IDEO KST Consonnes : Différence entre versions

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'''LA PRONONCIATION DES CONSONNES N’EST PAS DÉFINITIVE'''
 
'''LA PRONONCIATION DES CONSONNES N’EST PAS DÉFINITIVE'''
 
  
 
==Généralités==
 
==Généralités==
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Elles ont chacune une prononciation par défaut, bien qu’il arrive souvent qu'elles se prononcent autrement : (respectivement par rapport à l’ordre ci-dessus) /b/, /d̪/<ref name="dent">Le ''d'' et le ''t'' se prononcent dentalement, comme en français, et non alvéolairement, comme en anglais.</ref>, /g/, /p/, /t̪/<ref name="dent"/>, /k/, /v/, /z/, /f/, /θ/, /s/, /ç/, /h/, /m/, /n/, /l/ et /ʀ/.
+
Elles ont chacune une prononciation par défaut, bien qu’il arrive souvent qu'elles se prononcent autrement : (respectivement par rapport à l’ordre ci-dessus) /b/, /d̪/<ref name="dent">Le ''d'', ''t'' et le ''n'' se prononcent dentalement, tandis que le ''l'' se prononce alvéolairement.</ref>, /g/, /p/, /t̪/<ref name="dent"/>, /k/, /v/, /z/, /f/, /θ/, /s/, /ç/, /h/, /m/, //<ref name="dent"/>, /l/<ref name="dent"/> et /ʀ/.
 
+
 
+
==Règles générales==
+
 
+
En présence (dans la même syllabe) d’une consonne sourde, une consonne voisée se dévoise dans la plupart des cas (c’est l’assimilation). Pour plus de détails, cf. plus bas.
+
 
+
 
+
En fin de mot, les occlusives voisées et les fricatives voisées se transforment presque systématiquement (à quelques exception près) en fricatives sourdes : ''b'', ''d'', ''g'', ''v'' et ''z'' se prononcent alors respectivement /f/, /θ/, /ç/, /f/ et /s/. Pour contrer ce phénomène, on double la consonne en question.
+
 
+
 
+
Entre deux voyelles, une double occlusive voisée devient fricative (et reste voisée) : ''bb'', ''dd'' et ''gg'' se prononcent alors respectivement /β/, /ð/ et /ɣ/.
+
 
+
 
+
Quelquefois, certaines consonnes restent muettes :
+
*''þt'' ne se prononce pas en fin de mot ;
+
*dans les digrammes ''zs'', ''dt'' et ''kc'' se trouvant dans la coda (cf. la section sur la syllabe), on prononce seulement la deuxième consonne : ils se prononcent alors respectivement /s/, /t/ et /ç/ ;
+
*''h'' ne sert parfois qu’à séparer deux voyelles dans le but qu’elle ne soit pas lue comme une diphtongue : celles-ci sont donc prononcées séparément.
+
 
+
 
+
Certains digrammes se prononcent particulièrement :
+
*en fin de syllabe, ''st'' se prononce /θ/ ;
+
*''sc'' se prononce toujours /ʃ/ ;
+
*''tk'' et ''tc'' sont tous les deux utilisé pour transcrire le phonème /tʃ/ : on utilise le premier après une voyelle et en fin de syllabe et le deuxième partout ailleurs :
+
*''gn'' et ''ng'' expriment quant à eux le /ŋ/ : la première graphie est utilisée devant une une voyelle et la deuxième derrière une voyelle (entre deux voyelles, on utilise ''gn'')<ref>Pour prononcer séparément le ''g'' et le ''n'' de ''gn'', on intercale la voyelle ''ÿ'' qui ne se prononcent donc pas : gÿn se prononce /gn/.</ref> ;
+
*''gl'' et ''lg'' s'utilisent de la même façon que ''gn'' et ''ng'' pour traduire le /ʟ/.
+
 
