Diaosxat

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  Diaosxat
Diaosxat
 
Année de création 2017
Auteur Hyeronimus
Régulé par
Nombre de locuteurs
Parlé en
Idéomonde associé empires d'Erskiward, de Sulmelki, de Zainay et du Lakchmi
Catégorie Langue artistique
Typologie
Alphabet Latin
Lexique
Version
Codes de langue
ISO 639-1
ISO 639-2
ISO 639-3
Préfixe Idéopédia IDEO_DIA

Le Diaosxat est une idéolangue créée en 2017 par Hyeronimus.

Historique

Le Diaosxat [dɪaosxat] est la langue du peuple Waitxat'kan [Waɪtxat:kan]. L'origine de ce peuple se situe sur les frontières des quatre immenses empires d'Erskiward, de Sulmelki, de Zainay et du Lakchmi, à l'époque où ces empires vivaient en conflit presque permanent. Si on pouvait avoir des alliances temporaires entre deux empires, il y avait toujours une guerre pour s'emparer de ressources, de terres ou d'esclaves. Les frontières étaient changeantes et contestées et ceux qui y vivaient étaient les premiers touchés par les luttes. Si bien qu'ils se sentaient plus proches de leurs voisins immédiats que de l'empire auquel ils appartenaient. Un jour, certains se lassèrent de reconstruire ce qui allait être détruit à la génération suivante et choisirent la vie nomade. Ainsi se forma un peuple sans terre et sans nation, issu de tous les peuples et nations qu'on pouvait trouver sur les frontières. Au fil des générations leur langues finirent par se fondre. Unis par le rejet du nationalisme, quand on leur demandait d'où ils venaient et quelle langue ils parlaient, ils répondaient "Waitxat'kan" ("pas d'ici") et "Diaosxat" ("pas la nôtre") Les Waitxat'kan partirent dans une longue errance à travers les quatre empires et d'autres pays plus éloignés, menant la vie de marchands, musiciens itinérants ou artisans. Leur nombre s'accroissait de tout ceux qui voulaient se joindre à eux. Leur langue et leur culture s'enrichissaient de celles qu'ils croisaient sur la route. Au bout de plusieurs siècles, les quatre empire devinrent des démocraties, abolirent l'esclavage et firent une paix qui n'a jamais cessé depuis. Le Diaosxat était déjà la langue véhiculaire officieuse pour le commerce. Comme symbole d'union, on l'adopta comme langue diplomatique. Les Waitxat'kan gardèrent quant à eux leur mode de vie nomade

Alphabet & prononciation

Les voyelles en langue Diaosxat sont dites "fermées" ou "ouvertes" d'une part et "courtes" ou "longues" d'autre part. Une voyelle est ouverte lorsqu'elle est suivie des consonnes k, l, ll, m, n, r, s, t, y ou lorsqu'elle est à la fin d'un mot. Elle est fermée dans tous les autres cas. Cependant, quand les voyelles qui se suivent viennent d'une racine et d'un affixe ou de deux affixes différents, on ne forme pas la diphtongue et on doit au contraire détacher les voyelles.

Prononciation voyelles fermées / ouvertes
  • a [ɑ ] comme dans pâte / [a] comme dans patte
  • e [e] comme dans pré / [ɛ ] comme dans taire
  • œ [ø] comme dans peu/ [œ] comme dans sœur
  • i [ i ] comme dans petit / [ ɪ ] comme dans l'anglais bit
  • o [o] comme dans taux / [ɔ] comme dans corps
  • u [y] u comme dans butte / [ʏ ]
  • ù [u] ou comme dans boue / [ʊ] comme dans l'anglais hook

Les voyelles longues sont suivies du signe '

Par défaut deux voyelles qui se suivent forment une diphtongue, sauf si la première est longue. Les diphtongues suivent les mêmes règles d'ouverture.


Prononciation des consonnes
  • c [ʃ ] ch comme dans chouette
  • ñ comme dans agneaux
  • rr [r] r roulé
  • h aspiration
  • x [x] aspiration forte comme dans jota
  • ll [ʎ ] comme dans l'espagnol amarillo


les autres consonnes se prononcent comme en Français (à ceci près que le s est toujours [s] et le g toujours [g])

On a aussi des consonnes longues, suivies, comme pour les voyelles, du signe '

Le Diaosxat étant parlé par une grande variété d'espèces, on peut prendre quelques libertés avec la prononciation. Par exemple il est autorisé de placer une aspiration ou un e muet entre deux consonnes

Généralités et syntaxe

  • La langue Diaosxat est issue du mélange de nombreuses autres langues. Un de ses principes généraux est que, à partir d'une même racine, on peut former librement un nom, un verbe, un adjectif etc. Dans l'esprit des locuteurs, ces catégories sont d'ailleurs assez floues. Suffixes, préfixes et infixes servent à décrire la fonction et le sens du mot. Ils peuvent se distribuer assez librement et il n'est pas interdit d'en trouver un nouvel usage tant que le sens est compréhensible.

Par exemple, avec keito, keitol (fil de fibre végétale) on peut former les mots keitoseno (fileur) keit'na (filer) keiter (filage) mekeit (tissé en fil) mikeit (filé) mokeit (en train de filer) mukeit (qui à l'aspect du fil) et keit'nedaol (filature). Cela peut sembler proche des suffixes du Français, à ceci près que tous les mots permettent ces transformation du moment que cela a un sens. (Ainsi en Diaosxat, "mangeage" "nostalgier" et "bravitude" seraient acceptés sans problème)

  • Il s'agit d'une langue à déclinaisons où le cas (noté par un suffixe) de chaque mot exprime sa fonction dans la phrase. C'est une langue ergative, c'est à dire qu'elle sépare d'un coté le sujet d'un verbe transitif (décliné à l'ergatif) et de l'autre le sujet d'un verbe intransitif et le complément d'objet direct (déclinés à l'absolutif)
  • La phrase n'a pas de structure fixe puisque c'est la déclinaison qui donne la fonction des mots mais certains formes dominent chez le Diaosxat (plus une phrase est complexe, plus on se limite aux structures courantes). Il est d'usage de placer l'ergatif avant l'absolutif (le sujet du verbe transitif avant le cod). Le verbe est placé généralement après l'ergatif et avant l'absolutif.

