Syntaxe elkanne

De Ideopedia

La syntaxe de l’Elko est relativement rigide. Cela s'explique par le fait que l'Elko ne compte que quatre suffixes pour plus d'une trentaine de fonctions. La position du mot dans la phrase permettra de définir le sens de son affixe.

La notation syntaxique

Avant de nous lancer dans le vif du sujet, penchons nous sur la notation syntaxique employée en Elko, elle est souvent utilisée dans les méthodes d’apprentissage, exercices et démonstrations.

notation syntaxique
symbole valeur
/ Séparation entre les mots
// Signe de ponctuation. Se place aussi en début de phrase
- Rattache un concept
+ Rattache un élément grammatical
concept concept
ADJ élément grammatical
() Elément facultatif
[] pronciation

La boîte de Hockett

La boîte de Hockett est une représentation de la structure syntaxique de la phrase, en constituants immédiats. Elle fut présentée par le linguiste du même nom dans A Course in Modern Linguistics (1958). Il est bien évident que la boîte de Hockett n’a pas été conçue pour servir la syntaxe elkanne. C’est pourquoi je vous présente ci-dessous une adaptation pour représenter les spécificités de la structure syntaxique elkanne.

Phrase
Sujet Verbe Complément Circonstant

Description

Bien que la boîte de Hockett apparaît comme extrêmement simple d’un point de vu schématique, elle nécessite néanmoins quelques explications. Elle transcrit bien cependant l’aspect régulier de la langue.

La Boîte de Hockett Elkanne (ou BHE) est une représentation schématique de la phrase qui s’étend sur quatre lignes et sur quatre colonnes principales. Elles se présente comme un arbre chronologique avec, à chaque niveau, des précisions supplémentaires sur la syntaxe de la langue.

  • Au premier niveau, c’est-à-dire à la première ligne on réunit sous le terme « phrase » n’importe qu’elle phrase possible qu’il est possible de créer en Elko. Ainsi toutes les phrases que vous pouvez écrire se retrouveront automatiquement dans cette boîte de Hockett.
  • Au second niveau on retrouve ce que l’on appelle les constituants. Ce sont des morceaux de phrase ou syntagmes. Il en existe quatre : sujet, verbe et complément, circonstant. Chaque constituant doit impérativement garder sa place même si celle-ci est différente du français. Ils sont ici représentés entre crochets. Notez bien qu’ils peuvent contenir plusieurs mots.
  • Au troisième et au dernier niveau se trouve donc l’intégralité des morphèmes de la langue elkanne. Ils sont représentés chacun par une voyelle qui n’est autre que leur suffixe. La place qu’ils ont dans le tableau est celle qu’ils auront dans la phrase. Il paraît bien évident que tous les morphèmes ne seront pas forcément utilisés en même temps. La boîte de Hockett est juste une représentation générale.

Remarque : Notez que l’ordre des morphèmes au sein du syntagme suit l’ordre alphabétique, c’est-à-dire qu’on ne les trouvera que dans l’ordre suivant a,e,i et o. Ceci est indiqué dans la boite de Hockett.

Les constituants immédiats

Les constituants de la langue elkanne existent au nombre de quatre, comme nous venons de le voir. L’ordre de ces constituants est immuable. Il est cependant important de savoir qu’ils ne sont pas obligatoires. On peut ainsi rencontrer des phrases ne comportant pas de complément, ou pas de circonstant, ou ni l’un ni l’autre. Il existe même des phrases sans sujet ou sans verbe. Vous verrez ainsi que l’Elko est une langue est flexible et analogue à la fois.

Le sujet

On désigne sous le nom de sujet le constituant qui a pour rôle de nous renseigner sur l’identité de celui qui provoque l’action dans la phrase. Ainsi dans la phrase le chien mange un os dans le jardin. Le syntagme « le chien » joue le rôle de constituant sujet (S). Vous remarquez alors qu’un constituant peut contenir plusieurs mots. Certaines phrases peuvent posséder plusieurs sujets, liés les uns aux autres par une conjonction. Ainsi dans la phase suivante le constituant sujet est : Oket to Aketa

ex : Oket to Aketa sabaki Eden bene Adam et Eve marchent dans le jardin d’Eden

On ne place pas de « c’est » lorsqu’il y a déjà un sujet dans la phrase. On préfère ne pas le traduire du tout.

ex : Telnaro gera ! Internet c’est pratique !