+
 
+
==L’accent aigu==
+
 
+
Entre deux consonnes, en début de mot devant une autre consonne ou encore en fin de mot derrière une autre consonne, l’accent aigu vocalise les consonnes ''s'', ''c'', ''m'', ''n'' et ''r'', c’est-à-dire que dorénavant elles constitues le sommet de la syllabe (cf. section sur la syllabe) : ''ś'', ''ć'', ''ḿ'', ''ń'', 'ŕ'' se prononcent alors /s̩/, /ç̩/<ref>Plus précisément, le ''ć'' se prononce presque comme un /ɪ/ dévoisé, c’est-à-dire /ɪ̥/.</ref>, /m̩/, /n̩/ et /ʀ̩/.
+
 
+
 
+
Ailleurs, l’accent aigu allonge ces consonnes : ''ś'', ''ć'', ''ḿ'', ''ń'', 'ŕ'' se prononcent alors respectivement /sː/, /çː/, /mː/, /nː/ et /ʀː/.
+
 
+
 
+
Les consonnes accentuées se forme jamais de digrammes, elles n’ont donc comme possibles que ces deux prononciations (vocalisées ou allongées).
+
 
+
 
+
==En détails==
+
 
+
===B===
+
 
+
*/b/ ;
+
*/p/ par assimilation (cf. la section de ce nom) ;
+
*/f/ en fin de mot.
+
 
+
'''Digramme :'''
+
*''bb'' : entre deux voyelles, se prononce /β/ (n’apparaît pas ailleurs).
+
 
+
 
+
===D===
+
 
+
*/d̪/<ref name="dent"/> ;
+
*/t̪/ par assimilation ;
+
*/θ/ en fin de mot.
+
 
+
'''Digrammes :'''
+
*''dt'' : dans la coda (cf. la section sur la syllabe), se prononce simplement /t̪/ (n’apparaît pas ailleurs), ce digramme sert notamment à en éviter d’autres ;
+
*''dd'' : entre deux voyelles, se prononce /ð/ (n’apparaît pas ailleurs).
+
 
+
 
+
===G===
+
 
+
*/g/ ;
+
*/k/ par assimilation ;
+
*/ç/ en fin de mot.
+
 
+
'''Digrammes :'''
+
*''gg'' : entre deux voyelles, se prononce /ɣ/ (n’apparaît pas ailleurs) ;
+
*''ng'' : derrière une voyelle et dans la coda, se prononce /ŋ/ ; entre deux voyelles, se prononce /ŋg/ (n’apparaît pas ailleurs) ;
+
*''gn'' : devant une voyelle et dans l’attaque, se prononce /ŋ/ (/gn/ ailleurs) ; pour éviter ce digramme, on utilise ''gÿn'' qui se prononce toujours /gn/ ;
+
*''lg'' : derrière une voyelle et dans la coda, se prononce /ʟ/ (ailleurs : /lg/) ;
+
*''gl'' : devant une voyelle et dans l’attaque, se prononce /ʟ/ (/gl/ ailleurs) ; pour éviter ce digramme, on utilise ''gÿl'' qui se prononce toujours /gl/.
+
 
+
 
+
===P===
+
 
+
*/p/.
+
  
  
===T===
+
Ainsi, on obtient le tableau suivant (en laissant ''þ'' de côté pour l’instant) :
  