Cela correspond donc à la forme SVO pour les verbes transitifs et VS pour les intransitifs Attention cependant à certains cas ambigus:

ca axsera kolosonea iolcùvùnik "la salamandre géante tue les échassiers"

ca axsera kolosonea "la salamandre géante tue"

Dans le second exemple, on garde un sujet à l'ergatif et en début de phrase car l'action s'exerce implicitement sur un objet, même s'il n'est pas nommé. En général, le Diaosxat évite la confusion puisque les verbes qui permettent une construction transitive et intransitive en Français s'y traduisent par deux verbes différents. L'ergativité présente cependant des exceptions pour les affixes spatio-temporels, possession et description (il en sera parlé plus loin).

  • Il existe trois déclinaisons pour les noms. La troisième déclinaison sert surtout pour les idées abstraites, les noms décrivant une action, tout ce qui est intangible. Il est possible, à partir d'un mot des deux autres déclinaisons de former un mot de cette troisième déclinaison, pour parler d'un concept abstrait lié à une personne ou un objet concret. Par exemple avec furika, furikol (pêcheur) on peut former le mot furiker (pêche)
  • Un mot peut être une racine sans affixe: en effet chaque racine correspond à un mot implicite appelé "mot premier" qui ne nécessite pas toujours d'affixe. Ce peut être par exemple un nom à l'ergatif singulier ou un verbe au présent ponctuel. À chaque fois on parle d'"usage premier"
  • Pour beaucoup de mots, le radical change quand il n'est pas dans son "usage premier", par exemple si l'on transforme un verbe en nom ou si l'on emploie un nom à un autre cas que l'ergatif. Ce changement obéit en général à certaines règles mais il y a des exceptions.
  • Quand un affixe est suivi de la lettre qui le termine ou précède de la lettre qui le commence, on fusionne les deux en la remplaçant par une voyelle ou consonne longue
  • Quand un affixe commençant par une consonne est précédé d'une consonne courte, celle-ci devient une consonne longue.
  • le Diaosxat utilise beaucoup d'expressions imagées à base de mots composés. On les écrit parfois en un seul mot, d'autres fois en plusieurs. Dans tous les cas, il sont traités grammaticalement comme un mot unique, c'est à dire qu'on ne répète pas les affixes.

Déclinaisons des noms

  • Il existe trois déclinaisons. Le vocatif est l'ergatif sont des "usages premier", c'est à dire qu'il n'y a pas de changement de radical pour un nom qui est "mot premier". Cependant si dans ce cas la terminaison de l'ergatif est facultative, elle ne l'est pas pour le vocatif.

Le partitif se décline comme le singulier.

  • La première déclinaison vient de la langue Sulmelki et les deux autres de la langue d'Erskiward. À l'origine, la première comportait d'avantage de cas et les secondes et troisième n'avaient ni comitatif ni causal. Ces deux derniers cas sont d'ailleurs moins utilisés en Diaosxat et sont considérés comme une forme assez "cérémonieuse". Ils sont souvent remplacés par les préfixes relationnels maka et yat'xa

Première déclinaison avec Elki, Elkiki ("grenouille")

singulier pluriel
ergatif (sujet d'un verbe transitif ou mot isolé) Elki(kia) (grenouille)usage premier Elkikan
absolutif (sujet d'un verbe intransitif ou complément d'objet direct) Elkiki Elkinik
vocatif (pour interpeller) Elkihi ô grenouille Elkihin
génitif (complément de nom) Elkimia de la grenouille Elkinima
datif (complément d'objet indirect) Elkid à la grenouille Elkinid
instrumental (moyen d'une action) Elkis par la grenouille Elkinis
comitatif (accompagnement) Elkitia Elkitina
causal (cause, raison) Elkimo à cause de la grenouille Elkinimo

Seconde déclinaison avec Kanatin, Kanatol (serpent)

singulier pluriel
ergatif Kanatin(eno) Kanaton
absolutif Kanatol Kanatino
vocatif Kanatinho Kanatinhon
génitif Kanatos Kanatonis
datif Kanatoren Kanatonern
instrumental Kanatole Kanatolen
comitatif Kanattia Kanatina
causal Kanatil'mo Kanatil'mon


Troisième déclinaison

cette déclinaison sert à exprimer les idées abstraites. Il est possible, à partir d'un mot des deux autres déclinaisons de former un mot de cette troisième déclinaison, pour parler d'un concept abstrait lié à une personne ou un objet concret. Par exemple avec furika, furikol (pêcheur) on peut former le mot furiker (pêche)

avec Urias, uriaser (liberté)

singulier pluriel
ergatif Urias, urias'(re) Urias' ren
absolutif Uriaser Urias'ner
vocatif Uriasare' Urias're'n
génitif Uriasare Urias'neser
datif Uriaserer Urias'nerer
instrumental Uriasel Urias'neler
comitatif Uriasete Urias'tener
causal Uriasel'mo Uriasel'mon
  • On peut également former un nouveau mot en rajoutant un suffixe au génitif

Par exemple avec pelma, pelmaki (rame) on peut former, avec le génitif pelmamia le mot pelmamiaki (rameur, ou dit autrement "celui de la rame")

  • Lorsque l'on forme, à partir d'un autre mot, un nom qui ne relève pas de la 3e déclinaison, il faut choisir entre la première et la seconde déclinaison. Il n'y a pas de règle fixe à ce sujet. Les mots d'origine Sulmelki sont à la première déclinaison et ceux d'origine Erskiward à la seconde. Pour les autres, en général, on emploie la première déclinaison avec un mot se terminant par une voyelle et la seconde avec un mot se terminant par une consonne

Changement du radical

En dehors des exceptions, le changement du radical d'un mot entre son usage premier et ses autres utilisations obéit à certaines règles. Cette modification consiste à tronquer la dernière syllabe de la racine pour avoir le même nombre de syllabes que le mot en usage premier. exemple kicira, kicirol "ambre"

Cependant, il faut certaines conditions pour tronquer un mot: -comporter au moins trois syllabe -comporter au moins trois consonnes non adjacentes (le y et le w sont considérés comme consonnes et le x comme voyelle) Par exemple dans ad'mùsa, ad'mùsaki le d' et le m sont adjacents et comptent pour une consonne. Ces restrictions servent à conserver suffisamment de phonèmes pour reconnaître la racine.

Par ailleurs, les mots de la première déclinaison doivent avoir une racine se terminant par une voyelle ou par les consonnes r ou l

Note: je ne suis pas certain que ces règles soient définitives et elles sont susceptibles de changer. Dans tous les cas, le lexique comportera le mot sous ses deux racines.