Le verbe

On désigne sous le nom de verbe le constituant qui a pour rôle de nous renseigner sur l’action qu’exerce le sujet de la phrase. Ainsi dans la phrase le chien mange un os dans le jardin. Le syntagme « mange » joue le rôle de constituant verbal (V).

ex :Kereko wami babo bene Le chien mange un os dans le jardin

En linguistique, on a coutume de distinguer la forme active de la forme passive des verbes. Cette distinction ne se fait en Elko qu’au moyen d’un suffixe : -i pour la forme active et -a pour la forme passive.

  • Voix active : Teteko wami kumeko Le chat mange la souris
  • Voix passive :Kumeko wama teteke La souris est mangée par le chat

Le complément

On désigne sous le nom de complément le constituant qui a pour rôle de nous renseigner sur la nature ou l’identité de celui ou de ce qui est provoque par l’action du sujet dans la phrase. Ainsi dans la phrase le chien mange son os dans le jardin. Le syntagme « son os » joue le rôle de constituant complémentaire (Co).

ex : Kereko wami babo bene Le chien mange un os dans le jardin

En linguistique, on a coutume de distinguer le complément d’objet direct (COD) du complément d’objet indirect (COI). Les COI se distinguent des COD par l’utilisation d’une préposition. Cette distinction COD / COI ne se fait en Elko qu’au moyen d’un suffixe : -o pour les COD (nominatif) et -i pour les COI (datif).

ex : Kereko wami babo Le chien mange un os

ex : Olo pabi mani Tu parles à un homme

Remarque : En Elko on fait souvent la différence entre compléments d’objets animés (COAN) et compléments d’objets inanimés (COIN). Les premiers font référence à des êtres animés (humains, animaux) tandis que les seconds font référence à des choses inanimés (objet, …). Cette distinction n’est pas très répandue.

Le complément d'objet direct COD

Le complément d’objet direct ou COD est un complément que l’on trouve immédiatement après le verbe, il n’est pas séparé de ce dernier par une préposition comme c’est le cas pour le COI.

ex : Kereko wami babo Le chien mange un os

En général, le COD répond à la question quoi ? ou qui ? posée au verbe. Il est donc facilement repérable. En Elko, le COD prend la marque du nominatif puisque l’accusatif n’existe pas. Il se marque donc au moyen du suffixe casuel -o.

Le complément d'objet indirect COI

Le complément d’objet indirect ou COI est un complément que l’on trouve après le verbe, il est séparé de ce dernier par une préposition contrairement au COD. En général, le COI répond à la question à quoi ? ou à qui ? posée au verbe. En Elko, le COI prend la marque du datif. Il se marque donc au moyen du suffixe casuel -i.

ex : Owen kowi kereki Jean parle à un chien

Le complément d'objet second COS

Le complément d’objet second ou COS est formé du cumul d’un complément d’objet direct (COD) et d’un complément d’objet indirect (COI). Le complément d’objet direct (COD) porte alors le nom de complément d’objet second (COS).

ex :Owen kowi kereki Jean donne un os à un chien

Remarque : Dans cette configuration, le complément d’objet direct (COD) sera au nominatif et le complément d’objet indirect/second (COI/S) sera au datif, il n’y a pas de changement.

Le complément d'objet interne

Sous le nom barbare de complément d’objet interne se cache en fait un phénomène très simple de redondance verbe / complément. En Elko on fusionne les deux en un verbe et le tour est joué ! On utilise également le suffixe cumulé –oi, comme dans les deux exemples ci-dessous :

ex : deino vie > deinoi vivre sa vie

ex : lilo jeu > liloi jouer à un jeu

Le complément d'agent

Le complément d’agent c’est le sujet placé après le verbe. En Elko cette configuration est assez rare, puisque la syntaxe est beaucoup plus rigide qu’en français. Le sujet sera bien plus souvent en première position.

  • Voix active : Owen lambai kereko Jean regarde le chien
  • Voix passive : Kereko lamba Owene Le chien est regardé par Jean

Le complément circonstanciel

Bonne nouvelle, là où le français distingue plus d’une douzaine de compléments circonstanciels (temps, lieu, cause, conséquence,…) l’Elko n’en reconnaît qu’un seul ! La préposition se transforme alors en suffixe casuel e. Le contexte permettra de distinguer les subtilités.

ex : Owen lili pele Jean joue dans la maison

Pour affiner un sens ou pour éviter l’emploi des déclinaisons. On peut fabriquer ces prépositions qui font défaut à la grammaire elkanne en ajoutant à la clé adéquate le suffixe "-e".

