Mineppâñ Verbes

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Révision de 6 novembre 2010 à 14:55 par Camthalion (discussion | contributions) (Verbes d'État)

Si vous avez des difficultés de compréhension, merci de m'en faire part, ce que je tente d'expliquer est relativement compliqué, même pour moi

Généralités

Le verbe se forme par dérivation simple d'un radical, sans ajout de désinence autre que celle que requièrent la formation des temps. Mais un verbe n'est jamais utilisé tel qu'elle.

Ex : Tâni (terreur) → -Tâni (avoir peur)

Un verbe est soit d'action soit d'État. Mais certains verbes ont deux sens.

De plus, les verbes comme "être beau" sont considérés comme étant des verbes d'action, car leur complément est inscrit dans le verbe, l'action est donc pure et ne nécessite pas un complément extérieur au verbe.

Ex : Nacû : Naitre (action) ou Naitre (dans un état)

Verbes d'Action

Ce sont les verbes qui décrivent des action pures, ou des états donc l'expression est contenue dans le radical :

Ex : Endâl (aller, très rare) ; Bânn : être beau ; Pimâ : marier

Thèmes et classements

  • On classe les verbes selon leur ton radical et selon la nature de leur radical (consonantique ou vocalique).
  • Il existe trois thèmes, le thème de l'Aoriste, le thème du présent, et le thème impersonnel.

Ex : Endâl ; Aurî (embellir) et Lôqt (ressembler)

Thèmes des verbes
Thème de l'Aoriste Thème du Présent Thème impersonnel
Endâl Endâl Iendâl Iendâl
Aurî Aurî Uaurî Uaurî
Lôqt Lôqt Lalôqt Alôqt

Comme on peut le voir, le thème de l'Aoriste est le radical sans modification.

Le thème du Présent se forme par redoublement de la première consonne avec comme voyelle de soutient la première de l'ordre préférentiel du ton du mot. Si un mot n'a pas de consonne initiale, le thème commencera par deux voyelles.

Le thème impersonnel se forme par ajout d'un augment du premier ton de l'ordre préférentiel du ton du mot.

Conjugaisons

Désinences personnelles

Les désinences personnelles sont fixes, elles se placent en position finale absolue :

  • 1è du Sing : c
  • 2è du Sing : t
  • 3è du Sing : b
  • 1è du Plur : r
  • 2è du Plur : n
  • 3è du Plur : m

Comme pour les désinences nominales, lorsque le verbe se termine par une consonne, on ajoute la voyelle de liaison qui correspond au ton vocalique. Cette voyelle peut être sujette au rejet vocalique dans les limites de la compréhensibilité.

Désinences temporelles

Elles se placent après le radical et avant les désinences personnelles. Le radical auquel elles sont suffixées dépend tu temps.
L'aoriste, le passé et le futur instantané dépendent du radical de l'aoriste.
Le présent, l'imparfait et le futur continu dépendent du radical du présent

On peut décomposer ces désinences en deux parties. Elles s'assemblent suivant le schéma suivant :

Pour un radical consonantique : V + (ñ) + C ; pour un radical vocalique : C + V + (ñ)

Seuls quelques temps échappent à cette règle (l'infinitif et les participes). Nous en traiterons dans une partie suivante.

  • La consonne, qui indique le temps.
    • Pour le présent de l'indicatif : g
    • Pour l'imparfait de l'indicatif : p
    • Pour le futur continu de l'indicatif : b
    • Pour l'Aoriste de l'indicatif : d
    • Pour le Parfait de l'indicatif : c
    • Pour le futur instantané de l'indicatif : t
    • Pour le présent ou l'Aoriste du subjonctif : m
    • Pour le parfait ou l'imparfait du subjonctif : n
    • Pour le futur continu ou instantané du subjonctif : l
    • Pour le présent ou l'Aoriste de l'impératif : b et ñ
    • Pour le parfait ou l'imparfait de l'impératif : c et ñ
    • Pour le futur continu ou instantané de l'impératif : p et ñ
    • Pour le présent ou l'Aoriste de l'optatif : d et ñ
    • Pour le parfait ou l'imparfait de l'optatif : t et ñ
    • Pour le futur continu ou instantané de l'optatif : g et ñ

