IDEO ANV Phrase : Différence entre versions
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''Ka dem ere mihan kes ætev bertep da adàc kas.'' = Elle s'était habillée comme ça pour qu'il la remarque. | ''Ka dem ere mihan kes ætev bertep da adàc kas.'' = Elle s'était habillée comme ça pour qu'il la remarque. |
Version actuelle en date du 30 décembre 2022 à 11:12
La phrase simple (une seule proposition) aneuvienne est, en principe, de type sujet+Verbe+Complément.
Quelques interversions peuvent survenir, du fait de la tournure (interrogative) ou bien de l'accent mis sur un des éléments de la phrase (compléments, notamment).
Sommaire
Propositions indépendantes
C'est, comme dans beaucoup d'autres langues, le type de phrase le plus simple, constitué d'un sujet, d'un verbe et d'un ou deux types de compléments :
À gat inzh àt mooz in àt hoosev. = Le chat mange la souris dans la maison.
Dans certains cas, le sujet peut être omis, comme par exemple, dans une phrase dont le verbe est à la deuxième personne du singulier de l'impératif :
Inzhet ed kàrnas. = Mange ta viande.
Une phrase peut être constituées de plusieurs propositions indépendantes juxtaposées, séparées par un signe de ponctuation ou par une conjonction.
A ere hoψen tinek : da pùză = Il était vingt heures : il partit.
La conjonction od (ou) peut être redoublée (apparaître au début de la première proposition (pouvant être limitée à un seul verbe) pour exprimer un "ou exclusif" (xor ) :
- Od o inkòm od o uspùze, do nep staṅt aṅtek àt tœrev = Tu rentres ou tu sors, mais ne reste pas devant la porte.
Ce redoublement n'est pas systématique, même pour ce cas-là (o inkòm od o uspùze), mais il est très utile pour des phrases du type :
- o kàn gœnes od àt lœjves od à piyrs = Tu peux prendre l'orange ou la poire (mais pas les deux).
Propositions principales
La proposition principale est une proposition dont un des éléments (substantif, adjectif, verbe) peut avoir, pour complément, une autre proposition, c'est à dire un groupe de mots contenant au moins un verbe...
Propositions subordonnées
Ces propositions sont de deux type, selon le type de mot dont elles sont les compléments.
Relatives
La proposition subordonnée relative est le plus souvent complément d'un nom, quel que soit la fonction de celui-ci.
- Àt dak qua waad àt bus • ed fràndak = L'homme qui attend le bus est mon frère.
Mais elle peut être également complément d'un adjectif (le plus souvent au superlatif), d'un pronom, ou bien même sujet du verbe de la proposition principale :
- Quadù sliyf ceent = Qui dort dîne.
Toutefois, lorsqu'elles sont compléments, elles sont caractérisées par un pronom relatif, qui les rattache à la proposition principale. Ce pronom peut être sujet ou complément du verbe de la proposition subordonnée. Dans la phrase mentionnée précédemment (proposition subordonnée en vert), le pronom relatif qua est sujet du verbe waad et la proposition est complément du nom dak.
- Ep o prova àt robs quas e kova ni os? = As-tu essayé la robe que je t'ai achetée?
Dans l'exemple ci-dessus, quas, pourtant placée devant, est complément du verbe kova.
- Àt lobed quan àt kœn • wỳt • àt kàp àt meuten. = Le loup dont la queue est blanche est le chef de la meute.
- Eg vedja àt każ quan o dora àt deskríptyns. = J'ai vu la fille dont tu m'a fait la description.
- E kawehrdesa à stades quav o hoslíven. = J'ai traversé la ville où tu habites.
- Æt dak nep àt pirm quas e quddéa. = Cet homme n'est pas le premier que j'aie désiré.
Les pronoms relatifs aneuviens sont beaucoup moins variés que leurs homologues français, puisqu'ils ne sont que la représentation des quatre cas de la déclinaison aneuvienne du pronom QUA. Ainsi, les pronoms "lequel... auxquelles" ne trouvent leurs équivalents que dans une des quatre formes de qua :
- Æt nexàvdak ni quas o haba ùt dyċív kis • ed neràpdak en! = Le garçonnet auquel tu as eu un geste déplacé est mon fils !
- Æt • at mes en quav àt bœtej cem poad = C'est la table sur laquelle se trouve la bouteille (la bouteille est posée).
- Àt pœnt per quav àt A-B kyt pas... = Le point par lequel (ou "par où") passe la droite AB...
Conjonctives
La proposition subordonnée conjonctive a la même fonction qu'un nom ou un pronom, complément d'un verbe :
- En tant que complément d'objet, avec la conjonction de subordination tep.
- Ar vedjar tep eg ere iyrrev. = Ils ont vu que j'étais en colère.
- En temps que complément circonstanciel
- de temps :
Tev or mir pàtezar, eg lom mir nep ere dær. = Quand tu arriveras, je ne serai déjà plus là.
- de cause :
Eg pùza sĕrtep eg ere hab rec cyn. = Je suis partie parce que j'en avais assez.