Articles et adjectifs démonstratifs

Les articles et adjectifs démonstratifs suivent les mêmes règles les uns et les autres. Ils s'accordent en genre et en nombre avec l'objet sur lequel ils portent. On trouve en Diaosxat les genres féminin, masculin et neutre, ce dernier étant employé plutôt pour des objets et des idées abstraite et rarement pour des êtres vivants. Dans un groupe mixte, le féminin l'emporte.

Avec les pronoms, c'est le seul domaine où le Diaosxat marque le genre grammaticalement. Par ailleurs de nombreux mots n'ont pas de formes distinctes entre masculin et féminin (par exemple pour les noms de profession ou certains noms d'animaux). L'article sert donc à indiquer le genre. Dans tous les cas, il est cependant permis d'omettre l'article.

Pour les nombres, on a le singulier, le pluriel, et le partitif pour quelque chose d'indénombrable (par exemple "de l'eau", "du pain"). Le partitif est toujours au genre neutre. Employé devant le nom d'un être vivant, le partitif peut servir à désigner une espèce dans son ensemble, l'ensemble d'une profession etc. Exemple:
hi tikab "une doctoresse"
ho tikab "un docteur"
cel tikab "le corps médical"

Contrairement au Français, il y a pour le partitif des article indéfinis et indéfinis dans le Diaosxat, ce qui permet une nuance de sens:
di ñe'la el elcol "je bois de l'eau"
di ñe'la cel elcol "je bois de cette eau" (de l'eau dont il a déjà été fait mention)
L'article peut se placer avant ou après le nom mais on garde le même placement au sein d'un texte. L'usage le plus général est d'avoir l'article avant le nom. Contrairement à la plupart des mots, l'article n'est jamais accompagné d'un affixe. Les noms propres (personnages, lieux...) n'ont pas d'article

article indéfini un, une, des article défini le, la, les adjectif démonstratif ce, cette, ces
singulier féminin hi ca xadi
singulier masculin ho co xod
singulier neutre he ce xed
pluriel féminin li c'na xana
pluriel masculin lo c'no xano
pluriel neutre cen xen
partitif el cel xele

Pronoms

Il existe trois personnes pour le pronom, trois genres (féminin, masculin, neutre) et trois nombres (singulier, pluriel, partitif). Cependant la distinction de genre ne se fait que pour le singulier et le neutre comme le partitif ne s'emploient que dans la troisième personne. À la première personne du pluriel, il y a le "nous inclusif" et le "nous exclusif" selon que le locuteur inclue ou non l'auditeur. Le pronom personnel est facultatif et peut être omis s'il n'est pas nécessaire à la compréhension. Par défaut, ce sera la troisième personne du singulier, sauf si le contexte implique une autre personne.

Placé après un nom, le génitif équivaut à un adjectif possessif (celui ci s'accorde uniquement avec la personne possédante et se place après l'objet possédé) Les pronoms possessifs (le miens, le tiens etc...) se construisent à partir du génitif selon la personne possédante auquel on ajoute la terminaison de la deuxième déclinaison. Dans ce cas, ils peuvent se mettre au pluriel Les pronoms neutre de la 3e personne correspondent à certains pronoms indéfinis.

1ere personne

Singulier féminin singulier masculin pluriel inclusif pluriel exclusif
Ergatif Di Do V'il Fil
Absolutif Dir' Dor' Viran Firan
Génitif Dia Do' V'inia Finia
Datif Dime Demo V'ibid Fibid
Instrumental Dis Dos V'is Fis
Comitatif Dita Dota V'itia Fitia
Causal Dimo Dome V'idemo Fidemo

2eme personne

Singulier féminin singulier masculin pluriel
Ergatif Na No Den
Absolutif Nia Nio Dena
Vocatif Naha Noho Denaha
Génitif Nas Nos Desan
Datif Nara Naro Diran
Instrumental Nala Nalo Dilan
Comitatif Natia Natio Datio
Causal Natilma Natilmo Datilmo

3eme personne

Singulier féminin singulier masculin singulier neutre pluriel partitif
Ergatif Ka' Ko Tol Ol'te
Absolutif Kia Kio Ter' Tolon Olto
Vocatif Kiaha Kioho Tœho
Génitif Kas Kos Teria Tonia Olton
Datif Kala Kalo Terd Tord Oltor
Instrumental Kara Karo Tes Tos Oltos
Comitatif Katia Kato Tet Totia Oltotia
Causal Kat'li Kat'lo Torm Tolmo Oltom
  • le pronom réfléchi se traduit par un absolutif redoublé

ko ùvœne kio-kio il s'habille

À ne pas confondre avec la réciprocité

tol arwana ei'n-tolon ils se font la guerre (ei'n "entre" est suivi d'un pronom à l'absolutif)

  • le pronom démonstratif se fait avec un adjectif démonstratif suivi d'un pronom. Il peut exister aux trois personnes. Il a d'autres usages qu'en Français. Par exemple, il sert à rappeler un sujet (notamment dans une proposition secondaire, traduite par une proposition relative en Français), Il peut aussi servir à insister sur le sujet.

Xadi teremoa xadi-ka' sevamos "ce fruit est celui de l'arbre Sevama"
Xadi teremoa di elev'tilia xadi-kia "ce fruit est celui que j'ai cueilli" (littéralement ce fruit j'ai cueilli celui-il)
Xadi-di elev'tilia xadi teremol "c'est moi qui ai cueilli ce fruit"

  • le possessif réfléchi se construit en redoublant le pronom au génitif, mais s'utilise seulement pour insister sur le possédant

Co sarik kos-kos "son propre frère" (le frère de lui de lui)

  • le pronom impersonnel "on" se traduit généralement par une absence de sujet

Affixes adjectivaux et adverbiaux

Ils servent à transformer des noms ou des verbes en adjectifs ou adverbes. Ils sont placés au début de la racine. La voyelle de l'affixe doit être ouverte et ne doit pas être suivie d'une autre voyelle, c'est pourquoi on place éventuellement une consonne à la fin.

