Rag

De Ideopedia
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Rag
 
Année de création 2008
Auteur Manildomin
Régulé par
Nombre de locuteurs
Parlé en
Idéomonde associé
Catégorie Langue artistique
Typologie Langue mixte
Alphabet Latin
Lexique
Version 1.1
Codes de langue
ISO 639-1
ISO 639-2
ISO 639-3
Préfixe Idéopédia IDEO_RAG

Le Rag est une idéolangue créée par Manildomin.


Voici une sorte de Fundamento à la sauce du Rag, l'idéolangue sur laquelle je travaille depuis à peu près deux ans. J'ai décidé de le mettre sur une page statique de mon blog pour que d'éventuels intéressés puissent y accéder facilement. Vous en saurez plus en lisant la suite.

Avant-propos

Le Rag est une langue artistique : inventée pour les besoins d'une œuvre, pour le plaisir ou comme langue personnelle. Ainsi qu'une langue mixte : son lexique s'inspire de l'existant mais prend ses distances avec les formes originelles."mixte, de structure plutôt Isolante : les mots subissent peu de variations.", dont les phrases suivent l’ordre SVO : Sujet Verbe Objet."SVO. Son fonctionnement s’inspire notamment de l’Elko pour les marqueurs et le schéma des mots, mais s’en éloigne sur beaucoup d’autres points, comme le concept du scope et l’utilisation des pronoms.

Le Rag est sous Licence Art Libre et de ce fait, vous avez le droit de le modifier et de le diffuser à condition de conserver tout travail dérivé sous une licence similaire. Pour en savoir plus, cliquez ici.

J’ai deux remerciements à faire : le premier à l’égard des membres de l’Atelier - forum francophone d'idéolinguistique de qualité - , sans l’aide desquels le Rag ne serait pas allé bien loin. Le second envers Guillaume Pasquet, pour toutes ses bonnes idées.

Le Rag peut être amélioré par quiconque le veut. Pour mieux organiser sa maintenance, une nouvelle version majeure verra le jour uniquement lorsque les nouveautés proposées auront atteint un palier critique, les versions mineures ( .1, .2, etc. ) servant d’intermédiaire. J’actualiserai alors cette page statique en conséquence.

La version actuelle du Rag est la version 1.1

Grandes lignes

Alphabet

Le Rag utilise un alphabet dédié mais celui-ci est encore en travaux et n'est pas utilisable sur ordinateur. Par conséquent, c'est la transcription latine que nous allons voir :

Voyelles
Lettre a aa o oo e ee i y
API a ɑ o ɔ e ɛ i y
X-SAMPA a A o O e E i y
Exemple latte pâte mot tort thé cèpe nid luge

Les lettres a, o et e sont doublées quand les sons qui y sont associés sont ouverts. Pourquoi ne pas avoir choisi â, ô, î ? Parce que tout le monde n'a pas un clavier Azerty avec les accents appropriés. De plus, il est strictement impossible, en Rag, de rencontrer deux voyelles identiques l'un après l'autre, hormis dans ce cas précis.

Consonnes
Lettre ii yy z s j c g k b p v f d t
API j ɥ z s ʒ ʃ g k b p v f
X-SAMPA j H z s Z S g k b p v f d_d t_d
Exemple bille nuit rose fosse rage chat tag sac bar cape lave taf dent site

Les sons des lettres ii et yy ne sont pas considérés comme des glides en Rag, mais comme des consonnes à part entière.

Chaque son de consonne sourde a un équivalent voisé, comme t et d ou p et b. En Rag, cinq consonnes dérogent cependant à cette règle :

Consonnes sourdes / voisées sans équivalent voisé / sourd
Lettre h r l m n
API h ʁ l m n
X-SAMPA h R l m n
Exemple home lire malle limite inné

Scopes

Le Rag se distingue clairement du français, entre autres de par la manière dont il considère et classifie les mots. Le scope ( néologisme ) est ici un concept fondamental, il s’agit du champ d’action d’un mot ou groupe de mots. Il en existe exactement trois : sujet, verbe, objet. Grosso modo, dans un souci d’analogie avec la langue de Molière, on pourrait les rapprocher de la nature et la fonction d’un mot. La différence : en Rag, un mot a une forme originelle et un scope, point final. Un exemple pour illustrer ce qui peut sembler flou :

Un¹ oiseau² est³ un¹ oiseau² *

Nature des deux un¹ : article. Nature des deux oiseau² : nom. Nature du verbe est³ : je viens de le dire !