(pour le subjonctif, l'impératif, et l'optatif, la différence entre les deux temps est faite par le radical)

  • La voyelle qui indique la voix.
    • Pour la voix active, la voyelle est i
    • Pour la voix passive, la voyelle est u
    • Pour la voix moyenne, la voyelle est a

Cas particulier, les modes impersonnels

Ces modes ne suivent pas la même formation. Toutes les désinences s'aoutent au radical impersonnel.

Infinitifs
Voix active, vocalique Voix active, consonantique Voix moyenne, vocalique Voix moyenne, consonantique Voix passive, consonantique Voix passive, consonantique
Infinitif présent nominatif ri ira ra ari ru ura
Infinitif présent Génitif ti irañ ta ariñ tu urañ
Infinitif présent Ablatif mi iruñ ma aruñ mu uriñ
Infinitif présent Accusatif ni iru na aru nu uri4
Infinitif passé Nominatif li ila la ali lu ula
Infinitif passé Génitif gi ilañ ga aliñ gu ulañ
Infinitif passé Ablatif di iluñ da aluñ du uliñ
Infinitif passé Accusatif pi ilu pa alu pu uli


Les participes
Voix active, vocalique Voix active, consonantique Voix moyenne, vocalique Voix moyenne, consonantique Voix passive, vocalique Voix passive, consonantique
Participe présent miñ im liñ il niñ in
Participe passé mañ am lañ al nañ an
TParticipe futur muñ um luñ ul nuñ un


Verbes d'État

Formes, thèmes et classement

Les thèmes et le classement sont les mêmes et suivent la même formation (d'autant plus que de nombreux verbes appartiennent aux deux classes de verbes). Ils ont par contre deux formes distinctes qui font la

Les verbes d'État existent sois deux formes : la forme forte, indépendante et qui sert de radical principal lors de l'incorporation, et la forme faible, qui est suffixée à un radical qui constitue le centre d'une incorporation (voir Incorporation)

La forme suffixale est exactement la même que la forme forte sauf qu'elle est atone :

Ex : Nâcugib Nêtr : Il nait beau. (forme forte) Ex : Nêtrnacugib : Il nait beau. (forme incorporée)

Seul le suffixe correspondant à peu de choses près à être (suffixe essif) possède seulement une forme incorporée. Il a de plus une conjugaison très différente, avec des temps différents.

Conjugaison

Conjugaison du suffixe essif

Valeurs des temps, des voix et des modes

Temps

Les temps se divisent en deux grandes classe. Les temps du présent (présent, imparfait, futur continu) et les temps de l'aoriste (aoriste, parfait, futur instantané), du nom des radicaux qui leurs servent de base. Ces temps n'incluent que des différences d'aspect.

  • Les temps du présent, aspect progressif :
    • Le présent désigne une action durant un certain temps non accomplie, le présent a aussi valeur de vérité générale (valeur partagée avec l'aoriste).
    • L'imparfait désigne une action durant un certain temps qui était en cours et qui est finie désormais
    • Le futur continu désigne une action non commencée et durant un certain temps.
  • Les temps de l'aoriste, aspect non-progressif
    • L'aoriste désigne une action envisagée sans durée ou à un moment précis de son accomplissement, il a aussi les mêmes valeurs de vérité générale que le présent.
    • Le parfait désigne une action sans durée accomplie.
    • Le futur instantané désigne une action sans durée non commencée.

Les modes

L'indicatif : Il désigne une action ou un état certain (cette valeur est moindre pour le futur) ou dont l'existence est certaine aux yeux du locuteur.

Ex : Tûliguc "Je mange (à ce moment donné)". Cette action est certaine et incontestable (on voit bien que cette personne mange)

Ex : Ut cîgu, Nêtritamab Pimâ "Pour moi, le mariage est bien". Cet état, cette vérité générale n'est pas vraie pour toute personne mais aux yeux du locuteur, cette vérité est indiscutable.