ME, MEL exprime un rapport objectif avec le mot d'origine: composition, matière, état ou comportement pour un être vivant. Peut se traduire par un adverbe quand il suit le verbe
he pratima' melderbab "une statue en or" à partir de derbab, derbabol ("or")
ho nakadir melardxac "un père colérique" à partir de ardxac, ardxacol ("colère")

MI, MIL Quand une action en rapport avec le mot premier est effectuée ou a été effectuée sur un objet peut souvent se traduire par un participe passé et sert à construire la voix passive)
mirianosa "guéri" à partir de rianosa, rianosana ("guérir")
he pratima' milderbab' "une statue recouverte d'or"

MO, MOR Quand une action en rapport avec le mot premier est effectuée ou a été effectuée par un objet (peut souvent se traduire par un gérondif présent).
Motolific "en marche, en train de marcher" à partir de tolifici, tolificer ("action de marcher")
Ho nakadir morardxac "un père en colère"
(sur ce dernier exemple: morardxac exprime plutôt un état transitoire et actif alors que melardxac relève d'un comportement constant)

MU, MUR exprime un rapport subjectif avec le mot d'origine. On compare la couleur, la texture ou autre caractéristique analogue.
Mukicir "ambré, de couleur ambrée" à partir de kicira, kicirol ("ambre")

CA, CAR quand une action peut s'effectuer sur un objet (correspond souvent au suffixe "able")
Cakoxa achetable

D'autres adjectifs peuvent se traduire par un génitif
Exemple: ya'rxamia ("céleste") se construit à partir du génitif de ya'rxa, ya'rxaki ("ciel")

  • Quand la 3e déclinaisons ne suffit pas, on peut y combiner ces suffixes mais cet usage est plus rare:

ME, MEL pour parler d'une caractéristique d'une chose ou d'un être vivant

MI, MIL pour parler de certains processus de transformation (équivaut par exemple aux suffixes "age" ou "ation")

MO, MOR pour parler d'une action exercée par une chose ou un être vivant.

MU, MUR pour parler d'une caractéristique, mais à un niveau subjectif

Murderbaber kec'amia kas la couleur dorée de sa chevelure

CA, CAR pour parler de la possibilité d'une action (équivaut par exemple au suffixe "abilité" ou "ilité")

Cameciagaer comestibilité (de meciaga manger)

le Verbe

Il y a trois conjugaisons en Diaosxat, marquée par la terminaison du présent continu. le 1er groupe Na concerne la plupart des verbes transitifs. Le 2e groupe Di concerne la majorité des verbes intransitifs. Le 3e groupe Ka concerne les verbes intransitifs de mouvement et les verbes transitifs servant à décrire.

Les temps sont le présent, le passé et le futur, chacun sous une forme simple ou continue. La forme continue s'emploie pour une action prolongée ou répétée. Les deux formes permettent aussi de distinguer un état durable d'un changement.

Il y a également le passé proche et le futur proche, respectivement pour une action qui vient de s'accomplir ou qui est sur le point de s'accomplir (équivaut aux formes "je viens de le faire" et "je vais le faire")

Les verbes ne s'accordent pas avec le sujet.

Dans certains cas, quand en Français un verbe est suivi d'un autre à l'infinitif, en Diaosxat il sera suivi du nom correspondant à l'absolutif. Ce nom sera suivi lui même du génitif, là où il y aurait de l'absolutif pour un verbe Exemple:

sociru dime meciagaer cel haya'mia "tu m'empêches de manger du poisson"

Ici la structure donne: "tu empêches à moi (datif) la consommation (absolutif) du poisson (génitif)" (Dans ce cas l'article est souvent omis devant le verbe devenu nom)

Pour faciliter la prononciation, on peut faire varier la terminaison en ajoutant la voyelle du groupe entre la racine et la terminaison du verbe ("a" pour le 1er et le 3e, "i" pour le 2e).

Premier groupe NA avec koxa, koxana ("acheter")

présent simple koxana usage premier selon les verbes
présent continu koxanea usage premier selon les verbes
passé simple koxalan
passé continu koxalaina
passé proche koxalia
futur simple koxaran
futur continu koxarona
futur proche koxaroa

Deuxième groupe DI avec sabacidi ("dormir")

présent simple sabacidi usage premier selon les verbes
présent continu sabacidea usage premier selon les verbes
passé simple sabacilad
passé continu sabacilaidi
passé proche sabacilia
futur simple sabacirad
futur continu sabacirodi
futur proche sabaciroi

Troisième groupe KA avec niruka ("ressembler")

présent simple niruka usage premier selon les verbes
présent continu nirukea usage premier selon les verbes
passé simple nirulak
passé continu nirulaika
passé proche nirulia
futur simple nirurak
futur continu niruroka
futur proche niruroa

Certains verbes qui sont mots premiers ont leur usage premier dans le présent simple et d'autres dans le présent continu. Ils sont dits "ponctuel" ou "continu" cela dépend surtout de l'usage le plus courant du verbe

Il existe de nombreux cas où la phrase n'a pas de verbe. S'il faut marquer le temps, on emploie alors la terminaison de la 3e conjugaison, placé généralement sur l'objet.


Diathèse (les voix du verbes)

  • Le Diaosxat permet plusieurs formes de diathèse. La forme la plus courante correspond à la voix active en Français:

Di takœ co dirliki je cuis la viande
Takœdi co dirliki la viande cuit

  • On peut cependant transformer un complément en sujet. Pour un complément d'objet direct, celui-ci devient un sujet à l'ergatif. Le verbe est précédé du préfixe Mi, Mil et est suivi du complément d'agent à l'instrumental

Ca kùk'ti cizei mimeciaga axseras la petite poule est mangée par la salamandre géante

Dans ce cas, mimeciaga ("mangée") a valeur d'adjectif décrivant ca kùk'ti cizei ("la petite poule"). Le complément d'objet indirect peut aussi devenir un sujet, mais cet usage est plus rare car il peut prêter à confusion.

Di milcùyen xed ulruki je me fais raconter cette histoire

  • Une autre méthode consiste à transformer un verbe transitif en verbe intransitif en lui apposant la terminaison de la deuxième conjugaison (c'est la forme la plus courante pour le passif non agentif, c'est à dire où l'agent n'est pas nommé). Le sujet est alors à l'absolutif et suit le verbe

meciagadi ca kùk'tiki la poule se fait manger
wadecalad ce malipol la tour fut construite

  • Pour les affixes spatio-temporels, l'objet est à l'absolutif et après le complément de lieu quand il subit le déplacement. L'instrumental indiquera celui qui provoque le mouvement.

ce lan'dit dir' on m'a fait venir de la ville
cen yùalle co kùk'tiki dis je fais traverser la route au poulet

  • Un complément de lieu ou de temps peut aussi devenir sujet, dans des formes qui n'ont pas de traductions exactes en Français. Dans ce cas, l'affixe spatio-temporel est séparé du terme de lieu ou de moment et se trouve précédé du suffixe mi, mil. L'objet qui est localisé est à l'instrumental

cen yù milalle co kùk'tis la route est traversée par le poulet
ce lan'da milit dis la ville est là d'où je viens
co alegata miled sarrùel finia l'aube est le moment de notre départ

  • On peut également faire un sujet d'un complément de moyen. L'action à laquelle sert le sujet est généralement un nom précédé du suffixe mo, mor suivi du génitif pour l'objet qui subit l'action.

xen sezikon moric'marlak ce erkidos ces pierres ont servi à la construction de la muraille (litt: ces pierres construisant au passé la muraille)

Préfixes auxiliaires

Au début du verbe, on peut placer un préfixe auxiliaire. Ces préfixes peuvent aussi être employés sans verbe.