ex : Owen lili wete pelo Jean joue dans la maison

Le circonstant

On désigne sous le nom de circonstant' le constituant qui a pour rôle de nous apporter des informations supplémentaires et accessoires, sur le contexte de l’action. Ainsi dans la phrase le chien mange son os dans le jardin. Le syntagme « dans le jardin » joue le rôle de constituant circonstanciel (Ci). Etant toujours introduit par une préposition le circonstant prend naturellement le suffixe prépositionnel « -e ».

ex : Kereko wami babo bene Le chien mange un os dans le jardin

La phrase

La phrase simple

En Elko une phrase est considérée comme simple lorsqu’elle ne se compose que des quatre constituants décris précédemment. Elle peut alors contenir au minimum deux constituants et au maximum quatre. Ainsi aucune phrase ou énoncé ne peut se composer que d’un seul mot, lorsque c’est le cas on a recours au vocatif. De la même manière, la phrase simple ne peut contenir au maximum que quatre éléments.

Par conséquent une phrase peut contenir deux, trois, voir quatre constituants. Elle sera alors délimité par des signes de ponctuation, permettant de séparer les phrases entre elle

ex : Owen to Amara wami komgano amle Jean et Marie mangent des spaghettis au restaurant

La phrase complexe

Comme nous venons de le voir, la syntaxe elkanne est très rigide. Pour cela, lorsque deux constituants de même nature se présentent dans un même phrase on utilise alors la virgule pour former une nouvelle phrase contiguë dans laquelle on placera ce constituant. Pour se faire on a souvent recours à la reprise anaphorique.

ex : Er wasi mano, ho Ekkulo L’homme dont je te parle est vétérinaire (litt. Je te parle d’un homme, il est vétérinaire)

Les constituants doubles

Certaines phrases possèdent plusieurs constituants de même nature. On parle alors de constituants doubles. Dans la plupart des cas on relie ces deux constituants par une conjonction de coordination :

ex : Owen to Amara wami amle Jean et Marie mangent au restaurant

Dans le cas des verbes doubles on a souvent recours à l’utilisation du ligatif. Il se présente sous la forme du suffixe « -u » que l’on place à la fin du premier des deux verbes :

ex : Er rossau lambai li j’ai envie de te voir

Dans le cas des circonstants, ils se doivent impérativement d’exprimer deux notions différentes. En premier le lieu en second le temps. Si ce n’est pas le cas on a affaire à un contresens à coup sûr ! Les deux syntagmes sont alors juxtaposés :

ex : Ogal lara Oluk tewe, mute alta Gaël a rencontré Luc en ville, aux alentours de huit heures

Remarque : Le cumul d’un circonstant de lieu et d’un circonstant de temps est considéré comme étant un seul élément que l’on appelle : constituant spatio-temporel, c’est pourquoi la virgule n’est pas systématique.

Les subordonnées relatives

La proposition subordonnée relative est reliée à la proposition principale par un pronom relatif. Ceci peut être traduit en Elko au moyen d’une simplification syntaxique :

ex : Er lambai kala loro Je regarde une fleur qui est belle = Je regarde une belle fleur

Ou au moyen de la reprise anaphorique :

ex : Bassai tabo, ho ladore Le livre que j’adore est sur la table (litt. Le livre est sur la table, je l’adore)

les subordonnées conjonctives

La proposition subordonnée conjonctive est reliée à la proposition principale par une conjonction de subordination. Ceci peut être traduit en Elko de deux manières :

  • Soit en respectant la même structure qu’en français. Prenez garde à ne pas mettre de pont d’interrogation dans ce cas !

ex: Kowi ri dewe el waki dis-moi quand tu pars

  • Soit en séparant les deux propositions par une virgule, et en transformant la conjonction de subordination en adverbe interrogatif.

ex : Kowi ri, el waki dewe ? dis-moi quand tu pars

Les phrases imbriquées

On dit de deux phrases qu’elles sont imbriquées lorsqu’elles sont incluses l’une dans l’autre. Lorsque ce genre de cas se présente on sépare les deux phrases par une virgule en les reconstituant comme le souhaite la syntaxe elkanne :

ex : Le livre, celui dont la couverture est verte, est posé sur la table

Cette phrase se segmente alors en deux éléments séparés par une virgule. Dans la première partie que l’on appelle principale : on place les éléments généraux et principaux. Dans la seconde appelée subordonnée est placée le reste des informations.

[Le livre est posé sur la table]PRINC,[ il est de couleur verte.]SUB

Évitez cette tournure :

Le livre qui est de couleur verte est posé sur la table

La traduction du "ce que"

La locution est très pratique et très utilisée, c’est pourquoi il était normal de lui consacrer un paragraphe. Pour la traduire on a deux solutions:

  • soit on manipule la phrase pour la rendre interrogative et en utilisant la particule interrogative « e ».

ex: Ero rosu teki, ol lambai e ? Je veux savoir ce que tu regardes.

