Glose interlinéaire

De Ideopedia

La glose interlinéaire est un outil de l'analyse grammaticale, avec lequel on décompose une phrase ou un groupe de mots en morphèmes. Pour ce faire, on utilise un ensemble de règles standardisées.

Règle 1: Alignement mot par mot

Les gloses interlinéaires sont alignées de droite à gauche sous l'exemple, mot par mot.

Greedien

Is duay ri yu phiyep.

aujourd'hui je manger poisson deux

"Aujourd'hui je mange deux poissons."

Règle 2: Correspondance de morphème à morphème

Les morphèmes segmentables doivent être séparés par des traits d'union, à la fois dans l'exemple et dans la glose. Il doit y avoir le même nombre de traits d'union dans les deux lignes.

/exemples/

L'alignement vertical et la multiplication des traits d'union rendant parfois le texte peu lisible, il est possible, soit de rajouter au début une ligne d'exemple non modifiée, soit de se référer aux options décrites dans la règle 4. Les clitiques sont rattachés à leur hôte par un signe "égale".

/exemple/

Règle 2A (optionnelle)

Si un morphème lié constitue un mot distinct prosodiquement ou phonologiquement, un espace et un trait d'union peuvent être utilisés dans l'exemple (mais pas d'espace dans la glose).

/exemple/

Règle 3: Représentation des catégories grammaticales

Les morphèmes grammaticaux sont généralement notés par des abréviations en majuscules (ou petites capitales). Il est possible de modifier la liste d'abréviations standards présentés à la fin de l'article, par exemple lorsqu'une catégorie est représentée assez souvent pour qu'une abréviation plus courte encore soit préférable (ex : ID pour INDF "indéfini"). Lorsqu'une catégorie est très rare, il vaut mieux ne pas l'abréger. Dans beaucoup de cas, il est possible de remplacer une abréviation par un mot de la langue de glose (ex : avec pour COM "comitatif").

/exemples/

Règle 4: Correspondance d'un mot à plusieurs

Lorsqu'à un élément de la langue glosée correspondent plusieurs éléments du métalangage (mots ou abréviations), ils sont séparés par des points.

/exemples/

Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles à un mot de la langue exemplifiée correspondent plusieurs mots de la langue de glose. L'usage du point permet de ne pas les préciser, mais ceux qui le souhaitent peuvent suivre les règles optionnelles ci-dessous.

Règle 4A (optionnelle)

Si un élément de la langue glosée n'est pas segmentable en plus petites parties formelles ou sémantiques, et qu'il s'agit juste d'un cas où la langue de glose manque de vocabulaire, le tiret bas peut être utilisé à la place du point dans la glose.

/exemple (aneuvien, de préférence)/

Règle 4B (optionnelle)

Si un élément de la langue glosée n'est pas segmentable formellement mais contient des significations ou des propriétés grammaticales distinctes, le poin-virgule peut être utilisé à la place du point dans la glose.

/exemple/

Règle 4C (optionnelle)

Si un élément de la langue glosée est segmentable formellement et sémantiquement, mais que le grammairien ne veut pas utiliser le trait d'union pour garder le texte d'exemple intact et/ou parce qu'il ne tient pas à discuter un phénomène en particulier, le double-point peut être utilisé à la place du trait d'union dans la glose.

/exemple/

Règle 4D (optionnelle)

Si une propriété grammaticale de la langue exemplifiée est signalée par un changement non linéaire (apophonie, mutation consonantique, alternance de tons, etc), la barre oblique renversée peut être utilisée dans la glose pour séparer la catégorie du mot concerné.

/exemples (sambahsa, etc)/

Règle 4E (optionnelle)

Si une langue possède des affixes marquant simultanément l'agent et le patient d'un verbe transitif, le symbole ">" peut être utilisé pour signaler que le premier argument est l'agent et le second le patient.

Klingon

reH 'uQvam vIqawtaH.

reH 'uQ-vam vI-qaw-taH

toujours dîner-ce 1SG>3-souvenir-PROG

"Je me rappellerai toujours de ce dîner."

Règle 5: Représentation de la personne et du nombre

La personne et le nombre ne sont pas séparés par un point dans la glose s'ils sont représentés par un seul morphème.

/exemple/

Règle 5A (optionnelle)

Les marqueurs de genre et de nombre, surtout combinés avec les marqueurs de personne, sont si fréquents dans certaines langues qu'il est possible de raccourcir les abréviations et de les laisser en lettres minuscules, sans les séparer par des points (ex : 3.F.PL devient 3fp "troisième personne féminin pluriel").

/exemple/

Règle 6: Morphème zéro

Si la glose comporte un morphème qui n'est pas exprimé dans l'exemple, on peut soit enclore celui-ci entre crochets, soit rajouter à l'exemple "∅", séparé par un trait d'union comme le serait un élément exprimé.

/exemple/

Règle 7: Catégories inhérentes

Des catégories inhérentes et non exprimées, comme le genre, peuvent être indiquée dans la glose (par exemple en cas d'accord du verbe avec celui-ci), au moyen des parenthèses.

/exemples/

Règle 8: Éléments bipartites

Les éléments lexicaux et grammaticaux qui sont constitués de deux parties traitées comme des entités morphologiques distinctes peuvent se gloser de deux façons.

Soit l'on répète la glose :

/exemple/

Soit l'on utilise pour la deuxième partie une abréviation RAC "racine" :

/exemple/

Les circonfixes fonctionnent de la même manière.

Règle 9: Infixes

Les infixes sont entourés par "<>" dans l'exemple et dans la glose. Dans cette dernière, ils se placent soit à droite soit à gauche suivant l'analyse.

/exemples/

Règle 10: Réduplication

La réduplication est traitée comme l'affixation, sauf qu'elle est reliée au radical par un tilde au lieu d'un trait d'union.

Ti~tiin or ∅ sak -na buo...

TEMPS~DEM.HYP petit être 2-PST COMP

"Quand tu étais petit..."

Liste standard d'abréviations

Source