*/t̪/<ref name="dent"/>.
+
{| border="1" cellpadding="5" cellspacing="0" style="background: #f9f9f9; border: 1px solid #aaaaaa; border-collapse: collapse; white-space: nowrap; text-align: center"
 +
|-
 +
| colspan="2" rowspan="2" |
 +
| rowspan="10" |
 +
! colspan="2" | Labiales
 +
| rowspan="10" |
 +
! colspan="3" | Coronales
 +
| rowspan="10" |
 +
! colspan="2" | Dorsales
 +
| rowspan="10" |
 +
! rowspan="2" | Autres
 +
|-
 +
! Bilab. || Lab.-dent. || Dentales || Alvéol.|| Post-alv.|| Vélaires || Palatales
 +
|-
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="3" |
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="1" |
 +
|-
 +
! rowspan="2" | Occl. || Voisées
 +
| ''b'' /b/ || || ''d'' /d̪/ || || || ''g'' /g/ || ||
 +
|-
 +
! Sourdes
 +
| ''p'' /p/ || || ''t'' /t̪/ || || || ''k'' /k/ || ||
 +
|-
 +
! rowspan="2" | Fric. || Voisées
 +
| || ''v'' /v/ || || ''z'' /z/ || || || ||
 +
|-
 +
! Sourdes
 +
| || ''f'' /f/ || || ''s'' /s/ || || || ''c'' /ç/ || ''h'' /h/
 +
|-
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="3" |
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="1" |
 +
|-
 +
! colspan="2" | Nasales
 +
| ''m'' /m/ || || ''n'' /n/ || || || || ||
 +
|-
 +
! colspan="2" | Liquides
 +
| || || || ''l'' /l/ || || || || ''r'' /ʀ/
 +
|}
  
'''Digrammes :'''
 
*''þt'' : en fin de mot, ne se prononce jamais (ailleurs : /θt/, rare) ;
 
*''st'' : dans la coda, se prononce /θ/ (ailleurs : /st/) ;
 
*''tk'' : derrière une voyelle et dans la coda, se prononce /tʃ/ (ailleurs : /tk/) ;
 
*''tc'' : devant une voyelle et dans l’attaque, se prononce également /tʃ/ (ailleurs : /tç/, rare).
 
  
 +
Pour connaître la prononciation d’une consonne, il est important de savoir si elle se situe dans l’'''attaque''' ou dans la '''coda''', cf. [[Kalzst#La_syllabe|cette page]].
  
===K===
 
  
*/k/.
+
==Les occlusives sourdes==
  
'''Digrammes :'''
+
Les occlusives sourdes sauf ''k'', c’est-à-dire ''p'' et ''t'', ont deux prononciations différentes, fonction leur position dans la syllabe :
*''tk'' : derrière une voyelle et dans la coda, se prononce /tʃ/ (ailleurs : /tk/).
+
*si l’occlusive sourde se trouve dans la '''coda''', elle se prononce normalement : ''p'' et ''t'' se prononcent alors respectivement /p/ et // ;
*''kc'' : dans la coda, se prononce simplement /ç/ (ailleurs : //, rare), ce digramme sert notamment à en éviter d’autres ;
+
*au contraire, si l’occlusive sourde se trouve dans l’'''attaque''', elle se prononce comme une affriquée et utilise le point d’articulation de la fricative correspondante (''f'' et ''s'', se prononçant /f/ et /s/)<ref>En pratique, on ne considère pas le résultat comme une affriquée, mais plutôt comme une occlusive sourde dont le point d’articulation à changer soit de bilabial vers labio-dental, soit de dental vers alvéolaire.</ref> : ''p'' et ''t'' se prononcent alors respectivement /p̪f/ et /ts/.
*''nk'' : après une voyelle, se prononce /ŋk/ (n’apparaît pas ailleurs)<ref name="lk">''lk'', par contre, se prononce toujours /lk/, sans vélarisation du ''l''.</ref>.
+
  
  
===V===
+
C’est pourquoi :
 +
*dans l’'''attaque''', pour prononcer réellement une occlusive sourde, on utilise le digramme <occlusive voisée> + <occlusive sourde> : ''bp'' et ''dt'' se prononcent alors respectivement /p/ et /t̪/ ;
 +
*tandis que pour prononcer une affriquée dans la '''coda''', on utilise le digramme <occlusive sourde> + <fricative voisée> : ''pv'' et ''tz'' se prononcent alors respectivement /p̪f/ et /ts/.
  
*/v/ ;
 
*/f/ par assimilation ou en fin de mot.
 
