IDEO SVL Verbes : Différence entre versions

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Cette pronomalisation peut être accompagnée de caractériseurs ou d'autres mots (compléments d'objets, groupe prépositionnel, etc.) précisant son sens. Ceux-ci seront alors introduits dans une proposition débutant par la préposition {{SVL t|í}}.
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Cette pronominalisation peut être accompagnée de caractérisants ou d'autres mots (compléments d'objets, groupe prépositionnel, etc.) précisant son sens. Ceux-ci seront alors introduits par une proposition relative sans verbe.
 
:*{{SVL t|Tounévir amil sa.}}
 
:*{{SVL t|Tounévir amil sa.}}
 
::''J'aime ce que tu fais.''
 
::''J'aime ce que tu fais.''
:*{{SVL t|Uítévir, í et salyuin sir, amil sa.}}
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:*{{SVL t|Uítévir, et salyuin sir es, amil sa.}}
 
::''J'aime ce que tu me dis avec amour.''
 
::''J'aime ce que tu me dis avec amour.''
  
 
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Version du 10 janvier 2015 à 21:47

Un verbe possède plusieurs infinitifs en sivélien. Sa forme initiale, celle de l'infinitif "premier", est constitué de la base verbale et de la terminaison -lye ou -ýe.

On trouve ensuite :

- l'infinitif second "de simultanéité", qui décrit un procès ayant lieu simultanément à celui exprimé par l'infinitif premier
- les infinitifs troisièmes "d'aspects", chacun d'entre eux exprimant un aspect (accompli, terminatif, inchoatif et prospectif)
- l'infinitif quatrième "de cause", qui indique la cause du fait principal exprimé dans une phrase

Chaque infinitif se conjugue suivant le mode, le temps et la personne. Les modes sont les suivants :

- indicatif
- potentiel
- dubitatif
- nécessitatif
- désiratif

On retrouve les temps suivants :

- présent : décrit un fait en cours (aspect progressif) ou une généralité (aspect itératif)
- imparfait : décrit un fait passé non-ponctuel, habituel ou répétitif
- futur : décrit un fait qui va avoir lieu (relatif au présent)

Enfin, il existe sept personnes :

- les 1e, 2e et 3e du singulier
- la personne du nuel (=3e du singulier)
- les 1e, 2e et 3e du pluriel
- la personne de l'indéfini (=3e du pluriel)
- la 4e personne.

Infinitifs

Infinitif premier

L'infinitif premier est la forme de base du verbe : il est constitué de la base verbale et de la terminaison -lye ou -ýe. Il s'utilise aussi bien dans les propositions principales que secondaires, pour décrire une action, un état indépendant.

  • Teuras otýe.
Manger du pain.

Infinitif second "de simultanéité"

Cet infinitif est utilisé en parallèle du premier, lorsqu'un action ou un état se produit simultanément à celui exprimé par l'infinitif premier. Cet infinitif possède deux formes.

Formation

L'infinitif second se forme à partir de l'infinitif premier : on ne garde que la base verbale, à laquelle sera rajoutée sa dernière voyelle (règle de la répétition) et la désinence -t. Cet infinitif ne se conjugue pas.

  • Otet sa, iyl ve.
Il est venu pendant que je mangeais.
  • Otet kappetenní.
Il ne faut pas parler en mangeant.
  • Nýelve asokoet ven, osytaí ot sa.
Je mange une pomme de terre pendant que tu vides la poubelle.

Infinitifs troisièmes "d'aspects"

Ces infinitifs servent à exprimer plusieurs aspects. Leurs formations est identique, à une racine fixe près selon l'aspect que l'on souhaite exprimer. Les aspects concernés sont :

- accompli : utilisé lorsqu'un fait a été réalisé, complété
- terminatif : utilisé lorsqu'un fait cesse, « finir de »
- inchoatif : utilisé lorsqu'un fait débute, « se mettre à »
- prospectif : utilisé lorsqu'un fait est « sur le point de » débuter

À noter que l'infinitif correspondant à l'aspect accompli est très utilisé en sivélien, il convient donc de savoir le former.

Formations

Les infinitifs troisièmes se forment facilement à partir de l'infinitif premier. Il suffit de rajouter un des préfixes suivant à la base verbale :

accompli terminatif inchoatif prospectif
-íla -eíka -oea -álya

Notes :

- la désinence -íla devient -yla après un -i ;
- lorsqu'une base verbale se termine par une voyelle, il convient de rajouter un -r- intercalaire.

Lors de la conjugaison des infinitifs troisièmes, le -a final tombe.

  • Aísieíktye eí oértye ve.
Il finira de nettoyer puis partira.
  • Ín tounálylanha saé !
Nous étions sur le point de le faire !

Infinitif quatrième "de cause"

Cet infinitif indique la cause du fait principal exprimé dans une phrase. Il se construit sur la base verbale du verbe à l'infinitif premier, à laquelle la désinence -mén est ajoutée. Si la base verbale se finit par deux consonnes, la dernière voyelle est répétée avant la désinence.