Fonction du premier groupe « un oiseau » : sujet du verbe. Fonction du second groupe : complément d'objet direct. Quant au verbe, il est à la base de la phrase, c'est là sa fonction.

* Je sais, cette phrase est grotesque.

La traduction en Rag :

himsifar¹ ihimsifalolar²

Scope de himsifar¹ : sujet. Scope de ihimsifalolar : verbe.

Si vous ne trouvez pas ça plus simple, c'est que vous avez un esprit bien tordu !

Mais qu'en est-il des compléments circonstanciels, des conjonctions, etc. , me direz-vous ? Une phrase en Rag comporte plusieurs blocs d'un ou plusieurs termes, chaque bloc ayant un scope différent ( avec un peu de logique, vous pouvez en déduire le nombre maximal de blocs dans une phrase ). Les types de mots évoqués précédemment sont intégrés aux blocs.

Et si l'on souhaite construire une phrase avec des propositions subordonnées, me demanderez-vous ? Dans ce cas, la ou les subordonnées sont intégrées au bloc objet, en utilisant un procédé nommé surcharge du champ d'action ( que nous aborderons plus tard ).

Marqueurs

Le principe des scopes laisse une certaine liberté en Rag : ainsi, il est possible de supprimer des blocs pour ne garder que ceux qui sont nécessaires. Cela donne des phrases avec les blocs scopés sujet-verbe, verbe-objet voire sujet seul, ou ( moins courant ) sujet-objet, verbe ou objet seul. Vous avez vu que l'exemple ci-dessus ne comportait que sujet et verbe, mais il était également possible d'obtenir toutes les possibilités que j'ai énoncées, sans exception. Ceci est rendu possible grâce au concept des marqueurs, que nous allons voir maintenant.

En Rag, chaque mot a une forme originelle qui suit le modèle Consonne Voyelle Consonne. Il n'est utilisable sous cette forme que dans le scope sujet. Pour l'employer ailleurs, il faut signaler son champ d'action par un marqueur. Un marqueur est une voyelle ajoutée au début d'un terme. Prenons le mot :

vim ( rapidité )

Transféré au scope verbe, cela donne :

ivim ( être rapide )

Le scope verbe est donc marqué par la voyelle i. Quant au scope objet, c'est la voyelle e qui l'indique :

evim ( intraduisible en français )

Les marqueurs indicateurs de scope ne s'appliquent qu'au niveau du bloc. Ainsi, l'ensemble suivant donne :

ivimamat ( être lent )

Et pas un truc du type :

ivimeamat

Vous remarquez tout de suite la voyelle a, et si vous avez suivi jusqu'ici, sa présence doit vous turlupiner un brin. Il s'agit justement d'un autre type de marqueur qui, lui, s'applique au niveau du mot. Cette voyelle montre que le terme au début duquel elle se fixe a une influence sur le terme précédent. Selon que le terme en question se trouve dans le scope verbe ou les scopes sujet et objet, il peut être assimilé à un adverbe ou à un adjectif français. Le Rag accepte la suppression modérée du marqueur a s'il n'est pas entouré de consonnes identiques, comme dans cette phrase qui nous a servi d'exemple :

himsifar ihimsifalolar

himsif ( oiseau ) devrait d'ordinaire s'écrire himasif ( animal volant ). D'ailleurs, vous pouvez voir que le bloc qui en français est utilisé comme COD du verbe être est ici directement placé dans le scope verbe. En effet, ihimsifalolar signifie être un oiseau.

Quid de alolar, me questionnerez-vous ? Si vous avez un esprit fin, vous avez capté qu'il s'agissait d'un adjectif. Qui ne ressemble pas à ce que nous avons déjà vu. Avant de maîtriser ce type de phrase, il faudra voir deux concepts en étroite corrélation, à savoir les pronoms et la surcharge du marqueur.