KEL' Possibilité physique

No kel'meciagalu cehelki nos "Tu peux manger ta soupe"


MILA permission

No milameciagalu cehelki nos "Tu as le droit de manger ta soupe"


NIET' nécessité

No niet' meciagalu cehelki nos "Il faut que tu manges ta soupe"


IN' impératif. On utilise le radical du verbe sous sa forme la plus courte, même en dehors de l'usage premier. Pour la deuxième personne on omet en général le sujet.

In' meciaga cehelki nos "Mange ta soupe"


TIT' Chose profitable

No tit'meciagalu cehelki nos "Ce serait bien que tu manges ta soupe"


MAR Intention, volonté

Garœnelaki-mudahab marmeciagalu cehelki nos "Boucle d'Or veut manger ta soupe"


GÙA Chose plausible mais incertaine

Garœnelaki-mudahab gùameciagalan cehelki nos "Boucle d'Or a peut être mangé ta soupe"


DÙKA affixe de but (souvent traduit par "pour")

No tit'meciagalu Garœnelaki-mudahabol dùkasociru kala cesidùer
"Tu devrais manger Boucle d'Or pour l'empêcher de recommencer"


  • On peut cumuler les préfixes de mode :

Do gùamarmeciagalu cehelki nos "Tu peux peut-être manger ta soupe"


  • Ces préfixes de mode peuvent avoir un mandateur qui provoque l'action. Cela peut être par exemple un complément causal :

No kel'meciagalu cehelki nos yat'xadia "tu peux manger ta soupe grâce à moi"
No niet'meciagalu cehelki nos yat'xadia "je t'ordonne de manger ta soupe"

Préfixes de relation

Ces préfixes permettent d'établir une relation entre différents éléments, notamment entre deux propositions. On les utilise surtout avec le verbe mais on les emploie aussi avec d'autres mots. Si les deux propositions ont le même sujet, celui-ci est généralement omis dans la seconde. Il en va de même pour l'objet à l'absolutif.

MAKA relation de simultanéité. Avec un nom, ce préfixe remplace souvent le comitatif. Ce nom passera alors au même cas que celui qu'il accompagne

ñakohade c'na torinik maka'garukea Soxeol
"Les oiseaux chantent quand le soleil se lève"


SURA relation d'antériorité

Di meciagaran c'na haya'nik surafurikaran
"Je mangerai les poissons que j'aurais pêchés"
Attention ici à la structure de la phrase: une traduction littérale donne ceci je mangerai les poissons, avant pêcherai. On peut également traduire je mangerai les poissons après les avoir pêchés. Ce préfixe, suivi d'un nom, peut aussi traduire le verbe "précéder"


SIR relation de postériorité

Di cinot'na cel pa'ñaol sirùllùran
"Je récolte le grain que je vendrai."
Littéralement: je récolte le grain, après vendrai. On peut aussi traduire: je récolte le grain avant de le vendre

miñaoker kio sirdir'
"Tu arriveras avant moi" (tu arriveras, ensuite moi)
Peut aussi traduire le verbe "suivre"


YAT'XA relation de causalité. On le traduit par "parce que" quand il est placé devant un verbe. Il peut remplacer le causal en le plaçant devant un nom au génitif (on le traduit alors par "à cause de")

urewade yat'xanatsude
"Il fait chaud parce que c'est l'été"

co kùk'ti cen yùalle yat'xamar
"Le poulet traverse la route parce qu'il le veut"
Notez ici l'économie des pronoms: le sujet (poulet) et l'action (traverser la route) ne sont pas cités dans la deuxième proposition qui se résume au préfixe modal de volonté.


JAHOR relation de conséquence. On le traduit par "donc"

natsude jahorurewade
"c'est l'été, donc il fait chaud"

Il est possible de combiner les trois premiers préfixes avec un des deux derniers.

Co kuk'ti onaksi'kitiaroa ko yat'xasurameciagalia llashaya'nik bati
"Le poulet va avoir mal au ventre parce qu'il vient de manger trop d'anguilles"

littéralement: le poulet aura bientôt mal au ventre parce qu'avant vient de manger anguilles trop

Affixes spatio-temporels

Ces affixes servent à décrire une relation avec un lieu ou un moment. Avec un nom, on les associe à la racine de l'absolutif. Ils se placent après la dernière consonne de la racine et peuvent donc être infixes ou suffixes. Il y a une exception pour les mots d'une seule syllabe, où cet affixe se place toujours à la fin.

ED lieu ou l'on est, moment précis

ce lan'ded "dans la ville"
co alegated "à l'aube"

Cet affixe peut servir également à créer un nom pour désigner un endroit: par exemple à partir du verbe keit'na (filer) on peut créer keit'neda (ici on file) et de là le nom keit'nedaol filature. Comme keit'na est issu d'un mot à la seconde déclinaison keito, keitol (fil) il en va de même pour le mot final.


ID lieu où l'on va, jusqu'à un moment précis, jusqu’à la fin d’une période ou d’une distance

ce jinkida "vers la maison"
di ce jinkida "je vais vers la maison"
co alegatid "jusqu'à l'aube"


IT lieu d’où l’on vient, depuis un moment précis depuis le début d’une période ou d’une distance

di ce lan'dit "je viens de la ville"
co alegatit "depuis l'aube"


ŒD lieu à l'intérieur duquel on est (on l'utilise en préférence à ed pour parler d'un lieu clos). Période de temps délimitée

ce jinkœda "dans la maison"
na ce jinkœda dia "tu es dans ma maison"
pa'talak tolon cœnaerœd la "ils ont fait le trajet en une nuit"

AGI lieu hors duquel on est

na ce jinkagia dia "tu es hors de ma maison"

IAD lieu où l’on entre, début d’une période

di ce jinkiadaroa "je vais rentrer dans la maison"

ELÙD lieu d’où l’on sort, fin d’une période

API lieu où l’on se déplace, période, distance

ALLE lieu que l’on traverse, période du début à la fin

di ce lan'dalle je traverse la ville


IAN avant un moment ou une période

ENA après un moment ou une période

  • En Diaosxat, les verbes de déplacement sont souvent omis quand ces affixes suffisent. Ces derniers peuvent même se présenter isolément (par exemple pour décrire un déplacement sans mentionner précisément le lieu). S'il faut marquer le temps, on placera à la fin du complément de lieu la terminaison de la 3e conjugaison.