  • Ín eermén oéríl sa.
En voyant (= Ayant vu) cela, je suis parti.
  • Tehnaérní aívménha saé oté venní.
Tu ne manges pas car nous n'avons pas faim.

Attention, il existe une nuance entre les infinitif second et quatrième. L'infinitif second insiste sur la simultanéité des deux actions, tandis que l'infinitif quatrième n'apporte pas d'information sur cela ; au contrainte, ce dernier infinitif insiste sur une relation de cause à effet.

Infinitif cinquième "de rapport"

L'infinitif cinquième se forme en rajoutant un -y à l'infinitif second, mais à la différence de ce dernier, il se conjugue en temps. Cet infinitif, qui nécessitera l'emploi du caractérisant -ur dans la phrase, est utilisé lorsque le procès est exprimé par le biais du procès principal :

  • Saur osytaí otetylan uít ve !
Il dit que je mangeais une pomme de terre !
  • Venur ity osýa sa.
Je veux que tu viennes.

Double infinitif

Il est possible de combiner deux infinitifs entre eux afin d'apporter une précision sur l'idée exprimée. Un double infinitif est formé avec les mêmes désinences que les autres infinitifs ; cependant, un -us- intercalaire est utilisé entre les deux désinences.

Le verbe oinýe, "gagner", peut devenir :

- oinályausmén, "ayant été sur le point de gagner"
- oinályausut, "en étant sur le point de gagner"
- oinílausut, "après avoir gagné, en ayant gagné"

Conjugaison

Le schéma de conjugaison d’un verbe est le suivant :

base verbale de l'infinitif + suffixe temporel + suffixe pronominal

Le suffixe pronominal porte la marque du mode. Un suffixe supplémentaire, souvent -n, peut être ajouté au verbe conjugué afin d’exprimer une nuance selon le mode utilisé.

Suffixes temporels

Les suffixes temporels sont les suivants :

présent -
imparfait -lan-
futur -tye-

Après deux consonnes, une voyelle intercalaire est ajouté avant la désinence de l'imparfait et du futur. Il s'agira de la dernière voyelle de la base verbale (règle de la répétition).

Suffixes pronominaux

Les désinences des pronoms selon les modes sont les suivantes :

Indicatif Potentiel Dubitatif Nécessitatif Désiratif
1e personne du singulier - -saá -mua -te -sýa
2e personne du singulier -saá -mué -te -sýa
3e personne du singulier, personne du nuel - -saá -mua -te -sýa
1e personne du pluriel -ha -saáha -mueha -teha -sýeha
2e personne du pluriel -hé -saáhe -muehe -tehe -sýehe
3e personne du pluriel, personne de l'indéfini -se -saás -muas -tes -sýas
4e personne (sg, pl, in) -inne -saánne -muinne -tenne -sýanne
4e personne du nuel -inní -saánní -muinní -tenní -sýanní

Notes :

- la terminaison -inne de la 4e personne à l'indicatif devient -nne après une voyelle
- la conjugaison des personnes du singulier et de la personne du nuel sont irrégulières au présent de l'indicatif (voir plus bas)


Irrégularités de la conjugaison au présent de l'indicatif

Aux 1e, 2e et 3e personnes du singulier, ainsi qu'à la personne du nuel, une modification peut s’effectuer, suivant la composition de la base verbale. Le tableau ci-dessous liste ces modifications ; un astérisque (*) signifie que la terminaison de la base verbale est retirée.

Terminaison de la base verbale...
...en consonne ...en voyelle
-m -(C)p -(V)p -r -ae -o -ou -u
1e singulier *vu *to *tto VR *ee -o -u -
2e singulier - *eé *aé -é *oé
3e singulier, nuel *vue *te *tte VR *ee -e *oe

Note :

- l'indication "VR" indique que la dernière voyelle de la base verbale est répétée selon la règle de la répétition.
Conjugaison de aívýe, "être"

La conjugaison de verbe aívýe (« être ») au présent de l’indicatif est irrégulière ; elle ne dépend que du nombre si un nom est le sujet est un nom, ou a des formes exclusives si le sujet est un pronom personnel.

Forme normale Forme avec pronom
singulier, nuel sen esen
ven even
et evet
ve eve
lye elye
sye esye
aás pluriel, indéfini mina esme
sina esse
vina esve
ika esik
aívinne 4e personne -

Autres verbes irréguliers

Il existe aussi des verbes irréguliers, dont la base verbale change lors de la conjugaison au présent de l’indicatif. Voici la liste exhaustive (hors aívýe) :

- nisilye (lire) : nees, neesé, nees, nesha, neshé, nesse, nesinne, nesinní
- oinilye (gagner, remporter) : oin, oinné, oin, oinha, oinhé, oinse, oinne, oinní

Utilisation des modes

L'indicatif

L’indicatif exprime un fait réel. C'est en principe le mode de la réalité, de l'énoncé d'un fait, tel qu'il se produit régulièrement (aspect itératif), tel qu'il est en train de se dérouler (progressif), tel qu'il s'est déroulé, de quel manière que ce soit (passé) ou tel qu'il est censé survenir dans un délai plus ou moins variable (futur).