Mais auparavant, il est temps d'aborder un procédé vaguement évoqué : la surcharge du champ d'action. Celle-ci intervient lorsque que vous souhaitez utiliser un bloc d'un scope précis dans un autre scope. Éclaircissons-ça :

idid edat ( avoir envie d'écriture )

Comment dire « avoir envie d'écrire » ? En Rag, écrire ( idat ) appartient au scope verbe. Nous allons donc le déplacer dans le scope objet en lui faisant subir une transformation : la règle est, en cas de déplacement dans un autre scope que celui d'origine, d'intercaler la consonne l entre le marqueur du nouveau champ ( si c'est le scope sujet il n'y a pas ce marqueur ) et le marqueur de l'ancien champ. Charabia ? Voici ce qu'il adviendra de notre phrase :

idid elidat ( avoir envie d'écrire )

Il reste beaucoup d'inconnues dans votre tête quant à l'utilisation du Rag : comment conjuguer les verbes ? Comment mettre un terme au pluriel ? Ces barrières sauteront dans la prochaine partie, réservée aux pronoms.

Pronoms

Oubliez ce que vous savez sur les pronoms français, car ceux que le Rag emploie sont bien différents et ont une importance décuplée. Étant donné qu'ils sont constitués d'une voyelle suivie d'une unique consonne, ils sont facilement identifiables. Nous allons analyser la phrase ci-dessous, scope par scope :

is ilit enapalolar ( je comprends ton idée )

Vous l'aurez deviné, is est un pronom. Le Rag n'en possède que trois, et ce sont les uniques mots du lexique qui possèdent une forme plurielle :

Pronoms
Forme au singulier is ip ar
Forme au pluriel ibis izip anar
Sens je-nous tu-vous ni je-nous ni tu-vous

Le sens de ar-anar peut sembler confus. En réalité, ce pronom englobe tout ce qui n'est ni moi ni toi. Il peut signifier il, elle, ou ça, ou autre chose. Si cela le rend assez abstrait, son sens peut être clarifié par l'ajout d'autres termes.

Pour conjuguer un verbe avec un pronom, il suffit de donner au pronom en question le scope sujet. Illustration :

ip ilaratyc ( tu as du mal à travailler )

Les pronoms servent aussi à montrer à qui appartient tel objet :

lidaranas ikalapil elolibis ( son ami nous a vus )

Les pronoms ne peuvent en aucun cas se trouver dans les scopes verbe ou objet sous leur forme originelle. Ils doivent être marqués, comme les autres termes, mais leur marquage doit être double. C'est ce qui s'appelle la surcharge du marqueur. La règle est stricte : tout pronom qui n'est pas en scope sujet se voit ajouter les lettres lol après le marqueur de scope. C'est ce que nous avons constaté avec elolibis, qui porte le marqueur du scope objet puis le marqueur spécial pour pronom.

Dans le scope sujet, un pronom n'est pas concerné par le marqueur a, comme l'indique le bloc lidaranas ( lid : ami ).

Au passage, sachez que pour mettre un verbe à un temps voulu, il faut lui adjoindre un terme avec un marqueur d'influence, comme le montre le bloc ikalapil ( ikal : voir, pil : passé ). Pour mettre un mot au féminin, il faut lui ajouter alaf ( laf : femme, contraire de nas : homme ). En toute cohérence, cela ne s'applique pas à un mot qui ne désigne pas un être vivant ( exemple : chaise ) ou qui renvoie à un être vivant asexué. Pour en revenir à ar-anar, aralaf se traduira par « elle ». À votre avis, comment dire « il » ?

Pour indiquer le pluriel d'un terme, on lui colle un pronom, très souvent ar-anar. C'est pourquoi himsifar signifie un oiseau, et himsifanar donnerait donc des oiseaux, himsifibis mes oiseaux, himsifaralaf ses oiseaux ( à elle ), etc.

Conclusion

Peut-être avez-vous du mal à l'imaginer, mais avec cette première partie, vous avez déjà acquis les bases du Rag et tout le nécessaire pour construire des phrases plus ou moins complexes. Néanmoins, la lecture de la partie suivante sera nécessaire pour maîtriser toutes les facettes de la langue.

Pour aller plus loin

Le marqueur d'influence à la loupe

Nous avons vu qu'il s'agissait d'un marqueur à part, car s'appliquant au niveau des mots et non des scopes. C'est aussi un véritable couteau suisse qui permet d'exprimer une profusion de choses diverses et variées.

Pour construire une interrogation globale, c'est-à-dire une question dont la réponse ne peut être que « oui » ( han ) ou « non » ( mat ), il suffit d'adjoindre à un bloc de scope verbe le terme kit. Exemple :

ip ididakit ekas ( tu as envie de quelque chose ? )

En ce qui concerne les interrogations partielles, il faut ajouter au terme de l'objet de la question le mot nil. Sur la phrase précédente, cela donne :

ip idid ekasanil ( de quoi as-tu envie ? )

Cela fonctionne quelque soit l'objet sur lequel porte la question.