Dans ce cas précis, l'affixe spatio-temporel ne change pas de place, c'est à dire qu'il garde la même position dans le mot qu'il y ait ou non une terminaison de temps. Le complément de lieu peut également s'accompagner des affixes auxiliaires

co kùk'ti cen yùalle "le poulet traverse la route"
co kùk'ti cen yùallelia "le poulet vient de traverser la route"
co kùk'ti cen milayùalle "le poulet à l'autorisation de traverser la route"

Dans ces exemple, l'affixe ALLE suffit pour exprimer le déplacement à travers ("la route"). Bien que ces formes soit souvent intransitives, le sujet est à l'ergatif pour dire qu'il est l'acteur du déplacement. (Un sujet est à l'absolutif quand il subit le déplacement)

  • Les affixes AGI et ŒD peuvent également servir à décrire les rapport d'un objet avec une catégorie:

Elki ad'musœda "la grenouille fait partie des batraciens"
kanatin torkanagi "le serpent est en dehors des oiseaux"

  • Pour les propositions subordonnées de temps et de lieu la syntaxe diffère du Français et peut être déroutante. Les affixes sont ajoutés au verbe (et cette fois après la terminaison de temps).

Di land'id waluladed dir' "je vais vers la ville où je suis née" (mot à mot: je ville vers naquis là moi)
walulad kio Erikan krakac'vilaned Reskoranol "il est né quand Erikane a vaincu Reskorane" (mot à mot: naquit lui Erikane vainquit quand Reskorane)

Dans des propositions subordonnées sans verbes, les affixes sont après la terminaison de temps quand il y en a une, sinon sur le mot qui en porterait

ce miñato sekip ora diaed "le port où j'ai un grand bateau"
ce miñato sekip'kan oralaikeda "le port où les bateaux étaient grands" (mot à mot: le port bateaux grands étaient ici)

  • Comme le Diaosxat emploie les mêmes affixes pour le lieux et le temps, certaines phrases sont à double sens :

Di cin'bal'an kia ùaladed ca tan'gùlol
Peut signifier "je l'ai embrassée où a fleuri le tanguli" ou "je l'ai embrassée quand a fleuri le tanguli" Cette ambiguïté peut être admise et même souhaitée. Mais si l'on tient à préciser, on ajoute wa après le verbe pour un lieu et iada pour un moment. (wa signifie "ici" et iada "à cet instant")

Di cin'bal'an kia ùadaled wa ca tan'gùlol "je l'ai embrassée où a fleuri le tanguli"
Di cin'bal'an kia ùadaled iada ca tan'gùlol "je l'ai embrassée quand a fleuri le tanguli"

À noter que wa et iada traduisent le pronom "y" quand il concerne un lieu ou un moment.

xadi tara'tùta orajaxa', icisùrù wa marmino murbaga'n mano'ra "cette forêt est très grande, on y trouve beaucoup de beaux arbres" (littéralement: cette forêt très grande, se trouvent ici arbres beaux autant que grains dans un silo)

  • En dehors des cas les plus courants, le moment et le lieu peuvent aussi s'exprimer avec une préposition. Dans ce cas, on peut omettre l'affixe de mouvement lorsqu'il n'y a pas de déplacement:

exemple avec waxt ("sous")
Co ner'wo waxt ce c'tirolla "le chien est sous la table"
Ko kaxeralak waxt ce c'tirollida "il a roulé sous la table" (vers sous la table)

  • On emploie aussi ces affixes spatio-temporels pour des usages plus spécifiques qui ne concernent pas directement le temps ou le lieu mais peuvent s'en rapprocher métaphoriquement.

Elkicikai kia co'm-co'm-vemiti sanigalle orgayid
"Elle se transforme de chenille par la chrysalide en papillon"

Ici on a IT pour l'origine de la transformation, ALLE pour son étape et ID pour son aboutissement

Possession et description

Comme dans les cas les plus simples de localisation, la possession et la description peuvent s'exprimer sans verbe (autrement dit, le Diaosxat utilise beaucoup moins "être" et "avoir" qu'en Français)

  • Pour la possession, on fait suivre l'objet possédé du possédant au génitif:

sekip ora dia "mon grand bateau / j'ai un grand bateau" (le Diaosxat ne fait pas vraiment de distinction entre ces traductions)
acvacaka akai bardos'ner'wos "le chef de caravane a une roulotte rouge"

On peut avoir besoin de marquer le temps. On emploie alors la terminaison de la troisième conjugaison à la fin du possédant

sekip ora dialaika "j'avais un grand bateau"
sekip ora dialak "j'ai eu un grand bateau"

Ici le "temps simple" permet de dire qu'on obtient la possession de quelque chose. Cependant cette forme s'emploie surtout pour la possession aliénable (c'est à dire qui n'est pas inhérente au possédant). Certains domaines de la possession inaliénable, comme les liens de parentés sont traité de la même façon, mais les autres (comme l'apparence, le caractère) relèvent de la description

  • Dans la description, on fait simplement suivre l'objet décrit d'un ou plusieurs noms ou adjectifs auxquels ils se rattache (quand il s'agit de noms, ils sont au même cas que l'objet décrit)

xadi ona cello hi tikab kùsùlam "cette femme-oiseau brune est un médecin habile"
acvacaka akai ya cer bardos'ner'wos ora "la roulotte du grand chef de caravane est rouge et bleue"

Dans ces deux exemples, l'ordre des mots est important. Dans le premier cas kùsùlam ("habile") suit directement tikab ("médecin"): on veut dire qu'elle est habile en tant que médecin. Dans le second, on a d'abord l'objet possédé acvacaka ("roulotte") puis les adjectifs qui le qualifient akai ya cer ("rouge et bleue"). Ensuite le possédant au génitif bardos'ner'wos ("chef de caravane") et enfin l'adjectif qui s'y rapportent ora ("grand"). Cela pour savoir à qui s'attribuent les caractéristiques "grand", "rouge" et "bleue" À noter qu'on aurait aussi pu traduire "le grand chef de caravane a une roulotte rouge et bleue"

Une forme de description s'emploie avec le suffixe adjectival me, mel

he jinka melva'ta'yan illoxi "une maison aux larges fenêtres"
co ni'la cizei menùdù ora sar "la petite salamandre aux grands yeux jaunes" peut aussi se traduire par: la petite salamandre a de grands yeux jaunes ou la salamandre est petite avec de grands yeux jaunes. Cette forme peut être rapproché de l'anglais a big-eyed newt

