Alfonic

De Ideopedia

La notation Alfonic fût créée en 1972 à Sèvre par André Martinet (1908-1999), J. Martinet et C. Peignot en collaboration avec une école. Il s'agit d'une manière d'écrire le français, où l'on écrit comme on entend et vice-versa. Cette notation était plutôt destinée aux jeunes francophones dyslexiques qui apprenaient difficilement à lire. On l'a également utilisé pour enseigner le français à des étrangers. Cette notation a pu également servir aux linguistes à mieux comprendre la phonologie du français.

Principes de base

La plupart des lettres s'écrivent comme en alphabet phonétique international ou en français (b,d,f,i,l,m,n,p...), sauf certaines exceptions.

On abolit notamment tout digraphe (ou > w, ch > h, etc.).

Les mots cependant restent espacés de la même façon qu'en français, sans resyllabification. L'apostrophe utilisée en français se transforme en espace (L'Amérique > L Americ). Toutefois, cette apostrophe peut servir pour marquer un e muet.

Par soucis de rapidité d'écriture, seules les lettres trouvées sur le clavier français étaient utilisées.

Ainsi, plutôt que d'utiliser des diacritiques qui n'étaient pas sur les claviers d'ordinateur français (comme le tilde), on a préféré les trémats et les accents aigu, grave et circonflexe.

Les lettres choisies dans cette notation sont celles qui s'identifient le plus au son en question dans l'écriture française. Il ne s'agit donc pas simplement de reprendre l'alphabet phonétique international.

  • s, ss, c, ç > s
  • s, z > z
  • j, ge, g > j
  • g, gu > g
  • qu, c, k > c (car c'est la lettre la plus souvent utilisée pour ce son en français)
  • ch > h
  • gn > ny (d'abord N accent circonflexe)
  • ou > w (comme en gallois)
  • eu, oeu > x* (cette écriture a été contestée par certains linguistes... ainsi plus tard on utilisa "œ" à la place)
  • é, è, ai, ê > e*
  • a, â > a*
  • e (muet) > (rien) (mais certains utilisent l'apostrophe lorsque la lecture est moins évidente)

En fin de mot, puisqu'il est parfois important de distinguer les sons é/è, a/â, eu/eu, on utilise alors les accents grave et aigu: été/était > eté/etè...

Voyelles nasales

Pour noter les voyelles nasales, on utilisa le trémat (puis plus tard le tilde).

  • an, en > ä
  • on > ö
  • in, ein, ain > ë

Pour le son "un", certains l'ont confondu avec le son "ë", d'autres ont adopté le x à trémat ou encore le "ü".

Longueur de voyelles

La longueur des voyelles étant parfois utile pour différencier certains mots, on double alors la voyelle.

  • mètre/maître > metr/meetr.

Liaisons

Une difficulté présente en français a tout de même posé problème: les liaisons. On a donc décidé de les écrire comme des consonnes qui viennent s'ajouter au mot suivant, liées par un tiret:

  • les hommes > le z-om
  • un homme > ë/ü n-om