C’est de loin le mode le plus utilisé en sivélien.

Le potentiel

Le potentiel permet d’exprimer une quasi-certitude, un fait dont on est sûr qu’il soit réalisé, mais dont on ne peut apporter la preuve, et ce d’après l’opinion du locuteur. Il traduit aussi l’apparence dans la plupart des cas.

  • Otsaá ve.
Il mange (très probablement). / Je suis quasiment sûr qu’il mange.
  • Urkusaá ven.
Tu sembles d’accord.

Ce mode a aussi le rôle de conditionnel ; il exprime un fait réalisé sous une certaine condition, un doute étant alors exprimé quant à la véracité du procès.

  • Lyos koé ven, oérsaá sa.
Si tu arrêtes, je pars.

L’ajout d’un -(a)n final permet d’exprimer la capacité, la possibilité.

  • Nisisaán sa.
Je sais [peux] lire.

Le dubitatif

Le dubitatif a un rôle similaire au potentiel, mais laisse exprimer un doute plus fort. Ce mode est assez rare, mais subsiste dans de nombreuses expressions.

  • Otmua ve.
Il mange peut-être.
  • Oulér aívmua a raikelyák.
Le criminel était grand, je crois.
  • Vertimua.
Je n’en ai aucune idée. (litt. : « (je) sais peut-être »)

Le nécessitatif

Le nécessitatif exprime une obligation, un devoir, un encouragement, une insistance ou encore une commande.Utilisé sans pronom, il sert d'impératif ; sa forme négative s'y formera en ajoutant le pronom nuén en objet.

  • Vyéleíteha me.
Nous devons attendre.
  • Ín anate !
Donne-ça !
  • Nuén otte !
Ne mange pas !

Les conseils sont aussi exprimés par l’utilisation du nécessitatif, à l’aide du suffixe -n à apposer au verbe conjugué.

  • Ín íutten ven.
Tu devrais dire ça.

Le désidératif

Le désiratif permet d’exprimer une volonté, un souhait, un désir. Utilisé sans pronom, il sert aussi « d’impératif poli », permettent de donner des ordres de manière douce ; la forme négative y sera formée en ajoutant le pronom nuén en objet.

  • Ín anasýa savik.
Je veux te donner ça.
  • Ín anasýa.
Donne-ça s’il te plaît.
  • Nuén otsýa.
Ne mange pas s’il te plaît.

L’ajout d’un -(a)n final permet d’exprimer la possibilité, l’autorisation.

  • Nisisýan sa.
J’ai l’autorisation de lire.

Utilisation simultanée de deux modes

Il est possible d'exprimer deux modes simultanément en sivélien, sous certaines contraintes. Le premier des deux devra être le nécessitatif ou le désiratif, le second le potentiel ou le dubitatif. Les désinences sont alors ajoutées à la suite, celle du premier des deux aspects étant au singulier, la seconde à la personne voulue.

  • Ín uíttemuén ven.
Tu devrais peut-être dire ça.

Dérivations

Il est possible, à partir des verbes, de former d'autres catégories de mots

Substantivation

Le premier type de substantivation du verbe consiste à créer un nom définissant l'idée portée par le verbe. Le résultat de cette transformation s'appelle la forme faible du verbe. Elle se forme de la façon suivante :

- verbes en -lye : ajout de -nén à la base verbale
- verbes en -ýe : ajout de -iyn à la base verbale
  • Asounén eerlan sa.
Je voyais qu'il neigait (je voyais le fait de neiger).

Il est aussi possible de créer une catégorie de noms désignant une personne humaine qui effectue l'action ou subit l'état (suivant le verbe ; équivalent du participe présent substantivé, mais s'appliquant aux êtres humains seulement). Ces substantifs sont formés en ajoutant -et à la base verbale.

- raikelye, "commettre un crime" > raikeet, "criminel"
- týonýe, "être assis" > týonet, "la personne assise"

Pronominalisation

Il est aussi possible de former des pronoms à partir d'un verbe conjugué. Ces formations permettent d'éviter l'emploi d'une subordonnée relative. Afin de le former, il suffit de conjuguer au temps, à l'aspect, au mode et à la personne voulue, et d'ajouter le préfixe :

sen ven et ve lye pluriel sye 4e personne
-sir -vir -tir -tvir -tlyir -nir -syir -ir

Notes :

- les désinences -tvir et tlyir se placent même après une consonne ; il s'agit d'une rare formation où trois consonnes peuvent se suivre
- le -e final de la désinence pronominale de la 4e personne est retirée

Cette pronominalisation peut être accompagnée de caractérisants ou d'autres mots (compléments d'objets, groupe prépositionnel, etc.) précisant son sens. Ceux-ci seront alors introduits par une proposition relative sans verbe.

  • Tounévir amil sa.
J'aime ce que tu fais.
  • Uítévir, et salyuin sir es, amil sa.
J'aime ce que tu me dis avec amour.