- de conséquence :
Ka ere tan ryln tep eg ere nep pòten dyzhiyr ed lœx. = Elle était si belle que je ne pouvais pas détourner mon regard.
- de but :
Ka dem ere mihan kes ætev bertep da adàc kas. = Elle s'était habillée comme ça pour qu'il la remarque.
- d'opposition :
Obtep da er jàrev segek-nov ea oblóm sed nodlegev ea sed ekjeve, da dem ere kred reen syldærun! = Bien qu'il eût soixante huit ans et malgré sa canne et ses rides, il se croyait encore séduisant !
- de condition
etc...
Participes
Les propositions subordonnées participes sont tout aussi bien l'équivalent de leurs homologues françaises que des propositions infinitives, lesquelles n'entrent pas dans une catégorie distincte en aneuvien<ref>Da kàn kom n'est considérée, en aneuvien que comme une seule proposition indépendante, alors que eg vedj das komun est une phrase dont la proposition principale est eg vedj das et la subordonnée est représentée par le verbe komun dont das est le sujet.</ref>. Pour qu'on ait affaire à une subordonnée participe, il est nécessaire que le verbe au participe ait un sujet distinct de celui de la proposition principale, même si celui-ci n'est pas clairement exprimé, comme dans le deuxième exemple ci-dessous ; raison pour laquelle un verbe au gérondif ne convient pas comme "verbe principal" d'une proposition participe.
- La vœnde àt advélynaċ las spiysun. = L'appétit vient en mangeant (on trouve l'appétit en mangeant).
La (on) est sujet tout à la fois de vœnde et de las spiysun.
- Or vermydite rœvun pos hoψev tinek = Évitez d'appeler après 20:00.
Si rœvun a bien un complément (pos hoψev tinek), il n'a, par contre, pas de sujet.
- La vœndar das, ceenun dav ed bauqev àt telew. On l'a trouvé, dinant chez lui devant la télé.
LA est sujet de vœndar ; das, complément de vœndar, est sujet de ceenun.
Discours direct et discours indirect
Discours direct
C'est, en aneuvien comme dans d'autres langues, le plus simple à exprimer : deux propositions indépendantes juxtaposées dont l'une d'entre elle (la seconde, souvent) est encadrée d'une paire de guillemets. Il n'y a aucun lien grammatical entre les deux.
- «Er mir stane» ar diktar = « Nous resterons » qu'ils ont dit.
- Da mœldiktă: «eg mir biskom» = Il répéta : « je reviendrai ».
Ce discours est notamment utilisé pour reproduire à l'identique un propos rapporté. C'est grammaticalement le plus simple, car il n'y a pas d'interaction ni entre les différents pronoms ou substantifs, ni entre les temps des différents verbes.
Discours indirect
Le discours indirect recadre le propos rapporté dans une proposition subordonnée conjonctive, ce qui en rend la rédaction dépendante du contenu de la propositions principale. La langue aneuvienne ne dépare pas du lot. Ainsi on a les correspondances suivantes :
Pronoms
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Dans le tableau de droite, les pronoms changent entre la deuxième et la première personne.
Direct | Indirect |
---|---|
A<ref>Da ou ka, le plus souvent</ref>dik: «e komun» | A dik komun. |
A dik ni es: «o komit» A dik ni os: «o komit» |
A dik tep e komit A dik tep o komit |
A dik ni es: «a komit» | A dik tep o komit A dik tep a kom(it)<ref>Le deuxième a renvoie à une autre personne. Du reste, on peu transformer la phrase en :Da dik tep ka kom = Il dit qu'elle vient.</ref> |
La première de toutes ces phrases a pour traduction : Je dis : « je viens ». Les autres en découlent.
Verbes
- Temps & modes
L'utilisation du participe ou de l'impératif n'est pas systématique dans la phrase directe, ainsi :
- E dik spiysun hoψev dektern (diction problématique)
dans une phrase indirecte, devient :
- E dik: «e spiys hoψev dektern»
dans une phrase directe.
Le choix du temps du verbe de la proposition subordonnée dépend de celui de la principale et de la concordance des temps. S'y ajoutent la notion d'antériorité, de simultanéité et de postériorité<ref>Lesquelles notions pouvant influer sur le mode des verbes de la subordonnée, selon les nuances voulues.</ref>. Ainsi, la phrase directe :
- O dikta: «a mir kom» = tu as dit : « il viendra »
devient-elle :
- O dikta tep a kom = tu as dit qu'il viendrait
passée par la moulinette indirecte.
Toutefois quand le discours indirect est réfléchi (une seule personne), il n'y a plus de proposition subordonnée, le deuxième verbe est au participe (cf exemples ci-dessus) au temps voulu :
- A dikta: «e koma» → a dikta komuna
- Ar diktar «er mir nep ceen aṅt 20:00» → Ar diktar mir nep ceenun aṅt 20:00<ref>Ils ont dit qu'ils ne dîneraient pas avant 20:00.</ref>.
On a également un participe dans ce cas de figure :
- Eg dikta ni as: «Dem kjas silent» → E prega ni as dem silun<ref>Je lui ai prié de se taire.</ref>.
Retour: Aneuvien
<references/>