La description peut également porter un marqueur temporel (la terminaison de la 3e conjugaison). Ce marqueur est généralement sur le premier mot descriptif (par défaut on suppose qu'il s'applique aux autres). Il est plus rarement sur l'objet décrit quand on veut insister sur un état qui a été ou sera celui de quelqu'un ou quelque chose d'autre (par exemple une fonction)

ca cinoti carrùnrak "la récolte sera bonne" ici le marqueur est sur carrùn (bon)
Erikan'laika Arkhrika Ers'kiwar'dare siR'es'koran "Erikane était Empereur d'Erskiward avant Reskorane" ici le marqueur est sur Erikan


Il peut y avoir aussi plusieurs marqueurs temporels si l'on passe d'un état à un autre:
ni'la cizeikea oraroka "petite salamandre deviendra grande" (littéralement: salamandre petite maintenant, grande au futur)

Dans ces exemples précédents, on remarque que les sujets sont à l'ergatif même quand ils sont passifs. Cette irrégularité s'explique par le fait que, en Diaosxat, on considère dans ces cas qu'il n'y a pas de verbe et qu'il s'agit d'avantage d'un complément du nom. On peut d'ailleurs employer la même formulation avec un objet à d'autres cas:

co axsera meciagalia ca kùk'tinik cizei fukela karc'akos "la salamandre géante vient de manger la petite poule dodue du fermier" Ici kùk'tinik ("poule") est à l'absolutif parce qu'elle est complément d'objet.

Cette irrégularité ne subsiste pas quand la possession et la description s'expriment en Diaosxat avec un verbe.

Question, négation et condition

La question, la négation et la condition se construisent de la même manière en plaçant un affixe après l'élément sur lequel elle porte.

  • Pour la question, c'est le suffixe

¿ co kùk'ti cen yùallelak? "le poulet a-t-il traversé la route?"
¿ co kùk'ti cen yùallelak ? "est-ce le poulet qui a traversé la route?"
¿ co kùk'ti cen yùallelak ? "est-ce la route que le poulet a traversé?"

Le placement de l'affixe détermine sur quoi porte la question. Dans le premier exemple nous avons yùallelak ("à travers la route" au passé) il faut donc placer l'affixe à la fin pour indiquer que c'est sur l'action elle même que porte la question. Dans le troisième exemple, c'est sur ""la route que porte la question"". Comme la question ne modifie pas la structure de la phrase, à l'écrit on la fait précéder de ¿

  • Pour la négation, on utilise le suffixe XAT (XAT' si suivi d'une consonne)

co kùk'ti cen yùallelakxat "le poulet n'a pas traversé la route"
co kùk'tixat cen yùallelak "ce n'est pas le poulet qui a traversé la route"
co kùk'ti cen yùxatallelak "ce n'est pas la route que le poulet a traversé"


  • Pour la condition, le suffixe XOB (XOB' si suivi d'une consonne)

co kùk'ti cen yùallelakxob, ca sirkùk'ti "si le poulet traverse la route, la poule le suit"


  • Les exemples précédents traitaient de question fermées. Quand il s'agit de questions ouvertes, on place, après l'objet sur qui porte la négation, la question ou le conditionnant, un suffixe suivi de xù, xat ou xob

Le suffixe dépend de la nature de la question:

Identité d'une chose: etœ (se décline comme le pronom 3e personne neutre)
Identité d'une personne: akia (se décline comme le pronom ka' 3e personne féminin)
Quantité pour des choses, des objets séparables: To'
Quantité pour des êtres vivants: Tia
Quantité pour quelque chose de non séparable (matière par exemple) Col
Lieu Agiz suivi éventuellement d'un affixe de lieu
Moment Ezek suivi éventuellement d'un affixe de temps
Moyen Taras
Cause Tarmo

Exemples:

¿Jinkaetœxù nos? "quelle est ta maison?" ¿no xalmeter'xù? "que dis-tu?"
¿koaka'xù? "qui est-il?" ¿no xalm'lanakalaxù ter'? "à qui l'as-tu dit?"
Note: pour dire "qui es-tu?", on dit normalement ¿na'ka'xù? ou ¿noala'xù? selon le genre de la personne que l'on interroge. On peut cependant dire seulement ¿aka'xù? mais cette forme est considéré comme peu courtoise.
¿co kùk'ti cen niet'yùalleto'xù? "combien de routes un poulet doit traverser?"
¿no agizitxù? "d'où viens-tu?" ¿no waezekidxù? "jusqu'à quand seras-tu ici?"
¿ac'nan'xat'armoxù nio? "pourquoi tu ne t'amuse pas?"


etœxat dia "je n'ai rien" di aikeneter'xat "je ne vois rien"
di aikenakiaxat "je ne vois personne"
elc'olxat dia "je n'ai pas d'eau" (aucune quantité d'eau)
di agizidxat "je ne vais nulle-part" (je, vers nulle-part)
cin'balnaezekxat za'tœ dia "on ne m'a jamais embrassée comme ça"

Ces suffixes suivi de xob forment un conditionnant. Le conditionnant est une forme grammaticale qui n’a pas vraiment d’équivalent en Français et qui sert à exprimer sous quelles modalités s’accomplit une action, voici deux exemples suivis d’une traduction littérale puis d’une traduction plus proche du Français courant

xuharcol'xob ca cinoti carrùnrak
"selon la quantité de pluie, la récolte sera bonne" (s’il pleut ce qu’il faut, la récolte sera bonne)


No waezekxob, no aikeran ca gesokùki
"selon le moment où tu es là, tu verras l'éclipse de lune" (si tu es là au bon moment, tu verras l'éclipse de Lune)

Dans la premier exemple on a xuhar (« pluie ») suivi du suffixe de quantité to' puis du suffixe de condition xob. Cela indique que la suite de la proposition dépend de « combien de pluie».

Dans le second exemple on a Wa (« ici») suivi du suffixe de temps ezek puis du suffixe de condition. Cela indique que la proposition "tu verras l'éclipse de lune" dépend de "à quel moment tu es là"

Comparatifs et superlatifs

Les suffixes suivant permettent de faire des comparaisons entre deux objets (plus que, moins que, autant que...) ou de faire des superlatif relatifs (le moins, le plus) ou absolu (très, très peu). Ils se placent toujours à la fin du mot qui sert de critère et après tout autre suffixe. Si le comparatif est précédé d'une consonne, celle-ci devient longue. On suit généralement le même ordre qu'en Français : si A est plus/moins/autant B que C, A sera en premier, C est à la fin et B entre les deux. Il est permis de placer B au début ou à la fin, mais il faut toujours placer A avant C.