Pour faire une phrase négative, on utilise le mot mat dans le scope verbe :

aranas ikomamat emas ( il en est incapable )

Bien sûr, une interrogation globale peut être construite à la négative :

ip ididakitamat ekas ( tu n'as envie de rien ? )

On peut aussi employer le terme han pour insister sur la vérité d'un énoncé :

ip ididahan ekas ( tu as vraiment envie de quelque chose )

Comme vu avec les pronoms, on peut exprimer la possession avec le marqueur d'influence :

hapisahan ( c'est ma création )

Le marqueur d'influence permet de même de composer des nombres à partir de chiffres :

neebanadazip ( trois-cent deux )

Ici, neeb signifie « deux », nad signifie « mille » et zip est égal à « trois ».

Les possibilités offertes par le marqueur d'influence sont sans limites, si ce n'est celle du lexique.

Les termes extravertis

Ce sont des termes qui employés seuls n'ont aucun sens. Généralement, leur voyelle centrale est i. Nous avons déjà vu nil, qui intervient dans la construction des interrogations globales. Il y a également rif, qui sert à remplacer un bloc ( interdit de s'en servir pour un morceau de bloc ). Exemples :

is iratapil elolipameet ( j'ai marché avec toi )
is ilarapil erif ( j'ai aussi travaillé avec toi )
is irif elolaralafameet ( j'ai travaillé aussi, avec elle )

Dans les phrases ci-dessus, rif a pris la valeur du bloc qui portait le même marqueur que lui. Il est autorisé d'utiliser plusieurs fois ce mot dans une même phrase, mais c'est déconseillé. Remarque : dans les exemples, la présence de « aussi » dans la traduction n'était pas anodine. En effet, rif induit une impression de répétition.

Si le lexique du Rag contient d'autres mots extravertis, ils sont moins utiles et donc ne sont pas présentés ici.

Suppression de scope

J'en avais déjà parlé vers le début de la page, il est possible et même encouragé de compacter sa phrase en retirant un scope ou deux. Nous allons voir cela avec l'exemple suivant :

lidanarip idatinat efitalolip ( mes amis vont m'écrire )

Il y a le contenu standard : les trois blocs sujet, verbe et objet. Voyons comment nous pouvons compacter ça :

lidanarip idatinatefitalolip ( même sens )

Oui, nous n'avons fait que raccrocher le bloc objet au bloc verbe. Il n'y a donc plus de bloc objet. Même si ça se remarque à peine à l'écrit et pas du tout à l'oral, ce genre de modification est si simple et clair qu'en cas de bloc objet peu important, il vaut mieux le rattacher directement au bloc verbe. Maintenant, passons aux choses sérieuses :

lidanarip elidatinatefitalolip ( même sens )

Nous nous sommes contentés de transformer le bloc verbe en bloc objet, grâce au procédé de surcharge du champ d'action. Ce genre de modification-ci est tout autant simple et clair que le précédent, ce qui fait qu'en cas de bloc objet massif et de petit bloc verbe, il vaut mieux fusionner les deux de cette manière. Bien que ce type de transformation paraisse étrange au francophone, il est plus que courant en Rag.

Un poil plus complexe :

lidanaripelidatinatefitalolip ( même sens )

À moins d'avoir des blocs très courts, tout fusionner pour obtenir un bloc unique de scope sujet est mal avisé car cela donne un ensemble assez illisible. Nous pourrions aussi tout rassembler en un bloc verbe ou en un bloc objet, mais la remarque serait la même.

Au passage, il est possible de combiner le compactage avec le terme extraverti rif, à condition de n'avoir que deux blocs réunis :

lidanarip elidatinaterif ( même sens )

Mais c'est généralement imprudent, car cela peut facilement nuire à la compréhension de la phrase.</p>

Soit dit en passant, pour exprimer le passif en Rag, il suffit de ne pas définir de bloc sujet :</p>

idatinat efitalolip ( une lettre va m'être écrite )

Pour conclure cette partie, il faut savoir que la suppression de scope est un mécanisme naturel et plus que courant en Rag. Il serait dommage de ne pas y recourir. Il est rare qu'une phrase comporte les trois blocs sujet, verbe et objet bien distincts.


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