IDEO SVL Particules

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Les particules en sivélien apportent une information sur l’utilisation qui doit être faite du nom ou du groupe nominal dans la phrase. On distingue quatre types de particules : la particule de définition, unique dans sa catégorie, les particules d’états, apposées aux noms en suffixes, les particules semi-indépendantes qui agissent sur les groupes nominaux qui suivent, et les particules indépendantes agissant seulement sur le groupe nominal qui suit.

Particule de définition

La particule de définition a apporte un caractère défini au nom qu’elle précède. Il n’y a aucune obligation à utiliser cette particule chaque fois qu’un nom est défini ; en règle générale, on l’emploiera pour mettre en valeur un élément particulier dans une phrase.

  • a lyut
le chien, ce chien

La particule a sert aussi à marquer la politesse (à l’oral et à l’écrit).

  • a ven
vous (forme polie, singulier)

Il existe une particule de définition utilisée qu’avec le pluriel (même avec les pronoms), eu, maintenant désuète, utilisée très rarement dans un registre de langage honorifique.

Particules d’état

Anciennement appelées « suffixes », ces particules vont apporter une information sur l’état d’un nom en comparaison d’un autre nom. Elles s’apposent au nom sans modification (hors dégémination du nom si applicable).

Comparaison d’état

L’appellation « comparaison d’état » est ici trompeuse, car ce type de comparaison n’est valable que si le verbe aívíe est employé. Dans le cas contraire, on exprimera à l’aide de ces particules une comparaison d’action. Par ces particules, on trouve :

-kin : exprime la similarité (action), la ressemblance (état)

  • Enakkin aí.
C’est comme du bois.
  • Sakin ot ven.
Tu manges, comme moi.

-hen : exprime une différence, un contraire ; suffixe opposé de -kin

  • Ennakhen aí.
Ce n’est pas comme du bois.
  • Ot venní ; sahen.
Tu ne manges pas, moi si.

Les deux particules suivantes, utilisées pour exprimer un superlatif, appelleront l’emploi d’un adjectif substantivé et du verbe aívíe.

-kíé : exprime une comparaison négative pour le comparé, traduisant un « plus que »

  • Sakíé ot ven.
Tu manges plus que moi.
  • Keré enakkíé aí.
C’est plus solide que du bois.
  • Keretkíé aí.
C’est le plus solide.

-síé : exprime une comparaison positive pour le comparé, traduisant un « moins que »

  • Sasíé ot ven.
Tu manges moins que moi.
  • Keré ennaksíé aí.
C’est moins solide que du bois.
  • Keretsíé aí.
C’est le moins solide.

Quantification d’état

Les particules suivantes apportent une information, bien qu’imprécise, sur une quantité, que ce soit pour un nombre dénombrable ou indénombrable. Le pluriel n’est pas requis lorsqu’une de ces particules est utilisée. En voici la liste exhaustive :

-lun : indique une grande quantité

  • Er aí aeslelun.
Il y a beaucoup de lumière.
  • Osyteílun otín sa.
J’ai mangé trop de pommes de terre.

-láen : indique une trop grande quantité

  • Er aí aesleláen.
Il y a trop de lumière

-pin : indique une petite quantité ; c’est le suffixe opposé de -lun

  • Er aí aeslepin.
Il y a peu de lumière.

-páen : indique une trop petite quantité ; c’est le suffixe opposé de -láer

  • Er aí aeslepáen.
Il n’y a pas assez de lumière

Notons ici que l’absence est marqué par un nombre indépendant, le nuel.

Renforcement d’état

Très utilisées dans le discours oral, ces particules permettent d’exprimer un avis subjectif.

-kor (variantes : -kkor, -kur, -kort, -kkort) : suffixe de renforcement ; accentue une idée ; sous la forme -ko après un autre suffixe ; le <k> est toujours prononcé /k/

  • Anerkor aí lye !
Elle est vraiment belle !

-t(t)a : suffixe diminutif ; peut faire part d’un nom défini

  • lyutta
chiot

Particules semi-indépendantes

Les particules semi-indépendantes, peu nombreuses, ont deux particularités :

- elles lient au minimum deux groupes nominaux ;
- elles se placent avant les groupes nominaux concernés.

De ce fait, ces particules peuvent se combiner aux particules indépendantes et à la particule de définition a.

Les particules semi-indépendantes ont aussi la particularité d’être prononcée de manière continue avec le nom accompagnée, et peut donc en conséquence modifier la prononciation de ce dernier (par exemple, u kié sera prononcé /ÿɣiɞ̯/).

u

Cette particule exprime :

- l’appartenance, la possession ;
- le rapport d’une portion à une totalité ou encore d’une chose à son origine.

Elle ne s’utilise pas avec les pronoms, qui ont leurs propres formes, à savoir les suffixes de possession.

Le premier groupe nominal à être introduit sera le groupe principal ou référant.

  • U está viensye neis sa.
Je lis le livre de mon père.

La liste suivante présente les formes fusionnées de la particule u :

= u + u
uín = u + u + u
au = a + u
-(r)u = autres particules

í

Cette particule sert à indiquer :

- le complément d’attribution de la phrase, c’est-à-dire l’objet à qui l’action est destinée ;
- une apposition de noms.