JA' comparatif de supériorité xod kanatin llas'ja' xod ni'la "ce serpent est plus long que cette salamandre"
CO' comparatif d'infériorité dirlimiakia dia melacmico' saocika dia mon boucher est moins riche que mon tailleur
ZA' comparatif d'égalité

JAXA' superlatif de supériorité absolue xadi marem orajaxa' "cet arbre est très grand"
CAXO' superlatif d'infériorité absolue
JELLA' superlatif de supériorité relative Erliskan'dra orajella' lan'da Aceredia "Erliskandre est la plus grande ville du monde"
CELLO' superlatif d'infériorité relative tœ oracello' maremœd koyamed "c'est le moins grand arbre de la colline"


À noter dans ce dernier exemple, l'usage de l'affixe œd pour une catégorie d'objet, à ne pas confondre avec celui de l'affixe ed dans l'exemple précédent. Aceredia signifie ici "à l'intérieur du monde" et maremœd "parmi les arbres".

Les comparatifs et superlatifs ne s'emploient pas seulement pour des adjectifs, mais aussi pour des verbes:

di furikalan'za' na haya'nik "j'ai pêché autant de poissons que toi" (littéralement: j'ai autant pêché que tu, poissons: les deux pronoms sont à l'ergatif mais le second étant celui auquel on compare le premier, il se place après le verbe qui est critère de comparaison)

On emploie souvent la même tournure avec les verbes intransitifs, c'est l'un des cas où il est usuel de placer un absolutif avant le verbe.

O'lialki dolatodeco' Saxeol "la Lune brille moins que le Soleil" mais la construction dolatodeco' O'lialki Saxeol est également correcte, il faut seulement veiller à respecter l'ordre des objets comparés

pour des adverbes:

ca tùbaskea toriki kùdùja' ca orgayki "l'oiseau vole plus haut que le papillon"

Pour des nombres, précédés ou non d'une unité de mesure, on peut employer les comparatifs isolément :
Di furikalan hi llashaya'ki ja' tiklaino ùl-mixa j'ai pêché une anguille de plus de 288 livres (512 kg environ)

Employé seul (sans second objet de comparaison), un comparatif peut exprimer une qualité particulières
ya'rxa cerja' ! que le ciel est bleu!

  • Il y a un certain nombre de comparatifs irréguliers en Diaosxat (comme "meilleur" ou "pire" en Français)

Autres affixes

Les affixes suivants ont un usage plus restreint.

Négation interruptive LE'T (LET' quand suivi d'une consonne): pour dire que quelque chose s'arrête ou est annulé. S'emploie comme le suffixe de négation ordinaire en s'y substituant. Équivaut en Français, selon les cas, à la forme "ne...plus" ou au préfixe "dé"

Niet'namolesle't cen sarridafino il faut démonter les échafaudage (avec le verbe namoles, namolesna "monter, assembler". )
Di koxaronale't el haya'ki wa
Di koxarona el haya'ki wale't je n’achèterai plus de poisson ici. Par rapport à l'exemple précédent il y a une nuance intraduisible: dans le premier cas, on veut dire que c'est le poisson qu'on n'achètera plus, dans le second qu'on ne l'achètera plus à cet endroit.
Di xadi-ka'laikale't je ne suis plus celle que j'étais (je celle-la suffixe du passé continu négation interruptive)

Négation d'attente MIHAT (MIHAT' quand suivi d'une consonne): pour dire qu'une chose ne s'est pas encore faite. Correspond à la forme "ne... pas encore" (attention à ne pas confondre avec la répétition). Comme le suffixe précédent, il se substitue au suffixe de négation. (Il peut être cumulé à LE'T sous la forme MIHAT'LET)

Namolesmihat cen sarridafino on n'a pas encore monté les échafaudages
Namolesmihat'let cen sarridafino on n'a pas encore démonté les échafaudages

Commencement GAL : employé en préfixe pour indiquer le début de quelque chose

galkina'lœsroi dir' je vais me mettre au travail (commencement travailler au futur proche)
galœxœ ja'ma une belle journée commence

Répétition ESU (ES quand suivi d'une voyelle) : employé en préfixe pour indiquer la répétition de quelque chose (correspond souvent au suffixe "re"). Peut parfois s'employer combiné avec GAL

esutùbas co toriki l'oiseau reprend son vol
esugalœxœ ja'ma encore une belle journée qui commence

  • Les "affixes thématiques" peuvent s'employer de façon libre.

-Pratiquant ou spécialiste d'une activité (traduit souvent "iste" ou "logue"). S'emploie en suffixe. La première forme est celle de l'adjectif ou du nom à l'ergatif.

Mik, Miki pour les mots issu de la première déclinaison
Ols, Oson pour les mots issu de la première déclinaison
Ars, Aron pour les autres racines

Nombres

En Diaosxat, le nombre est en base 12 Quel que soit la forme du nombre, il est placé après le mot qu'il sert à quantifier. Cette même règle s'applique à tous les terme qui indique une quantité (beaucoup, peu etc) Quand un mot servant à exprimer la quantité joue le rôle d'un sujet ou d'un complément, il est décliné avec la troisième déclinaison.
Des suffixes servent à transformer les nombres cardinaux en d'autres genres de nombres. S'ils sont précédés d'une consonne, celle-ci devient longue.
To : sert pour les nombres ordinaux (premier, deuxième, troisième...) et pour exprimer le rang d'un objet dans une liste
Tu : sert pour les fractions (moitié, tiers, triple)
Ta : sert pour les nombres multiplicatifs (double, triple, quadruple après un nom, deux fois, trois fois, quatre fois... après un verbe)
Ces mêmes suffixes peuvent être employés pour d'autres mots que des nombres mais servant à quantifier quelque chose. Il y a cependant des irrégularités

base 10 base 12 cardinaux ordinaux
(premier, deuxième...)
fractions
(moitié, tiers...)
multiplicatif
(double, triple...)
0 0 Sirf sirf'tu sirf'ta
1 1 La Axo Axotu axota
2 2 Ùl Ome / Ùlto Ùltu Ùlta
3 3 Ac Ac'to Ac'tu Ac'ta

Idéomonde associé : Les empires d'Erskiward, de Sulmelki, de Zainay et du Lakchmi

Liens

Notes

<references/>