Paronyme

De Ideopedia
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Du grec παρα<ref>comme dans "paramilitaire, parapharmacie & parascolaire", et non pas "parachute, parapluie & paratonnerre".</ref>= autour & ὄνομα = nom.

Deux paronymes sont deux mots qui sont proches, mais cependant distincts (ne pas les confondre, par exemple, avec des homonymes, lesquels ont, selon le sens qu'on donne à ce mot, une ressemblance phonique (homophones), orthographique (homographes) ou les deux (comme "tour" en français)). Des paronymes, bien qu'étant près proches au niveau de la prononciation sont suffisamment distincts pour qu'en principe, on ne les confonde pas, comme par exemple:

conjecture [kɔ̃ʒɛktyʁ] ~ conjoncture [kɔ̃ʒɔ̃ːktyʁ]

On voit bien ici que

la paire de mots ne diffère QUE d'une syllabe
la différence, bien que ténue, est suffisamment notable et se remarque autant à l'oral qu'à l'écrit.

On peut trouver plusieurs degrés de paronymie. Certains paronymes sont très proches, comme

pale [pal] ~ pâle [pɑːl]

Ces deux mots (un nom et un adjectif)<ref>Les paronymes ne sont pas obligatoirement de même nature (bien qu'ils le soient souvent) ainsi, dans ce paragraphe on trouve "fricassée" (nom), paronyme de "fracasser" (verbe).</ref>ont une graphie (au diacritique près) et une prononciation (à l'antériorité du A près) très proches mais suffisamment différente pour ne pas passer pour de véritables homonymes (ni même des homophones ou des homographes).

D'autres, tout comme le premier exemple, sont un peu plus marqués, comme en anglais beer /ˈbɪə/ & bear /ˈbɛə/ (ours, mais aussi souffrir, porter, tolérer).

D'autres paires de mots, distincts de plus d'une syllabe, peuvent être considérés comme des paronymes, a ceuse de l'interversion de deux d'entre elles, comme "tapisserie" et "pâtisserie"<ref>L'inversion de syllabes est aussi le vecteur de la contrepèterie.</ref>(dans cet exemple, la postériorisation du A [ɑ] se remarque à peine).

La paranomaseest un style rhétorique qui consiste à utiliser à l'envi des paronymes.

Idéolangues

Certaines idéolangues font largement appel à la paronymie, pour le pas tomber dans la confusion que généreraient des homonymes parfaits ou des homographes.

  • Ainsi, par apport d'un infixe, l'elko fait une différence entre des mots très proches: tosa (malheureux) et toasa (heureux); mots qu'ont pourait désigner du néologisme "parantonyme"<ref name ="nlg">Ces néologismes peuvent toutefous être discutables dans la mesure ou par(a)- est assimilé au terme de "paronymie" et non pas au mot appliqué (synonyme ou antonyme). On trouve le même genre d'approximation de construction dans "homophobe".</ref>.
  • En aneuvien, on trouve une démarche à peu près similaire mais produisant par contre des "para-synonymes"<ref name ="nlg"/><ref>Ou "parasynonymes" avec un S prononcé [s] comme dans "parasol" et non [z] comme dans "parasite".</ref>, ainsi, rènem & reenem, à l'orthographe et à la prononciation légèrement distinctes (tout comme "pale & "pâle", cités au début de cet article) signifient tout deux "grand": l'un au sens propre, l'autre au figuré.


Les paronymes sont très appréciés des poètes car ils sont souvent source de rimes riches.
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