Le subjonctif : Il désigne une action incertaine (encore plus au futur, qui a dans ce cas une valeur irréelle) ou dont l'existence est discutable. Généralement, on énonce les arguments contre l'existence de telle ou telle chose à ce mode. Il sert aussi à énoncer quelque chose de manière plus polie

Ex : baBûlalib Amîta "Le soleil se lèvera demain, peut être". Ici le locuteur n'est pas sur de ce qu'il énonce.

Ex : Ut cîgu, Ûmiñtab Vâbi "Pour moi, le clergé serait important" Ici, le locuteur énonce ses idées de manière polie, de cette façon, il laisse à son interlocuteur le choix, et respecte la politesse.

L'optatif : Il désigne une action dont la réalisation est, sera, ou était désirée. Il s'agit en quelques sortes d'un impératif poli. Mais il a en plus les valeurs de désir que l'on trouve dans les expressions "Je veux manger". Il exprime aussi un souhait comme dans "Je souhaite voir Carthage disparaitre".

Ex : miMâdiñb Cîdu "Je souhaite qu'il brûle."

L'impératif : Il exprime un ordre clair et impérieux. Il est considéré comme très impoli et est le plus souvent remplacé par de l'optatif. Dans ses usages courants, on trouve les ordres aux subordonnés, les injonctions très importantes "ne pas manger ceci !", les injures et les jurons.

Ex : Gâbiñb ! "Meurs !"

Le participe : Il désigne, selon la voix, l'état du sujet après que l'action ait été achevée. Il se décline comme un adjectif.

Ex : Cîgu iLoctâmiñg "Etant illuminé par les dieux"

L'infinitif : Il est utilisé comme nom d'action déclinable. Il peut à lui seul désigner une action, il est dans ce cas appelé infinitif de narration. Il peut aussi servir de présent de vérité générale, il sera plus utilisé ainsi dans les maximes et les slogans.

Ex : iLâorcira "l'action d'hériter"

Voix

Les voix ont des valeurs assez différentes selon la transitivité et la valence du verbe. Les voix actives et passives ont les mêmes valeurs que dans la plupart des langues. La voix moyenne a une valeur très différente de la voix moyenne grecque ou sanskrite.

Les composants de chaque voix ne sont pas tous obligatoires, sauf le sujet.

  • La voix active :
Dans cette diathèse le sujet est l'actant, le passif à l'ablatif et le bénéfactif au datif. Cette voix ne pose pas de problèmes de traduction car elle a les mêmes valeurs que dans la majorité des langues.

Ex : taTûligub carînib Gortâ : Le garçon mange la viande

  • La voix passive :
Dans cette diathèse, le sens différe selon la transitivité du verbe. Les verbes transitifs ont les valeurs communes aux voix passives indo-européennes tandis que les verbes intransitifs ont un sens impersonnel en l'absence de passif et à la troisième personne du singulier.

Ex : Pîmadur : Nous avons été mariés

Ex : vuVabîgub : Il est clerc. On a intronisé clerc (quelqu'un nous a intronisé clerc)

  • La voix moyenne :
C'est la voix la plus difficilement compréhensible pour un francophone, ou un anglophone. Elle consiste à mettre comme sujet grammatical le bénéfactif ou complément d'attribution. L'actant est alors au datif et le passif à l'accusatif. Elle montre aussi, en l'absence de complément d'agent sujet (actant véritable normalement au datif) que le sujet est interne à l'action.

Ex : taTûligac : Je mange, dans mon intérêt, en ma seule compagnie, sans m'occuper des autres (dans ce sens elle se rapproche de la voix moyenne indo-européenne)

Ex : Gîdab Mêppib cîdu : je donne quelque chose à lui. Ici, la forme est intraduisible, on peut au mieux la rendre par l'utilisation de la forme forte du pronom, car comme tous les éléments sont présents, la forme se résume à la mise en valeur du complément d'attribution (ou du bénéfactif).