  
 +
==Les fricatives sourdes==
  
===Z===
+
Les fricatives sourdes, c’est-à-dire ''f'', ''s'' et ''c'', ont également deux prononciations possibles, fonction leur place dans la syllabe :
 +
*si la fricative sourde se trouve dans la '''coda''', elle se prononce normalement : ''f'', ''s'' et ''c'' se prononcent alors respectivement /f/, /s/ et /ç/ ;
 +
*au contraire, si la fricative se trouve dans l’'''attaque''', elle change de point d’articulation (labio-dental vers bilabial, alvéolaire vers dental et palatal vers vélaire) : ''f'', ''s'' et ''c'' se prononcent alors respectivement /ɸ/, /θ/ et /x/.
  
*/z/ ;
 
*/s/ par assimilation ou en fin de mot.
 
  
'''Digramme :'''
+
C’est pourquoi :
*''zs'' : dans la coda, se prononce simplement /s/ (n’apparaît pas ailleurs), ce digramme sert notamment à en éviter d’autres.
+
*dans l’'''attaque''', pour prononcer réellement une fricative sourde, on utilise le digramme <fricative voisée> + <fricative sourde> : ''vf'' et ''zs'' se prononcent alors respectivement /f/ et /s/ ;
 +
*pour le ''c'' qui ne dispose pas de version voisée, on utilise le digramme ''kc'' qui se prononce donc simplement /ç/ ;
 +
*par contre, seul le /θ/ peut apparaître dans la coda, grâce à la lettre ''þ''.
  
  
===F===
+
Et par ailleurs :
 +
*la lettre ''þ'', qui est en quelque sort une exception, peut aussi apparaître dans l’'''attaque''' et se prononce alors de la même façon : /θ/ ;
 +
*dans la '''coda''', le digramme ''þt'' reste toujours muet.
 +
*dans la '''coda''', le digramme ''zs'' à aussi un autre rôle, il permet d’éviter le digramme ''st'' qui se prononce alors /θ/ : ''zst'' se prononce alors /st̪/.
  
*/f/.
 
  
 +
À ce niveau, le tableau des consonnes ressemble à ceci (quand un astérisque précède une consonne, cela signifie que celle-ci se trouve dans la '''coda''' ; si l’astérisque la suit, cela signifie qu’elle se trouve dans l’'''attaque''') :
  
===Þ===
+
{| border="1" cellpadding="5" cellspacing="0" style="background: #f9f9f9; border: 1px solid #aaaaaa; border-collapse: collapse; white-space: nowrap; text-align: center"
 +
|-
 +
| colspan="2" rowspan="2" |
 +
| rowspan="10" |
 +
! colspan="2" | Labiales
 +
| rowspan="10" |
 +
! colspan="3" | Coronales
 +
| rowspan="10" |
 +
! colspan="2" | Dorsales
 +
| rowspan="10" |
 +
! rowspan="2" | Autres
 +
|-
 +
! Bilab. || Lab.-dent. || Dentales || Alvéol.|| Post-alv.|| Vélaires || Palatales
 +
|-
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="3" |
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="1" |
 +
|-
 +
! rowspan="2" | Occl. || Voisées
 +
| ''b'' /b/ || || ''d'' /d̪/ || || || ''g'' /g/ || ||
 +
|-
 +
! Sourdes
 +
| ''*p'', ''bp*'' /p/ || ''*pv'', ''p*'' /p̪f/ || ''*t'', ''dt*'' /t̪/ || ''*tz'', ''t*'' /ts/ || || ''k'' /k/ || ||
 +
|-
 +
! rowspan="2" | Fric. || Voisées
 +
| || ''v'' /v/ || || ''z'' /z/ || || || ||
 +
|-
 +
! Sourdes
 +
| ''f*'' /ɸ/ || ''*f'', ''vf*'' /f/ || ''þ'', ''*st'', ''s*'' /θ/<br/>(''*þt'' /∅/) || ''*s'', ''zs*'' /s/<br/>(''*zst'' /st̪/) || || ''c*'' /x/ || ''*c'', ''kc*'' /ç/ || ''h'' /h/
 +
|-
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="3" |
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="1" |
 +
|-
 +
! colspan="2" | Nasales
 +
| ''m'' /m/ || || ''n'' /n/ || || || || ||
 +
|-
 +
! colspan="2" | Liquides
 +
| || || || ''l'' /l/ || || || || ''r'' /ʀ/
 +
|}
  
*/θ/ (dans la coda, on préfère utiliser ''st'').
 