  • Soit on utilise la particule ko que l’on place au même endroit quen français. Cette seconde solution est la plus courante et permet de préserver le type de phrase auquel on a affaire.

ex : Ero rosu teki ko ol lambai Je veux savoir ce que tu regardes.

La différenciation nom / verbe

Dans certains cas, la question peut se poser. En effet, en Elko, certains mots ne se traduisant pas, on doit recourir à d’autres formulations. Pour l’exemple, prenons le mot lartymo il signifie rendez-vous.

ex : Ero larteimi je prends rendez-vous

ex : Ero larteimo j’ai rendez-vous

La différenciation adjectif /adverbe

Les adjectifs qualifient un nom tandis que les adverbes qualifient un verbe. Retenez cette forme en toutes circonstances, elle vous sera bien utile.

La différenciation adjectif /verbe

Dans les cas des verbes en « -a » o plus précisément des participes ils sont souvent comparables à des adjectifs. Pour savoir à quoi vous avez affaire il vous suffit de reveler dans quel constituant il se trouve.


La reprise anaphorique

On appelle reprise anaphorique ou plus simplement reprise, toute réutilisation d’un mot ou d’un groupe de mots au sein d’un même texte. Cette reprise anaphorique se fait au moyen d’un « h » suivit de la voyelle isolée représentant l’affixe du mot repris. Cela marche avec tous les affixes :

ex : Ego wami tekono Il mange une pomme > Ego wami ho Il en mange une

La reprise anaphorique permet de décomposer les phrases pour les rendre plus facile à gérer. Pour ce faire on utilise un mot contitué de deux éléments : un « h » qui reprend la racine en question et une voyelle, celle appartenant au mot à reprendre. La reprise permet de traduire de nombreuses tournures différentes en français.

ex : Ero lambai teteko, ho kinnia Le chat que je vois est blanc

ex : Ero labi tabo, ho dina Le livre dont je te parle est vieux

Remarque : Toutefois prenez bien garde ce qu’aucun mot ne se finisse par la même voyelle entre la reprise et le mot que vous souhaitez reprendre, car dans ce cas, c’est le mot le plus proche de la reprise qui est concerné.

La reprise anaphorique explicite ou énonciative

On appelle reprise anaphorique explicite ou plus simplement RAE, tout mot sous entendu par la situation d’énonciation, c’est-à-dire par le contexte précis où se passe l’action.

ex : Ne tini ho ! Ne la fermes pas !

Pour traduire le pronom « en » on a aussi recours à la reprise « ho ». Veillez à ce qu’aucun mot de la phrase ne contienne déjà cet affixe sans quoi la reprise ferait référence à ce dernier.

ex : Ero kowi ka tabo li Je te parle de ce livre > Ero kowi ho li Je t’en parle

Remarque : N’oubliez pas que le pronom étant au datif se trouve propulsé en fin de phrase puisqu’il appartient au circonstant.

La reprise cumulée

On appelle reprise cumulée, toute agglutination de deux suffixes. Pour des raisons euphoniques la reprise cumulée commence souvent par un « h ». La reprise anaphorique est surtout utilisée pour éviter de ne répéter non pas le même mot (reprise anaphorique classique) mais la même racine (représenté par le « h »).

ex : Ka kowo kowa Cette langue est parlée > Ka kowo hoa Cette langue est parlée

Remarque : la plupart du temps on ne reprend qu’un seul élément (nom, verbe, etc.) Cependant, parfois il peut arriver que l’on en prenne deux, à ce moment là on a coutume d’insérer un « h » entre les deux reprises. Ainsi la reprise ohi reprensdra le nom et le verbe de la phrase précédente.

Les types de phrases

Tout comme en français, il existe en Elko quatre types principaux de phrases : exclamative, interrogative, injonctive et déclarative. Peu importe le type dont il s’agisse, elles sont toutes quatre exprimées au moyen d’une voyelle et d’un signe de ponctuation. Il est préférable de les mettre côte à côte même si la syntaxe s’en trouve chamboulée.

La phrase exclamative

L’expression de l’exclamation et l’ensemble des interjections se font en Elko au moyen de la particule « -a » et du point d’exclamation. Il traduit les adjectifs exclamatifs : quel, quelle, etc. Ainsi que tous les mots d’exclamation et les interjections.

ex : kala teteko a ! Quel beau chat !

