voyelle ou, devant un groupe de consonnes.

Conjugaison :

  • Présent : s-ma, t-ma, (i)ma, mamo, mast, mak
  • Passé : n-čok/n-čko, t-čok/t-čko, čok/čko, čokmo, čokt/čkot, čok/čkok
  • Les autres temps suivent le modèle régulier


  • Forme négative : bien que ni ma ou nima puisse être utilisé, il existe un verbe "ne pas avoir" sous la forme ska/skut.

Conjugaison :

  • Présent : n-ska, t-ska, ska, skamo, skast, skak
  • Passé : n-skut, t-skut, skut, skutmo, skut, skutk


  • (i)ma traduit aussi l'expression française "il y a". Sa conjugaison suit les formes de verbe "avoir" � la troisième personne : (i)ma/čok-čko et ska/skut � la forme négative, bien que la forme nima soit très employée. Au passé, la forme négative peut également être exprimée par la forme archaïque var.


Temps & Verbes défectifs

Dans les deux hapitres précédents, ont été abordés les cas de formes temporelles et verbales défectives. Le cas du verbe "ne pas y avoir" existant uniquement au passé sous la forme var en est un bon exemple. Il sera pour certains d'entre eux, questionable de les considérer comme des verbes... Voici donc pour commencer, une petite liste des verbes défectifs de la langue tatsique avec leurs uniques sens et emplois:

  • moga (peut-être, cela peut)
  • var (il n'y avait pas/il n'y a pas eu)
  • vot (voici/voil� /c'est)


En ce qui concerne les temps défectifs, la conjugaison tatsique au demeurant très innovateur a pourtant conservé quelques formes verbales en usage uniquement pour quelques verbes ou de façon fort limitée.

  • Le cas du supin, temps défectif du latin, est particulier puisqu'il ne constitue pas en soi, une forme verbale différente, sinon une manière de dénommer une tournure grammaticale remplaçant un usage que le français rend par un infinitif après une préposition (ex.: mnogo na zda = beaucoup � faire).


  • Le premier temps sur lequel l'attention mérite de s'arrêter est l'aoriste. Il s'agit d'une forme de passé archaïque qui n'est plus en usage de nos jours que dans de vieilles œuvres littéraires, et dont le seul verbe bu (être) conserve encore un usage courant, puisque sa forme aoriste sert d'auxiliaire � l'expression du mode conditionnel-optatif. Les terminaisons de l'aoriste étaient les suivantes, ajoutées au radical I (fait étrange pour un temps passé) :
    • -(º)x, -(º), -(º), -(º)šmo, -(º)št, -(º)šuk.

Cela dit, le verbe bu est irrégulier : bix, bi, bi, bimo, bist, bik. C'est cette forme qu'on place après le participe passé pour former le conditionnel-optatif (ex.: xutno bix = je voudrais ; to snapno bik = ils y penseraient bien).


  • Vient ensuite le mode admiratif, dont il vient d'être évoqué le fait que seul le verbe être possède une forme. Ce mode archaïque, fut autrefois employé avec d'autres verbes, construit sur le radical I avec le phonème /k/ intercallé entre radical et désinence. Son usage n'existe plus guère aujourd'hui que dans quelques variétés dialectales isolées et conservatrices. Cela dit, le côté "radical" de la culture de la communauté de NabkZara tend � réintroduire certaines tournures, notamment pour exprimer un désir profond, telles que šnoška (je vous remercie), močkuš (tu pourrais pas...), xtaka tü (je te veux) etc.


  • Le mode subjonctif est une sorte de réminicence d'une ancienne forme modale qui fut remplacée par un passé dont les seules personnes du pluriel sont conjuguées, celles du singulier demeurant sous la forme du radical II. Le langage courant tend aujourd'hui � uniformiser l'emploie du seul radical II également au pluriel, créant ainsi une forme subjonctive impersonnelle. Cela ressemble un peu � l'anglais "I wish I were" ou "If I were".

Traits aspectuels du verbe

Aspect du verbe tatsique

Affixes verbaux

Les verbes de mouvements

Pronoms

Pronoms personnels

Direct Courte COD Oblique z + Possessif
Sg. 1ºp. ma, ňa n-, s- mi mnom, mi migi
2ºp. ta t- ti, či tbom tibi
3ºp. M. vo, no - go mu mu mu
F. ona, na - ża żu żu żu
N. to - ga / ṛa mu mu mu
Pl. 1ºp. xam, max -m, -mo nas nam nam naš
2ºp. smax -(º)vs snas snam snam snaš
3ºp. xi -k im (n)im nim (n)im


Pronoms interrogatifs

Direct Oblique Datif
Quoi ? ċo ċovo ċomu
Qui ? kto ktovo ktomu


  • Comment ? → kak / kako
  • Combien ? → skolk / skolko
  • D'où ? → otkud / otkuda
  • Où ? (position) → kud / kuda
  • Où ? (direction) → kud / kuda, nakud / nakuda
  • Pourquoi ? → zaċovo
  • Quand ? → kur / kura
  • Quel(s), quelle(s) ? → kog / koga (Oblique: kogu)

Les pronoms interrogatifs possèdent deux formes (sauf kto et ċo), l'une courte et l'autre longue, généralement terminée en voyelle, et qui est utilisée lorsque les mots suivants ne permettent pas une prononciation aisée. Ex.: Skolk to ? > Skolko to ? (C'est combien ?).

Pronoms relatifs

Adverbes

Formation des adverbes

Classes adverbiales

Conclusion