  
'''Digramme :'''
+
==''bb'', ''dd'', ''gg''==
*''þt'' : en fin de mot, ne se prononce jamais (ailleurs : /θt/, rare).
+
  
 +
Ces trois digrammes, '''entre deux voyelles''', se prononcent respectivement /β/, /ð/ et /ɣ/.
  
===S===
 
  
*/s/.
+
==Les post-alvéolaires (ou : chuintantes)==
  
'''Digrammes :'''
+
*Le digramme ''zc'' se prononce /ʒ/ ;
*''st'' : dans la coda, se prononce /θ/ (ailleurs : /st/) ;
+
*le digramme ''sc'' se prononce /ʃ/.
*''zs'' : dans la coda, se prononce simplement /s/ (n’apparaît pas ailleurs), ce digramme sert notamment à en éviter d’autres.
+
  
  
===C===
+
*Par contre, quand ces rencontres proviennent de la réunion de deux mots en un mot composé, les deux lettres se prononcent séparément : ''zc'' et ''sc'' se prononcent alors tous les deux /sx/<ref>/s/ même pour le ''z'' par assimilation ou car celui-ci se trouve en fin de « mot » ; /x/ car le ''c'' se retrouve forcément dans la '''coda'''.</ref>.
  
*/ç/ ;
 
*/ts/ en début de mot.
 
  
'''Digrammes :'''
+
==La nasale vélaire==
*''kc'' : se prononce simplement /ç/, ce digramme sert à en éviter d’autres ou à prononcer /ç/ en début de mot ;
+
*''tc'' : devant une voyelle et dans l’attaque, se prononce également /tʃ/ (ailleurs : /tç/, rare).
+
  
 +
*Pour écrire le /ŋ/, on utilise ''ng'' dans la '''coda''' et ''gn'' dans l’'''attaque''' ;
 +
*'''entre deux voyelles''', ''ng'' se prononce /ŋg/.
  
===H===
 
  
*en début de mot ou entre une consonne et une voyelle, /h/ ;
+
C’est pourquoi :
*entre deux voyelles, ne se prononce pas mais permet de les prononcer séparément.
+
*pour éviter le digramme ''gn'', c’est-à-dire pour le prononcer /gn/, on intercale la voyelle relâchée ''ÿ'' : ''gÿn'' se prononce alors /gn/.
  
  
===M===
+
Par ailleurs :
 +
*''nk'', dans la '''coda''', se prononce /ŋk/.
  
*/m/.
 
  
 +
==Récapitulation==
  
===N===
+
*Quand un astérisque suit une consonne, cela signifie que celle-ci se trouve dans la '''coda''' ;
 +
*quand un astérisque précède une consonne, cela signifie que celle-ci se trouve dans l’'''attaque''' ;
 +
*''V'' remplace n’importe quelle voyelle.
  
*/n/.
 