Dans le premier cas, en règle générale, le groupe engendré se positionnera juste avant le verbe, après tous les autres compléments. Cette particule peut de plus être omise lorsque le contexte le permet.

  • Ín (í) vien anate !
Donne-ça à papa !

Lorsque cette particule est utilisée avant deux noms apposés, elle indique que le second apporte une précision sur le nom ou l’appellation du premier : dans ce cas, elle prend son caractère de particule semi-indépendante.

  • Í leivé Soémé
Le fleuve (de la) Soémé.

La liste suivante présente les formes fusionnées de la particule í :

íve = í + í
íva = a + í
-(v)í = autres particules

á

Toujours prononcée /o/, cette particule introduit :

- une destination (temps, but) ;
- un complément de bénéfice (rapport d’une chose à ce à quoi elle est destinée).

Dans son rôle de particularisation spatio-temporelle, á indique un point jusqu’auquel un procès se déroulera.

  • Oérran á elta esen.
Je pars jusqu’à ce soir.

Quand elle introduit un complément de bénéfice, cette particule prendra sa caractéristique de particule semi-indépendante.

  • Á lyut niika.
Un chien de garde.
  • Eo seí Lankesyéné.
Le roi des Pays-Bas.

La liste suivante présente les formes fusionnées de la particule á :

  • áo = á + á
  • eo, ao = á + a
  • -(r)á = autres particules

Notez la fusion {{SVL t|a + á qui donne eo, qui, dans la littérature, peut s’écrire ao (toujours prononcée /o/). De plus, lorsque fusionnée avec un pronom interrogatif, la particule á devient o-.

Particules indépendantes

Une particule indépendante apporte une information sur le groupe nominal qui la suit directement. La majorité des particules existantes en sivélien font partie de cette classe.

Ce chapitre présente en détail les particules les plus fréquentes. En cas d’une utilisation double de la particule (détail sur l’état spatial et l’état temporel dans une même phrase), l’information sur le lieu se place avant celle sur le temps.

er

La particule er introduit :

- un complément de lieu ;
- un complément de temps.

Exemple :

  • Ehal otaé er eisyni líe vaníninne.
Un chat mort a été trouvé aujourd’hui dans la forêt.

te

Cette particule introduit :

- une provenance (complément d’origine, ou aussi de matière) ;
- une cause (complément de cause) ;
- dans un contexte temporel, la durée depuis l’origine, ou la date d’origine elle-même.

Elle a pour particularité de s'accorder avec le nom qu'elle précède. Ainsi, le -e final de la particule change et est remplacé par la dernière voyelle du groupe formé.

  • Ín ta varsya aínín sa.
Je l’ai gagné au tournoi.
  • Ín tá uslá vas sa.
Je le cherche depuis un an.

in

Cette particule indique :

- le complément de moyen, c’est-à-dire avec l’aide de quoi l’action a-t-elle été réalisée, l'instrument.

Exemple :

  • In laeme raikkín a syíl.
L’homme a commis un crime au couteau.

Cette particule ne doit pas être utilisée pour exprimer le complément de manière, ni l’accompagnement (qui indique avec qui ou quoi le procès, compléments compris, a été réalisé).

ár

Cette particule indique :

- un complément de manière (et sera en conséquence très utilisée pour traduire un adverbe, cette catégorie n'existant pas en sivélien).

Exemple :

  • Ín ár íttís aínín sa.
Je l’ai gagné difficilement (= avec difficulté).

Très souvent, cette particule est contracté en r’ devant une voyelle, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral.

  • Ín r’ean oleí ve.
Il le fait gracieusement.

vea

Cette particule indique :

- un complément d’accompagnement.

Il traduit ainsi la préposition « avec », ou « sans / sauf » lorsque le nuel est employé sur le nom.

  • Ín vea ven vas sa.
Je le cherche avec toi.
  • Ín vea venní vas sa.
Je le cherche sans toi.

Particules spatio-temporelles secondaires

Ces particules ont une double signification spatiale et temporelle. En cas d’une utilisation double de la particule, l’information sur le lieu se place avant celle sur le temps. En voici la liste :

án : indique la proximité (espace, temps), « à côté de », « au bord de »

  • Án Moskía esen.
Je suis près de Moscou.
  • Án 9 é-.
Vers 9 h.

nár : « devant, avant ; d’ici »

  • Nár elta.
Avant ce soir.
  • Nár 50 uslá.
D’ici 50 ans.

raén : « derrière, après ; pas avant »

  • Raén át.
Après le mariage.
  • Raén 10 uslá.
Pas avant 10 ans.

seváe  : « entre »

  • Seváe syae vyelsé.
Entre dix et vingt.

lyén : « à travers, par ; pendant »

  • Lyén syéné.
À travers le pays.

Autres particules

áá : « autour, autour de » (prononcée /aɔ̯/)

  • Áá tínisne.
Autour de ma maison.

erí : « sur, à propos de, au sujet de »

lyat : « le long de, au bord de »

  • Lyat loénta.
Au bord du lac.

ous : « sur, au-dessus de, en haut, au sommet de »

  • Ous erét.
Au sommet de la montagne.

suo : « sous, au-dessous de, en bas, au pied de »

  • Suo syella.
Sous l’arbre.


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