Lorsque le mot sur lequel porte l’exclamation se termine déjà par un « a », on peut alors se passer de la particule autonome, ceci serait alors considéré comme une redondance. Pour ce faire il est possible de déplacer les mots appartenant au même constituant.

ex : teteko kala ! Quel beau chat !

La phrase interrogative

L’expression de l’interrogation se fait en Elko au moyen de la particule « -e » et du point d’interrogation. Il traduit les adjectifs interrogatifs : quel, quelle, etc. Ainsi que tous les mots d’interrogation.

ex : El sutkoi e ? De quoi parles-tu ?

ex : E ? Quoi ?, Qui ?, Lequel ?,…

Lorsque le mot sur lequel porte l’interrogation se termine déjà par un « e », on peut alors se passer de la particule autonome, ceci serait alors considéré comme une redondance.

ex : Kewe ? Où ?

La phrase injonctive

L’expression de la phrase injonctive se fait en Elko au moyen de la particule « i » et du point d’exclamation. Cela traduit également, le jussif, l’impératif et tous les mots traduisat un ordre.

ex : Wami i ! mange !

Remarque : Comme dans les autres types de phrases, la particule vocalique devient superflue lorsque le mot qui la précède se termine déjà par cette même voyelle « wami i ! » deviendra alors « wami ! »

la phrase déclarative

L’expression de la phrase déclarative ou phrase assertive se fait en Elko au moyen de la particule « o » et du point. La phrase déclarative est la phrase par défaut et, par conséquent elle est sous-entendue. La particule « o » étant principalement le suffixe des noms lui aussi sous-entendu.

ex : El lambai teteko (o) Je regarde un chat

La phrase affirmative

La phrase affirmative traduit une insistance visant conforter la pensée de son interlocuteur. Elle se marque au moyen de la particule adverbiale « me » qui littéralement signifie « oui ». Mais qui, dans ce contexte, se traduit principalement par des adverbes emphatiques du type : en effet, efffectivement, il est vrai…

Au même titre qu’un adverbe cette particule adverbiale se place comme un adverbe, c’est-à-dire juste avant le verbe, comme dans l’exemple suivant :

ex : Ka wako me pali ri En effet, cette voiture m’appartient bel et bien

Associée à la particule négative « ne », on peut obtenir une mise en relief.

ex : Ne ra wako, me la wako Il ne s’agit pas de ma voiture mais de la tienne

La phrase négative

La phrase négative permet d’aller à l’encontre de la pensée de son interlocuteur ou d’en nier ses affirmations. Elle se marque au moyen de la particule adverbiale « ne » qui littéralement signifie « non ». Mais qui, dans ce contexte, se traduit principalement par des adverbes du type : ne, ne…pas,…

Au même titre qu’un adverbe cette particule adverbiale se place comme un adverbe, c’est-à-dire juste avant le verbe, comme dans l’exemple suivant :

ex : Ka wako me pali ri Cette voiture ne m’appartient pas

Le factitif

Le factitif est une forme de l’aspect du verbe qui indique une action exercée par une autre personne que par le sujet. En Elko le factitif s’exprime au moyen du datif « -i » en position sujet.

ex : Ego kiti palleo Il construit une maison > Egi kiti palleo Il fait construire une maison par quelqu’un d’autre

Pour indiquer l’identité de la personne qui est à l’origine de l’action, on a recours à une structure syntaxique quelque peu différente du français. Ainsi le sujet sera bien celui qui crée l’action, et le bénéficiaire en deviendra le complément et prendra la marque du datif « -i ».

ex : Ego kiti palleo Oweni Il construit une maison pour Jean


L'inchoatif et le terminatif

l'inchoatif

L’inchoatif est une forme verbale indiquant le début d’une action, ainsi que son évolution. En Elko l’inchoatif se traduit au moyen de l’auxiliaire verbal ketu. Cette forme verbale n’a rien de particulier au niveau morpho-syntaxique puisque cette forme respecte la logique de la langue, ainsi l’auxiliaire prend le suffixe « -u » car la grammaire exige que le premier d’une suite de deux verbes doit prendre le ligatif.

ex : Go diwi Il travaille > Go ketu diwi Il commence à travailler

Le terminatif

Le terminatif est la forme verbale exactement opposée à l’inchoatif, il exprime une action sous l’angle de son achèvement. Pour se faire il suffit d’insérer l’infixe antonymique « -a- » dans l’auxiliaire verbal ketu pour obtenir keatu.

ex : Go diwi Il travaille > Go betu diwi Il finit de travailler