  
'''Digrammes :'''
+
{| border="1" cellpadding="5" cellspacing="0" style="background: #f9f9f9; border: 1px solid #aaaaaa; border-collapse: collapse; white-space: nowrap; text-align: center"
*''ng'' : derrière une voyelle et dans la coda, se prononce /ŋ/ ; entre deux voyelles, se prononce /ŋg/ (n’apparaît pas ailleurs) ;
+
|-
*''gn'' : devant une voyelle et dans l’attaque, se prononce /ŋ/ (/gn/ ailleurs) ; pour éviter ce digramme, on utilise ''gÿn'' qui se prononce toujours /gn/ ;
+
| colspan="2" rowspan="2" |
*''nk'' : après une voyelle, se prononce /ŋk/ (n’apparaît pas ailleurs)<ref name="lk"/>.
+
| rowspan="10" |
 +
! colspan="2" | Labiales
 +
| rowspan="10" |
 +
! colspan="3" | Coronales
 +
| rowspan="10" |
 +
! colspan="2" | Dorsales
 +
| rowspan="10" |
 +
! rowspan="2" | Autres
 +
|-
 +
! Bilab. || Lab.-dent. || Dentales || Alvéol.|| Post-alv.|| Vélaires || Palatales
 +
|-
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="3" |
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="1" |
 +
|-
 +
! rowspan="2" | Occl. || Voisées
 +
| ''b'' /b/ || || ''d'' /d̪/ || || || ''g'' /g/ || ||
 +
|-
 +
! Sourdes
 +
| ''*p'', ''bp*'' /p/ || ''*pv'', ''p*'' /p̪f/ || ''*t'', ''dt*'' // || ''*tz'', ''t*'' /ts/ || || ''k'' /k/ || ||
 +
|-
 +
! rowspan="2" | Fric. || Voisées
 +
| ''VbbV'' /β/ || ''v'' /v/ || ''VddV'' /ð/ || ''z'' /z/ || ''zc'' /ʒ/ || ''VggV'' /ɣ/ || ||
 +
|-
 +
! Sourdes
 +
| ''f*'' /ɸ/ || ''*f'', ''vf*'' /f/ || ''þ'', ''*st'', ''s*'' /θ/<br/>(''*þt'' //) || ''*s'', ''zs*'' /s/<br/>(''*zst'' /st̪/) || ''sc'' /ʃ/ || ''c*'' /x/ || ''*c'', ''kc*'' /ç/ || ''h'' /h/
 +
|-
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="3" |
 +
| colspan="2" |
 +
| colspan="1" |
 +
|-
 +
! colspan="2" | Nasales
 +
| ''m'' /m/ || || ''n'' /n/ || || || ''*ng'', ''gn*'' /ŋ/<br/>(''VngV'' /ŋg/ ;<br/>''gÿn'' /gn/) || ||
 +
|-
 +
! colspan="2" | Liquides
 +
| || || || ''l'' /l/ || || || || ''r'' /ʀ/
 +
|}
  
  
===L===
+
==L’assimilation==
  
*/l/.
+
Il faut ajouter à cela un phénomène important, l’assimilation :
  
'''Digrammes :'''
+
*En présence (dans la même syllabe) d’une consonne sourde, une consonne voisée se dévoise dans la plupart des cas : b, d, g, v et z se prononcent alors respectivement /f/, /θ/, /ç/, /f/ et /s/. ;
*''lg'' : derrière une voyelle et dans la coda, se prononce /ʟ/ (ailleurs : /lg/) ;
+
*En fin de mot, les occlusives voisées et les fricatives voisées se transforment presque systématiquement (à quelques exception près) en fricatives sourdes : b, d, g, v et z se prononcent alors respectivement /f/, /θ/, /ç/, /f/ et /s/.  
*''gl'' : devant une voyelle et dans l’attaque, se prononce /ʟ/ (/gl/ ailleurs) ; pour éviter ce digramme, on utilise ''gÿl'' qui se prononce toujours /gl/.
+
  
  
===R===
+
C’est pourquoi :
 +
*Pour contrer le deuxième phénomène (en fin de mot), on double la consonne en question.
  
*/ʀ/.
 
  
 +
Remarque :
 +
*Le digramme ''zc'' ne subit pas la deuxième règle : il se prononce /ʒ/ en fin de mot comme ailleurs.
  
  

Version du 12 mars 2011 à 13:56

LA PRONONCIATION DES CONSONNES N’EST PAS DÉFINITIVE

Généralités

Les consonnes sont au nombre de 17 : b, d, g, p, t, k, v, z, f, þ (thorn), s, c, h, m, n, l et r.


Elles ont chacune une prononciation par défaut, bien qu’il arrive souvent qu'elles se prononcent autrement : (respectivement par rapport à l’ordre ci-dessus) /b/, /d̪/<ref name="dent">Le d, t et le n se prononcent dentalement, tandis que le l se prononce alvéolairement.</ref>, /g/, /p/, /t̪/<ref name="dent"/>, /k/, /v/, /z/, /f/, /θ/, /s/, /ç/, /h/, /m/, /n̪/<ref name="dent"/>, /l/<ref name="dent"/> et /ʀ/.


Ainsi, on obtient le tableau suivant (en laissant þ de côté pour l’instant) :

Labiales Coronales Dorsales Autres
Bilab. Lab.-dent. Dentales Alvéol. Post-alv. Vélaires Palatales
Occl. Voisées b /b/ d /d̪/ g /g/
Sourdes p /p/ t /t̪/ k /k/
Fric. Voisées v /v/ z /z/
Sourdes f /f/ s /s/ c /ç/ h /h/
Nasales m /m/ n /n/
Liquides l /l/ r /ʀ/


Pour connaître la prononciation d’une consonne, il est important de savoir si elle se situe dans l’attaque ou dans la coda, cf. cette page.


Les occlusives sourdes

Les occlusives sourdes sauf k, c’est-à-dire p et t, ont deux prononciations différentes, fonction leur position dans la syllabe :

  • si l’occlusive sourde se trouve dans la coda, elle se prononce normalement : p et t se prononcent alors respectivement /p/ et /t̪/ ;
  • au contraire, si l’occlusive sourde se trouve dans l’attaque, elle se prononce comme une affriquée et utilise le point d’articulation de la fricative correspondante (f et s, se prononçant /f/ et /s/)<ref>En pratique, on ne considère pas le résultat comme une affriquée, mais plutôt comme une occlusive sourde dont le point d’articulation à changer soit de bilabial vers labio-dental, soit de dental vers alvéolaire.</ref> : p et t se prononcent alors respectivement /p̪f/ et /ts/.


C’est pourquoi :

  • dans l’attaque, pour prononcer réellement une occlusive sourde, on utilise le digramme <occlusive voisée> + <occlusive sourde> : bp et dt se prononcent alors respectivement /p/ et /t̪/ ;
  • tandis que pour prononcer une affriquée dans la coda, on utilise le digramme <occlusive sourde> + <fricative voisée> : pv et tz se prononcent alors respectivement /p̪f/ et /ts/.


Les fricatives sourdes

Les fricatives sourdes, c’est-à-dire f, s et c, ont également deux prononciations possibles, fonction leur place dans la syllabe :

  • si la fricative sourde se trouve dans la coda, elle se prononce normalement : f, s et c se prononcent alors respectivement /f/, /s/ et /ç/ ;
  • au contraire, si la fricative se trouve dans l’attaque, elle change de point d’articulation (labio-dental vers bilabial, alvéolaire vers dental et palatal vers vélaire) : f, s et c se prononcent alors respectivement /ɸ/, /θ/ et /x/.


C’est pourquoi :

  • dans l’attaque, pour prononcer réellement une fricative sourde, on utilise le digramme <fricative voisée> + <fricative sourde> : vf et zs se prononcent alors respectivement /f/ et /s/ ;
  • pour le c qui ne dispose pas de version voisée, on utilise le digramme kc qui se prononce donc simplement /ç/ ;
  • par contre, seul le /θ/ peut apparaître dans la coda, grâce à la lettre þ.


Et par ailleurs :

  • la lettre þ, qui est en quelque sort une exception, peut aussi apparaître dans l’attaque et se prononce alors de la même façon : /θ/ ;
  • dans la coda, le digramme þt reste toujours muet.
  • dans la coda, le digramme zs à aussi un autre rôle, il permet d’éviter le digramme st qui se prononce alors /θ/ : zst se prononce alors /st̪/.


À ce niveau, le tableau des consonnes ressemble à ceci (quand un astérisque précède une consonne, cela signifie que celle-ci se trouve dans la coda ; si l’astérisque la suit, cela signifie qu’elle se trouve dans l’attaque) :

Labiales Coronales Dorsales Autres
Bilab. Lab.-dent. Dentales Alvéol. Post-alv. Vélaires Palatales
Occl. Voisées b /b/ d /d̪/ g /g/
Sourdes *p, bp* /p/ *pv, p* /p̪f/ *t, dt* /t̪/ *tz, t* /ts/ k /k/
Fric. Voisées v /v/ z /z/
Sourdes f* /ɸ/ *f, vf* /f/ þ, *st, s* /θ/
(*þt /∅/)
*s, zs* /s/
(*zst /st̪/)
c* /x/ *c, kc* /ç/ h /h/
Nasales m /m/ n /n/
Liquides l /l/ r /ʀ/


bb, dd, gg

Ces trois digrammes, entre deux voyelles, se prononcent respectivement /β/, /ð/ et /ɣ/.


Les post-alvéolaires (ou : chuintantes)

  • Le digramme zc se prononce /ʒ/ ;
  • le digramme sc se prononce /ʃ/.


  • Par contre, quand ces rencontres proviennent de la réunion de deux mots en un mot composé, les deux lettres se prononcent séparément : zc et sc se prononcent alors tous les deux /sx/<ref>/s/ même pour le z par assimilation ou car celui-ci se trouve en fin de « mot » ; /x/ car le c se retrouve forcément dans la coda.</ref>.


La nasale vélaire

  • Pour écrire le /ŋ/, on utilise ng dans la coda et gn dans l’attaque ;
  • entre deux voyelles, ng se prononce /ŋg/.


C’est pourquoi :

  • pour éviter le digramme gn, c’est-à-dire pour le prononcer /gn/, on intercale la voyelle relâchée ÿ : gÿn se prononce alors /gn/.


Par ailleurs :

  • nk, dans la coda, se prononce /ŋk/.


Récapitulation

  • Quand un astérisque suit une consonne, cela signifie que celle-ci se trouve dans la coda ;
  • quand un astérisque précède une consonne, cela signifie que celle-ci se trouve dans l’attaque ;
  • V remplace n’importe quelle voyelle.


Labiales Coronales Dorsales Autres
Bilab. Lab.-dent. Dentales Alvéol. Post-alv. Vélaires Palatales
Occl. Voisées b /b/ d /d̪/ g /g/
Sourdes *p, bp* /p/ *pv, p* /p̪f/ *t, dt* /t̪/ *tz, t* /ts/ k /k/
Fric. Voisées VbbV /β/ v /v/ VddV /ð/ z /z/ zc /ʒ/ VggV /ɣ/
Sourdes f* /ɸ/ *f, vf* /f/ þ, *st, s* /θ/
(*þt /∅/)
*s, zs* /s/
(*zst /st̪/)
sc /ʃ/ c* /x/ *c, kc* /ç/ h /h/
Nasales m /m/ n /n/ *ng, gn* /ŋ/
(VngV /ŋg/ ;
gÿn /gn/)
Liquides l /l/ r /ʀ/


L’assimilation

Il faut ajouter à cela un phénomène important, l’assimilation :

  • En présence (dans la même syllabe) d’une consonne sourde, une consonne voisée se dévoise dans la plupart des cas : b, d, g, v et z se prononcent alors respectivement /f/, /θ/, /ç/, /f/ et /s/. ;
  • En fin de mot, les occlusives voisées et les fricatives voisées se transforment presque systématiquement (à quelques exception près) en fricatives sourdes : b, d, g, v et z se prononcent alors respectivement /f/, /θ/, /ç/, /f/ et /s/.


C’est pourquoi :

  • Pour contrer le deuxième phénomène (en fin de mot), on double la consonne en question.


Remarque :

  • Le digramme zc ne subit pas la deuxième règle : il se prononce /ʒ/ en fin de mot comme ailleurs.


Notes

<references/>